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rencontres islamo-chrétiennes

l'entreconnaissance

signatures l'appel des 110 Publié le Jeudi 16 Octobre 2014 à 00:05:24

Les principaux responsables des traditions religieuses en France ont signé l’appel : mgr Pontier, mgr Emmanuel, le pasteur Clavairoly, Mr Boubakeur, la vénérable de l’Union bouddhique de France, à l’initiative du grand rabbin Haïm Korsia.

Actuellement le nombre de signataires est en train d’atteindre les 1 000 !

 

 

 

Si vous voulez vous engager sur L’APPEL DES 110, vous pouvez, au choix,

  • adressez votre signature à l’un de ces contacts :

gaci.azzedine@gmail.com

er.maire@free.fr

vincent.feroldi@laposte.net

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« Qui s’en souviendra ? » de Joseph Yacoub, un maître livre sur les génocides de 1915

 

Aujourd'hui comme hier, les chrétiens d'Orient meurent.
Professeur honoraire de sciences politiques à l'Université catholique de Lyon, Joseph Yacoub vient de publier un ouvrage d'envergure consacré aux génocides et déportations des assyriens, des chaldéens et des syriaques en 1915 ; des communautés dépositaires de l'araméen, la langue de Jésus, dont le régime des Jeunes-Turcs avait programmé l'extermination avec celle des Arméniens.
Qui s'en souviendra ? 1915 : le génocide assyro-chaldéo-syriaque tente de réparer l'oubli dans lequel sont tombés ces épisodes douloureux de l'histoire. « C'est un devoir pour tous que les descendants des survivants, à nouveau persécutés aujourd'hui, puissent accomplir leur deuil grâce à une mémoire partagée, et réclamer justice », écrit l'auteur sur la quatrième de couverture.
Qui s'en souviendra ? est le premier ouvrage d'envergure consacré à ce sujet universel. C'est à restaurer l'histoire occultée d'un peuple sans alliés, le sien, qu'a œuvré toute sa vie Joseph Yacoub. Cette somme passionnante est le maître livre d'un grand spécialiste en la matière, lui-même descendant d'une famille de rescapés de l'abîme. Ce fait confère à son travail scientifique l'émotion d'un témoignage vivant adressé à quiconque ne saurait rester indifférent à l'omission d'un crime contre l'humanité.
Les livres de Joseph Yacoub sont traduits dans une dizaine de langues. En librairie en France à partir du 23 octobre 2014, Cerf éditeur. Réservez-le avant l'avalanche des titres du Salon du livre.

 

http://www.lorientlejour.com/article/890368/-qui-sen-souviendra-de-joseph-yacoub-un-maitre-livre-sur-les-genocides-de-1915.html

 


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Condamner le terrorisme islamiste n’est pas suffisant Publié le Mercredi 15 Octobre 2014 à 23:56:41

Condamner le terrorisme islamiste

n’est pas suffisant

LE MONDE | 08.10.2014 à 08h11

Par Abdellah Taïa

Je me souviendrai toute ma vie de ma première réaction quand j’ai appris la nouvelle des attentats du 11-Septembre. De la joie. Malgré moi, durant quelques brèves secondes, de la joie. Une explosion de joie. Les musulmans depuis trop longtemps dans la chute, la déchéance, étaient enfin vengés. L’Occident surpuissant allait enfin goûter à la même amertume, la même peur, la même terreur que nous, que moi.

Je me suis très vite rendu compte de mon erreur. Terrible et terrifiante erreur. Les terroristes islamistes qui avaient commis ces attentats spectaculaires et presque irréels n’avaient pas seulement pour ennemis les Américains et les Européens mais également des millions de simples musulmans comme moi, culturellement attachés à l’islam et ne se reconnaissant, ni dans les paroles de ceux qui le représentent officiellement, ni dans les gestes barbares de ceux, des ignorants, qui ne cessent d’appeler au djihad.

D’où me venaient alors cette joie et cette méprise ? Les musulmans ont besoin, aujourd’hui plus que jamais, d’être courageux et d’arrêter de toujours blâmer les autres pour les malheurs qui s’abattent sur leur tête. Il est temps de se lancer dans une véritable autocritique : sortir de ce tunnel étroit et tellement dangereux où tout est systématiquement vu et jugé à partir d’une vision figée de la religion et de l’Histoire, où tout est nié au service du collectif, le groupe, Dieu.

