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Lettre ouverte au monde musulman Publié le Mercredi 15 Octobre 2014 à 23:53:18

 

 

Lettre ouverte au monde musulman

Abdennour Bidar, Marianne n° 911, 3-9 octobre 2014

            Cher monde musulman, je suis un de tes fils éloignés qui te regarde du dehors et de loin – de ce pays de France où tant de tes enfants vivent aujourd’hui. Je te regarde avec mes yeux sévères de philosophe nourri depuis son enfance par le taçawwuf (soufisme) et par la pensée occidentale. Je te regarde donc à partir de ma position de barzakh, d’isthme entre les deux mers de l’Orient et de l’Occident !

Et qu’est-ce que je vois ? Qu’est-ce que je vois mieux que d’autres sans doute parce que justement je te regarde de loin, avec le recul de la distance ? Je te vois toi, dans un état de misère et de souffrance qui me rend infiniment triste, mais qui rend encore plus sévère mon jugement de philosophe ! Car je te vois en train d’enfanter un monstre qui prétend se nommer Etat islamique et auquel certains préfèrent donner un nom de démon : DAESH. Mais le pire est que je te vois te perdre – perdre ton temps et ton honneur – dans le refus de reconnaître que ce monstre est né de toi, de tes errances, de tes contradictions, de ton écartèlement entre passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la civilisation humaine.

Que dis-tu en effet face à ce monstre ? Tu cries « Ce n’est pas moi ! », « Ce n’est pas l’islam ! ». Tu refuses que les crimes de ce monstre soient commis en ton nom (hashtag #NotInMyName). Tu t’insurges que le monstre usurpe ton identité, et bien sûr tu as raison de le faire. Il est indispensable qu’à la face du monde tu proclames ainsi, haut et fort, que l’islam dénonce la barbarie. Mais c’est tout à fait insuffisant ! Car tu te réfugies dans le réflexe de l’autodéfense sans assumer aussi et surtout la responsabilité de l’autocritique. Tu te contentes de t’indigner alors que ce moment aurait été une occasion historique de te remettre en question ! Et tu accuses au lieu de prendre ta propre responsabilité : « Arrêtez, vous les occidentaux, et vous tous les ennemis de l’islam de nous associer à ce monstre ! Le terrorisme ce n’est pas l’islam, le vrai islam, le bon islam qui ne veut pas dire la guerre mais la paix ! »

J’entends ce cri de révolte qui monte en toi, ô mon cher monde musulman, et je le comprends. Oui tu as raison, comme chacune des autres grandes inspirations sacrées du monde  l’islam a créé tout au long de son histoire de la Beauté, de la Justice, du Sens, du Bien, et il a puissamment éclairé l’être humain sur le chemin du mystère de l’existence… Je me bats ici en Occident, dans chacun de mes livres, pour que cette sagesse de l’islam et de toutes les religions ne soit pas oubliée ni méprisée ! Mais de ma position lointaine je vois aussi autre chose que tu ne sais pas voir… Et cela m’inspire une question – LA grande question : pourquoi ce monstre t’a-t-il volé ton visage ? Pourquoi ce monstre ignoble a-t-il choisi ton visage et pas un autre ? C’est qu’en réalité derrière ce monstre se cache un immense problème, que tu ne sembles pas prêt à regarder en face. Il faudra bien pourtant que tu finisses par en avoir le courage.  

 Ce problème est celui des racines du mal. D’où viennent les crimes de ce soi-disant « Etat islamique » ? Je vais te le dire, mon ami. Et cela ne va pas te faire plaisir, mais c’est mon devoir de philosophe. Les racines de ce mal qui te vole aujourd’hui ton visage sont en toi-même, le monstre est sorti de ton propre ventre – et il en surgira autant d’autres monstres pires encore que celui-ci tant que tu tarderas à admettre ta maladie, pour attaquer enfin cette racine du mal !

Même les intellectuels occidentaux ont de la difficulté à le voir : pour la plupart ils ont tellement oublié ce qu’est la puissance de la religion – en bien et en mal, sur la vie et sur la mort – qu’ils me disent « Non le problème du monde musulman n’est pas l’islam, pas la religion, mais la politique, l’histoire, l’économie, etc. ». Ils ne se souviennent plus du tout que la religion peut être le cœur de réacteur d’une civilisation humaine ! Et que l’avenir de l’humanité passera demain non pas seulement par la résolution de la crise financière mais de façon bien plus essentielle par la résolution de la crise spirituelle sans précédent que traverse notre humanité tout entière ! Saurons-nous tous nous rassembler, à l’échelle de la planète, pour affronter ce défi fondamental ? La nature spirituelle de l’homme a horreur du vide, et si elle ne trouve rien de nouveau pour le remplir elle le fera demain avec des religions toujours plus inadaptées au présent – et qui comme l’islam actuellement se mettront alors à produire des monstres.

