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L'Amant, M. Duras Publié le Mardi 23 Novembre 2010 à 12:06:39

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L'Amant, Marguerite Duras, éd Reclam, Fremdsprachentexte, ISBN 978-9-15-019704-2

 

"L'histoire de ma vie n'existe pas. Ca n'existe pas. Il n'y a jamais de centre. Pas de chemin, pas de ligne. Il y a de vastes endroits où l'on fait croire qu'il y avait quelqu'un, ce n'est pas vrai il n'y avait personne." L'Amant, M. Duras, p10

"Maintenant je vois que très jeune, à dix-huit ans, à quinze ans, j'ai eu ce visage prémonitoire de celui que j'ai attrapé ensuite avec l'alcool dans l'âge moyen de ma vie. L'alcool a rempli la fonction que Dieu n'a pas eue, il a eu aussi celle de me tuer, de tuer. Ce visage de l'alcool m'est venu avant l'alcool. L'alcool est venu le confirmer. J'avais en moi la place de ça, je l'ai su comme les autres, mais, curieusement, avant l'heure. De même que j'avais en moi la place du désir. J'avais à quinze ans le visage de la jouissance et je ne connaissais pas la jouissance." L'Amant, M. Duras, p11

"On dit souvent que c'est ce que j'ai de plus beau (les cheveux) et moi j'entends que ça signifie que je ne suis pas belle." L'Amant, M. Duras, p20

"Ce n'est pas qu'il faut arriver à quelque chose, c'est qu'il faut sortir de là où l'on est." L'Amant, M. Duras, p29

"Dans les histoires de mes livres qui se rapportent à mon enfance, je ne sais plus tout à coup ce que j'ai évité de dire, ce que j'ai dit, je crois avoir dit l'amour que l'on portait à notre mère mais je ne sais pas si j'ai dit la haine qu'on lui portait aussi et l'amour qu'on se portait les uns aux autres, et la haine aussi, terrible, dans cette histoire commune de ruine et de mort qui était celle de cette famille dans tous les cas, dans celui de l'amour comme dans celui de la haine et qui échappe encore à tout mon entendement, qui m'est encore inaccessible, cachée au plus profond de ma chair, aveugle comme un nouveau-né du premier jour. Elle est le lieu au seuil de quoi le silence commence. Ce qui s'y passe c'est justement le silence, ce lent travail pour toute ma vie. Je suis encore là, devant ces enfants possédés, à la même distance du mystère. Je n'ai jamais écrit, croyant le faire, je n'ai jamais aimé, croyant aimer, je n'ai jamais rien fait qu'attendre devant la porte fermée." L'Amant, M. Duras, p30-31

"Ils sont morts maintenant, la mère et les deux frères. Pour les souvenirs aussi c'est trop tard. Maintenant je ne les aime plus. Je ne sais plus si je les ai aimés. Je les ai quittés. Je n'ai plus dans ma tête le parfum de sa peau, ni dans mes yeux la couleur de ses yeux. Je ne me souviens plus de la voix, sauf parfois de celle de la douceur avec la fatigue du soir. Le rire, je ne l'entends plus, ni le rire, ni les cris. C'est fini, je ne me souviens plus." L'Amant, M. Duras, p34-35

"Et je serai toujours là à regretter tout ce que je fais, tout ce que je laisse, tout ce que je prend, le bon comme le mauvais." L'Amant, M. Duras, p41

"Je lui raconte comme c'était simplement si difficile de manger, de s'habiller, de vivre en somme." L'Amant, M. Duras, p54

 

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Racines, R. Hobb Publié le Mardi 23 Novembre 2010 à 11:51:24

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Racines, (Le soldat chamane tome 8), R. HOBB, Pygmalion, 2010, ISBN 978-2-7564-0195-9

 

"[...] je ne pouvais plus parler. Je commençais à éprouver de nouvelles sensations que je ne savais pas interpréter ; était-ce le vent ? Le soleil ? L'enserrement rassurant de la terre sur mes racines ? Ou bien du papier de verre sur ma peau, une lumière éblouissante dans les yeux, une terrible stridence dans mes oreilles ? Ce corps ne correspondait pas à mes sens, ou bien mes sens ne correspondaient pas à ce corps. Il y avait une erreur, une terrible erreur. Il fallait que cela s'arrête ; je désirais seulement la mort [...]", Racines, R. Hobb, p106-107

