Victimes d'actes terroristes

          nous sommes deux étudiantes du Baccalauréat en travail social de l'UQAC (Université du Québec à Chicoutimi). Dans le cadre d'un travail sur les victimes d'actes terroristes dans un cours intitulé « Intervention en contexte difficile », nous avons décidé de créer ce blog.

           À la lumière de notre réflexion sur le matériel didactique existant pour les victimes d'actes terroristes, nous avons constaté qu'il y avait peu de documents disponibles sur internet ainsi qu'à la bibliothèque qui s'adressaient directement aux victimes dans un but thérapeutique. Nous pensons donc que la réalisation d'un matériel didactique s'adressant à ces personnes serait des plus pertinents. De plus, vu notre difficulté à trouver nous-mêmes du matériel, nous voulions rendre le notre le plus accessible possible. Ainsi, nous avons donc décidé de créer un blog qui pourra être vu par tous les utilisateurs d'internet qui font des recherches en ce sens.

          Nous aimerions préciser que, comme nous n'avons pas de contact direct avec les victimes, nous avons conscience que notre matériel d'aide a des limites et restera un outil et non une thérapie en soi. Les objectifs de notre matériel se concentrent autour d'un but principal : aider les victimes à passer à travers la crise et ainsi écourter leur période de reconstruction ou rétablissement. Pour ce faire, nous avons pensé qu'il valait mieux donner de l'information théorique aux victimes car nous pensons que plus ils seront informés, plus ils pourront reprendre du pouvoir sur leur situation. Nous voulons procéder en nous concentrant sur trois objectifs précis soit l'information sur le déroulement habituel des évènements lors d'un désastre, la normalisation des réactions ainsi que l'information sur les stratégies d'adaptation possibles.

       Lorsqu'une catastrophe se produit, son déroulement se produit habituellement en quatre principales phases. Les attentats terroristes ne font pas exception! Dans ce présent article, nous allons vous donner une idée de ce que chacune de ces phases contient. Ainsi, si jamais un tel événement vous arrive, vous saurez à quoi vous attendre et également quoi faire.

        Habituellement, dans les cas de désastre, comme un déluge, la première phase se nomme la phase de préparation et d'avertissement. Cependant, les attentats terroristes sont des événements tout à fait imprévisibles : personne ne peut prévoir lorsque cela arrivera. C'est pour cette raison que cette phase ne peut s'appliquer dans un tel cas. Donc, la première phase que l'on distingue pour débuter est la phase d'impact. Selon Maltais (2008), il est défini principalement : « la menace est présente, elle frappe sans distinction tout ce qui se trouve dans la zone affectée. Elle laisse morts, blessées et détruit presque tout dans son sillage ». Plus précisément, c'est ici que l'attentat frappe la municipalité choisie. Généralement, les gens tentent le plus possible de sauver leur vie et celle de leurs proches. Toutefois, certaines personnes sont déstabilisées face à la catastrophe qui se déroule devant leurs yeux. Celles-ci sont si perturbées qu'elles ne réagissent pas de la bonne manière afin de se protéger. Par exemple, plusieurs feront des pieds et des mains pour sauver leur maison, leurs biens matériels, etc.

        Puis, la deuxième phase d'un attentat terroriste est la phase de secours. Ici, les autorités (policiers, pompiers, ambulanciers, personnel médical, etc.) courent tous à la rescousse des victimes. Il est important de faire vite car, beaucoup de vies sont en danger. Cependant, ce ne sont pas uniquement les responsables de la sécurité qui peuvent porter secours aux victimes. D'ailleurs, comme le dit Maltais (2008), « des sinistrés portent souvent secours à d'autres personnes moins chanceuses. L'aide formelle est parfois déjà présente ». De plus, cette phase amène chez la plupart des personnes principalement affectées par ce type de drame bien des émotions contradictoires. En effet, celles-ci peuvent être aux prises avec des sentiments de colère, de tristesse et de désespoir. Ensuite, certains peuvent faire des cauchemars et être victimes de flash-back. Il est également possible pour eux de ressentir énormément de chagrin par rapport à tout ce qu'ils ont perdu ou encore de croire qu'ils sont incapables de faire quoi que ce soit face à la situation. Finalement, le déni et un certain choc sont aussi des émotions que les victimes d'attentats terroristes peuvent ressentir suite aux événements.

        La troisième phase d'un attentat terroriste se nomme la phase de soulagement. Ici, on parle plutôt de l'aide qui sera apportée aux victimes lorsque leur vie est hors de danger. C'est ici qu'entrent en jeu les services d'organismes comme la sécurité publique, les corps médicaux, les services sociaux et organismes communautaires. Parfois même, l'armée peut être réquisitionnée. Pour ce qui est des émotions que les personnes affectées peuvent ressentir, on compte à peu près les mêmes que celles décrites dans les deux précédentes phases, mais elles seront peu à peu soulagées par l'aide qui leur sera apportée. Toutefois, pour une personne qui a survécu, un sentiment d'exaltation peut également être présent. Cette émotion peut, par contre, être assez difficile à vivre.   

        La toute dernière phase du déroulement d'un attentat terroriste est la phase de rétablissement. Dans cette étape, il s'agit principalement de la suite des événements. Encore une fois, comme le mentionne Maltais (2008) : « la vie continue. Le retour à la normale s'effectue graduellement. Il faut apprendre à vivre avec les changements et les pertes irrémédiables ». Tout ceci veut dire que les gens continuent à vivre leur vie, non pas comme si rien ne s'était passé, mais bien en tentant de passer par-dessus cette douleur avec courage. Cette période, qui est assez délicate, peut durer de quelques jours à, malheureusement, toute une vie. Tout cela dépend de l'impact que le drame a eu sur la vie des personnes affectées. De plus, ici également, ces personnes peuvent évidemment ressentir une foule d'émotions. On compte tout d'abord de la désillusion et un certain état de stress post-traumatique. Ensuite, les principales victimes sont souvent aux prises avec plusieurs besoins physiques (nécessitant la consultation d'un médecin) et psychologiques (nécessitant de consulter un psychologue ou une travailleuse sociale, thérapie de groupe, etc.). Finalement, on détecte souvent chez ces personnes bien des sentiments contradictoires de gratitude ou de frustration face aux autorités et aux organisations gouvernementaux.       