Je vois en toi, ô monde musulman, des forces immenses prêtes à se lever pour contribuer à cet effort mondial de trouver une vie spirituelle pour le XXIème siècle ! Malgré la gravité de ta maladie, il y a en toi une multitude extraordinaire de femmes et d’hommes qui sont prêts à réformer l’islam, à réinventer son génie au-delà de ses formes historiques et à participer ainsi au renouvellement complet du rapport que l’humanité entretenait jusque là avec ses dieux ! C’est à tous ceux-là, musulmans et non musulmans qui rêvent ensemble de révolution spirituelle, que je me suis adressé dans mes ouvrages ! Pour leur donner, avec mes mots de philosophe, confiance en ce qu’entrevoit leur espérance !

Mais ces musulmanes et ces musulmans qui regardent vers l’avenir ne sont pas encore assez nombreux ni leur parole assez puissante. Tous ceux là, dont je salue la lucidité et le courage, ont parfaitement vu que c’est l’état général de maladie profonde du monde musulman qui explique la naissance des monstres terroristes aux noms de Al Qaida, Al Nostra, AQMI ou « Etat Islamique ». Ils ont bien compris que ce ne sont là que les symptômes les plus visibles sur un immense corps malade, dont les maladies chroniques sont les suivantes : impuissance à instituer des démocraties durables dans lesquelles est reconnue comme droit moral et politique la liberté de conscience vis-à-vis des dogmes de la religion; difficultés chroniques à améliorer la condition des femmes dans le sens de l’égalité, de la responsabilité et de la liberté; impuissance à séparer suffisamment le pouvoir politique de son contrôle par l’autorité de la religion; incapacité à instituer un respect, une tolérance et une véritable reconnaissance du pluralisme religieux et des minorités religieuses.

Tout cela serait-il donc la faute de l’Occident ? Combien de temps précieux vas-tu perdre encore, ô cher monde musulman, avec cette accusation stupide à laquelle toi-même tu ne crois plus, et derrière laquelle tu te caches pour continuer à te mentir à toi-même ?

Depuis le XVIIIe siècle en particulier, il est temps de te l’avouer, tu as été incapable de répondre au défi de l’Occident. Soit tu t’es réfugié de façon infantile et mortifère dans le passé, avec la régression obscurantiste du wahhabisme qui continue de faire des ravages presque partout à l’intérieur de tes frontières – un wahhabisme que tu répands à partir de tes lieux saints de l’Arabie Saoudite comme un cancer qui partirait de ton cœur lui-même ! Soit tu as suivi le pire de cet Occident, en produisant comme lui des nationalismes et un modernisme qui est une caricature de modernité – je veux parler notamment de ce développement technologique sans cohérence avec leur archaïsme religieux qui fait de tes « élites » richissimes du Golfe seulement des victimes consentantes de la maladie mondiale qu’est le culte du dieu argent.

Qu’as-tu d’admirable aujourd’hui, mon ami ? Qu’est-ce qui en toi reste digne de susciter le respect des autres peuples et civilisations de la Terre ? Où sont tes sages, et as-tu encore une sagesse à proposer au monde ? Où sont tes grands hommes ? Qui sont tes Mandela, qui sont tes Gandhi, qui sont tes Aung San Suu Kyi ? Où sont tes grands penseurs dont les livres devraient être lus dans le monde entier comme au temps où les mathématiciens et les philosophes arabes ou persans faisaient référence de l’Inde à l’Espagne ? En réalité tu es devenu si faible derrière la certitude que tu affiches toujours au sujet de toi-même… Tu ne sais plus du tout qui tu es ni où tu veux aller, et cela te rend aussi malheureux qu’agressif… Tu t’obstines à ne pas écouter ceux qui t’appellent à changer en te libérant enfin de la domination que tu as offerte à la religion sur la vie toute entière.

