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MaLLeK..info..ZiDaNe

MaLLeK and ZiDaNe...ThEy Are FrOm ...

Politique, religion, tout à sa transparence Publié le Lundi 11 Août 2008 à 15:43:59

 

 

On peut penser que s'il est si discret sur la politique et les problèmes mondiaux, c'est qu'il tient à sa tranquillité. On voit ce qu'il en est si -en étant célébre- vous osez dire ce que vous pensez du conflits israélo-palestinien, par exemple, et des tollés que cela amène du côté des communautaristes. Sûrement que Zinedine ne doit pas en penser moins mais il n'affiche pas ses points de vue. Peut-être que -maintenant qu'il est dégagé du sport et de ses contraintes- il osera davantage prendre position. Mais la discrétion fait quand même partie de sa nature. Cependant, en voyant cette photo, on peut penser qu'il croit en Dieu. En tout cas, là ses yeux sont levés vers le ciel et il Lui parle...

Politique, religion, tout à sa transparence

Par Renaud DELY
Récupéré à droite comme à gauche, Zidane n'a de mots que pour le ballon.
Et au fait, Zidane, il est de gauche ou de droite ? Au terme de la carrière de l'icône de tout un pays, la question paraît toujours aussi saugrenue. Jamais le décalage n'a été aussi grand entre ce que d'innombrables observateurs ont voulu faire dire, porter, ou incarner à une vedette du sport, et la rareté des expressions publiques de l'intéressé. Les politiques de tout bord se l'arrachent, en font un modèle de «l'intégration à la française», l'étendard d'une «France black-blanc-beur» fantasmée. Mais Zidane se contente de réponses transparentes quand on l'interroge sur des sujets politiques ou sociétaux.
Certes, le footeux est souvent taiseux. Mais l'on se souvient que «l'ange Vert», Dominique Rocheteau, avait incité, en vain, ses camarades à boycotter la Coupe du monde 1978 qui se déroulait dans l'Argentine des généraux putschistes. Membre du Haut conseil à l'intégration, Lilian Thuram, lui, n'hésite pas à répliquer aux injures de Le Pen ou à interpeller Nicolas Sarkozy lorsque le ministre de l'Intérieur traite les gamins de banlieue de «racaille». Thierry Henry et Sylvain Wiltord l'ont soutenu. Zidane s'est tu. Ailleurs, Pelé a été ministre, Maradona s'affiche aux côtés de Fidel Castro.
On n'imagine pas Zidane membre d'un futur gouvernement. Question de tempérament sans doute. Mais pas seulement. Ni la crise des banlieues ni le sort fait aux sans-papiers ne lui ont inspiré des commentaires. Au lendemain du 21 avril 2002, alors que nombre de sportifs (à commencer par le XV de France de rugby) s'étaient spontanément mobilisés, il avait fallu tirer Zizou par le maillot pour qu'il enregistre un message vidéo appelant à faire barrage à Le Pen au deuxième tour de la présidentielle. De même, quand Franck Ribéry revendique sa conversion et répète que «c'est l'islam qui lui donne sa force sur le terrain et en dehors», Zidane, lui, ne parle jamais de religion. Zidane n'a de mots que pour le ballon. Et la seule fois où il a osé sortir des sentiers rebattus de la langue de bois, ce fut, en août 2005, pour évoquer la mystérieuse «voix» qui l'avait incité à remettre son numéro 10 des Bleus. On s'est gaussé. On n'écoute pas Zidane, on le regarde, c'est tout.
Sources : Libération

Posté par Adriana Evangelizt

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Vénération Zidane Publié le Lundi 11 Août 2008 à 15:45:16

 

 

