La griffe du diable
De ses mains crochues
Aux ongles acérés
Il griffe mon visage nu
D’un coup bien porté
De mes yeux
Coulent des larmes de sang
Il les a rendus vieux…
Disparue la lueur d’antan
Mes mains tremblent de la peur
Qu’il met en moi
Comme il étreint mon cœur
Et le remplit d’effroi
Il crache son venin
Qu’en pleine figure je reçois
Et empare mon corps
D’habitude si serein
Digne d’un terrible sort
Enchaînée à sa puissance
J’en perds mes moyens
Je m’enterre dans la souffrance
En rêvant à demain…
Ce demain où je décide
De tenir tête à ce démon
Où je me sens devenir intrépide
Avec assez de force pour le vaincre de front
La domination d’hier
Qui de court me prenait
depuis je préfère
Dans mes mains l’enfermer
J’ai fait une armure de mon sang
Qui m’assure une protection
Et que j’arbore fièrement
Car ainsi s’est transformée ma désolation
Du bout des doigts
J’effleurais la vie,
Les poings fermés et de sang froid
Je l’enserre depuis
Et c’est d’amour et de bonheur
Que j’anéantie
Le diable et ses douleurs
Aujourd’hui à ma Mercie
Puisant l’inspiration dans mon cœur
Je m’essaye à la poésie
Pour t’énoncer mon bonheur…
Celui d’avoir été à tes côtés
Et ce depuis tout ce temps
Tout ce que tu as su m’apporter
Nos chemins se faisant…
Toujours à l’écoute
Et le mot pour rire
Coûte que coûte
Parfois même sans le dire…
De nos différences
Est née une amitié
Qui fait aujourd’hui nos ressemblances
Et dont on ne pourrait se séparer…
Pourquoi parfois a-t-on l’impression
Que personne ne comprend ?
Cette sensation
Qui de court me prend,
C’est que l’on est seul :
La vie est un sentier que l’on emprunte.
Les embûches et le mal qu’elles me veulent
La vie n’est pas comme on se l’ait peinte…
Les trous, les bosses, les cailloux
Parsèment ma route
Et me déroutent
Que cherchons-nous ?
Ça bouscule notre avancée
Ça complique notre destinée
Je suis une simple entité
J’avance vers un but flou
Que rien ne me permet
D’éclaircir en ce monde fou
Lorsque mon trajet est trop long
Ou trop pénible
Je veux y ajouter un nom
Même s’il n’est pas crédible
Je m’arrête, contemple et m’interpelle
Qui pourrait m’épauler ?
La vie à deux est plus belle…
Alors je m’y mets.
Un coup je t’emmène
Toi que je connais à peine
Mais tu n’es d’une aide que passagère
Et je te laisse à la prochaine aire…
Et puis tu viens à moi
Toi qui as besoin de moi
Mais je ne m’en satisfais pas.
Je préfère courir derrière ce que je n’ai pas
Toi, là-bas !
Tu me sembles un bon appât
Mais en réalité c’est moi
Qui court derrière toi.
Des petites bulles qui s’accompagnent
D’un souffle entre les nuages
Contre les vents, esquivant les montagnes
A deux, on n’a pas d’âge.
Sous un soleil de plomb
Qui d’un coup nous illumine
Je prendrai ton nom
Qui me sublime.
Mais un coup il brûle
Puis tu t’éloignes
Toute façon c’est nul
Pas de cœur qui se joignent.
Tu pars rejoindre une autre bulle
D’un savon peut-être plus doux que le mien…
Tu es parti mon Jules
Je ne voulais que mon bien…
Reste ce goût amer…
Tout part en désuétude
Ce sentiment de solitude
Celui de n’avoir su te plaire…
Vos bulles s’éloignent loin de ma vue
Et la mienne se perce
D’un trou plus gros que je n’aurais pu
Penser et ça me bouleverse
A mon tour je m’envole
Seule à nouveau
Jamais plus tu ne me consoles
Je ne crois pas pouvoir monter plus haut.
Mais le temps de grandir
De me construire
Recombler ce trou
En recomblant ce vide
Croire encore à un rêve fou
Et redevenir intrépide.
Qui viendra accompagner ma course ?
Qui me comblera
Et me fera
Pousser les ailes
Celles qui portent vers le ciel
Et qui feront de moi un être nouveau ?
La vie c’est cette bulle qui virevolte
Et qui ne sait pas vraiment où elle va.
Mais qui sait, sans doute,
Qu’être seule elle ne veut pas.
Ne t’éloignes pas de ma vue
Ne pars pas dans le lointain
Toutes ces choses qu’on a vécues
Je veux les revivre demain.
Tu ne sembles pas entendre
Ce cri qui vient de l’intérieur
Ne veux-tu donc plus prétendre
Que j’ai encore ma place dans ton cœur ?
Au lieu de mordre mon amour
A pleines dents sans retenue
Tu devrais à ton tour
Penser à te mettre à nue
Car la force que tu sembles maîtriser
N’est en fait qu’une faiblesse camouflée
Et je me plais à croire qu’en réalité
Tu as seulement peur d’aimer.
Résonnent en moi nos mots à nous
Ce que nous étions, ce que nous vivions,
Maintenant de leurs joies mon cœur est jaloux
Car avant c’était moi son centre d’attraction
Il me semble que mes erreurs m’appartiennent
Que je ne peux faire marche arrière
Que lorsque je regarde le temps d’hier.
N’entends-tu pas ma tristesse
Lorsque dans la nuit le cœur gros
Pour ne pas que tu me délaisses
Ton nom j’énonce à demi-mots… ?
Que reste-t-il de tout cela ?
Des moments de tristesse, des souvenirs de joies ?
Plus que des remords,
Des regrets de n’avoir pu
Faire mieux encore
Que ce que je n’ai su…
Ce sentiment d’inachevé
Me bouleverse
Mon incapacité à y remédier
Se lit dans les larmes que je verse.