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L'écriture pour m'exprimer

Parce que ma vie est une émotion

Fait divers Publié le Dimanche 18 Novembre 2012 à 17:01:15

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Incroyable ! Surréaliste ! Une conjugaison d’invraisemblances qui pourrait presque gommer l’horreur du crime survenu au petit matin. Mais le cartable est mort, éventré par un crayon furieux. On l’a retrouvé gisant, un cahier le recouvrant partiellement, presque lascivement. La police pensait tenir en lui le coupable mais indigné par l’accusation, le cahier se mit à réciter ce qu’il avait noté sur ses lignes : c’était comme un jeu ; le crayon, voulant faire croire au cartable qu’il ne ferait pas la rentrée des classes, s’était terré bien au fond. Il ricanait, se moquant de l’angoisse qui montait chez les habitants du cartable. Il ricana tant qu’il finit par mettre en colère le cahier qui le somma de réintégrer la trousse et de faire la rentrée des classes comme toute fourniture scolaire qui se respecte. L’amusement vira au cauchemar et le crayon, devenu psychopathe, plongea dans le taille-crayon, affina sa pointe et laboura de toute part le pauvre cartable qui ne put être sauvé.

 

 

Ce texte est né de mon inscription à un blog d'écriture.

L'atelier devait porter sur le thème policier et imposait les mots suivants : rentrée, conjuguaison, cartable, crayon, cahier, jeu, gommer, réciter, amusement, lascivement.

 

Afficher les 2 commentaires. Dernier par musica92 le 18-11-2012 à 17h44 - Permalien - Partager
Gomme qui gomme ne gommera plus Publié le Dimanche 1 Janvier 2012 à 20:43:36

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Est-ce la fin du monde ? Dois-je prendre mes jambes à mon cou ? Pour aller où d'ailleurs ? En avant ? Impossible ! Elle me barre la route et s'agite de droite à gauche pour m'empêcher de feinter. En arrière alors ? Mais alors, je retournerais dans mon passé ! Et à force d'avancer dans mon passé, j'arriverais au néant qui précédait ma naissance. Oui, mais même si je pouvais faire un grand saut vers l'avant, à courir vite pour lui échapper, je précipiterais mon entrée dans la mort. Alors... Je ne bouge pas ? Peut-être ne me verra-t-elle pas ? Tu parles ! Si je la vois, elle me voit. Et je la vois... Toute frétillante, toute frémissante... Alors, je saute, je saute, je saute, pour que mes pieds ne touchent plus le sol. Encore un saut ? Je n'en peux plus, je m'épuise... Je sautille, je piétine, je tombe, je me relève, je souffle... Et je saute, et je tombe, et je saute, et je m'affale de tout mon long... Vas-y ! Efface ! Supprime ! Plus de paysage, plus d'animaux, plus rien, je suis couchée dans un univers vierge. Suis-je quelque part ? Plus de repères.

Mais...
Mais...
Mais ?
Mais !

Victoire ! Tu voulais m'avoir en dernier, alors tu t'es défoulée sur l'environnement mais l'environnement est bien plus grand que moi. Regarde-toi, misérable objet ! Tu t'es usée, tu n'es plus rien, réduite en pelures, reliefs de ta grandeur finie. Moribonde tu es, morte tu seras. Ton agonie me soulage. Ma faiblesse a gagné. Minuscule chose gisante. Je lève la tête, je lève les yeux, je me relève et je te toise. Tu ne me supplies même pas... Regarde-moi bien, je suis ta maîtresse, ton idole, ta déesse, ta souffrance et ta mort.

Mes lèvres laissent échapper un souffle, un seul, le seul, celui qui te balaie aux quatre vents.

Afficher les 5 commentaires. Dernier par musica92 le 08-08-2012 à 18h26 - Permalien - Partager
Les jours Publié le Mercredi 2 Novembre 2011 à 20:26:47

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Un jour peut-être, tout cessera d'être.
Un jour sans doute.
Mais aujourd'hui est sûr. Aujourd'hui existe avec ses mouvements de vie, Aujourd'hui, c'était hier aussi. Mais hier est révolu alors qu'aujourd'hui s'accomplit.
Alors, laissons faire ce jour. Demain nous dira si aujourd'hui était une bonne journée. Et plus sûrement et comme à son habitude, demain révèlera qu'aujourd'hui a donné sa leçon aux élèves de la vie que nous sommes.
C'est le cycle des jours qui se succèdent. La succession est souvent douloureuse car quand hier était aujourd'hui, nous avons reçu notre leçon dont demain aurait dû nous permettre d'en appliquer les préceptes. Mais demain est devenu aujourd'hui, un aujourd'hui oublieux de la leçon d'hier.