Vénération Zidane

Par Gilles DHERS, Christian LOSSON
La Zidanomania a gagné le monde alors que le Marseillais, critiqué en début de Mondial, réalise son rêve : finir sa carrière en finale de la Coupe du monde, dimanche.
Entre ici, Zinedine Zidane. Panthéonisation assurée par la planète. Présidentialisation demandée par la foule française. Purification des âmes journalistiques pécheresses (d'avoir douté), implorée... L'homme dansera dimanche soir son ultime ballet face à l'Italie. Décor : finale de Coupe du monde. Audience : trois milliards de téléspectateurs. Passeport pour l'éternité assurée en cas de victoire, billet pour la canonisation même en cas de défaite. Zidane, 34 ans, footballeur de profession et passion de footballeurs. Trait d'union entre générations, entre religions, entre corporations. Ne jamais oublier ce qu'on lui fait porter et ce qu'il doit supporter, qu'il a porté la grâce et fût porté par elle. Et qu'en Houdini du cuir, il a toujours échappé à ceux qui ont cru le cerner, l'enterrer, ou le magnifier.
Astres. Zidane, ou le revenant parti pour ne pas rester. Partir-revenir. Repartir. En beauté et en majesté. Si partir c'est mourir un peu, pour lui, partir une première fois de l'équipe de France, à l'été 2004, après une piteuse élimination par la Grèce en quart de finale du championnat d'Europe, ce fut pour mûrir la réflexion de revenir un an plus tard. Revenir après avoir entendu une voix, une nuit, quand Domenech lisait dans les astres et désespérait «des fonds de tiroirs à racler» pour composer l'équipe. Revenir, ça aurait pu être mourir, sportivement, d'une petite mort. Qu'aurait pesé sa contribution à la qualification au Mondial, si son ultime match en bleu avait été ce non-match contre la Corée du Sud ? Pataud, carbo, cartonné. Zidane aurait pu se tromper de porte de sortie. Revenu par la fenêtre, il a (déjà) réussi son départ.
C'était il y a deux semaines, une éternité. C'était après un France-Togo au cours duquel les Bleus avaient montré qu'ils n'avaient pas tout oublié du foot. C'était le temps de l'inimaginable : et si l'équipe de France était meilleure sans lui qu'avec lui ? Et s'il avait pris Domenech en otage ? Et s'il n'était qu'une antiquité qu'on promenait dans une poussiéreuse vitrine bleue ? Et puis il y eut la rédemption contre l'Espagne. La vampirisation du statut de Brésilien contre le Brésil. Le passage en résistance, en souffrance, contre le Portugal. Une trilogie dans la dramaturgie à la Kieslowski, façon Bleu-Blanc-Rouge. La mythification est en marche.
«Cool»  Désormais, poser la question de savoir qui de lui ou Platini est le plus grand joueur français de l'histoire, c'est blasphémer. Pour tout le monde aujourd'hui, Zidane c'est le talent de Maradona et le charisme de Pelé. Un mélange d'abbé Pierre et de Gandhi. De Martin Luther King et de Dalaï-Lama. Et pas seulement pour la presse française. La Zidanomania est mondiale. Encensé par la grande presse, comme aux Etats-Unis. «L'homme le plus cool du monde», s'émerveille le New York Times, qui suggère «de faire un film de promotion avec des images de l'enthousiasme de Zidane et de le montrer aux joueurs, jeunes et vieux» . Vénéré jusqu'à la presse tabloïd, à Londres : «Zizou, Zorro, Ze Man. Appelez-le comme vous voudrez...», zozote le Sun ; « Une dernière démonstration de ses talents magiques sur la plus grande de toutes les scènes», balance le Daily Mirror, qui s'inflige un «Allez les Bleus». Un peu comme si Michelin (le guide) se mettait à vanter la cuisine anglaise.
Les médias ont plongé avec Zizou dans le troublant grand Bleu. En apnée quand, sans oxygène, sans jus, il semblait couler. En respirant un grand coup après la qualif et son match-corrida contre l'Espagne. En surfant, depuis, sur la vague qui, façon tsunami footballistique, emporte toute autre actualité sur son passage. Ah, les médias. Tondus, dès lundi, sur la place publique ? A poil, façon Thierry Roland, qui l'a promis ? Sommés d'expliquer comment ils ont pu passer du «Zidane crépuscule» au «Zidane majuscule». Le journaliste ne raconte plus ce qu'on lui donne à voir. Pas d'entraînement, pas d'entretien particulier, pas de coulisses. Que le sport-spectacle donné sur un pré. Et au début, contre la Suisse ou la Corée, les critiques avaient de quoi être sceptiques...
Templiers. Le chemin de croix ­ sur fond de stratégie fort Knox ­ a galvanisé Zidane. Pour une rédemption quasi-religieuse. ZZ : au nom du père, du fils et de la sainte technique. Bon mari (pas d'aventures extra-conjugales officielles répertoriées). Bon père (quatre fils) et bon fils (le prochain buzz médiatico-zidanien sera le voyage annoncé en Algérie avec son père). Pas vraiment un Dark Vador des pelouses. Même si la force obscure a parfois fendu l'armure du fantassin-créateur. Evaporé l'essuyage de crampons sur un joueur saoudien en 1998. Oublié le brassard balancé et la porte des vestiaires labourée après sa sortie deux minutes avant la fin du match contre la Corée. Zappée la tendance à voir et écoper des «rouges». Image lisse. Ne reste que le joueur. Une modestie affichée et un sens du collectif au service d'une équipe passé du strass doré d' I Will Survive au stress dopant d' « on vit ensemble, on meurt ensemble». Les Bleus, c'est un joli syncrétisme, un joyeux cocktail rituels-croyances : les templiers des stades, une dose «équipe-secte». Avec Zidane en grand prêtre et Domenech en apprenti sorcier réduit à son amulette Govou ?
«Le meilleur joueur du monde depuis vingt ans», dit Marcelo Lippi, le coach italien. Zidane, ses passements de jambes, ses roulettes, ses doubles contacts, ses coups du sombrero, son instinct. Et son intelligence de jeu à l'image de la gestion intelligente de son image. Zidane donne l'impression de jouer comme un môme. C'est aujourd'hui plus l'art du dépouillement que l'enfance de l'art d'hier. Un film documentaire a tenté de sonder l'âme du joueur. Ce fut Zidane : un portrait du XXIe siècle de deux plasticiens. Un truc de sculpteur (visage, pieds) qui tente d'isoler Zidane. Or, la marque ZZ, c'est aussi de faire jouer les autres. De sentir, d'anticiper, de deviner. Parler avec un ballon. La dernière réplique in situ est pour dimanche.
Sources : Libération

