GREEN
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encore de vos derniers baisers;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.Paul Verlaine
La fête du travail est un jour férié qui commémore un premier mai de 1886 où les syndicats américains appelèrent plus de 400 000 travailleurs à manifester pour l'obtention de la journée de huit heures. Depuis, le premier mai est traditionnellement la journée dédiée aux revendications sociales et aux défilés.
Le premier mai, c'est aussi la fête du muguet ! La tradition de s'offrir du muguet remonterait à la Renaissance, époque où Charles IX aurait lancé cette mode après en avoir reçu lors d'un premier mai... Ce qui est certain, c'est qu'au XVème siècle, le premier mai était une fête de l'amour, durant laquelle les princes et les seigneurs se rendaient en forêt pour couper des rameaux qui servaient ensuite à décorer les habitations.
Fleur de printemps par excellence puisque sa floraison intervient en mai, le muguet est traditionnellement une fleur qui porte bonheur. D'ailleurs, d'après le langage des fleurs, le muguet signifie "retour de bonheur"... On dit que celui qui trouve un brin de muguet à 13 clochettes sera tout particulièrement favorisé par le destin ! Le muguet est également associé aux grands couturiers, comme Christian Dior dont c'était la fleur fétiche. On retrouve d'ailleurs la senteur du muguet dans de nombreux parfums. Produit à grande échelle dans la région nantaise pour être vendu lors du premier mai, le muguet peut également être cultivé dans les jardins ombragés et frais, ou se trouver à l'état sauvage dans les sous-bois. Mais attention, le muguet reste une plante très toxique, et il ne faut porter à la bouche ni les feuilles, ni les fleurs, ni les fruits, ni même l'eau du vase. Prenez donc vos précautions avec les jeunes enfants attirés par le parfum suave des clochettes blanches.
Autrefois, de jolies traditions étaient en usage pour le 1er mai. On organisait des "bals du muguet" où les jeunes filles étaient vêtues de blanc et où les jeunes gens fleurissaient leur boutonnière d'un brin de muguet. C'était le seul bal de l'année où les parents étaient bannis et où les jeunes se retrouvaient entre eux. Un vin liquoreux composé de vin de Moselle dans lequel des fleurs d'aspérule odorante (appelé aussi "faux muguet") avaient macéré faisait les délices de cette époque de l'année : le "Maitrank" ou "boisson de mai". On assurait qu'il suffisait d'y tremper les lèvres au 1er mai pour être heureux tout au long de l'année ! Au premier mai, aucune jeune fille, riche ou pauvre, ne serait sortie sans un brin de muguet accroché à son corsage ! On offrait du muguet à tous ceux que l'on aimait, famille et amis. Cependant, l'usage voulait plus particulièrement que le jeune homme offre du muguet à sa fiancée, et que tout l'entourage d'une jeune maman se manifeste au premier mai en fleurissant sa maison afin d'offrir au bébé un présage de bonheur. Des traditions que l'on prend plaisir à remettre à l'honneur !
Le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200.000 travailleurs américains d'obtenir la journée de huit heures. Le souvenir de cette journée amène les Européens, quelques années plus tard à instituer la Fête du Travail.
Au cours du IVe congrès de l'American Federation of Labor, en 1884, les principaux syndicats ouvriers des États-Unis s'étaient donné deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils avaient choisi de débuter leur action un 1er mai parce que beaucoup d'entreprises américaines entamaient ce jour-là leur année comptable.
Arrive le 1er mai 1886. Beaucoup de travailleurs obtiennent immédiatement satisfaction de leur employeur. Mais d'autres, moins chanceux, au nombre d'environ 340.000, doivent faire grève pour forcer leur employeur à céder.
Le 3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester, à Chicago. Une marche de protestation a lieu le lendemain et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse à Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant de policiers. C'est alors qu'une bombe explose devant les forces de l'ordre. Elle fait une quinzaine de morts dans les rangs de la police.
Trois syndicalistes anarchistes sont jugés et condamnés à la prison à perpétuité. Cinq autres sont pendus le 11 novembre 1886 malgré des preuves incertaines.
Trois ans après le drame de Chicago, la IIe internationnale socialiste réunit à Paris son deuxième congrès. Celui-ci se tient au 42, rue Rochechouart, salle des Fantaisies parisiennes, pendant l'Exposition universelle qui commémore le centenaire de la Révolution française.
Les congressistes se donnent pour objectif la journée de huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé). Jusque-là, il est habituel de travailler dix ou douze heures par jour (en 1848, en France, un décrte réduisant à 10 heures la journée de travail n'a pas résisté plus de quelques mois à la pression patronale).
Le 20 juin 1889, sur une proposition de Raymond Lavigne, ils décident qu'il sera «organisé une grande manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail et d'appliquer les autres résolutions du congrès. Attendu qu'une semblable manifestation a été déjà décidée pour le 1er mai 1890 par l'AFL, dans son congrès de décembre 1888 tenu à Saint Louis, cette date est adoptée pour la manifestation.»
Le 1er mai 1891, à Fourmies, une petite ville du nord de la France, la manifestation rituelle tourne au drame. La troupe équipée des nouveaux fusils Lebel et Chassepot tire à bout portant sur la foule pacifique des ouvriers. Elle fait dix morts dont 8 de moins de 21 ans. L'une des victimes, l'ouvrière Marie Blondeau, habillée de blanc et les bras couverts de fleurs, devient le symbole de cette journée.
Avec le drame de Fourmies, le 1er mai s'enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens.
Quelques mois plus tard, à Bruxelles, l'Internationale socialiste renouvelle le caractère revendicatif et international du 1er mai. L'horizon paraît s'éclaircir après la première guerre mondiale. Le traité de paix signé à Versailles le 28 juin 1919 fixe dans son article 247«l'adoption de la journée de huit heures ou de la semaine de quarante-huit heures comme but à atteindre partout où elle n'a pas encore été obtenue».
Les manifestations rituelles du 1er mai ne se cantonnent plus dès lors à la revendication de la journée de 8 heures. Elles deviennent l'occasion de revendications plus diverses.
La Russie soviétique, sous l'autorité de Lénine, décide en 1920 de faire du 1er mai une journée chômée. Cette initiative est peu à peu imitée par d'autres pays (dont la France en... 1941). -
Une porte ouverte
La nuit n'est jamais complète
Il y a toujours au bout du chagrin
Une porte grande ouverte
Qui guide vos pas et vous tend la main.
Une fenêtre éclairée, un sourire partagé.
Un désir à combler, une faim à satisfaire.
Il y a toujours un rêve qui veille
Un coeur généreux qui vous éclaire
Une main ouverte, une main tendue.
Il y a toujours...
Des yeux attentifs plein d’amitié
Qui redonnent espoir lorsqu’il n’y est plus !
Toute une vie à partager...
(auteur inconnu)
Mon seul refuge