Tu as choisi de considérer que Mohammed était prophète et roi. Tu as choisi de définir l’islam comme religion politique, sociale, morale, devant régner comme un tyran aussi bien sur l’Etat que sur la vie civile, aussi bien dans la rue et dans la maison qu’à l’intérieur même de chaque conscience. Tu as choisi de croire et d’imposer que l’islam veut dire soumission alors que le Coran lui-même proclame qu’« Il n’y a pas de contrainte en religion » (La ikraha fi Dîn). Tu as fait de son Appel à la liberté l’empire de la contrainte ! Comment une civilisation peut-elle trahir à ce point son propre texte sacré ?

De nombreuses voix que tu ne veux pas entendre s’élèvent aujourd’hui dans la Oumma pour dénoncer ce tabou d’une religion autoritaire et indiscutable… Au point que trop de croyants ont tellement intériorisé une culture de la soumission à la tradition et aux « maîtres de religion » (imams, muftis, shouyoukhs, etc.) qu’ils ne comprennent même pas qu’on leur parle de liberté spirituelle, ni qu’on leur parle de choix  personnel vis-à-vis des « piliers » de l’islam. Tout cela constitue pour eux une « ligne rouge » si sacrée qu’ils n’osent pas donner à leur propre conscience le droit de le remette en question ! Et il y a tant de familles où cette confusion entre spiritualité et servitude est incrustée dans les esprits dès le plus jeune âge, et où l’éducation spirituelle est d’une telle pauvreté que tout ce qui concerne la religion reste quelque chose qui ne se discute pas !

Or cela de toute évidence n’est pas imposé par le terrorisme de quelques troupes de fous fanatiques embarqués par l’Etat islamique. Non ce problème là est infiniment plus profond ! Mais qui veut l’entendre ? Silence là-dessus dans le monde musulman, et dans les médias occidentaux on n’entend plus que tous ces spécialistes du terrorisme qui aggravent jour après jour la myopie générale ! Il ne faut donc pas que tu t’illusionnes, ô mon ami, en faisant croire que quand on en aura fini avec le terrorisme islamiste l’islam aura réglé ses problèmes ! Car tout ce que je viens d’évoquer - une religion tyrannique, dogmatique, littéraliste, formaliste, machiste, conservatrice, régressive - est trop souvent l’islam ordinaire, l’islam quotidien, qui souffre et fait souffrir trop de consciences, l’islam du passé dépassé, l’islam déformé par tous ceux qui l’instrumentalisent politiquement, l’islam qui finit encore et toujours par étouffer les Printemps arabes et la voix de toutes ses jeunesses qui demandent autre chose. Quand donc vas-tu faire enfin cette révolution qui dans les sociétés et les consciences fera rimer définitivement spiritualité et liberté ?

Bien sûr dans ton immense territoire il y a des îlots de liberté spirituelle : des familles qui transmettent un islam de tolérance, de choix personnel, d’approfondissement spirituel ; des lieux où l’islam donne encore le meilleur de lui-même, une culture du partage, de l’honneur, de la recherche du savoir, et une spiritualité en quête de ce lieu sacré où l’être humain et la réalité ultime qu’on appelle Allâh se rencontrent. Il y a en Terre d’islam, et partout dans les communautés musulmanes du monde, des consciences fortes et libres. Mais elles restent condamnées à vivre leur liberté sans reconnaissance d’un véritable droit, à leurs risques et périls face au contrôle communautaire ou même parfois face à la police religieuse. Jamais pour l’instant le droit de dire « Je choisis mon islam », « J’ai mon propre rapport à l’islam » n’a été reconnu par « l’islam officiel » des dignitaires. Ceux-là au contraire s’acharnent à imposer que « La doctrine de l’islam est unique » et que « L’obéissance aux piliers de l’islam est la seule voie droite » (sirâtou-l-moustaqîm).

Ce refus du droit à la liberté vis-à-vis de la religion est l’une de ces racines du mal dont tu souffres, ô mon cher monde musulman, l’un de ces ventres obscurs où grandissent les monstres que tu fais bondir depuis quelques années au visage effrayé du monde entier. Car cette religion de fer impose à tes sociétés tout entières une violence insoutenable. Elle enferme toujours trop de tes filles et tous tes fils dans la cage d’un Bien et d’un Mal, d’un licite (halâl) et d’un illicite (harâm) que personne ne choisit mais que tout le monde subit. Elle emprisonne les volontés, elle conditionne les esprits, elle empêche ou entrave tout choix de vie personnel. Dans trop de tes contrées tu associes encore la religion et la violence – contre les femmes, les « mauvais croyants », les minorités chrétiennes ou autres, les penseurs et les esprits libres, les rebelles – de sorte que cette religion et cette violence finissent par se confondre, chez les plus déséquilibrés et les plus fragiles de tes fils, dans la monstruosité du jihad !

