« Pour moi, ma chère maman, la liberté de penser et d’agir
est le premier des biens. » George SAND
Sur la planète X3
A peine arrivé dans la grande ville,
On le conduisit chez le chapelier.
C’était un robot très sage et tranquille
Et son magasin, le « Prêt à Penser ».
On y affubla sa tête civile
D’un joli chapeau dûment tamponné
Tout pareil à ceux des gens de la ville
Avec l’ordre de ne le point quitter.
Et le temps passa, très sage et tranquille.
Son beau couvre-chef lui dictait par cœur,
Sans qu’il n’en sût mot, son chemin servile
Ici dénommé l’ « Officiel Bonheur ».
On avait gommé dans les dictionnaires,
Mais cela non plus, il n’en savait rien,
Le mot LIBERTE et tous ses contraires.
Ainsi sur X3, tout allait très bien !
Alain Gautron
Sourire
Un sourire de toi,
Cet instant s'illumine.
Berger, me voici roi
Sonnez, sonnez, clarines !
Un sourire de toi,
S'évanouit la peine
Qui m'étreignait de froid
Autant qu'il m'en souvienne ...
Un sourire de toi,
Est-il plus belle image
Que, de ton coeur à moi,
Tant d'amour qui voyage ?
Alain Gautron
JEUX PARALYMPIQUES
Jeux d’Olympie, jeux sacrés !
Mais n’en déplaise à la critique,
Moi, mon colon, mes préférés,
Ce sont les jeux paralympiques !
Qu’il soit judoka non voyant
Ou bien nageur tétraplégique,
Il me semble plus méritant
Que l’athlète au corps magnifique.
Au bel exemple qu’il nous donne
Resterons-nous aveugles et sourds ?
Une prothèse de carbone
En dit bien plus long qu’un discours.
Jeux d’Olympie, jeux sacrés !
Mais n’en déplaise à la critique,
Moi, mon colon, mes préférés,
Ce sont les jeux paralympiques !
Alain Gautron
C'est la CRISE !
Savez-vous ce que j'ai appris ?
Un trader, j'en ai grande peine,
Nous a fait, d'un clic de souris,
Perdre l'Alsace et
Pour payer la dette publique,
On a vendu, c'est officiel,
A
L'un des pieds de
L'Arc de Triomphe et Notre-Dame
Sont mis à prix sur Cosmonet.
Il paraît même que notre âme …
C'en est trop, je le dis tout net !
Alain Gautron
Sans vous, qu'elles sont tristes, nos forêts ombreuses,
Peuple de Féerie, lutins et feux follets,
Depuis que des docteurs aux voix impérieuses
Vous ont de leur science interdit d'exister !
Ceux-là, non satisfaits de mesurer
Se sont mis en devoir d'arpenter les éons,
D'enfermer le Sublime en leurs bocaux de verre !
Lors, n'y parvenant pas, effacèrent les noms
De
Adieu, belles ondines, au détour d'un étang,
Farfadets gambadant après les lucioles !
Ne cherchez plus Eole, il n'y a que du vent !
Sans Vénus désormais, l'amour nous désespère.
La beauté de tes yeux appelle le tombeau.
Le monde brinquebale et retombe en poussière.
Un espoir brille au ciel pour s'éteindre aussitôt.
Alors, à corps perdu, en une course folle,
Chacun désespéré, se cherchant une foi,
Dans l'argile et l'argent se pétrit des idoles
Qui demain ne seront que sable entre ses doigts.
O l'affligeant tableau d'un univers sans âme
Reniant le Céleste et son divin secours,
Dont jamais nul ne sut mesurer les contours !
Messieurs les grands savants, sachez que je révère
Vos bienfaits admirables envers l'humanité,
Mais avec Féerie, ne soyez point sévères :
Laissez-la revenir, que nous puissions rêver !
Alain Gautron