Ils nous ont bien eu cher Christophe
Nous on a cru à chaque promesse
Dans nos prières on a demandé quelles soient « bless »
Pour que l'on n'ait plus ce genre de catastrophe
Qui arrive chez nous au cradat
Un étudiant crevant sur un grabat..
Ils nous ont dit chers enfants
Faites l'école nous sommes là pour vous
Nous avons bossé des années durant
Pour qu'au final on nous prenne pour des fous
Quand nos pères s'en vont ventripotents
Caresser le derrière des petites du dernier boucan
Ils y dépensent nos millions nos millions
Brûlant par cigare chacune de nos illusions
On nous a bien eu cher Christophe
C'est toi qui a raison
Ici comme à Tien A Men la place est rouge
Et moi j'avorte cette minable strophe
La rage au cœur en fixant l'horizon
Chargé de nos noires colères je me dis il faut que ça bouge
Dans les palais où l'avenir se fait l'on m'a confié
Qu'il ne fallait pas trop m'exciter
Il n'y a rien à faire nous sommes le génération sacrifiée
Je dirais donc à mes frères de Ubsu de l'Addec de Ndéré
De Bandjoun de Samba de Siantou ou de Dschang
Qu'il serait vain de s'agiter le ver est dans la pomme
Et on nous a fait croquer dedans
Je leur dirais à ceux qui nous ont traité de bêtes de somme
Que nous n'irons pas à l'abattoir
Nous ne finirons pas nos vies dans ce dépotoir
Fait quoi fait quoi sur leurs sièges on ira s'asseoir
En fac on m'a dit c'est le travail qui paie
On a omis d'ajouter que l'effort sous-paie
Entre les notes sexuellement transmissibles
Et les influences des réseaux tout est possible
L'argent comptant coulant couramment
Dans les offices de tous ces intellectuels
Qui font de chacune de nos aurores un nouveau duel
Ils nous ont bien eu mon cher ami
Entassés comme des sardines dans des amphis
Etroits et obscurs où s'imposent promiscuité et vulgarité
On forme les futurs chômeurs de la république
Takem Kouamo Kingué Mbassong Hamidou Andzé
J'en ai marre d'entendre les mensonges sur les ondes
Les mêmes vomissures de politiciens épileptiques
Qui ne parviennent pas à dissimuler la puanteur immonde
De soa de ngoa de buea de douala
D'écouter les mêmes rengaines usées
Que l'on accrochera dans un musée
Pour qu'ils n'oublient jamais ces petits frères
Qui viennent vite pour entrer dans cet enfer
Quel a été notre souffrance notre calvaire
Ce qui reste dans nos cœurs c'est un grand vide
Que le rêve d'un ailleurs vient remplir
Ailleurs synonyme de meilleur de plaisirs
On ne s'habitue pas au désespoir ni au morbide
La galère pousse mes frères dans les déserts
Mes sœurs dans une sexuelle surenchère
Quand les do font défaut on ne fait pas de cadeau
Dans les cybercafés de nos sombres ghettos
L'amour se marchande en dollars ou en euros
Le plus offrant emporte avec lui le gros lot
Souvent pour offrir à son sale cabot
Bacheliers licenciés masterisés doctorés
Tous dans le même bateau à des compartiments séparés
Tous regardant le bout du tunnel qui se prolonge à l'infini
Et malgré les clameurs du Regroupement De Petits Cons dans l'euphorie
D'un Renouveau déjà meurtri déjà à l'agonie
Mon cher Christophe il ne nous reste plus qu'à mettre le point sur le i
Le j de justice l'ultime point final de cette comédie
Et si après tout ça on me fout en tôle
Parce que ma gueule je l'ai ouverte un peu trop
Parce que tes vers m'ont fait un choc
Que j'ai senti l'envie avec toi de faire bloc
De joindre mon cri au tien le loup renonçant à être un agneau
Parcequ'ils nous ont pris pour des sapack pour des môles
Mon cher Christophe allumes pour moi un cierge
Car le soir même à kodengui j'irai rejoindre la Vierge..
Ludewic Mac Kwin De Davy