Alors ne fais plus semblant de t’étonner, je t’en prie, que des démons tels que le soi-disant Etat islamique t’aient pris ton visage ! Les monstres et les démons ne volent que les visages qui sont déjà déformés par trop de grimaces ! Et si tu veux savoir comment ne plus enfanter de tels monstres, je vais te le dire. C’est simple et très difficile à la fois. Il faut que tu commences par réformer toute l’éducation que tu donnes à tes enfants, dans chacune de tes écoles, chacun de tes lieux de savoir et de pouvoir. Que tu les réformes pour les diriger selon des principes universels (même si tu n’es pas le seul à les transgresser ou à persister dans leur ignorance) : la liberté de conscience, la démocratie, la tolérance et le droit de cité pour toute la diversité des visions du monde et des croyances, l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes de toute tutelle masculine, la réflexion et la culture critique du religieux dans les universités, la littérature, les médias. Tu ne peux plus reculer, tu ne peux plus faire moins que tout cela ! C’est le seul moyen pour toi de ne plus enfanter de tels monstres, et si tu ne le fais pas tu seras bientôt dévasté par leur puissance de destruction.

 

Cher monde musulman… Je ne suis qu’un philosophe, et comme d’habitude certains diront que le philosophe est un hérétique. Je ne cherche pourtant qu’à faire resplendir à nouveau la lumière  c’est le nom que tu m’as donné qui me le commande, Abdennour, « Serviteur de la Lumière ». Je n’aurais pas été si sévère dans cette lettre si je ne croyais pas en toi. Comme on dit en français, « Qui aime bien châtie bien ». Et au contraire tous ceux qui aujourd’hui ne sont pas assez sévères avec toi – qui veulent faire de toi une victime – tous ceux-là en réalité ne te rendent pas service ! Je crois en toi, je crois en ta contribution à faire demain de notre planète un univers à la fois plus humain et plus spirituel ! Salâm, que la paix soit sur toi.

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Croyants et Citoyens, ensemble indignons-nous et engageons-nous ! Publié le Mercredi 15 Octobre 2014 à 23:51:37

Edito Lettre du SRI, 120, octobre 2014

Croyants et  Citoyens,  ensemble

indignons-nous et engageons-nous !

 

Depuis la fin du mois de juin, dans l’actualité les tragédies se succèdent : le nouveau conflit entre Israël et le Hamas avec près de 2 000 morts à Gaza dont 80 % de civils et de très nombreux enfants, sans oublier les 70 morts israéliens a très vite été remplacé dans l’actualité par l’expansion de « Daech » (prétendu état « islamique ») du nord de la Syrie vers le Kurdistan et l’Irak, chassant des centaines de milliers de personnes de leurs terres et de leurs maisons dont les chrétiens de la plaine de Ninive et assassinant tous ceux qui ne pensent pas comme eux, Yézidis, Turcomans, Chi’ites et même Sunnites. Devant cette offensive qui vise l’élimination de toutes les minorités, comment ne pas réagir et ne pas manifester notre solidarité à toutes les victimes ? Dès  le mois de juillet, en France, des responsables musulmans ont dénoncé ces exactions et proclamé le droit des Chrétiens d’Irak à vivre sur leurs terres comme ils le font depuis deux millénaires.

En septembre, l’ensemble des responsables musulmans de France ont signé un appel commun rejetant l’utilisation par ces membres de «Daech» de l’islam pour justifier leurs crimes et s’interrogeant sur ce qui peut motiver des jeunes français, européens, maghrébins à aller participer à de tels actes.

Et puis l’horreur s’est faite plus proche de la société française avec l’assassinat de notre compatriote Hervé Gourdel dans les montagnes de Kabylie, en Algérie. Là, tous les citoyens français, qu’ils soient croyants ou non, ont réagi unanimement pour dire : stop, rien ne justifie cette barbarie, ensemble comme citoyens et comme croyants nous dénonçons de tels actes. C’est la raison pour laquelle avec Mgr Michel Dubost, nous avons participé au rassemblement devant la mosquée de Paris, vendredi 26 septembre, pour dire notre émotion, notre commun refus et notre appel à réagir ensemble.