Posté par Adriana Evangelizt

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Les Bleus félicités par Jacques Chirac Publié le Lundi 11 Août 2008 à 15:45:56

 

 

De retour en France, les Bleus accueillis à l'Elysée

et applaudis à la Concorde

Qu'ils perdent ou qu'ils gagnent, les Bleus savaient qu'ils seraient attendus à l'Elysée, lundi 10 juillet, pour un déjeuner avec le chef de l'Etat dès leur retour sur le sol français.

A cette occasion, Jacques Chirac a fait part à Zinédine Zidane de "l'admiration et de l'affection" de tout le pays. "Vous êtes un virtuose, un génie du football mondial, vous êtes aussi un homme de cœur, d'engagement, de conviction. C'est pour cela que la France vous admire et vous aime", a-t-il déclaré dans les jardins de l'Elysée. A tous les joueurs, le président a déclaré : "Vous nous avez fait vivre une formidable épopée sportive qui restera inscrite profondément dans la mémoire des Françaises et des Français. Vous avez démontré à la France qu'elle est forte quand elle est rassemblée dans sa diversité et quand elle a confiance en elle". "Vous avez toutes les qualités pour accrocher, demain, une deuxième étoile à notre maillot national", a encore estimé le chef de l'Etat.

"ON DOIT LES REMERCIER"

Parmi les Bleus, seul Fabien Barthez était absent. Le gardien de but a été excusé "pour des raisons familiales", a-t-on appris auprès d'un membre de l'encadrement français. Tandis que Djibrill Cissé, privé de Mondial au dernier moment à cause d'une blessure en match de préparation, faisait partie de la fête.

Après ce déjeuner, les joueurs se sont rendus place de la Concorde. Là, ils ont fait une apparition au balcon de l'hôtel Crillon pour saluer plusieurs milliers de personnes venues les applaudir. Toutes générations confondues, et avec une forte proportion de jeunes filles et d'enfants, les supporteurs ont patienté sous un chaud soleil. Un grand calicot avec le simple mot "Merci", ou des banderoles "Les Antilles avec les Bleus" donnaient le ton de la rencontre. "Ils n'ont pas perdu", "on doit les remercier", "c'est la dernière fois que l'on voit cette équipe magique", étaient les phrases qui revenaient le plus souvent. Aucun mot, en revanche, sur le geste malheureux qui valut à Zinédine Zidane d'être exclu du terrain lors de la finale de dimanche.

Raymond Domenech a été le premier à se présenter devant la foule. D'abord invisible, caché derrière un pan de maillot géant, Zinédine Zidane, est ensuite apparu au balcon. Comme un passage de relais entre générations, Zidane a cédé la place à Franck Ribéry, l'une des révélations de ce Mondial. Lilian Thuram, inconsolable dimanche soir à Berlin après la défaite des Bleus, a tout d'abord refusé d'apparaître devant les supporters, revenant finalement accompagné de Zidane. David Trezeguet, dont le tir au but a terminé sur la transversale du gardien italien, a clos le bal, en larmes, dans les bras de l'attaquant vedette des Bleus, Thierry Henry, et de Lilian Thuram.

