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L'écriture pour m'exprimer

Parce que ma vie est une émotion

Le cirque Publié le Vendredi 8 Mars 2013 à 19:33:53

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Aussi majestueux qu’un fromager dans sa forêt tropicale, le mât du chapiteau se dresse sur la grand place. Le cirque s’installe en ville. Les artistes s’activent pour monter l’infrastructure qui, demain, drainera la foule avide de spectacle telle la sève des arbres qui court des racines au feuillage. Un peu à l’écart, assis sur un tronc, le clown triste donne des ordres en agitant un rameau d’olivier. Dans sa roulotte en bois peint, la trapéziste s’émeut, malgré les années, de toute cette effervescence. Elle aurait pu quitter le cirque il y a quelques années après son accident. Elle s’entraînait à certaines figures acrobatiques quand en chutant, le filet, fixé à deux houppiers, avait cédé. Contre toute attente, il y avait eu plus de peur que de mal.

Mais voilà que le chapiteau est monté, les cages des fauves installées. La forêt n’est pas loin et entre deux rugissements, on peut entendre l’appel des oiseaux qui y nichent. C’est le printemps, les bourgeons sont prêts à éclore, les pins explosent de mille verts. La vie est belle. Demain, place à la magie. Vive le cirque !

 

 

2 octobre 2011

Ce texte est né de mon inscription à un blog d'écriture.

L'atelier devait porter sur le thème de l'arbre et imposait les mots suivants : ronc, olivier, fromager, sève, racine, houppier, feuillage, forêt, bois, bourgeon, rameau, pin

Afficher le commentaire. Dernier par marie la belge le 08-03-2013 à 19h39 - Permalien - Partager
J'ai craqué aux entournures Publié le Dimanche 27 Janvier 2013 à 19:57:25

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Eh bien voilà… Après une vie de misère, je ne fais pas mieux que de rater ma mort. Trente ans à trimer pour quelques dollars qui n’ont jamais suffi à faire un repas décent. Et me voilà les bras en croix dans ma petite robe fleurie, rapiécée derrière mais vous ne pouvez pas le voir, j’ai décidé de mourir sur le dos.

Je suis chez moi. C’est aussi mon atelier de couture. Une pièce unique, glaciale en hiver, à peine tiède en été. Ah… J’en ai raccommodé des accrocs ! Pour des gens guère plus fortunés que moi, des veufs, des mioches, des traîne-savates, j’allais dire des presque-riens… Une Singer récupérée dans une décharge pour passer à l’étape confection mais je n’ai jamais pu vendre une pièce. Jamais à la mode, jamais de clientes…

Je suis née il y a cinquante ans dans une masure, quelque part en Europe. Mon père s’est noyé. Noyé dans le whisky. Maman s’est noyée aussi, dans le chagrin. Moi, je me noyais dans mes langes sales. L’appel du Nouveau Monde a été le plus fort. Sans même fermer à clé la porte de notre masure, maman, son baluchon et moi sommes partis vers l’eldorado. Je devais avoir deux ans. Notre arrivée sur la terre promise est passée inaperçue. Nous étions, paraît-il, des dizaines de familles à avoir succombé au chant de la sirène lointaine.

Quelques années plus tard, j’ai compris que nous avions déménagé notre misère. Livrée à moi-même dans la grande ville, je survivais de chapardages pendant que maman se tuait à des travaux humiliants chez les autres, ces grands bourgeois aux airs supérieurs qui la payaient en restes, les reliefs de leurs repas trop riches qu’on jette aux chiens à défaut des domestiques.

A seize ans, je me suis mariée avec un type louche mais si séduisant avec ses billets verts. J’ai connu quelques années lumineuses, d’une lumière glauque et incertaine, souvent occultée par la police qui mettait mon homme en prison. J’ai commencé mon apprentissage : des rapines, des entourloupes, des minauderies pour empocher mon dû. J’ai connu la vie facile des filles de rien, protégée par mon homme ou par ses amis quand il était mis en indisponibilité de la société.

J’ai ainsi vieilli. Je suis devenue veuve. Les hommes sont partis à la guerre, là-bas où je suis née. Trente ans déjà et tout l’avenir devant moi. Ironie quand tu nous tiens, tu t’accroches aux basques de nos guenilles. Mise à la rue, je vivais dans une pension minable dite de bonne famille. Les murs transpiraient la misère mais de l’extérieur, la bâtisse avait gardé un peu de noblesse. En 1925, j’acquis une belle petite robe, celle qui ne me quittera plus jusqu’à ce jour fatidique de 1938 où je décidais de gésir sur un parquet poussiéreux. Elle volait au vent dans une arrière-cour, je l’ai prise pour en faire bon usage.

Maman bien sûr était partie depuis longtemps. Mais comme elle n’avait pas été à la noce le jour de mon mariage, je ne l’ai pas regrettée longtemps. Pourtant, la solitude et la misère me minaient. Les fleurs de ma robe étaient ma campagne, le béton et les pavés mon petit enfer privé. Quelques années avant l’épilogue, dans un quartier condamné à la destruction, j’élus domicile dans cette grande pièce.

La suite, vous la connaissez. La Singer inutile donnant l’illusion de l’utilité. Les culottes courtes rapiécées, les bas remaillés, trous aux vêtements, trous à l’âme.

J’ai cinquante ans et je suis morte. Comment ? Pourquoi ? Je n’en sais rien. Je vous offre la seule photographie jamais prise de moi. Mais ne dites jamais que vous ne me connaissiez pas. Je serai votre parent pauvre. Je serai un pan de votre mémoire fertilisée par votre imagination.

 

 

Ce texte est une digression à partir d’une photo et n’a rien de personnel. Juste le plaisir d’écrire, le plaisir des mots qui coulent tout seuls.