Il faudra être honnête et reconnaître ceci : plus que le terrorisme islamiste, c’est malheureusement le matraquage de discours religieux vides de sens, imposés à tous par ceux qui sont au pouvoir, qui conduit aux extrémismes. Empêcher la raison de s’installer pour de vrai dans la vie quotidienne des musulmans, voilà la vraie catastrophe.

UN VRAI CRIME

Les maintenir dans l’ignorance des transgressions et de l’esprit critique libre qui ont été possibles jadis dans cette partie du monde est un vrai crime. Continuer à se servir de la religion pour accentuer l’asservissement des peuples, les écarter du centre, leur répéter qu’ils ne sont rien par rapport au ciel, rien par rapport à celui qui gouverne et possède pour lui seul les richesses, tout cela est plus que grave. Tout cela dure depuis des siècles. Et nous amène à la situation actuelle où, dans les cœurs, tout est confusion, tout est reporté pour je ne sais quel hypothétique lendemain (le Paradis ?). Les désirs d’aller se faire exploser ailleurs pour défendre sa foi musulmane viennent de là. Y compris en moi.

D’où cette joie extrêmement triste et totalement inacceptable que j’ai d’abord ressentie en moi lors du 11-Septembre. Quelque chose dans mon corps et mon esprit était encore sensible aux discours, officiels et affligeants, qui tournent ostensiblement le dos à la pensée libre, inspirante, inventée il y a quelques siècles par des grands savants arabes comme Ibn Khaldoun et Averroès. « Moi aussi, je dois défendre l’islam, faire le djihad ! Ma religion a besoin de moi. Il faut se sacrifier pour elle, pour sa gloire… Les Impérialistes doivent payer… » Je suis sûr de ne pas être le seul musulman à avoir trouvé dans sa tête ces phrases toutes prêtes à ce moment-là.

Loin de moi, ici, toute idée d’innocenter l’Occident. Bien au contraire. Nous savons tous sa responsabilité dans les tragédies que nous connaissons dans ce monde postcolonial. Nous savons tout aussi bien que l’islamophobie est bien réelle. Mais cette lucidité ne m’aveugle pas pour autant. J’ai l’intime conviction que les musulmans ne peuvent plus reculer. Ils n’ont plus le choix.

DIALOGUE SURRÉALISTE

Condamner, encore et encore, les actes des terroristes islamistes (en Irak aujourd’hui, en Afghanistan hier) n’est tout simplement plus suffisant. D’une part, parce que, à chaque fois, les mêmes mots reviennent en boucle et finissent par ne plus rien signifier. D’autre part, cela nous entraîne malheureusement dans un dialogue surréaliste, un show hypermédiatisé, avec les islamistes qui toujours en sortent vainqueurs. Et, enfin, ces condamnations nécessaires servent aussi ceux qui détiennent le pouvoir dans le monde musulman et leur permettent de justifier (voire de légitimer) de nouveau leur oppression, leurs discours religieux aliénants qui arrêtent la marche vers une libération, au lieu de l’encourager.

« Not in my name », oui. « Pas en mon nom », oui et oui. Mais il faut plus. Il faut aux musulmans désormais exiger plus, d’eux-mêmes et de ceux qui les emprisonnent. Voilà où on en est aujourd’hui. Et c’est dans ce contexte que le « printemps arabe » est apparu il y a quatre ans. Des jeunes audacieux, des héros pour moi, ont osé sortir dans les rues, crier fort, faire tomber le mur de la peur, virer certains dictateurs et, sans jamais se référer aux islamistes, tenter de redéfinir les identités arabes et musulmanes.

Malgré tout ce qui s’est passé depuis de décevant et de tragique, l’esprit révolutionnaire de ce mouvement historique est quelque part encore vivant dans le monde arabe. J’y crois vraiment, sincèrement. Des « faucons », des milliardaires et des dirigeants arabes se sont ligués contre ces jeunes, contre cette émancipation. Ils ont financé (et continuent de le faire) les terroristes. Créer plus de confusion dans les esprits arabes les arrange : il en va de leur survie. Depuis quelques mois, on parle d’« automne arabe ». Ce cynisme, ce désespoir et ce fatalisme me choquent et me révoltent. Profondément.

