Elle nous a pris par surprise,
à peine le temps d'une prise
qu'elle nous transporte sans prévenir
sur cette terre d'un sombre avenir.
Notre avenir n'est qu'un long voyage.
Elle nous oblige à voir un ciel de nuage
alors que nous étions à notre aise
de l'autre coté de cette haute falaise.
Voir poindre l'horizon,l'azur,le ciel;
parfois la cigue peut avoir le gout du miel.
Entendre les cris à la naissance d'une progéniture,
que de bonheur à la vue de cette créature.
Aux cris stridents,des pleurs grinçants succèdent,
devant la vie et la mort tous les hommes cèdent.
Que nous sert-il de vivre s'il nous faut mourir,
pourquoi s'arreter quand on peut encore courir?
Les rires,les larmes;les pleurs,le bonheur
l'illusion et le reve s'estompent de bonne heur.
L'homme est le plus malheureux en ce monde,
et la vie a ce petit coté vil et immonde
d'ainsi le clouer à un destin impitoyable,
marcher,errer sans cesse comme un misérable?
Quelle joie,quelle paix trouvent les cieux
à observer piteusement ce scénario odieux,
remettre l'homme sur le droit sentier?
O cieux,c'est un bien triste metier
que de jouer le pitre dans une cage;
plusieurs éternités ne rendront pas sage.
Inutile pour vous d'espérer autre chose,
mettez la pitié dans votre ire à grande dose.
Entre le chant de l'aube et celui du crépuscule
l'homme joue sa triste litanie ridicule.
Il désespère de votre mépris à son égard,
peut-etre votre compassion changera son regard.
Le coeur de l'homme est mauvais,on l'avoue,
ses pensées ont une sale couleur de boue.
Si la comédie de l'existence prenait fin,
l'homme n'aurait plus ni soif ni faim,
en son souvenir ne viendrait pas la mort,
la souffrance immense ne serait plus son sort,
la justice n'aurait plus ni sens ni raison
car le mal et ses fils n'auront plus de saison.
La mort,le bien,le mal sont une imposture.
Ils corrompent inlassablement l'humaine nature.
Tout le monde parle,tout le monde épilogue,
entre l'homme et Dieu y a-t-il dialogue?
Y a-t-il de la joie à reduire l'homme
seulement parce qu'il a mangé une pomme?
David n'a-t-il pas mangé les pains de proposition?
Seigneur envers l'homme change ta position
Et meme s'il vit dans l'infamie,le péché,le vice
dessere de son cou cette implaccable vis...
Il parait que la terre est un champ de bataille
entre des etres célestes de haute et grande taille
Il y aura des chars,des hordes de cavaliers,
le Christ à la tete d'une armée de chevaliers
Il y aura du feu,du sang,des cris,des bombes
peut-etre la plus grande des hécatombes
Aucun homme ne peut mesurer l'univers
dans lequel nous ne sommes que des vers
N'y a-t-il pas d'autres endroits,d'autres lieux
où les anges contre les démons se sentiraient mieux
pour se détruire plus librement et sereinement?
Qu'est-ce que l'homme,petit et faible régiment
pour participer dans cette guerre mystérieuse?
Maintenant faisons une allusion sérieuse:
une bataille qui a commencé loin dans les cieux
devrait se terminer obligatoirement loin de nos yeux.
Si nous devons avoir droit au dénouement
donnez-nous le pouvoir de vous voir maintenant!
Sinon,votre dispute,votre guerre,Harméguedon
cieux s'il vous plait ne nous en faites pas don.
Qu'on nous fasse arreter dans un grand tribunal,
que le Grand Juge nous lise son Code Pénal;
qu'on nous entasse dans des geoles,des prisons
l'enfer,la géhenne;les grincements,les frissons;
que les justes et pieux s'en aillent au paradis,
que les méchants mangent du feu tous les midis,
n'est-ce pas la droite rétribution que mérite la terre,
et non des cadavres de démons et d'anges en guerre.
Toutes les guerres laissent forcément des traces,
et meme si les anges portent de solides cuirasses
plusieurs des leurs tomberont sous l'assaut des démons.
Meme si l'homme ne peut adresser aux cieux des sermons,
sa douleur,sa peine,ses pleurs sont appelés prière.
Elle a pour effet de caresser dans le sens de la crinière
la compassion,la bonté du Dieu unique et tout puissant.
Peut-etre debout de l'autre coté de ce versant,
il aura égard aux rites,devotions,religions.