MAKELELE OFFICIALISE LA FIN DE SA CARRIÈRE INTERNATIONALE

Ce passage des Bleus devant leur public a été organisé en remplacement d'une cérémonie plus importante, initialement prévue. Dans la matinée, la Fédération française de football a annoncé que l'équipe de France de football ne défilerait pas, comme on l'avait annoncé, sur les Champs-Elysées.

A la sortie de l'hôtel Crillon, Claude Makelele a officialisé la fin de sa carrière internationale. "Je crois que je vais arrêter la sélection. Il y a une génération qui vient derrière", a expliqué le joueur, âgé de 33 ans. "On a vécu tout au long de ces mois avec une génération de jeunes qui ont une telle motivation que je pense qu'ils peuvent prendre le relais derrière nous", a assuré le milieu défensif de Chelsea, qui était revenu en équipe de France à l'instigation de Zinédine Zidane.

Sources : Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt

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Le finale d'une légende Publié le Lundi 11 Août 2008 à 15:46:44

 

 

Le finale d'une légende

 

Par Chérif GHEMMOUR
Le minot kabyle devenu meilleur joueur du monde aura raccroché à Berlin sur une expulsion. Parcours d'une idole.

Bordeaux. 17 août 1994. Zinédine Zidane signe ce soir-là le contrat le plus important de sa carrière : un engagement à vie chez les Bleus. Entré en jeu avec le numéro 14, à la fin d'un France-République tchèque qui prend l'eau (0-2), à 22 ans, il remet les Bleus du néosélectionneur Jacquet sur les rails (du gauche puis de la tête, score final 2-2). Avec la gloire que l'on sait.

