Province du Proche-Orient
de la Compagnie de Jésus
InfoPRO
n°47 – le 20 août 2013
Au sommaire de ce bulletin
Sami Hallak: Beyrouth – Alep, un voyage au rythme des combats
Magdi-Seif: Minia… terre des églises brûlées
Magdi-Seif: Minia … The Land of Burnt Churches
Beyrouth – Alep, un voyage au rythme des combats
J’ai terminé mes retraites prêchées au Liban cet été et je devais retourner en
Syrie, pour rejoindre Alep, lieu de ma mission. Le voyage n’était pas rassurant.
Chaque jour les rebelles, surtout les fractions islamistes, attaquent les bus,
kidnappent, tuent. Le P. Mourad m’a téléphoné d’Alep quelques jours avant la fin de
ma dernière retraite pour m’avertir : « Sami soit prudent, la route est réellement
périlleuse » ; le Provincial m’a dit la même chose : « Ne prend pas de risque. Tu peux
rester autant que tu veux au Liban » ; un autre m’a dit : « Paolo est kidnappé, Frans
est assiégé, ne sois pas le troisième jésuite syrien en péril, nous ne sommes pas
nombreux en Syrie ». Toutes les religieuses, les parents et amis me conseillaient de
rester en attendant que la route devienne sûre.
Mais la route ne sera jamais sûre. Les paroles de ces gens me décourageaient,
mais une autre parole me sollicitait : « Le bon pasteur reste avec ses brebis lorsque le
troupeau est en danger ». En plus, je m’ennuyais à mort au Liban, même si les
compagnons m’ont confié quelques traductions. C’est la solitude qui me gène, et la
voix de ma conscience : Est-ce un acte moral de rester ici en sécurité et laisser les
autres affronter les dangers ? Entre prudence et devoir, j’ai commencé à observer le
trafic à la gare routière en attendant un signe rassurant, malgré les nouvelles qui
annoncent chaque jour la mort de plusieurs personnes suite aux attaques que des
islamistes lancent contre les bus des civiles. Pendant trois jours, je ne trouvais pas
beaucoup de bus qui partaient de Beyrouth pour Alep. C’était pour moi un mauvais
signe. Finalement, le mardi 13 août 2013, plusieurs bus sont arrivés et sont prêts à
prendre des passagers. C’était pour moi le signe que la route est ouverte. J’ai pris
donc le bus à 23 h et je suis parti à l'aventure.
Ça commençait mal dès le départ. Mon siège dans le bus est cassé, et je devais
faire le trajet comme si j'étais assis sur une chaise longue. Peu importe. Aux
frontières, beaucoup de retard à cause des passagers qui ont des problèmes avec leurs
papiers. Peu importe aussi. De toute façon, on ne peut pas entrer en Syrie la nuit, on
doit attendre aux frontières la lumière du jour pour pouvoir partir ; c’est une question
de sécurité. Mes inquiétudes ont commencé quand le bus est tombé en panne sur la
route. Le chauffeur et son adjoint sont parvenus à faire redémarrer le moteur, mais
avec une solution provisoire qui risque de ne pas durer. Vers 10 h, on est arrivé à
Homs. Il est inutile d’y décrire les maisons brulées ou effondrées. Ma pensée s’envole
alors vers Frans [van der Lugt], assiégé dans cette ville depuis 15 mois. Ensuite,
d'anciennes images ont traversé ma mémoire pour me rappeler les jours où je
traversais ces rues surpeuplées et pleines de vie. Maintenant, il n’y a personne ; ce
sont des quartiers fantômes.
Après Homs, on a pris la route du Salamiyé. On est arrivé à un endroit où il y
avait une citerne en feu. Qu’est-ce qui s’était passé ? Un silence de mort a régné sur
les passagers. Un quart d’heure après, on est arrivé à la bifurcation de la route qui
mène au village de Khanasser, en plein désert. Le nom de Khanasser était inconnu
jusqu’il y a quelques mois. Il est maintenant synonyme de "lieu d’attaques des
islamistes par excellence". Il y avait plusieurs bus qui attendaient le signale de l’armée
indiquant que la route est en sécurité.