"Mes idées fusaient par bribes et, même assemblées, restaient inintelligibles, comme des bouts de papier arrachés aux pages d'un livre." Racines, R. Hobb, p107

 

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Les lives du mois : Octobre Publié le Mardi 23 Novembre 2010 à 11:44:33

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Publié le Dimanche 17 Octobre 2010 à 11:36:24

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Haïti, Kenbe la !  R. SAINT-ELOI, Michel Lafon 2010, ISBN : 978-2-7499-1264-6

 

"Dans un désastre général, il y a toujours le désastre de soi. Cette part de soi engloutie sous les décombres. L'être en perdition. Instantas où toute mesure de soi, de l'autre est suspendue. Tout est au fond du gouffre. Cela vous arrive-t-il de tout mettre entre parenthèses, de tout nier en bloc ? Le corps et l'identité. Surtout l'identité.", Haïti, R. Saint-Eloi, p38

"Je voudrais oublier ces images catastrophiques qui marchent en moi comme des araignées folles." Haïti, R. Saint-Eloi, p46

"Le jour se lèvera-t-il sur cette nuit ? [...] Demain ! C'est vrai que c'est un autre jour. Demain ! Est-ce un autre soleil ? J'ai si peur du mot demain." Haïti, R. Saint-Eloi, p47

"Il ne pourra sûrement pas se reposer. Trop d'angoisses dans l'air. Trop d'attentes du pire. Trop d'histoires mal tournées. Trop de larmes sèches. Trop de colère. [...] Je n'ai pas pensé à lui prensenter les condoléances. Trop d'âmes errantes. Trop de décombres. Trop de silences. Trop de cris. Trop de prières. La certitude de la mort est déjà un luxe." Haïti, R. Saint-Eloi, p 61-62

"Je suis à l'extrême de l'être humain. Largué face à la catastrophe. Seul avec le défi de survivre." Haïti, R. Saint-Eloi, p63

 "A bien voir les choses, le séisme a touorus été présent en eux. Eux qui sont sur la faille de l'existence. Chaque minute. Chaque rue. Chaque quartier. Tout est interdit. [...] Cette violence aveugle et acceptée qui les happe et les broie, les transformant en bagasse de canne que refusent les chiens faméliques. Bâtard. Cafard. [...] A fuir. A contourner. A détourner. A ne pas toucher. A ne pas fréquenter. Reclus. Blêmes. Entre parenthèses. Eclopés de toute vie. Au regard de soi.Au regard de l'autre. Ah cette belle société qui abandonne ses enfants au ventre du diable ! Sans mère. Sans père. Sans soleil. Ils n'ont pour eux et contre eux que la force de leur haine. Ils n'ont pour eux et contre eux que la tendresse de leur colère. L'innocence ensanglantée du jour arrose leur faim." Haïti, R. Saint-Eloi, p65-66

"La rose est la rose. L'épine aussi fait partie de la rose." Haïti, R. Saint-Eloi, p70

"Personne ne sait plus si le présent est un passé décomposé. Tout le monde a la certitude que le présent est un prétexte à la catastrophe. Une mauvaise plaisanterie a sapé les fondamentaux : la terre, l'eau, l'air, le feu. Les éléments se sont mués en corps flottants, fragiles et inconstants. Le temps est catapulté dans un navire à la dérive. L'imparfait ronge le présent. Se rétracte le futur dans un amas boueux. La parole perd l'assise du temps. Hier. Aujourd'hui. Demain. Rien n'a de consistance. [...] Le temps glisse, aveugle, dans l'imprécise virtuosité du désordre. Les choses manquent d'espace pour s'étendre et s'affirmer dans leur vérité. Les corps aussi." Haïti, R. Saint-Eloi, p71

"Eux au moins, ils ne pensent pas. Ils ne jouent pas à ceux qui donnent un nom à la blessure, nommer est une chose horrible quant les mots n'y peuvent rien.", Haïti, R. Saint-Eloi, p144

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Les livre du mois : Septembre Publié le Dimanche 17 Octobre 2010 à 11:25:17

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