Le mur de la Castellane 
Août 1994-juillet 2006, l'équipe de France aura été le club attitré de Zizou. La symbolique des chiffres est formelle : ce n'est qu'avec les Bleus que ZZ a porté son célèbre numéro 10, celui de Pelé, Platini ou Maradona. N° 11 à Cannes, n° 7 à Bordeaux, n° 21 à la Juve et n° 5 au Real, c'est avec les Bleus qu'il est entré dans la légendaire lignée.
Issu de la Castellane, à Marseille, Yazid, qu'on n'appelle pas encore Zinédine, tâte un peu de judo, un peu d'école, mais bouffe surtout du foot au pied des HLM, où il perfectionne passements de jambes et roulettes. Il passe un cap symbolique en jouant avec les «grands», l'équipe de son aîné Nordine, gloire locale et son modèle (après l'idole Enzo Francescoli, Uruguayen flamboyant de l'OM 1989-1990). Yazid fréquente assidûment le Stade vélodrome, il sera même ramasseur de balle au cours du tellurique France-Portugal de l'Euro 84, mais ne porte jamais la tunique blanche et bleue. Il enquille sur les clubs du coin (AS Castellane, SO Septèmes...) et met très tôt en évidence l'excellence de la formation à la française : il signe à 14 ans à l'AS Cannes où, pendant quatre ans, Gilles Rampillon, Jean Fernandez et Guy Lacombe vont polir le joyau promis aux plus belles vitrines. Bosseur infatigable, Zinédine sèche les virées potaches et se lie d'amitié avec un mur de ciment sur lequel il écrase des frappes en solitaire.
Bordeaux avec les potes 
Ascension fulgurante, il débute chez les Bleus en juniors B à 15 ans et dispute son premier match pro contre Nantes à 17 ans (1989). Quelques matchs de Coupe d'Europe, quelques buts et une relégation en D2 plus tard, l'OM hésite à l'engager ( «trop lent» ) et laisse Rolland Courbis, alors coach de Bordeaux, emporter le morceau (1992). Aux Girondins, Zinédine s'éclate avec ses potes pour la vie Dugarry et Lizarazu, Courbis le baptise «Zizou» et le façonne tactiquement : «Zinédine a joué de plus en plus haut, ce qui l'a obligé à lâcher le ballon de plus en plus tôt. Il a fini naturellement par s'imposer comme le véritable numéro 10 de l'équipe», témoigne Pierre Labat, adjoint de Courbis. Sous le maillot au scapulaire, il ne gagne rien mais se distingue lors de la Coupe de l'UEFA en 1996 (finaliste contre le Bayern après avoir éliminé en quart le grand Milan AC). Mais surtout, il fait son trou chez les Bleus. Aimé Jacquet en fait le dépositaire de son jeu en 1995, puis l'use jusqu'à la corde durant l'Euro 1996 alors qu'il est affaibli par un accident de la route. Malgré une demi-finale, l'opération Zidane est un fiasco et la France du foot réclame le retour illico d'Eric Cantona. Mais Mémé n'a qu'un objectif en tête : la Coupe du monde 1998, organisée en France.
La Juve et les premiers titres 
Entre-temps, Courbis a favorisé le transfert de Zizou à la Juventus. A Turin, il découvre la souffrance. Le tortionnaire s'appelle Gianpiero Ventrone, préparateur physique chargé d'en faire un gladiateur. Le Français finit les séances en vomissant, tandis que ses coéquipiers jouent le refrain : «Mourir mais finir ! Souffrir aujourd'hui pour courir demain !» Il double de volume, carbure à la créatine et finit par s'imposer (deux scudetti, 1997 et 1998, en cinq ans) dans un club où l'ombre de Platini hante encore le Stadio delle Alpi. Grâce au soutien de Marcello Lippi : «Je pense que c'est le plus gros talent du football de ces vingt dernières années. Il a toujours renoncé à jouer les prima donna . Je me souviens d'un garçon humble, portant le grand poids de son illustre prédécesseur, Michel Platini. Au début, il a eu quelques difficultés. Je me rappelle lui avoir dit : "Tu ne seras jamais sur le banc, car un joueur comme toi doit être un titulaire dans un grand club." Je me rappelle aussi très bien qu'après les matchs, quand je sortais du restaurant vers 23 heures, je le voyais jouer au ballon avec ses amis algériens. [...] Je suis honoré d'avoir été l'entraîneur de Zidane. Je suis convaincu qu'il m'a donné bien plus que ce que j'ai pu lui donner.» 
Le héros du 12 juillet 
Arrive la Coupe du Monde. Jusqu'à la finale, Zinédine fera un Mondial tout juste honnête, dévoilant contre l'Arabie Saoudite sa face sombre en essuyant ses crampons sur un adversaire. «Tu sors de la cité, mais pour que la cité sorte de toi...», professera un jour Thierry Henry. «Peut-être qu'à force de ne pas m'extérioriser, j'ai besoin parfois d'un petit défoulement.» Un carton rouge salvateur, en fait, qui lui permettra un petit break récupérateur en plein tournoi, comme ce fut encore le cas cette année, quand il «sauta» le Togo après le jaune de la Corée. Malheureusement, Zidane subira aussi le revers du carton : un méchant coup de boule contre Kientz (Hambourg) le 24 octobre 2000 en C1 lui coûtera le Ballon d'or. Une ultime expulsion, hier, en finale de la Coupe du monde, aura terni sa sortie. «Il a l'air gentil mais c'est un tueur !» frissonne Jacquet. Même son pour Jean-Louis Murat : «Zidane a un sourire de séducteur et un regard de serial-killer.» 