Je suis descendu du bus pour fumer une cigarette, j’ai vu alors que le bus à
côté est sans vitres. Des islamistes l'ont attaqué et un passager, un jeune de 25 ans
est mort et une fillette est blessée. Le cadavre était déposé dans le kiosque de garde
recouvert d'une couverture. Si on n’avait pas eu cette panne sur la route, on aurait pu
être la victime à leur place. À ce moment-là, l’image de mon ami, Dr Amin Antaki,
gynécologue réputé à Alep, a traversé mon esprit. Il a été assassiné il y a trois jours
sur cette route, fort probablement au même endroit, et sûrement dans les mêmes
circonstances. Il était lui aussi de retour, par bus, de Beyrouth. J’avais appris la
nouvelle de sa mort et je vois maintenant la scène.
Après un quart d’heure, une voiture 4×4 est arrivée avec une "dochka"
[mitrailleuse] derrière et des hommes armés, ils ont pris un corps et l’ont jeté devant
nous. « Voici le franc-tireur qui tirait sur les bus et les camions », disaient-ils. C’était
un homme de 27 ans, brun, barbu, habillé en militaire, il avait reçu plusieurs balles
dans la tête. Les gens commencent à s’approcher pour voir, les hommes armés leur
ordonnent de s’éloigner, mais avec un ton qui fait comprendre que cet ordre n’est pas
strict: "vous pouvez vous approcher mais pas tous à la fois". La scène a duré un quart
d’heure, ensuite les hommes armés ont ligoté le cadavre par les pieds et l’ont traîné
sur la route asphaltée pour le jeter un peu plus loin.
Ce qui m’a surpris c’est que je n'ai ressenti aucune émotion. Peut-être parce
que je m’attendais à des choses pareilles quand j’ai décidé de voyager, ou bien à force
de voir ce genre de scènes, elles ne m’émeuvent plus. Peut-être ai-je depuis un an,
avec les misères croissantes des gens, perdu le goût de vivre pour me contenter de
sur-vivre. Mais au plus profond de moi-même, je sens depuis un certain temps une
sorte d’ascétisme qui me laisse indifférent vis-à-vis de la vie et de la mort. Quelle qu'en
soit la raison, je suis entré dans le jeu, et je me suis familiarisé avec la sauvagerie ; il
me faut faire beaucoup d’efforts pour m'en sortir. Quant aux passagers, leur attitude
était schizophrénique. Ils étaient indifférents par rapport à la mort du jeune voyageur,
mais ils font semblant d’être émus. Quant audit franc-tireur tué, ils approuvaient à
haute voix ce geste de tuer et de jeter le cadavre devant tout le monde, mais à voix
basse ils le désapprouvaient. Le respect pour le mort est pour eux un devoir
indiscutable.
Le temps passe et voilà que le signal du départ est donné. Les moteurs
commencent à mugir, et les camions avancent suivis par les bus. Notre chauffeur est
sage. Il ne se précipite pas pour être parmi les premiers, il reste au milieu du convoi.
Vingt kilomètres se passent dans le calme et soudain une forte explosion suivie par
des tirs de toutes sortes. On est tombé dans une embuscade. Le convoi s’arrête. Les
militaires qui l’accompagnent engagent leur combat, et les bus font demi-tour l'un
après l'autre. Et nous, nous sommes par terre, cherchant n’importe quoi pour couvrir
les parties sensibles du corps, surtout la tête et le coeur. Là aussi, j’étais insensible.
Je ne sentais aucune peur. Ma seule inquiétude était que la balle touche ma main
droite et la paralyse de sorte que je ne puisse plus écrire. C’est pourquoi je tachais de
porter mon sac sur mon épaule droite et de cacher mon bras droit derrière le sac, car
c’est du côté droit qu’on tire. Quant aux passagers, l’un récitait la Fatiha - le "Notre
Père" musulman - l’autre tire de sa poche le Coran et commence à lire des passages,
les femmes dictent aux petits enfants la prière : « Dieu, fait qu’on arrive chez-nous
sains et saufs ». Ces femmes pieuses croient fermement que le Seigneur entend la
prière des petits innocents.