               Maltais, D. (2008). L'intervention sociale en cas de catastrophe ou crise macrosociale. Notes de cours. Cours : Intervention en contexte difficile en travail social (4SVS-101). Université du Québec à Chicoutimi.

        Nous venons de voir plus en profondeur les différentes phases de déroulement d'un attentat terroriste. Toutefois, il existe également des étapes regroupant certaines réactions et émotions que les principales victimes traversent inconsciemment.

       Il arrive souvent que, dans le feu de l'action, les victimes aient des réactions inhabituelles et cela peut grandement les déstabiliser par rapport à elles-mêmes. Nous voulons, leur permettre de réaliser que leurs réactions sont normales en fonction de l'évènement anormal qu'elles vivent. Pour ce faire, nous allons leur donner de l'information au niveau des quatre phases traversées par les victimes de désastre: la phase héroïque, la phase de latence ou "lune de miel", la phase de cristallisation ou de désillusion ainsi que la phase de réhabilitation et de rétablissement. Ainsi, ils pourront mieux comprendre leurs réactions et ne pas se dévaloriser par rapport à celles-ci.Voici donc ces étapes plus en détails.

 La toute première est la phase héroïque. Celle-ci se passe pendant l'attentat. Certaines personnes, particulièrement les hommes, pensent à ce qu'ils pourraient faire pour sauver le plus de gens possible et cela même s'ils ne sont pas vraiment formés pour le faire. Une désorganisation personnelle et communautaire peut les envahir pendant cette étape. N'étant pas préparé à tout cela, ils se sentent un peu dépassés par ce qui se passe.

 Après l'attentat, c'est la phase latence ou « lune de miel » qui arrive. C'est ici que l'aide est apportée aux victimes et où les médias et les journalistes ont le plus d'intérêt pour tout ce qui se passe. D'ailleurs, grâce à tout ce support et cette attention, les victimes croient parfois qu'elles vont s'en sortir facilement et sans aucune séquelle et que tout rentrera rapidement dans l'ordre. Leur moral alors est excellent. De plus, elles ressentent un grand soulagement d'avoir réussi à survivre à tout cela.

 La phase qui vient par la suite est la phase de cristallisation ou de désillusion, qui se produit également après l'attentat. Ici, on parle principalement du temps ou les services d'aide aux victimes se font plus rares. C'est donc ici que les personnes affectées se sentent découragées. Celles-ci sont envahies par des sentiments de colère, de ressentiment et de désappointement. Elles se rendent compte que leur rétablissement prendra beaucoup plus de temps qu'elles ne le croyaient. Parfois, certaines complications viennent empirer les choses (ex : problèmes d'assurances, perte de revenu, etc.), ce qui leur fait croire qu'ils ont été trahies ainsi qu'abandonnées par les autorités et les services sociaux.

 Pour terminer, la dernière étape que les victimes vont traverser est la phase de réhabilitation et de rétablissement. Ici, les personnes affectées finissent par accepter les changements que l'attentat a amenés. Elles recommencent à vaquer à leurs occupations habituelles et apprennent à vivre différemment, malgré qu'elles ne pourront jamais oublier tout ce qui s'est produit. Bien entendu, la période d'anniversaire de l'événement sera une occasion de raviver des souvenirs douloureux mais, dans l'ensemble, la population fini par se remettre assez bien de cette souffrance.

Source :

               Maltais, D. (2008). L'intervention sociale en cas de catastrophe ou crise macrosociale. Notes de cours. Cours : Intervention en contexte difficile en travail social (4SVS-101). Université du Québec à Chicoutimi.

Stratégies centrées sur l'émotion les moins efficaces:

• Le déni ou l'ignorance des symptômes ou de la détresse
• L'évitement ou l'évasion inefficace (pensée magique, suppression émotionnelle)
• L'autocontrôle cognitif
• L'autosuffisance individuelle
• La répression et la conversion (censure des émotions)
• Le blâme

• La recherche et l'utilisation du soutien social
• Le détachement, la distanciation ou la réévaluation positive
• La religion ou la spiritualité
  

Pour savoir la meilleure stratégie (stratégie centrée sur le problème ou stratégie centrée sur l'émotion) face à une situation, il faut regarder si l'élément ou l'évènement stressant est modifiable ou non. S'il est modifiable, mieux vaut utiliser une stratégie centrée sur le problème car cela permettra d'éliminer le stress de façon durable au lieu de seulement le diminuer grâce à une stratégie centrée sur l'émotion. Par contre, si l'élément stressant n'est pas modifiable, il vaut mieux utiliser une stratégie centrée sur l'émotion pour diminuer le stress car, dans cette situation, une stratégie centrée sur le problème s'avèrera inefficace.

Finalement, il est intéressant de savoir que les hommes semblent avoir une plus grande tendance à utiliser des stratégies centrées sur le problème alors que les femmes semblent avoir une plus grande tendance à utilise des stratégies centrées sur l'émotion.

Source :

               Maltais, D. (2008). L'intervention sociale en cas de catastrophe ou crise macrosociale. Notes de cours. Cours : Intervention en contexte difficile en travail social (4SVS-101). Université du Québec à Chicoutimi.