Il y a quelque part au loin d'infinies regions
que n'a pas encore découvert le charnel oeil;
reveille Seigneur cet innocent de son sommeil
et que de ses esprits il voit par lui-meme
ton royaume,les armoiries,les chants,ton emblème.
L'univers de l'homme court à la catastrophe
pire que la tragédie du roi Christophe.
Ce mal est-il d'une importance fort capitale
ou peut-etre que la terre n'est pas la Capitale?
Ceux qui naitront ont-il besoin de subir
la sombre trilogie:naitre-souffrir-mourir
pour apaiser enfin ta colère contre la belle Eve.
Le jour vient,je te jure,où le monde fera grève,
et si le plaisir de souffrir se transforme en résignation,
l'homme et son univers deviendront l'ombre de ta création.
Combien de jours Adam est-il resté dans ce Jardin
pour qu'on l'y chasse avec un si immense dedain?
Combien de temps a-t-il bénéficié de sa femme
pour que dernière,elle devienne la première infame?
N'as-tu pas fait ,Roi,un mauvais calcul
de nous ajouter sitot à ton ange Belzeebul?
Si erreur il y a,l'homme est pret à t'excuser,
aussi envers luio de ton pardon il faut user.
Ta colère envers lui dure depuis le debut
poutant tu enseignes de n'en faire pas d'abus.
Je veux te dire que je n'aime pas le paradis
quand bien meme il y aurait des dorés parvis,
des mers de verre et de cristal,de précieuses pierres.
Je déteste l'idée des abysses,des ombres,des enfers
meme si leur célèbre detenu sera le diable,Satan.
Peut-etre y seront mes amis,me femme,maman?
A quoi sert-il sur terre avoir de la famille
si après la mort il n'en reste pas une broutille?
Isaac ne reconnaitrait pas son père,ni Jacob ses fils;
les générations n'auraient plus de liens ni de fils.
A quoi sert-il d'avoir en ce monde une femme
si dans l'au-delà on ne retrouvera pas son ame?
Les mystères 1 suite et fin
De qui l'homme est-il vraiment l'image?
Qu'on m'excuse si ce n'est pas très sage.
Pourquoi fait-il ce qu'apparemment ne font pas les cieux
or Jesus a bien dit qu'il est écrit:"vous etes des dieux"?
Le seigneur de l'univers a bien un Fils
dont la vie fut donnée pour tous en sacrifice.
L'homme a droit à la vérité,
meme si elle blesse,il n'en sera pas irrité.
On dit que Dieu ne boit ni ne mange,
en quoi cela gène ou dérange
qu'Il mette à son cou son tablier de cuisine
et qu'il se fasse une petite recette divine?
On dit que Dieu ne peut se marier,
certains sur leur vie sont prets à parier.
On dit,on dit;les lèvres des religieux,
pas une fois le maitre de tous les cieux.
Jusques à quand criera ton silence
pourquoi te mettre à distance
pour que ne voyions que l'ombre de ton ombre.
Si le feu chasse le noir,la lumière la pénombre
la parole de ta bouche détruira tout doute.
Tes serviteurs croient qu'on les redoute
seulement parce qu'ils parlent de ta part
mais toute modestie mise à l'écart
on n'ose pas en vérité leur faire front
pour ne pas leur jeter eu visage un affront.
On les laisse se confondre dans leurs tristes songes,
ce qu'ils nomment dogmes,tu le nommes mensonges.
Vois-tu combien l'homme doit souffrir dans des luttes,
aussitot il se lève,voici que viennent les buttes?
Ils attisent les foyers d'effroi en son coeur;
ils lui chantent démons,diable en choeur.
L'homme vaut beaucoup mieux
pour qu'on le cloue à des essieux.
Tout autour on resserre les étaux
sur la tete on frappe les martaux.
Personne ne s'est demandé pourquoi
Eden avait disparu malgré l'amor,la foi?
Personne ne s'est demandé comment
l'homme avait été rusé par le serpent?
Et si le fruit interdit n'était qu'un prétexte,
remettons les choses dans leur contexte.
Avant de connaitre qui est coupable
interrogeons-nous sur la nature du diable?
Combien d'éternités a-t-il vécues près de Dieu
avant qu'en querelles ils ne se disent adieu?
Le lendemain de la création d'Eve
l'homme est chassé d'Eden sans trève.
Adam ne pouvait etre ni cancre ni sot;
meme si le serpent n'était pas idiot,
comment avait-il eu ce succès facile
devant l'homme,ce petit animal reptile.
Non,le serpent n'avait pas trompé qu'Adam et Eve,
il avait reussi à tromper et le maitre et l'élève.
