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Ma vie avec l'Hallux Valgus

Hallux Valgus

La séance de torture Posté le Jeudi 19 Février 2009 à 20h04
Je ne m'attendais pas à un moment de douceur, ni à une partie de plaisir, mais le retrait inévitable de mes agrafes qui tenaient lieu de points de suture, fut un vrai cauchemar.
Bizarrement, je ne le "sentais pas" vraiment. Pour commencer, le chirurgien m'avait prescrit ce retrait à faire effectuer par mon médecin traitant curieusement, j'aurais imaginé que cet acte de minutie serait réalisé par une infirmière, dont le métier est bien plus manuel que celui d'un médecin généraliste, sans vouloir dénigrer leur fonction bien au contraire. Enfin, mon médecin traitant, qu'en réalité je n'ai rencontré qu'une fois car j'ai récemment changé en raison de ma nouvelle localisation, est en congés et se voyait donc remplacé par un collègue. Je suis donc partie dans le flou artistique le plus complet et un tantinet tendue. Je redoutais un peu l'attente avant le rv fixé à 16 heures mais, par chance, il ne semblait y avoir aucun patient avant moi. L'entrée dans le cabinet ne tarda donc pas. Le cabinet m'avait déjà marquée par son désordre, mais en plein jour et avec l'angoisse naissante, ce manque de soin me terrifia d'autant plus. Le médecin me demanda pour quoi je venais le voir, j'expliquais qu'il fallait retirer les agrafes. Il ne sembla pas impressionné alors que je m'attendais à ce qu'il m'expédie chez une infirmière. Par contre, il ne savait pas où étaient rangées les pinces, étant simplement là en remplacement. Pendant qu'il s'affairait à chercher, je pris place sur la couchette prévue à cet effet, tellement tendue que j'avais du mal à effectuer le moindre mouvement.
Il mit la main sur une pince, avec laquelle il commença à essayer d'extraire la première agrafe de la cicatrice située sur le côté de mon gros orteil. J'espérais que ces fameuses pinces ne ressembleraient pas à celles que j'utilise dans mon travail pour retirer les agrafes prévues pour maintenir entre eux les documents : hélas si.
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La douleur fut aussitôt fulgurante. Moi qui ne suis pas douillette, je lâchais un râle de souffrance. Il persista sans se préoccuper de ma soudaine douilletterie.
Finalement il décréta que la pince ne convenait pas. Il décida d'aller en chercher une autre. Je décidais de mettre cette douleur fulgurante sur le coup de cette pince inadaptée. Je profitais de ces quelques minutes de recherche pour retrouver mon souffle, tant la douleur avait été persistante et frappante. Malheureusement, le médecin débarqua avec sa nouvelle pince et reprit très rapidement son travail ... de boucher !!!! Il s'acharna sur les agrafes comme lorsque je me prends de colère contre les agrafes, au bureau, qui me résistent. Il tirait sur la chair, et plus cela résistait, plus il tirait. J'ai cru que j'allais mourir. J'ai éclaté en sanglots compulsifs comme une petite fille. Tant pis si ça fait "tâche", je ne pouvais plus me retenir. Mon père, qui assistait à la scène, souffrait pour moi et semblait très contrit. J'appris pendant cet acte de barbarie, que ce médecin avait été chirurgien maxilo-facial pendant presque 20 ans. Disons qu'au moins, ses patients étaient endormis pendant ses actes !
Il peina à retirer certaines agrafes, qui selon lui, s'étaient retournées et avaient été mal posées. Je décidais alors de maudire le chirurgien qui m'a flanqué ces agrafes grossières.
Pendant cette torture, je fermais les yeux, le bras replié sur mon visage et la main serrant mon bas ventre avec frénésie. Je m'efforçais de penser au moment tant attendu où je serais enfin libérée et assise dans le salon, devant la télé. Le retrait des agrafes fut long. Le médecin comptait au fur et à mesure : "Allez ! plus que trois !" et il repartait dans son travail d'acharnement et de lutte contre ma chair. Un vrai cauchemar.
Quand tout fut terminé, je pleurais comme une madeleine, un peu comme si j'avais contenu toute ma peine et toute ma douleur pour choisir d'exploser précisément là, à cet instant. Très honnêtement, je n'ai pas eu autant mal après mon opération.
Il m'a fallut du temps pour que la douleur s'estompe. Mon pied saignait au niveau des points d'agrafe, ce qui est normal. Il me plaqua un pansement et tout fut terminé.
Si c'était  refaire ... soit j'impose des points de suture classiques, soit je fais faire ce retrait d'agrafes par une infirmière, qui a l'habitude de ce type de pratique.

Ce soir, aucun changement réel. J'espérais que mon pied serait comme libéré de ses chaînes, mais je ne constate pas de réelle évolution pour le moment. Il faut dire que je n'ose pas trop bouger mon pied, qui a bien assez souffert pour aujourd'hui.
Je puis vous assurer qu'avant l'intervention de ce jour, j'étais en pleine forme, et ce soir je suis ... vidée, épuisée, les yeux me piquent. Je devais appeler une collègue et je m'en étais fais une obligation, mais je n'ai même pas le courage pour le faire.
Mais je sais que le plus dur est passé maintenant.

Un commentaire. Dernier par francoise le 27-05-2009 à 20h59 - Permalien - Partager
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