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Léo fait son cinéma

Pulsions (Brian De Palma, 1980) Publié le Lundi 2 Novembre 2009 à 19:23:38

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Pulsions
de
Brian De Palma

 

Synopsis : Une jeune femme à la vie sexuelle perturbée consulte un psychiatre. À la suite de cette entrevue, elle passe la nuit avec un inconnu rencontré dans un musée. Le lendemain, elle se fait assassiner par une mystérieuse blonde. Une call-girl qui a assisté au drame est traquée par la meurtrière...

 
Exercice de style jubilatoire, brillamment mis en scène, Pulsions est un plaisir de tous les instants qui offre en 105 minutes un condensé du meilleur du cinéma de son auteur.
La trame scénaristique très largement inspirée de Psychose est une nouvelle fois l’occasion pour De Palma d’y apporter sa touche personnelle, de proposer de nouvelles variations thématiques tout en se réappropriant les codes du suspense. En abordant frontalement et sous tous les angles le thème de la sexualité (pulsions, voyeurisme, prostitution, adultère, travestissement…), De Palma se détache de son mentor (qu’on lui reproche trop souvent de plagier) et livre un véritable thriller érotique, osé et provocateur dans lequel il consacre totalement et remarquablement sa mise en scène au service du suspense. De Palma y accumule les scènes d’anthologies avec une maestria des plus réjouissantes. Le jeu de séduction qui met aux prises Angie Dickinson et un inconnu dans les salles d’une galerie d’art (qui n’est pas sans rappeler un autre film du maître ; Sueurs froides en l’occurrence) est absolument grandiose, exacerbé par la musique de Pino Donaggio qui délivre pour le film un score très réussi et très envoutant. Il en est de même de la scène du meurtre dans l’ascenseur dont la mise en scène et le montage sont tout simplement exemplaires. On retiendra aussi l’angoissante scène du métro et le final apothéotique, totalement gratuit mais tellement jouissif, qui n’a pas d’autre but que de nous faire profiter du spectacle quelques minutes de plus. Les acteurs sont plutôt convaincants sans être véritablement étincelants (mis à part Angie Dickinson peut-être, et le rasoir de notre tueur ; j’avoue aussi ne pas être grandement troublé par Nancy Allen), mais probablement parce que le plus important n’est pas là.
Œuvre somme dans le traitement du suspense et archétype le plus accompli du thriller « De Palmaien », Pulsions est une immense réussite qui se hisse au plus haut (qualitativement parlant) d’une filmographie déjà très intéressante.


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Titre : Pulsions
Titre original : Dressed to kill
Réalisateur : Brian De Palma
Scénario : Brian De Palma
Photographie : Ralph D. Bode
Musique : Pino Donaggio
Format : Couleur
Genre : Thriller
Durée : 105 min
Pays d'origine : Etats-Unis
Date de sortie : 1980
Distribution : Michael Caine, Angie Dickinson, Nancy Allen, Keith Gordon

 

Afficher le commentaire. Dernier par Savez-vous cuisiner le 24-07-2013 à 11h42 - Permalien - Partager
Missing (Costa-Gavras, 1982) Publié le Mardi 24 Novembre 2009 à 01:58:19

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Missing
de
Costa-Gavras



Synopsis
 :
Charles et Beth vivent en parfaite harmonie avec les habitants d'un quartier populaire de Santiago du Chili. Le 11 septembre 1973 éclate le coup d'Etat du général Pinochet. Charles découvre la présence surprenante de conseillers américains sur le sol chilien. Depuis ce jour, nul ne l'a revu. Son père, un américain, imprégné des vertus de son pays, part à sa recherche.

 

Au travers de la disparition dramatique d’un ressortissant américain lors du coup d’Etat de Pinochet au Chili en 1973, Costa-Gavras réalise un film éminemment politique dénonçant avec beaucoup de justesse les dérives autoritaires et militaires qui n’ont cessé de toucher l’Amérique Latine dans la seconde moitié du XXème siècle (si on les devine, Costa-Gavras ne cite a aucun moment le pays où ont lieu les évènements, ni même les noms des véritables protagonistes) tout en dressant le portrait émouvant d’un père à la recherche de son fils.

La première partie du film nous immerge intensément dans l’ambiance oppressante et dangereuse d’une ville régentée dans la violence par la junte militaire. La peur et l’insécurité transpirent l’écran ; le couvre-feu, les arrestations et les exécutions sommaires ou encore les coups de feu incessants ne cessent de nous le rappeler. Ces sentiments sont remarquablement retranscrits par la caméra de Costa-Gavras à tel point que le spectateur vit presque physiquement cette absence de liberté et cet insupportable asservissement. À l’image du Salvador de Oliver Stone, Costa-Gavras nous donne à voir l’implacable et efficace action de la machine militaire au service d’un dictateur et ses effroyables conséquences sur les populations sans jamais tomber dans les travers que peuvent engendrer un tel exercice (manichéisme outrancier, abus du spectaculaire, surdramatisation des enjeux, réinterprétation incorrecte des faits).

Le film prend ensuite une tournure plus politique mais non moins intéressante dans sa seconde partie. La disparition de Charlie et l’arrivée de son père pour le retrouver vont permettre d’aborder de front la question de l’implication américaine dans le coup d’Etat et pourrait-on dire de manière générale dans les coups d’Etat en Amérique Latine. Cette implication va prendre une dimension d’autant plus importante qu’elle se fera l’écho de l’implication du père dans la recherche de son fils et même au-delà dans l’acceptation des valeurs de celui-ci. Le père, Ed (interprété par un Jack Lemmon extraordinaire), est en effet un américain moyen, sûr de ses valeurs et de son mode de vie qui sont ceux de son pays. La recherche de son fils au côté de l’épouse de ce dernier (Sissy Spacek, elle aussi parfaite), rendue difficile si ce n’est impossible par la passivité complice des autorités américaines sur place, va chambouler sa vision des choses à l’image d’une Amérique prenant conscience de ses actes et de leurs conséquences.  

En recoupant avec sincérité et réussite l’histoire d’un homme à l’Histoire d’un pays voire d’un continent, Costa-Gavras livre une œuvre exceptionnelle, riche et nécessaire qui s’impose comme l’une des grandes références du genre.


 

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Titre : Missing – Porté disparu
Titre original : Missing 
Réalisateur : Costa-Gavras
Scénario : Costa-Gavras et Donald Stewart d'après le livre Missing de Thomas Hauser
Photographie : Ricardo Aronovich
Musique : Vangelis
Format : Couleur
Genre : Thriller, Drame
Durée : 117 min
Pays d'origine : Etats-Unis
Date de sortie : 1982
Distribution : Jack Lemmon, Sissy Spacek, Melanie Mayron, John Shea, Charles Cioffi, David Clennon

 

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