C'est encore avec les Bleus qu'il remporte sa première «vraie» finale après les échecs répétés en 1996 avec Bordeaux et surtout en Ligue des champions 1997 et 1998 avec la Juve. Le 12 juillet 1998, contre le Brésil, Zidane entre définitivement dans la légende en réussissant un doublé de la tête. Deux buts, deux courses en terre promise qu'il est d'abord seul à fouler avant d'entraîner avec lui les millions d'immigrés de France. En embrassant le maillot/drapeau tricolore, il leur restitue un court instant une dignité citoyenne longtemps refusée. Sans jamais revendiquer l'acte ni s'exprimer clairement sur le sujet. Après cette victoire, Zidane passe définitivement dans «l'autre» dimension : officiellement «meilleur joueur du monde», il se classe régulièrement parmi les «personnalités préférées des Français» (au coude à coude avec l'abbé Pierre), émarge au sommet des bêtes de pub ultra bankable et multiplie les investissements caritatifs. Accessoirement, son exploit du 12 juillet lui apporte aussi son unique Ballon d'or à ce jour.
La logique décompression de France 1998 lui fait rater la saison suivante à la Juve. Platini respire. Question prestige, il n'a pas été détrôné par Zidane dans le coeur des tifosi turinois. Car Platoche vivra toujours avec difficulté (jalousie ?) la réussite de son cadet, au point de déclarer que «ce que Zidane fait avec un ballon, Maradona le fait avec une orange...» 
Les frustrations au Real Madrid 
A l'été 2001, Zinédine, 29 ans, rejoint le Real Madrid en pleine Zizoumania pour 77 millions d'euros avec pour mission de remporter la Ligue des champions. Contrat rempli le 15 mai 2002, lorsqu'en finale contre Leverkusen, il réussit un «image & son» parfait : une reprise de vélo ahurissante commentée par un journaliste télé espagnol hystérique : «Zizou, bénie soit la femme qui t'a mis au monde !» A 30 ans, Zidane a tout gagné : Coupe du monde, championnat d'Europe, Ligue des champions. La suite de l'histoire madrilène est nettement plus boursouflée : le Real, obèse à l'image de son «buteur» Ronaldo, ne gagnera plus rien d'important. Si le bilan à la Juve et au Real est «globalement» positif, Zidane aura passé six saisons frustrantes (les trois dernières dans chaque club), vierges de titres. D'où l'importance de l'équipe de France. Même si, après avoir atteint la perfection à l'Euro 2000 (remporté haut la main, élu meilleur joueur), il vit de l'infirmerie l'essentiel du fiasco coréen, qui suit une autre débandade, l'élection présidentielle de mai 2002 avec Le Pen au second tour. Le citoyen Zidane, sans doute influencé cette fois par ses camarades de sélection, déclare à la radio que le Front national «ne correspond pas du tout aux valeurs de la France», et incite à aller voter au second tour, car «c'est grave quand on voit qu'il y a 30 % d'abstentions et qu'à l'arrivée ça fait un deuxième tour en tête à tête entre Chirac et... l'autre. [...] C'est pas possible, c'est pas jouable.» Fils d'immigrés kabyles, héraut de la France 1998 black-blanc-beur, on lui avait souvent reproché son absence du débat politique au sein même de la «communauté» (les «pro» Jamel et Roschdy Zem, contre les «anti» Magyd Cherfi ou Rachid Taha). Son silence après l'historique France-Algérie avorté du 6 octobre 2001, pour cause d'envahissement de terrain, contrastera avec les réactions diverses de ses coéquipiers... Même «réserve» après les émeutes des banlieues de novembre 2005. L'Huma titre : «Zinédine Zidane, où es-tu ?» 
2006, le dernier défi 
Un Euro 2004 raté malgré deux buts contre l'Angleterre achève l'impression d'un immense joueur en bout de course. Santini viré, Domenech semble bien décidé à faire table rase du passé... Thuram et Zidane mettent fin à leur carrière internationale. Une saison pourrie au Real, les éliminatoires catastrophiques des Bleus et une grosse coalition d'intérêts aboutissent à son retour messianique chez les Bleus à l'été 2005. Face à un Domenech désormais à la remorque, Zidane sélectionne ses potes Thuram et Makelele. Les Bleus se qualifient pour le Mondial. Zidane est au cinéma ( Zidane, un portrait du XXIe siècle , sorti au printemps 2006) pour un film raté. Le 25 avril, il annonce sur Canal + qu'il mettra un terme à sa carrière de joueur à la «fin» de la Coupe du monde. Finir en Bleu. Sa seconde famille depuis le 17 août 1994. En partant pour l'Italie, il savait qu'il ne jouerait plus jamais dans des clubs français, incapables de salarier son immense talent. A 34 ans, capitaine enfin assumé du Football Club de France (108 matchs et 31 buts, un ratio bien meilleur qu'en club), son dernier souffle de vie est magique. Il réussit un match époustouflant contre le Brésil. Les Bleus 2006, c'est sa France des banlieues, celle de son enfance, avec ses Afro-Antillais et son «immigré de l'intérieur», Franck Ribéry. Après le 9 juillet, Zinédine a même projeté un autre France-Algérie au pays de son père. Tout un symbole.
Sources : Liberation