La chute de l'homme est un échec céleste;
meme si le péché ne veut pas lacher du leste,
l'Enfer c'est la colère du maitre qui a échoué
le Paradis c'est l'excuse d'un ciel désavoué.
L'homme viendra,que peut-il que ce choix,
vous vous donnerez la main,parlerez d'une voix.
Il n'y aura ni trompé ni trompeur
l'homme ne vivra plus dans la peur.
Je t'interdis,par la mort,de manger ce fruit
ta voix n'aura été qu'un faible petit bruit.
Il aurait mené une bien meilleure vie
si on attisait pas sa curiosité et son envie.
Tot ou tard quelqu'un aurait touché l'arbre
quand Eden se serait rempli de palabre.
Adam aurait tourné le dos
prenant à l'ombre son repos,
fatigué,ne pouvant plus assuré de garde
ses petits fils auraient agi par mégarde.
La terre est une sorte de jeu
dont l'homme est le pion et l'enjeu;
les cieux éprouvent un énorme plaisir
à devoir ainsi par pur loisir
le voir mener cette ténébreuse existence.
Rien,ni miséricorde,ni grace,ni chance
ne peut changer à ce jeu macabre ses règles.
Bons et généreux,les dieux sont parfois espiègles;
peut-etre aura-t-on de bien tristes cieux
quand sonnera le glas de ces sombres jeux?
Il va cependant falloir mettre un terme
pour qu'enfin de compte naisse et germe
sous une nature plus juste et sainte
le monde des hommes sans peur ni crainte.
L’univers semble s’étendre à l’infini,
Lui qui se noie pourtant tel un naufragé dans le cœur.
La terre, le monde, les planètes, œuvres de grandeur ;
Une fourmi sur un rocher, un cœur…, l’oiseau dans son vol,
Mystères du Seigneur.La nuit debout, le vent frappe les forets,
La pluie enivre le sol pendant que les étoiles pleines de honte
Cachent leurs grands yeux embués par les noirs nuages des cieux.
L’horizon presque moribond sous ce spectacle tristement âpre
Pointe son visage clair devant le sourire azur du soleil.
Les oiseaux volent ensemble dans leur tunique de belle couleur
Le lion rassasié dort en compagnie de sa lionne sur son laurier.
Les proies effrayées, montées sur les ailes de la peur, un regard
En arrière, se jettent à vau-l’eau, dans la marre de la panique,
Carnaval de fuite avec sa foire de vies en danger.
L’enfant court l’habit remonté au-dessus du nez,
La morve dans le sourire et les larmes, délicieuse et savoureuse.
A toute vitesse circulent sur ce poussiéreux dédale les voitures ;
Les choses avancent un peu : on ne se coupe plus les cheveux,
Plus de mariages forcés.Les jeunes, braves hommes, comme le vent
Sont libres. On a l’école et le savoir, cependant la pilule du progrès,
C’est dur à avaler.Le sommeil, doux repos !les destins changent au réveil.
On est étudiant, une machette collée à la maîtrise, nous voilà premier ministre.
Indépendance-Téré, viens proclamer le chant de l’éveil de nos consciences !
Sur le chemin de Damas une lueur, sur les sentiers du progrès
Ethiopie, paradis des hommes à la peau brûlés, terre de nos Héros,
Sais-tu que l’Espoir seul ne suffit pas, et qu’un est supérieur à zéro.
Après toutes ses rotations, la terre même fait sa révolution
Ainsi doit éclore une ère nouvelle de la dure coquille du temps éternel.
Les jours passent avec leurs heures, les années avec leurs mois…pourtant
On tourne sans cesse en rond avec les autres, avec les sciences et l’évolution.
Une planète,
Où est la pierre de l’édifice des Fils de Lucie, notre grand-mère ?
Un continent, l’Afrique, terre paisible de jadis ; terre désespérée d’aujourd’hui
Où les démons vilains hantent les rêves qu’illuminaient les fées des promesses
Du changement : que c’est beau l’extérieur d’une vie éhontée
Comme les véroles répugnantes de l’âme qu’ignore le miroir !
O mon ami, ou te trouves-tu ?
Mon cœur pleure, transpire des larmes,
Des larmes que ton sourire seul peut effacer.
Dans ton absence je m’en sers comme une arme
Pour me défendre contre ma grande peine.
Océan de larmes dans lequel baigne mon âme,
Ou tous les soirs le navire de ton souvenir amarre.
Mer de larmes dont les vagues, douces et calmes
S’abattent sur la rive déserte de mon cœur troublé.