Nous sommes solidaires des revendications de nos frères chrétiens d’Orient d’être traités comme des citoyens à part entière et de leur droit à vivre sur leur terre. Mais nous savons aussi combien nos concitoyens de confession musulmane sont blessés quand l’islam est utilisé pour tuer et qu’ils sont fatigués de devoir sans cesse se justifier. Nous saluons tous ceux et celles qui se sont levés pour dire « Non », « not in my name ». Céder à la peur, aux amalgames entre l’islam et le terrorisme, voir en tout musulman(e) un danger, c’est, en effet, faire le jeu de ces barbares.

Si la dénonciation commune et l’union nationale contre le terrorisme est un premier pas, il en appelle d’autres. Nous sommes appelés à aller plus loin, chacun selon nos responsabilités :  pour répondre de l’usage de la violence au nom de la religion ; pour dénoncer la barbarie et l’utilisation  qui est faite de l’islam pour la justifier ; pour promouvoir un véritable respect de l’autre différent de moi par sa culture, sa religion, son origine ; pour refuser des politiques sociales ou éducatives qui laissent de côté des populations entières et parmi eux beaucoup de jeunes ; pour former des cadres religieux capables d’être des interlocuteurs de jeunes en recherche d’identité et d’idéal.

  Ces événements nous pressent à nous engager ensemble à susciter des rencontres et un dialogue au quotidien, à penser une laïcité intelligente et de débat, à inventer des lieux et des temps communs de réflexion et de formation entre responsables religieux …Comme croyants, Dieu lui-même nous y invite

L’appel lancé à Lyon, ce 1° octobre, à la veille du Yom Kippour et de l’Aïd el Kebir, par plus de 100 responsables de toutes confessions, invite à faire ce pas. Au SRI, nous y souscrivons et nous ferons tout pour le mettre en pratique. Il en va d’un avenir de paix pour les générations futures et de l’espérance, don de Dieu à accueillir et dont nous devons rendre compte ici et maintenant.

P. Christophe Roucou,

 

29 septembre 2014

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Vœux aux amis musulmans Publié le Mercredi 15 Octobre 2014 à 23:48:55

Vœux aux amis musulmans

à l’occasion de l’Aïd el Kebir, Fête du sacrifice

 

                Nos pensées et nos prières vous rejoignent en ce jour où vous fêtez le geste d’Abraham qui, se soumettant à la volonté de Dieu, a épargné son fils, manifestant ainsi que Dieu ne désire la mort d’aucun être humain.

                Les événements tragiques survenus au Moyen-Orient, à Gaza, en Syrie et en Iraq, et l’assassinat de notre compatriote H. Gourdel nous ont rapproché dans une commune dénonciation de la barbarie et dans une volonté de nous engager à travailler ensemble dans la société française pour une meilleure compréhension de l’autre partout où nous travaillons, étudions et vivons.

                En ce 4 octobre 2014, jour où les catholiques fêtent François d’Assise, artisan de dialogue et de paix, les Juifs le Yom Kippour et vous la Fête du Sacrifice, Aïd el Adha, puissions faire monter vers Dieu nos prières les uns pour les autres et pour toute l‘humanité

                Que Dieu nous fasse progresser ensemble sur les chemins de la fraternité et de la paix.

Qu’Il vous bénisse et qu’Il bénisse vos familles !

 

P. Christophe Roucou

Directeur du service pour les relations avec l’islam

Conférence des évêques de France

 

 

sri@le-sri.com

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Liste des signataires de l’Appel des 110 Publié le Samedi 4 Octobre 2014 à 23:22:42
 

 

Liste des signataires de l’Appel des 110 en : http://www.cdo-lyon.cef.fr/spip.php?article1943
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A Lyon, un appel interreligieux contre tous les extrémismes Publié le Samedi 4 Octobre 2014 à 23:20:44

A Lyon, un appel interreligieux

contre tous les extrémismes

Bernadette SAUVAGET LIBERATION 1 octobre 2014 à 16:44

INITIATIVE

Sous le choc des exactions de l’État islamique et de la montée des radicalismes, «l'appel des 110» réunit des personnalités chrétiennes, musulmanes et juives.

A chacun son appel ? De semaine en semaine, la mobilisation s’accentue contre les exactions de l’Etat islamiques en Irak et en Syrie mais aussi contre la montée des intolérances et des fondamentalismes, ici en France. Partie de Lyon, mais à vocation nationale, une nouvelle initiative rassemble, cette fois-ci, l’ensemble des confessions religieuses, chrétienne, musulmane et juive. Place Bellecour, un rassemblement a lieu, en début de soirée ce mercredi, pour officialiser «l’appel des 110» (lire ci-dessous), signé par des personnalités d’horizons très divers, comme le cardinal Barbarin, le grand rabbin de Lyon Richard Wertenschlag ou encore l’ancienne ministre Nora Berra.