Comme tous les autres sur la planète Terre, les Arabes et les musulmans vivent au XXIe siècle et non pas au Moyen Age. On ne peut plus laisser de nouveau aux terroristes islamistes tout l’espace libre où ils veulent nous enterrer tous vivants. Il faut résister à ce coma et à cette mort vers lesquels on nous entraîne.

 

Abdellah Taïa
Ecrivain et réalisateur marocain. Il est lauréat du prix de Flore 2010 pour « Le Jour du roi » (Seuil)

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Le soufisme, un recours face au désastre Publié le Mercredi 15 Octobre 2014 à 23:55:55

Le soufisme, un recours face au désastre

LE MONDE | 08.10.2014 à 08h26

Comment laisser des barbares fiers de leur crime envahir le monde, comment les laisser souiller le mot islam et les laisser agir en notre nom ? Comment accepter que Hervé Gourdel soit sacrifié comme l’agneau mystique ?

Nous avons deux positions à prendre d’urgence, une de circonstance, la seconde de fond. La première consiste à une immédiate protestation, celle qui dit qu’en tant que musulman, ces horreurs ne peuvent être faites en mon nom. A l’instar de l’initiative « Not in my name », des centaines de milliers de personnes ont mis en ligne leur photo en brandissant ce slogan. Si chaque musulman honnête agit ainsi, nous rétablirons l’honneur et la dignité du mot islam.

La seconde consiste à ne jamais cesser de transmettre les merveilles de l’islam en ces temps de désolation. Car une partie de l’antidote est à trouver dans notre héritage culturel. Comment lâcher en ces circonstances le corpus du soufisme ?

Il impose au sujet la complexité et l’affranchit pour une parole plus libre qui fait trembler le dogme. Il instaure l’intersubjectif dans la reconnaissance de l’altérité. En outre, le soufisme pense la croyance hors de la fiction du paradis et de l’enfer. Malgré toutes ces licences que les docteurs de la loi condamnent, dans les pays d’islam, le soufisme a depuis toujours joué un rôle pratique, de structuration sociale, par la transmission d’une morale digne qui ouvre sur la métaphysique, sur l’envol de l’esprit sans pourtant dénouer le lien social. Le moteur en est l’éthique du don et de l’altérité.

Le soufisme, dont les premiers maîtres apparaissent dès le début du VIIIsiècle, dérive de plusieurs sources qui font de lui une spiritualité inspirée aussi bien de la tradition chrétienne des Pères du désert que du néoplatonisme, sans oublier l’apport de l’Inde et de la Perse antique. Et son efficience n’a jamais failli, produisant jusqu’au XXsiècle des voix dissidentes.

RELIGION DE L’AMOUR

Nous savons que l’islamisme, sous toutes ses formes, voue une haine à tout autre, même aux coreligionnaires qui ne partagent pas sa vision mortifère. Par le soufisme, nous retrouvons une vision tout opposée : non seulement, l’autre, l’étranger à la croyance, est reconnu, il est même célébré.

Dès le VIIIsiècle, les maîtres soufis christiques sont en nombre : citons Rabi’a Al-Adawiyya (VIIIe), Bastami (VIIIe-IXe), Hallaj (IXe-Xe), Ibn Arabi (XIIe-XIIIe) ; et la chaîne ne s’est pas interrompue jusqu’à l’émir Abdelkader (XIXe) et le cheikh Alaoui de Mostaganem (XXe). Ces maîtres ont la certitude que la pluralité des croyances est un bienfait ; il est fécond de butiner dans la roseraie de la sagesse, quelle que soit l’origine de ces fleurs. Ainsi, Ibn Arabi écrit-il dans un de ses poèmes que son cœur est capable d’accueillir toutes les formes de foi, que sa religion est celle de l’amour et qu’il va où que mènent ses cortèges.

Mais, selon les soufis, nous vivons au présent un temps d’occultation qui exige le retrait pour le maintien et la revivification de l’expérience intérieure. Les soufis n’ont pas disparu, loin de là, ils sont partout dans les cités d’islam, ils sont présents jusqu’à Médine et La Mecque, gouvernées par la doctrine wahhabite qui honnit les soufis. Ils y préservent le saint et le sacré dans un paysage urbain voué au techno-islam.

Aussi on ne les trouve que si on les cherche. Pourtant, ils nous doivent d’être plus voyants. Ils ont, plus que d’autres, droit de cité en ces temps de malheur. « Que ton cœur soit le temple qui accueille les croyances toutes. » Ainsi parlait Ibn Arabi. A travers lui et d’autres maîtres soufis apparaît ce qui nous sauve en ces temps de péril.