Afficher les 2 commentaires. Dernier par musica92 le 03-11-2011 à 08h31 - Permalien - Partager
La clé Publié le Samedi 3 Septembre 2011 à 11:59:14

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Jadis, sur la route menant au pays de Nulle-Part, j’ai trouvé une clé posée sur un petit rocher. J’ai d’abord passé mon chemin mais je n’ai pas tardé à rencontrer Monsieur Contretemps qui m’obligea à faire demi-tour pour m’asseoir sur ledit rocher et ôter le caillou qu’il avait glissé subrepticement dans ma chaussure. La clé me regardait et maintenant que j’y repense, je crois bien qu’elle me voulait. Je l’ai logée au fond de ma poche dans la minute même où arrivait Madame Saison de l’Automne en Avance qui fit tomber une à une les feuilles de tous les arbres. Je me souviens lui avoir fait remarquer qu’elle ne tenait pas son agenda à jour, qu’elle faisait montre d’une trop grande liberté. Ce qui l’incita à agiter le grand sablier du temps qui passe et qui ne reviendra pas, appelant ainsi son époux l’Hiver. Alors j’ai repris mon voyage et j’ai marché, couru, escaladé pendant des heures, des jours, des mois entiers. Etrangement, je n’ai ressenti ni la fatigue, ni la faim, ni la soif et plus je marchais, plus je me sentais jeune et enjouée. Les années ont défilé, je n’ai jamais atteint le pays de Nulle-Part et pour cause : la clé qui m’avait choisie était la clé, si précieuse, de l’éternité.

Afficher les 3 commentaires. Dernier par karo le 24-01-2015 à 16h29 - Permalien - Partager
La jeune fille Publié le Samedi 20 Août 2011 à 08:28:42

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Tous les jours, c'est pareil. Le quartier est en émoi et frôle l'hystérie.

Mais qu'elle est belle ! A-t-on idée d'être aussi belle !

Elle habite sur la place, un logement sans prétention mais qu'elle a su arranger avec un goût certain. En fait, personne ne connaît son intérieur sauf, peut-être, son médecin qui ne peut pas faire autrement que de pénétrer chez elle pour ausculter cette douce beauté. Mais de la place, on devine un foyer chaleureux et accueillant. Les fenêtres aux doux rideaux de dentelle sont une invitation et le jardin offre sa fraîcheur.
La demoiselle vit seule à ce qu'il paraît. Pas même une tante ou une cousine bigote pour lui tenir compagnie. Bien sûr, les rumeurs vont bon train. Les commères du quartier se chargent de colporter de misérables ragots auxquels tout le monde s'empresse de croire et de répéter à qui veut écouter. Aux autres aussi d'ailleurs.

Tous les jours, c'est pareil car la jeune fille part travailler, réglée comme une horloge. Tous les jours à 8 heures précises, elle enfile la grand-rue d'un pas souple. insolente de beauté. Et tous les jours, les hommes s'enivrent de son passage, subjugués et soumis. Elle répand un léger parfum, mélange de propreté et d'essence fruitée. Alors qu'elle est déjà loin, le quartier tombe dans la torpeur qui saisit après l'amour.
Et puis soudainement, tous les jours, les femmes en appellent à tous les dieux de la Création, se sentant trompées dans leur chair. Le quartier se transforme en lamentations et en pleurs. Des airs de révolution embrasent chacune, révolution bruyante, injure à la jeune fille passée dans l'indifférence du tourment qu'elle crée.

Quand les voix sont essoufflées et quand les hommes reprennent leurs esprits, le quartier retrouve sa noblesse.

... Jusqu'au lendemain à 8 heures.

Afficher les 8 commentaires. Dernier par jean jacques le 17-02-2012 à 17h20 - Permalien - Partager