«Nous voulions signifier que cette question n’est pas seulement l’affaire des musulmans mais de la société toute entière», explique Vincent Feroldi, prêtre catholique et responsable des relations avec les musulmans dans le diocèse de Lyon. Il a monté cette opération en lien avec Azzedine Gaci, l’une des personnalités musulmanes qui compte dans la région Rhône-Alpes. Les deux hommes ont l’habitude de travailler ensemble, organisant chaque année un forum islamo-chrétien. «Le texte de l’appel est aussi un engagement de chacun des signataires à œuvrer pour le développement des valeurs du vivre ensemble», poursuit Vincent Feroldi. En 2015, l’initiative devrait se concrétiser, à travers la tenue d’ateliers régionaux.

Front commun

L’un des principaux soutiens lyonnais à l’opération, Kamel Kabtane, le recteur de la Grande Mosquée de la ville, regrette cependant que le projet initial d’un rassemblement à Paris, sur le parvis des Droits de l’homme au Trocadéro n’ait pas abouti. «Cela donnait une autre envergure à l’appel», estime-t-il.

Du côté des personnalités musulmanes, il y a aussi un grand absent, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur et président du CFCM (Conseil français du culte musulman), réticent à soutenir des initiatives dont il n’est pas à l’origine. Il avait soutenu le premier appel, dit «de Paris», début septembre. Une dizaine de jours plus tard, un second texte était publié par les principales composantes de l’islam de France.

Malgré l’absence de Boubakeur, les principales personnalités de l’islam de France ont, elles, souscrit à l’appel de Lyon: Mohammed Moussaoui, président de l’Union des mosquées de France (UMF), Tareq Oubrou, le recteur de la grande mosquée de Bordeaux ou encore Amar Lasfar, président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans). La violence des événements en Irak et en Syrie pousse à la constitution, de fait, d’une sorte de front commun pour la paix.

Rassemblement inter-religieux à Lyon

Par lefigaro.fr avec AFP

Mis à jour le 01/10/2014

Quelque 500 personnes se sont rassemblées ce soir à Lyon à l'appel des principaux responsables religieux de la ville pour "un temps de fraternité et d'engagement" contre "la haine et le rejet de l'autre" dans un contexte international tendu. Les participants, parmi lesquels une majorité de retraités et quelques familles, selon des journalistes de l'AFP, se sont retrouvés sur la place Bellecour où avait été montée une estrade sur laquelle se tenaient notamment le cardinal Philippe Barbarin, le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, et le Grand rabbin régional Richard Wertenschlag. Ce dernier, en prenant en premier la parole, a remercié les participants pour leur engagement contre "la barbarie du monde prétendument moderne" évoquant implicitement les violences inter-religieuses et les exactions des jihadistes du groupe Etat islamique.

"Nous devons être conscients de la gravité du moment, nous devons nous battre pour la survie du vivre ensemble. Nous devons éduquer la jeunesse à l'amour de la vie et non de la mort", a-t-il souligné devant un public attentif. "Ces assassins (ndlr: de l'EI) ont une communication démoniaque. Ils ont compris qu'ils fallait aider ceux qui mettent en doute la loyauté des musulmans vis-à-vis des valeurs de la République et des lois afin de créer la discorde et la division entre citoyens et mettre en péril la cohésion nationale", a estimé pour sa part le recteur Kabtane. "Les assassins d'Hervé Gourdel (ndlr: tué en Algérie par un groupe lié à l'Etat Islamique) sont des criminels qui salissent l'islam", a-t-il ajouté.

Rapportant le témoignage de réfugiés chrétiens à Erbil au Kurdistan irakien où il s'était déplacé en juillet dernier, le cardinal Barbarin a évoqué la mort d'un professeur de faculté musulman, tué par des hommes de l'organisation Etat Islamique alors qu'il avait pris la défense d'une famille chrétienne chassée de sa maison.  "Il les a défendus comme des frères et il est mort", a-t-il dit. Une minute de silence a été observée en mémoire d'Hervé Gourdel et des victimes des violences inter-religieuses dans le monde.

Le nombre nous semble sous-évalué

car nous avions tiré 1.000 exemplaires de l’Appel et il nous en a manqué

 

 

 

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