Fleuve de larmes avec son rapide courant qui
Emporte les images noircies de mes journées sans toi.
Lac de larmes dans lequel mon souvenir
Dort dans l’attente de ton probable retour.
Ami, pourquoi me fais-tu tant de peine et tant de douleur ?
Ne vois-tu pas l’amour de mon amitié sincère courir sur mes joues claires ?
Ne te rappelles-tu plus nos inoubliables moments à Séa Yoro,
Notre chaleureuse école primaire ou tous les deux
Nous faisions des blagues sottes et idiotes d’enfants heureux ?
Nous avions juré seulement du regard ne jamais nous quitter.
Pourquoi me trahis-tu en marquant mon cœur de cette entaille
De cette entaille ouverte par le glaive de ta chaleur lointaine,
Que seule la tiédeur de ta main amicalement douce
Peut refermer par le philtre d’amour enivrant qu’elle renferme.
Entends ma voix qui pleure dans le désert de tes rêves évanouis !
Viens et agrée la victime que je suis
Victime qui brûle sur l’autel de ton cœur
Et dont répands l’exhalaison dans le calice de tes yeux à jamais fermés.
Ouvre ton âme et vois mon état, pis que la souffrance.
Je suis sans vie, ami, je veux te rejoindre dans la mort.
Reviens t’incliner devant ma face humide du torrent de mes pleurs
Qui n’arrêtent de couler depuis ton voyage sans retour.
On m’a dit que tu reposes désormais chez William,
Dans cette ville lugubre ; je n’ai pas vu ton cercueil
Mais sache que sur ta tombe chaque jour je me recueille.
Ami je suis las de te fatiguer. Dors… dans la paix.
Je ne te reverrai plus ici, mais je te rejoindrai là-bas.Je t’aime.
Enfant je batifolais dans les rues de mon village ;
Je rêvais tous les jours me rendre à la métropole.
Je n’avais pas dix ans, mon père m’empêchait de m’y rendre
Mais comme je risquais de pleurer, le vieil instituteur me gavait de sucreries.
Personne ne pouvait m’éloigner de mes belles et douces rêveries.
Tous les jours j’y pensais, car il n’y avait rien de plus splendide
Que la belle ville avec ses grands immeubles et ses grandes tours,
Et la lagune Ebrié comme une chaîne de perle à un cou
Donnait à ce pittoresque décor une touche que mon esprit seul
Percevait. Mon rêve n’avait pas de prix, personne ne pouvait le ravir.
Je tentais en vain de faire du vide en mon âme,
Mais le spectre de notre fausse capitale envahissait mes pensées.
Un jour vint comme une lueur dans la nuit, c’était le temps des vacances.
Une grande ville portait au cœur de ses habitants sa griffe,
Guiglo, le village de mon père ou le jour m’a vu naître de ma mère
Avait réussi à me mettre au cœur beaucoup de nostalgie.
Le sommeil n’arrivait plus à comprendre ma joie et ma larme
Qui me sortaient, l’une des pores, l’autres des yeux.
J’étais sincère ainsi que le rhumatisme chez les vieux,
Je n’avais pas d’autres pensées ni soucis, j’aimais Abidjan
Et pour cet instant si spécial j’avais oublié tout même ma famille.
Il y est des fois quand l’ennui semblait se trouver au sommet du comble
Une heure paraissait être un jour, un jour un siècle
Et six cents kilomètres de route semblèrent une trop longue distance.
Je dévorais du regard les villes et villages, les paysages de la foret.
Finalement sans peine ni douleur j’atterris les deux pieds dans l’eau
Du bonheur ;j’étais à Abidjan, ce beau village Tchaman
Qui étalait par cette première nuit la toile de ses charmes
Sur les yeux rêveurs du petit broussard venu des bords du Nicla.
L’émotion et ses compagnes d’un instant, la joie et l’éblouissement
Chantaient en chœur à la même minute dans l’intérieur de mon âme.
Si on m’avait parlé d’un quelconque paradis de Dieu dans un quelconque ciel
Je n’aurais pas accepté Jésus-Christ.Je sentais le parfum du fruit de la vie
Gardé en Eden, c’est vrai ! Je me trouvais au paradis.
Si j’étais au ciel ou sur terre, je ne peux le dire avec justesse,
Cependant je me trouvais à Abidjan, ville de mes rêves, l’autre nom du paradis
Et lorsque l’éveil dans sa tunique blanche vint me délivrer du sommeil
A peine j’avais la force d’ouvrir les yeux, tant j’étais loin de tout,
Près de Dieu, au ciel, à Abidjan, le vrai nom de