Afficher les 2 commentaires. Dernier par dujardin gerard le 02-01-2015 à 18h58 - Permalien - Partager
Oeuvre majeure Publié le Mercredi 2 Janvier 2013 à 17:50:16

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Autant vous le dire tout de suite : personne ici ne m’ayant vue en sous-vêtements, tout ce qui sera écrit dans cet atelier ne sera qu’affabulation et fantasmes de votre part.

Cette mise au point faite, permettez que je me souvienne d’abord de ce que j’ai mis ce matin… Oui… Après vérification, pas de guêpière ni de dentelle. Bref, pas de quoi exciter l’imagination d’un peintre. A moins que… A moins que je me fasse câline et aguicheuse, que je titille la fibre artistique d’un pinceau chatouilleux…

Voyez cette grande toile blanche, comme elle s’anime tout à coup. Regardez cette explosion de rouge sauvagement étalé, voyez les courbes d’un corps langoureux venant briser les rêves de possession et s’offrant à tous. C’est violent, je sais… C’est la tempête dans vos têtes…

Oui… Vous avez devant vous la plus grande œuvre picturale de tous les temps. Mais malheureusement invendable, sans valeur… Des experts se sont activés pour déceler un petit signe qui en ferait une valeur marchande sûre mais c’est un faux ! Cela a demandé une débauche de discussions animées, intellectuellement sans intérêt, mais les faits sont là : je n’ai pas posé pour ce tableau !

Ca va ? Vous vous êtes échauffés pour rien je crois bien. Mais qu’est-ce que je suis contente de mon texte !!!!!!!!!!

 

 

Ce texte est né de mon inscription à un blog d'écriture.

L'atelier devait porter sur le thème de la description d'un tableau et imposait les mots suivants : sous-vêtements, rouge, guêpière, sauvagement, intellectuellement, activer, briser, tempête, dentelle, violente

Afficher le commentaire. Dernier par marie la belge le 02-01-2013 à 18h10 - Permalien - Partager
Rêve cauchemardesque Publié le Samedi 22 Décembre 2012 à 11:41:33

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Nous en étions donc au moment où je chutais de la Tour Eiffel devant un Fred tout nu et ébahi. J’ordonnai à Pat de se rendormir afin de prolonger le rêve. Quel soulagement quand j’entendis ses lourds ronflements percer le bleu de la nuit ! Mais je déchantai très vite. Le charme était rompu. Pat se retournait fébrilement dans son lit en désordre tout en marmonnant des paroles sans sens. Alors je décidai de la réveiller. Inutile de souffrir. Pour nous changer les idées, nous décidâmes d’une balade au zoo. Un bébé koala venait de naître, voilà qui satisferait notre envie de rêver. Devant la cage, nous étions en admiration devant cette boule de poils lorsqu’un petit garçon me tira par la manche, me réclamant les cacahuètes que je venais d’acheter. Je le trouvai bien grossier mais je les lui donnai. Pat me fit un clin d’œil, me faisant comprendre qu’il serait peut-être intéressant de suivre le polisson. En effet… Un spectacle plutôt malsain s’offrit à nos yeux, un Fred tout de cuir vêtu, déversant sa cruauté sur le public, usant d’un lance-pierre et de munitions faites de mes cacahuètes. J’en frissonne encore… Même si quelques minutes plus tard, je ressenti un pincement cuisant sur la joue.

Ma chute de la Tour Eiffel m’avait fait perdre connaissance et j’étais entrée dans un délire sans nom jusqu’à ce qu’un secouriste me ramène à la vie. Le rêve de Pat avait basculé en cauchemar et aujourd’hui, je vous raconte notre aventure le corps recouvert de croûtes mais heureuse que tout cela ne fut qu’un rêve.

 

 

Ce texte est né de mon inscription à un blog d'écriture.

L'atelier devait porter sur le thème du rêve et imposait les mots suivants : souffrir, marmonner, soulagement, fébrilement, cacahuète, koala, croûte, cruauté, malsain, bleu

L'idée de départ m'est venue du texte d'un des participants : http://amitie2012.wordpress.com/2012/12/18/au-dela-dans-mon-reve/

 

Afficher les 4 commentaires. Dernier par musica92 le 07-10-2017 à 16h14 - Permalien - Partager
Le président s'ennuie Publié le Samedi 8 Décembre 2012 à 13:56:38

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« Mes… mesdada… da… mesdames et messsssieurs lélélé juju… jurés ». Triste spectacle que cet avocat qui patauge dans sa plaidoirie… Le président du tribunal soupire ; son regard se détourne vers la fenêtre. « Les fenêtres, voilà un sujet intéressant » pense-t-il laconiquement. « De la fenêtre de ma chambre, je pouvais voir ma sœur qui faisait sa mijaurée dès que le facteur arrivait. J’assistais au vol des oiseaux qui avaient le don de me charmer lorsqu’ils voulaient bien chanter …». Mais voilà qu’un hurluberlu se lève et sème la zizanie dans le tribunal. Apparemment un camarade de l’accusé qui en impose avec son allure d’aristocrate et qui prend sa défense. Nouveau soupir du président… Historiquement, c’est le procès le plus ennuyeux de toute l’histoire de la justice… Et le président décide d’y mettre un terme en faisant couper le haut-parleur par l’huissier…

 

 

Ce texte est né de mon inscription à un blog d'écriture.

L'atelier devait porter sur le thème plaidoirie et imposait les mots suivants : charmer, chanter, patauger, laconiquement, historiquement, mijaurée, fenêtre, haut-parleur, camarade, aristocrate.

Afficher les 2 commentaires. Dernier par musica92 le 22-12-2012 à 11h43 - Permalien - Partager