Suprème délice de la vie
qui me donne sans cesse envie,
après toi je cours,songe,
ce reve n'est-il pas mensonge?
Tu déploies grand tes ailes
qui me portent droit au ciel,
je deviens l'hirondelle de septembre,
je vole,je ne sens aucun membre.
Suprème nectar de haute voltige
qui me procure un doux vertige,
je te cherche dans l'ombre qui court
je te cherche,je meurs,au secours!
Tu n'as sur terre d'égal que ton nom,
rien ne pourra effacer ton renom,
meme si les hommes à toi renoncent,
l'aube et son chant d'oiseau t'annoncent.
tout le monde t'aime ou te déteste
tu es la richesse,tu es la peste
qu'on met en coffre ou en enclos
toi la musique qui en moi fait echo
toi le chant qui mon ame berce,
ta magie sur moi,sorcière,exerce.
La terre s'incline devant toi,souveraine,
l'esclave penche le front devant sa reine;
tu l'élèves ou l'abaisses à ta guise.
Que l'homme se cache ou se déguise
qu'il vive longtemps ou qu'il meure
dans son coeur à jamais est ta demeure.
Qui le reveillera au temps de la fin
pour étancher sa soif,calmer sa faim?
La tombe,o hommes,est un berceau
d'ou naitra le long ruisseau
qui conduit à la cascade de la vie.
Si le ciel est temple,l'amour est parvis
rassemblons-nous sur ce parterre
pour célébrer cet énorme mystère.
On l'a connu à travers l'échelle des ages,
prophéties,visions,oracles et présages,
rien n'éteint ton étincelle divine.
Meme si l'univers entier pliait l'échine,
meme si le temps s'arretait enfin
tu continuerais ton voyage sans fin.
Des kilomètres sur la piste,
sentier difficile,voie pierreuse,
la montagne comme un kyste
dévoile sa vallée creuse.
Les arbres verts,hauts et grands,
reliés ensemble par des lianes
surmontent dans leurs rangs
les collines,ces dos-d'ane.
La descente de cet antre,
la decouverte de la cascade,
le chant de l'air,beau chantre,
les eaux coulant par saccade.
La fraicheur sous cette ombre,
l'eau serpentant les pierres,
qu'elle est belle la pénombre
où vivent les sauvages lierres.
L'eendroit est un doux repos
où la beauté vierge acceuille;
dans les sacs sur le dos
des fruits que l'on cueille;
la saveur de ces cerises
augmente le poids de la douceur.
Les merveilles,les surprises
illuminent cette humide noirceur.
A l'entrée de ce joyau,
des pierres en escalier,
elles conduisent à l'eau
dont le bruit doux et fier
éclabousse le curieux touriste.
Choisir son destin
suivre son destin
Mener son combat
sans mot ni débat
Poursuivre sa route
sur une sente de voute
Suivre son chemin
regarder très loin
Voir luire l'azur
cet horizon sur
Jeter un regard
au passé avec égard
Mener son combat
meme si l'on t'abat
La vie est un reve
qui combat sans trève
Il faut la tenir de haut
au vu de son assaut
La mort est le songe
qui ne dit pas de mensonge
Poursuvre sa route
aller coute que coute
Suivre son chemin
voilà le destin
Le sentier est difficile
le terrain est hostile
Tu verras au désert
le miel qui te sert
il te donnera la force
pour une bonne amorce
Il y aura des plaines
baobabs et chènes
Il soufflera sous ce ciel
un froid providentiel
Il estompe la faim
dans une lutte sans fin
La belle silhouette de l'ombre
avec son oeil bleu,son front sombre
te fera souvent des sourires
au son des luths et des lyres
Ne détourne pas ton fixe pas
du chemin qui mène au trépas
S'éloigner,fuir,fuir la mort
avoir raison,avoir tort
Le but principal de la vie
vivre avec grande envie
Le reve est la goutte d'eau qui étanche la soif,
bu par gorgées,on n'en perd pas la raison.
Le reve est l'océan qui berce les duvets de l'ame,
franchi à l'extrème,on s'y noie malheureusement.
La goutte est douce,la vague méchante,
l'une fait voir des sphères,l'autre envoie aux enfers.
Le reve est une vision,il indique la voie.
La prophétie est muette sans reve,l'oracle;
le voyant est aveugle sans reve,le songe;
la politique est cruelle sans reve,la justice.
Est-ce bien ou est-ce mal,ouvre la bouche histoire!
Beaucoup qui ont revé n'ont pas connu le meme sort.
L'homme reve jusqu'à l'appel de la nuit
certains reves cependant conduisent à la mort.
Socrate a revé jusqu'aux derniers instants de sa vie,
son reve devenu cigue a détruit ses entrailles profondes.
Jesus a fait le reve du nouveau royaume de Dieu,
son reve d'Agneau l'a fait Christ sur une croix.