Je n’ai pas prié à ce moment-là. J’avais récité mon chapelet au début du
voyage, je me suis confié aux saints de la Compagnie, j’ai récité une dizaine de "Je
vous salue Marie,…" lorsque le bus est tombé en panne et le bus a redémarré, une
autre lorsque l’attente du départ dans cette partie de la route s’allongeait, mais au
moment de l’embuscade, j’étais confiant. Bref, nous sommes retournés au point de
départ, et quelques chauffeurs commencent à songer de retourner à Homs. Une autre
heure d’attente, avec la soif et la pénurie d’eau, un autre signal de départ est donné.
Arrivés au lieu du combat, il y avait un camion en feu, il transportait des bonbonnes
de gaz. Le convoi s’éloignait de lui en roulant lentement sur la terre jachère de crainte
qu’une bonbonne de gaz explose à retardement.
Nous sommes arrivés à Ithar. Qu’est-ce que Ithar? C’est un endroit désertique.
Il y a un poste de l’armée et c’est tout. Les bus s’arrêtent, interdit de continuer car la
route n’est pas sûre. Après deux heures d’attente, sans que je prie la Vierge Marie
cette fois, nous sommes informés que nous devons passer la nuit ici.
Le dernier repas que j’avais pris était la veille avant 21 h. Depuis rien n’est
entré dans mon ventre sauf de l’eau. Je me suis dit : L’homme peut vivre 50 jours
sans manger, 3 jours sans boire. J’ai de l’avance. Mais c’est là que commence le
miracle de la multiplication du pain. Beaucoup de gens, surtout des femmes,
commencent à partager la nourriture qu’ils ont avec les autres. Ainsi, j’ai eu droit à 3
courgettes crues et un morceau de pain, venu d’un chauffeur de camion qui
transporte des légumes au marché d’Alep. Pour dormir, je suis allé au bus, mais la
chaleur et les cris des enfants m’empêchent de sommeiller. Je suis sorti, et je
commence à causer avec les compagnons de route. À 20 h, je n'en peux plus. Cela me
fait 36 heures sans dormir. Je prends ma veste que j’ai dans mon sac, je la plie, je
trouve une petite dune de sable dur, c’est un bon coussin, et je dors par terre à la
belle étoile. La lune était splendide, le ciel est couvert d’étoiles… Bonne nuit. Je dors
avec une pensée confuse. D’un côté, je regrette ne pas jouir de cette ambiance
idyllique à cause de mes inquiétudes, de l’autre je me dis : tiens, à cause de la guerre
je n’ai pas pu aller en camp depuis deux ans ; et voici une "sortie-camping".
Vers minuit, il fait froid. Je n’ai rien pour me couvrir. Je me lève et j’entre dans
le bus, les enfants dorment, il fait frais, je continue mon sommeil jusqu’à 5h du
matin. À 7h, signal de départ. Mon voisin de bus vient avec deux tomates et un
morceau de pain sec. Nous avons pris ce petit déjeuner avec une délectation
indescriptible. Le convoi avance, on s’arrête à nouveau. Les islamistes ont déposé
quelques mines sur la route pendant la nuit. Quatre heures d’attente dans une
température qui approche les 45°C. Heureusement il y avait un champ de vigne
négligé. Tout le monde commence à manger du raisin , c’est la saison. J’ai pensé à
notre ferme al-Ard, aux vignes qu’on y a plantées ; leur sort est sûrement pareil.
Au bout de 4 heures, des rumeurs commencent à circuler : on passera une
deuxième nuit ici. Alors là, il faut intervenir. Une autre dizaine de chapelet, mais cette
fois avec un argument fort : nous sommes le 15 août, fête de l’Assomption. J’ai dit à la
Sainte Vierge : ce n’est pas que vous pouvez intervenir, vous devez intervenir. À peine
je termine ma prière, les bus commencent à klaxonner appelant les passagers pour le
départ. Il nous reste une heure et demie de trajet. Petit à petit, sur une route de part
et d'autre marquée par les traces de la guerre : maisons démolies en partie,
immeubles incendiées, points de contrôle et barrages militaires, chars brûlés, bus
saccagés, etc., nous sommes arrivés à Alep.