 

Abdelwahab Meddeb, écrivain

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Le Coran ne prône pas la haine Publié le Mercredi 15 Octobre 2014 à 23:55:07

Le Coran ne prône pas la haine

LE MONDE | 08.10.2014 à 08h16

Les musulmans de France ont montré une mobilisation spontanée et unanime face à l’« Etat islamique » (EI), après l’assassinat de notre compatriote Hervé Gourdel. Cette mobilisation a été perturbée par des sommations réclamant aux musulmans de hausser davantage la voix et de se démarquer « plus clairement » du terrorisme qui se réclame de l’islam afin de « dissiper toute ambiguïté » !

Cela s’apparente à un procès d’intention et à un doute quant à l’adhésion des musulmans de France aux principes républicains. Les musulmans n’ont pas à céder aux pressions, personne ne demande aux citoyens d’autres traditions de réagir lorsque des crimes sont commis par des individus ou des organisations se réclamant de ces mêmes traditions.

Par ailleurs, si les opposants considèrent la mobilisation des musulmans comme une forme de culpabilisation collective, c’est que cette réaction leur semble destinée à rassurer leurs concitoyens et à leur faire part de leur loyauté envers la République.

Les partisans de la mobilisation refusent cette idée. Les principaux opposants de l’EI sont d’abord les musulmans, et ils en sont les premières victimes.

Les musulmans doivent dénoncer les amalgames douteux, les arguments des adeptes de la prétendue « guerre des civilisations » tout en restant confiants dans le sens des responsabilités qui anime la majorité de nos concitoyens. L’appel des institutions religieuses et civiles de notre pays à la vigilance face à tout amalgame qui transformerait la lutte contre le terrorisme en une stigmatisation de l’islam et des musulmans, est un gage de responsabilité.

Trois principaux messages doivent être rappelés. Le premier message est un témoignage de solidarité pour la famille d’Hervé Gourdel. Le lien de fraternité républicaine qui nous unit, nous invite à cette solidarité et en fait une exigence morale et un devoir citoyen. 

Le second message s’adresse aux terroristes et à leurs soutiens. Le départ de centaines de jeunes de différents pays, notamment de France, pour renforcer leurs rangs, encourage ce projet mortifère. Une faible condamnation peut être interprétée comme un consentement. Il faut donc rester mobilisés pour dissuader les candidats au prétendu djihad de l’EI.

ETEINDRE LA GUERRE

La multiplication des appels et des manifestations à travers le monde entier pour dénoncer les terroristes participe à leur isolement. Une action coordonnée de la communauté internationale pour les priver de leurs moyens économiques et militaires entamerait leur détermination.

Le troisième message est à destination de ceux qui s’interrogent sur le lien qui existerait entre l’islam et l’idéologie meurtrière des terroristes. Pour ceux-là, il est utile de rappeler que 95 % des victimes du terrorisme sont de confession musulmane et que, selon le coran, la vie humaine est une et indivisible : « Quiconque tue un être humain… tue l’humanité tout entière. Quiconque sauve un être humain sauve la vie de l’humanité tout entière ! »

Le coran dit également, en s’adressant au prophète Mahomet et à travers lui à tous les musulmans : « Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers. »

Que dire alors des textes coraniques qui font référence à la guerre et à la lutte armée ? Avant tout, il faut souligner que la guerre est considérée par le coran comme un incendie qu’il faut éteindre par tous les moyens : « Toutes les fois qu’ils allument un feu pour la guerre, Allah l’éteint. Ils s’efforcent de semer le désordre sur la terre. Allah n’aime pas les semeurs de désordre. »

Nous, Musulmans de France, devons rester fidèles à nos convictions, fidèles dans notre témoignage, droits dans nos engagements contre le terrorisme. Nous ne pourrons rester silencieux face aux souffrances infligées et aux atrocités commises au nom de l’islam, ni rester silencieux face aux menaces proférées contre notre pays par des terroristes qui prennent en otage notre religion. Que ceux qui enjoignent aux musulmans « d’en faire plus » prennent la mesure de leurs responsabilités. Par cette attitude non républicaine, ils participent à la division des citoyens français.

 

Mohammed Moussaoui, président de l’Union des mosquées de France, président d’honneur du Conseil français du culte musulman (CFCM)

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