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Youth Ahead!

Ambition et Action.

Le temps des cerises Posté le Lundi 13 Août 2007 à 18h17

 

En dévalant la pente qui menait vers le Bulu Blind Center, nous avions la drôle de sensation de plonger dans un monde à part, un univers jusqu’ici pratiquement inexistant. Nous allions vers quelque chose d’inconnue, mesurant la gravité de notre démarche mais déterminés à franchir ce cap que nous nous étions fixés seulement quelques semaines avant. Je me souviens encore de la joie que nous avions procurée à ces orphelins par notre action ce jour-là au Blind Center, de la fierté qui brûlait en nous, la satisfaction du devoir accompli. Je n’oublierai jamais les notes jouées par cet adolescent presque ordinaire, un Ray Charles en puissance, véritable virtuose d’une musique domptée, et de celle-ci qui nous remplissait d’une gaieté profonde. Que dire de ses petits camarades qui nous offrait leurs plus sincères sourires alors qu’ils ne pouvaient percevoir l’immense bonheur que nous avions à les rendre heureux, en leur donnant un peu de nous. En quittant le Blind Center, nous venions de dessiner par des gestes simples et modestes les perspectives d’un avenir responsable. Nous venions de peindre sur le flou du monde et sur son implacable fatalité, une voie claire et différente où chacun aurait sa chance, sa place au détriment de toute discrimination. C’est ce jour-là, je crois que j’ai su que la jeunesse est une force tranquille. C’est un pouvoir sous-estimée et méprisée de tous, surtout de nous-même les jeunes qui refusons d’assumer les potentialités inimaginables endormies au fond de nous. Pourtant la jeunesse volontaire, créative et déterminée est une mer déchaînée qui rappelle aux dirigeants de nos sociétés malades que l’on est plus qu’une solution de rechange, on est l’avenir. Je reste toujours attristé de voir les énergies dispersées dans les buveries et autres débauches, l’attention détournée vers de futiles préoccupations, de cette marche à contre-sens de l’évolution, la jeunesse perdue dans les brumes du matérialisme où l’individualisme semble susciter d’éphémères passions et s’ériger en unique idéal. Aujourd’hui, être jeune est presque une tragédie. Celle d’une colère qui gronde dans des ventres affamés et diplômés  se perdant dans le vacarme des agitations politiciennes. Aujourd’hui, être jeune est presque une comédie. Celle d’une existence qui se cherche dans un monde replié sur lui-même et sur ses privilèges. C’est aussi attendre la manne qui ne viendra pas tel le Godot d’Eugène Ionesco, une attente longue voire éternelle. La jeunesse se doit d’aller à la rencontre d’elle-même, c’est-à-dire avoir de l’ambition et se donner les moyens d’une telle ambition. Elle doit porter l’innovation et l’initiative, puiser au fond de ses forces vives l’esprit créatif qui fera libérer les imaginations, d’encourager tous les talents dans toutes leurs diversités, ceci sous la bannière républicaine et fraternelle. La seule chose qui doit importer à la jeunesse c’est le changement, la possibilité de choix donc d’alternative. Le droit de rêver et de pouvoir réaliser par l’effort ce rêve. L’impression est donnée que l’ascenseur social est en panne, mais au fond il n’a jamais existé. La plupart de nos aînés ont prit les escaliers pour arriver où ils sont. Ils ont grimpés péniblement et courageusement les marches une par une pour pouvoir goûter à la reconnaissance dont ils ont toujours souhaité. Nous allons, par l’éclosion artistique, culturelle, technologique, économique et scientifique, rendre fonctionnelle ce mythique ascenseur social. Et nous allons tous le prendre, un jour ou l’autre, car nous l’aurons mérité.

 

La jeunesse est restée trop longtemps dans l’ombre, dans des ténèbres épaisses où se terre l’hydre de nos maux sociaux tels que le chômage et l’insécurité, le tribalisme et la discrimination, l’injustice et l’impunité, l’individualisme et l’égoïsme. Une nouvelle page de notre histoire, celle de l’humanité, doit être écrite de la main fougueuse d’une jeunesse debout. Le temps de l’inertie et de l’attentisme irresponsable est révolu, voici venu le progrès en marche, voici venu la jeunesse en mouvement.

 

Un commentaire. Dernier par De l'apprenti cuisinier au chef étoilé le 24-07-2013 à 11h38 - Permalien - Partager
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