Posté par Adriana Evangelizt

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On sait pas ce que l'italien lui a dit... Publié le Lundi 11 Août 2008 à 15:47:20

 

 

"On sait pas ce que l'Italien lui a dit..."

par Didier François

Récit des 140 minutes pendant lesquelles, en France et à travers le monde, le temps est resté suspendu.
Tour de France, et d'ailleurs, jusqu'au bout du suspense, conclu par la victoire italienne.
A Boulogne-sur-Mer
«Franck était meilleur que moi»
Boulogne-sur-mer, quartier du Chemin Vert, celui de Ribéry. Au PMU La Colonne, Gérald, 29 ans, carreleur, est là avec Luigi, 9 ans, et Enzo, 6 ans. Luigi est poussin dans le club des Aiglons, le même que «Ti-Franck» quand il était petit, et il veut devenir «footballeur» . «Ribéry, je lui ai parlé une fois. Je lui ai demandé si je pouvais aller manger chez sa grand mère, quand il viendra à Boulogne. Il a dit peut-être, en même temps que ses cousins.» Gérald : «Franck jouait avec nous quand il était jeune. J'ai cinq ans de moins, mais il était meilleur que moi.» Hurlements : un Italien vient de commettre une faute. But de Zidane. Materazzi égalise à la 19ème. Un gros blond: «Ouais, mais il fait 2 mètres 5 !» . Vincent, serveur, porte le maillot «Allez Ti Frank» , un Ribéry en bleu sur fond blanc, bouche ouverte. «Ma mère qui a 84 ans, elle veut que j'aille lui en acheter un», dit Jacqueline. Prolongations. Michel, 64 ans: «Si l'Italie gagne, on s'est dit, avec les copains du club de pêche, on mange plus de pâtes pendant trois mois.» Ribéry sort. Applaudissements. 103e, tête de Zidane, arrêtée de peu par le gardien italien. Michel : «Je préfèrerais qu'il soit dedans, mais le gardien, chapeau.» Zidane donne un coup de la tête à Materazzi : «Ca lui ressemble pas» , dit Jacqueline. Carton rouge. Michel : «Mauvaise note pour lui. C'est pas son genre, mais il est matraqué tout le temps par les autres.»

Haydée Sabéran
Sur les Champs-Elysées
«Qu'il est con ce Zidane !»
«Qu'il est con ce Zidane ! Enfin non, pas con...» Jack Lang essaye de se rattaper. Sous le coup de la déception, l'ancien ministre s'est lâché au moment du coup de boule du numéro 10 français puis de son expulsion. Jack Lang était venu assister au match au café Le Deauville, sur les Champs, un café dont le propriétaire est «un voisin» de la place des Vosges. Dès 23 heures 30, alors que les forces de l'ordre stationnaient encore en nombre dans les rues adjacentes, quelques pétards et l'avenue commençait déjà à se vider.
JOEL CARASSIO ET PIERRE PEROT
Au Chatelet, PARIS
«Ils vont pas regarder le match le ventre vide»
«Est-ce qu'il y a des gens qui n'ont pas mangé ?» , interroge Alioune Touré, travailleur social à l'Agora, un centre d'accueil de jour pour SDF géré par Emmaüs. «Un soir de finale de coupe du monde, les gens ne vont pas regarder le match le ventre vide» , dit-il. La salle a été décorée spécialement : revue de presse affichée aux murs et drapeaux français et italiens. On chante la Marseillaise et on crie «Zidane, Zidane» . Rachid Cherfi, un autre travailleur social a «préparé trois litres de café» . On passe dans les rang avec des gobelets. Mi-temps. On distribue des repas. La seconde période est plus tendue. Le carton rouge de Zidane suscite moult commentaires : «Il a déconné» , dit l'un. «Il a été insulté» , suppute un autre. Gérard prédit que «les Italiens vont gagner» aux tirs aux buts. C'est fait. La plupart des téléspectateurs de l'Agora s'en vont dormir dehors.
TONINO SERAFINI
A Strasbourg
«C'est triste d'avoir vu Zidane perdre sa sérénité»
La foule des supporters français a traversé la place Kléber sans un mot, sans un cri. Zidane ? «Ce qu'on va retenir de ce match, c'est son geste. Sinon, c'était 50/50» , dit Guillaume. Pour Antonietta, originaire de Calabre et supportrice de la Juventus, «c'est très triste d'avoir vu Zidane perdre sa sérénité» . Elle retient du match que l'Italie «a su conserver sa patience et sa détermination» . Amadeo, patron d'un restaurant italien, originaire de Naples, sifflet au bec et bouteille de champagne à la main, fête la victoire refusée en 2000 : «C'était très équilibré, un coup de chance pour le France, un coup pour l'Italie. Mais ce qu'a fait Zidane, je m'y attendais pas. Bon, on sait pas ce que l'Italien lui a dit...» «Mais quand on est capitaine, on montre l'exemple» , coupe Dominique, une cliente choquée par «l'anti-sportivité» de l'icône française.
THOMAS CALINON
En colonie de vacances, Le Porgue
«Au lit !»
 