Luther se rappelle le danger d'etre trop reveur
il n'a pas su etre dans l'ombre,il revait des lumières
Ghandi se souvient ses hymnes à la Non-violence,
une violente balle lui a foudroyé son droit coeur.
Ytzak Rabin avait l'ame d'un grand visionnaire
mais il n'a pas vu venir l'arme de cet étudiant illuminé.
Les sont des oeuvres,certaines baties entièrement:
La République,l'Eglise,l'Amérique et l'Inde...
D'autres sont des chantiers énormes,hostiles,inachevés:
Israel et Palestine,l'Union Africaine hélas!
Beaucoup de reves sont des charrues qui tracent des sillons
Ils ont ouvert dans l'adversité d'innombrables chemins:
La Négritude,reve de jeunes intellectuels nègres
Le Rassemblement Africain a aboli le travail forcé
Les luttes,les résistances,les Indépendances.
Les reves sont des démons qui hantent la vie de générations,
Hitler,reveur de sang,prophète de la mort
à jamais a balafré le visage de la belle Allemagne.
Les dictatures,les tyrannies,l'injustice,le sang.
Les reves sont des étincelles qui ouvrent les yeux de l'esprit,
leurs lueurs menent à la decouverte d'iles aux trésors:
La science,la technologie,l'informatique,internet
Le sommeil est un seau dont le reve l'anse,
il puise,solide ou faible,la profondeur ou la surface
des pensées intimes dans la vallée de l'ame.
Qui touchera le fond de ces regions sans mesure?
Qui explorera ces sombres mers lointaines
dont l'écume des vagues noires s'abattent
sur les bords ensoleillés de nos esprits en mouvement?
Ce sont des puits sans fond
d'où sortiront des gouttes qui rempliront des mers.
On ne les connaitra jamais assez,ils surprendront toujours
Un reve,celui de Dieu,a fait le monde
un autre,celui d'Adam l'a défait.
Un reve a construit la terre,l'intelligence au service des hommes
un dernier la detruira,le pouvoir aux ordres du Mal.
Un jeudi noir s'est fait entendre,
on l'appelle le 19 septembre.
Cette nuit fut douce et belle,
nuit où l'oeil de la mort étincelle.
La foudre a rompu l'accalmie,
et la grande douleur fut vomie;
le septentrion tonnait ses pleurs,
soudain grognaient les malheurs!
Les tirs,les éclats:les fusils,les obus,
ce fut le debut de tous les abus.
Les gens applaudissaient les crimes,
pour une mort on avait des primes.
Le rire,les pleurs:le sud et le nord
s'accusaient à raison ou à tort.
Le pays sanglait une ceinture,
on l'appelait tous fracture.
La mort ne regardait plus de visage,
pour tuer il n'y avait plus d'age:
les vieillards,les enfants et les femmes
subissaient la méchanceté des ames.
Partout meurtres,partout pillages:
Capitales,grandes villes et villages!
Les flammes incendiaent les paillotes,
la rue buvait le sang des patriotes.
Les ténèbres assombrissaient l'horizon
pitié Petit Duékoué,pitié Guitrozon!
Les tueurs portaient leurs cagoules,
les politiques se voilaient sous les foules.
Le sang de l'innocence par terre
coulait comme une forte rivière.
Les deux mains trempées dans ce sang,
ces impitoyables assassins sans gant
ont porté jusqu'à leurs larges bouches
ce nectar,trophée des volantes mouches.
Un terrible mois s'est fait entendre,
on le nomme le sanglant Novembre.
Les politiques ainsi que des bergers
conduisaient dans de funestes vergers;
leurs enfants broutaient dans des paturages
à l'abri de ces fureurs et de ces rages.
La ville dégageait des couches de fumée,
à l'image de notre belle flotte enflammée.
Les cris,la rage contre la France
calmaient peut-etre la souffrance.
On brulait des lycées et des livres,
de la haine et du mépris tous ivres.
Ce fut le jour du marché des pillards,
jeunes filles,femmes et vieillards!
Elle fut belle la grande foire
en cette époque terrible et noire.
Ce fut triste de voir par terre
le sang peindre les artères.
Les scènes de ces temps blèmes,
entre injures et blasphèmes:
les vieilles femmes telles des Eve
s'exhibaient sur la grande grève
batie contre ce double affront
de la nation faisant front.
La force de cette jeunesse en trance
a eu raison des soldats de la France
qui sans tambour et sans trompette
ont pris la poudre d'escampette.
Cris,chants,danses de victoire,
venait là de s'écrire une histoire.
Le pays décida de tourner la page.
Cette volonté avec pour gage
la recherche effrenée du silence,
et le sentier de cette nouvelle cadence
a ouvert un nouvel horizon:
Eburnie avait retrouvé la raison.