P. Sami Hallak s.j.
le 18 août 2013
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Minia… terre des églises brûlées
(c'est à Minia [gouvernorat] qu'il y a eu le plus grand nombre d’églises brûlées et endommagées)
Les Frères Musulmans ont tenu un sit-in sur la place de Rabia Al Adawiyya, au Caire,
pendant plus de cinq semaines.
C’est pourquoi, à l’aube du mercredi 14 août 2013, le gouvernement a décidé de lever
le sit-in, même s'il devait employer la force pour ce faire. Auparavant, il avait donné
plusieurs avertissements pour que le sit-in prenne fin.
À peine quelques heures après que le gouvernement ait commencé à démanteler le sitin,
il y a eu de très grandes manifestations violentes dans tous les gouvernorats
d'Égypte, et surtout dans le gouvernorat de Minia. (Depuis les années ’70, Minia
produit et exporte la plupart des leaders des « Jamaat Islamiyya » pour toute l’Égypte).
Vers neuf heures du matin, le jour du démantèlement du sit-in, de grands groupes de
personnes ont commencé à lancer des pierres et des bouteilles vides contre la porte de
notre église, et ils essayaient d’enfoncer la porte. Ils n’ont pas pu casser la porte ou
l’ouvrir, ils ont alors grimpé au portail et sur le mur d'enceinte: ils ont enlevé la croix
qui se trouvait au-dessus de la porte de l’église et ils ont réussi à la casser et à le jeter
par terre. Entre-temps, un autre groupe lançait des pierres et cassait toutes les vitres
des fenêtres de la façade de notre résidence. Ils ont aussi saccagé deux magasins en
face de notre résidence (propriétés de chrétiens) et ont tenté d'y mettre le feu, mais les
voisins musulmans les ont empêché de poursuivre leur oeuvre de destruction. Ils ont
alors quitté les lieux pour aller ailleurs.
Face à ces attaques, nous avons encouragé ceux qui travaillent à l’Association [des
Frères et des Jésuites] et à l’école, de quitter les lieux et de rentrer chez eux, pour
éviter toute confrontation possible. Seuls sont restés sur place les membres de la
communauté jésuite (Bimal, Radi et Amir). Il y avait aussi un important groupe de
jeunes gens et jeunes filles venus de différents lieux, avec Émile, le scolastique jésuite.
Vers une heure de l’après-midi, nous avons entendu des coups de feu et nous avons
vu de la fumée et des incendies du côté de « la maison des jeunes » (bâtiment de
l’Association). Les voisins, la plupart sont des musulmans, sont venus nous aider à
éteindre le feu. Il y avait alors un grand nombre de jeunes des Frères musulmans et
de voyous, qui brûlaient tout et qui détruisaient tout ce qu’ils ne pouvaient pas voler
et emporter.
Les trois étages de la maison des jeunes ont complètement brûlé. Tous les
ordinateurs, plus d'une quarantaine, ont été volés ainsi que les projecteurs LCD et les
appareils photographiques de très haute qualité, qui étaient employés pour
l’apprentissage et l’enseignement.
Pendant que la maison brûlait, il y avait un autre groupe qui incendiait les classes
employées pour l’enseignement et la formation des personnes ayant des besoins
spéciaux. Ils ont brûlé aussi tous les bus et autres moyens de transport de
l’Association et de l’école. (Ces véhicules transportaient les enfants ayant des besoins
particuliers, chez eux, à la fin de la journée scolaire).
Ils ont brûlé un grand autobus, deux microbus et trois voitures privées dont la
nouvelle voiture de la communauté. Ils ont endommagé aussi deux autobus et un
microbus et un certain nombre de motocyclettes appartenant aux employés et deux
motocyclettes équipées spécialement pour les personnes physiquement handicapées.