Ce soir, menu équilibré : lasagnes et camembert. Seuls trois petits «footeux» ont osé le maquillage vert-blanc-rouge. A la colonie de vacances Le Bourdiou, perdue au milieu des pins entre Bordeaux et l'océan, le réfectoire a été redécoré en tribune : matelas, bancs, chaises en plastique et tables, tout a été réquisitionné. Les monos lancent les chants et tapent dans les mains. «Qui ne saute pas n'est pas français !» 69 enfants déchaînés. Exclusion de Zidane: «On y croit pas, il peut pas lui mettre un rouge.» Pendant la séance de tirs aux buts, une petite qui suce son pouce rigole en voyant son moniteur en transe. Et quand vient le moment du dernier tir, le moniteur met le doigt sur la télécommande. L'Italie marque: «Au lit!» 
Laure Espieu
A Toulouse
«On va peut-être avoir la paix
Laurent le pilier de l'équipe de Tournefeuille (Haute-Garonne) se sent «obligé» de regarder: «Disons que le football, ça... m'ennuie.» Comme Marc, le deuxième ligne de l'équipe de fédérale 3 d'Alban (Tarn) : «Pour l'ambiance, pas pour le jeu». Le coq gaulois des rugbymen chante aussi pour les bleus de Zidane. Assis sur le bar, Manylle, 3 ans, qui applaudit quand la salle applaudit. Il y a des «Ah !» quand Zidane touche la balle et des «Oh !» quand il la perd. Laurent, le pilier, arrose la fin des tirs au but : «On va peut-être avoir la paix maintenant que le guignol de la coupe du monde est terminé» .
Gilbert LAVAL
A la Bastille
«Abrutissement de masse»
Ils sont de ceux qui ont dit non... au foot. Et qui osent même sortir à Bastille, haut lieu de ferveur. A 19 heures, ils sont une dizaine à aller assister au Voyage en Arménie au cinéma Le Bastille, au grand étonnement de la guichetière, qui pensait passer la soirée seule... Renaud affiche son hostilité au foot et à la «vulgarité» de l'engouement collectif. La plupart se retrouvent pour dénoncer le caractère «stupide» de l' «hystérie collective» et de la «fête obligatoire». Et Maria, portugaise: «Toute une partie des portugais de ma génération, anti-salazariste, détestaient le foot, considéré comme un abrutissement de masse au service du régime. Le régime était basé sur les trois F : Fatima/ Famille/ Football...» 
Thierry Thirault
A Rome
«Vive l'Italie !»
«Ramenons-la à la maison, ça fait vingt-quatre ans qu'elle nous échappe», avait lancé la presse italienne. Des dizaines de milliers de tifosi ont convergé vers les places des grandes villes. A Rome, près de 200 000 personnes au Cirque Maxime, sous le mont Palatin. «Cannavaro, c'est le mur de Berlin» , lance le commentateur de la Rai sous les applaudissements vite refroidis par le penalty accordé aux Français et aussitôt contesté. «Simulateurdi merda» , lance l'assistance. L'énervement dure peu. «Zidane n'est pas dans le match », se réjouit un jeune supporter qui exulte au moment de l'égalisation. Après la victoire, Rome n'est plus qu'une immense clameur. Dans le Circo Massimo une marée de drapeaux s'agite. «On est les meilleurs, vive l'Italie, vive l'Italie !» 
ERIC JOZSEF
A Moscou
«Davaï Italia»
«Davaï Italia !», «Allez Zidane !» Au stade Loujniki de Moscou, l'un des rares endroits de la capitale russe où quelques grands écrans retransmettaient la finale, le match des supporters était un modèle de bonne humeur. «Chez nous, les matheux sont pour la France et les psychologues pour l'Italie» , révèle Alexeï, 24 ans. Igor et Ivan sont frères de sang, mais rivaux d'un soir : Igor soutient l'Italie, pour «venger le Brésil» , tandis qu'Ivan défend la France : «Nous Russes, nous sommes plus proches de la France, car nous nous sommes fait la guerre, du temps de Napoléon. C'est comme si nous avions du sang commun, non ?» 
LORRAINE MILLOT
A Gaza
«L'opération ne va pas nous priver de match»
Oubliée l'incursion, dédaignés les bombardements, hier, le temps d'une finale, Gaza voulait mettre le conflit entre parenthèses. Abou Nasser, vétéran des combats du Liban où il servait dans les rangs du Fatah, soutient «la France, bien sûr», mais se souvient de la finale de 1982 suivie sur un écran neigeux au fond d'une cave dans Beyrouth assiégée. «Alors ce n'est pas l'opération israélienne qui va nous priver d'un beau match» , rigole ce colonel à la descente légendaire, « le plus dur reste de trouver une bonne bouteille» . Pas simple, non plus, de trouver un écran. D'autant que les passages des drones de l'armée israélienne, appareils sans pilote bourrés d'électronique, transforment le plus magique des dribbles en puzzle numérique. Frustrant.
Sources : Libération

Posté par Adriana Evangelizt

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