Tout cela s’est passé en moins d’une heure. Nos voisins et nous, observions ce qui se
passait en nous sentant impuissants car ils portaient des armes à feu et des armes
blanches.
Certains voisins et jeunes sont venus nous aider à éteindre les incendies, mais dans
des situations pareilles, alors que certains viennent vraiment pour aider, d'autres
viennent pour piller et voler. De fait, c'est ce qui est arrivé.
Au cours de tous ces événements nous avons appelé la police et le pompiers et toutes
les forces de sécurité, mais il y avait tellement d'incendies et d'actes de destruction un
peu partout, que cela dépassait les capacités des forces de sécurité ou des pompiers.
Sous pression et insistance de notre part, un officier de la police a accepté de venir à
condition qu’il soit protégé par nos jeunes car il n’avait pas suffisamment d'hommes
pour protéger le poste de police et d'autres endroits. Au bout d’environ une heure
depuis le début de ces événements, une voiture des pompiers est arrivée, mais eux
aussi avaient peur d’affronter la foule en colère.
Le jour suivant, jeudi 15/8/2013
À l’aube, un groupe armé a essayé d’entrer encore une fois pour voler ce qui restait
après l’incendie.
À partir de ce moment, un groupe de jeunes familiers des lieux ainsi que des employés
de l’école et de l’Association est venu et s’est offert pour passer la nuit avec nous pour
protéger et surveiller les locaux. Bien sûr, aucun d’entre eux n’était armé. C’est
pourquoi nous avons dû payer des gardes armés pour protéger les locaux en cas de
nouvelles attaques.
À un autre niveau, le gardien de notre terrain de «l’oasis» nous a demandé de faire
appel à des personnes armées pour protéger les lieux jusqu’à ce que la situation se
calme.
Bilan général
· Dans le gouvernorat de Minia il y a eu au moins 10 églises incendiées.
Ont été également incendiés et brûlés:
· Plusieurs institutions chrétiennes de bienfaisance et de développement
· Un orphelinat
· Des écoles chrétiennes comme l’école des Soeurs de Saint-Joseph, des écoles
Coptes et d’autres écoles
· Des magasins et des locaux privés appartenant aux chrétiens, un bateau
10
appartenant à l’église évangélique et un autre bateau privé utilisé comme
restaurant.
· Certains postes de police ont été incendiés, volé et pillés.
Tout cela est arrivé le premier et le deuxième jours des événements, après quoi la
police et l’armée sont intervenus et ont employé des hélicoptères pour surveiller les
manifestants et connaître leurs déplacements.
Démarches pratiques
- De notre côté nous avons porté plainte officiellement au poste de police le 15/8
(no. 7280) en vue de protéger nos droits devant les autorités judiciaires et
gouvernementales.
- Une commission des établissements scolaires est venue faire un constat des
dégâts et a écrit un rapport pour le présenter aux autorités concernées.
- Nous attendons une autre commission du bureau du procureur général pour
faire un rapport des dégâts et des pertes, surtout en ce qui concerne tous les
documents officiels qui ont été brûlés.
Des ouvertures d’espérance
Malgré tous ces événements inquiétants qui se succèdent rapidement, il y toujours
des signes d’espérance.
C'est dans les moments de crise qu'apparaît clairement l’appréciation des gens pour
votre travail et votre présence. C'est ce que nous avons senti dès les premiers instants
dans cette crise qui passera, si Dieu le veut. Nos amis parmi les musulmans, nos
frères, et parmi les chrétiens, étaient et sont encore à nos côtés et ils nous
encouragent à poursuivre notre mission et notre service. Il n’y a pas de doute
qu’aujourd’hui plus que jamais l’Égypte et notre société ont besoin que nous
accomplissions notre rôle et notre mission, que nous soyons présents.
Que nos prières ensemble, chrétiens et musulmans, soient agréables à Dieu
Tout-Puissant.
Magdi-Seif, SJ
Résidence des Pères Jésuites
Minia - Le 18/08/2013