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Liberté

Cameroun : Détournements massifs sous le régime de Paul Biya Publié le Lundi 12 Avril 2010 à 09:15:00

VOL À CIEL OUVERT A L’UNIVERSITE DE DOUALA

 

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L’Université de Douala est en proie depuis un certain temps à une vague de cas de vol, détournements et autres délits financiers dans ses caisses. Non pas que ces faits soient aussi récents que les informations qui les révèlent au public, mais c’est que leur découverte se fait par à coup lorsque leur ampleur est devenue telle que la dissimulation n’est plus possible. Signe que les forfaits se sont étalés sur le temps, il faut d’ailleurs en juger par leur consistance. Tout récemment, c’est la distraction de près de 850 millions cumulés des prélèvements progressifs sur les comptes des établissements de l’Université qui était signalée par le quotidien Le Jour.

 

La particularité des actes de détournement à l’université de Douala

 

Ce qui caractérise les détournements perpétrés à l’Université de Douala, c’est qu’ils se concentrent autour d’un seul homme le Recteur M. Le Professeur Bruno BEKOLO EBE.

 

Courant janvier 2010, c’est Godefroy METOGO, qui a été incarcéré pour le détournement de « la modique somme » de 4000.0000 FCFA. L’histoire est hilarante car auparavant, il s’était retrouvé par hasard au cœur de soupçons pour la distraction de la rondelette somme de 500 millions FCFA du temps de son séjour à l’agence comptable et comme par enchantement, il ne fut pas inquiété. Il fallait attendre la mission du contrôle supérieur de l’Etat.

 

D’autres noms tels, Marius BEKOLO, neveu du Recteur, qui fut promu à la faculté des sciences comme chef de division, au plus fort de la crise financière à l’agence comptable (les fameux 500 millions) où il séjournait précédemment, EKOUDI François, chef de service de la solde de l’université, ONDOUA ONDOUA Marc, Chef de division administrative, MEBOM POQUELIN, beau frère du Recteur, directeur des affaires financières à la faculté des sciences et depuis la semaine dernière, Maker EBE caissier principal et petit frère du Recteur qui est soupçonné d’avoir imité la signature de son grand frère pour retirer 850 millions sur plusieurs années des comptes des établissements. L’Institut Universitaire de Technologie de Douala est reconnu pour avoir payé un lourd tribut de cette forfaiture.

 

Pourquoi ce concentré de malversations financières autour du Recteur ?

 

Il est légitime de se poser une telle question. Doit-on vouloir que l’entourage du Recteur veuille le précipiter en plein dans un scandale financier ? Ce serait trop facile cette voie. Or il est tout à fait porteur de penser que le Recteur serait complice, soit actif, soit passif.

 

Complice actif, car il à l’origine du système de gestion de l’Université de Douala qui est tout à fait propitiatoire à ces détournements. L’Université fait l’objet d’une gestion familiale, tant en ce qui concerne le personnel d’appui, que le mode de gestion qui fonctionne comme s’il s’agissait d’une affaire personnelle des YE-BEKOLO.

 

Complice passif, parce que les malversations financières en question, sont a priori imputables à d’autres. Lui, a seulement fait preuve d’une confiance aveugle, d’un laxisme immesuré à l’égard de tel oncle, tel neveu, tel petit frère, tel beau-frère, telle copine, etc. Il a donc, d’une manière passive, contribué à l’accomplissement des actes incriminés. Certains veulent y voir (libre à eux !) une savante mascarade, dont le Recteur serait lui-même l’auteur et, solidarité familiale ou d’affaires obligeant, l’on livre quelques uns pour calmer l’opinion, de manière à mettre le cerveau de l’affaire hors soupçons. Ce qui lui permet d’en amasser davantage pour la famille. Après tout, il est toujours possible, au niveau du bureau politique, de négocier le rachat de la liberté de ceux qui servent de bouc émissaires. Une multi-coïncidence tout à fait surprenante quand même !

 

Pourquoi à part METOGO, personne de ces présumés voleurs n’est inquiété ?

 

De l’avis de certains, METOGO ne serait pas un proche parent du Recteur. Cela va sans dire, puisque ceux qui peuvent se prévaloir d’un lien quelconque de famille avec le Professeur Bruno BEKOLO EBE, quoique ayant commis des actes graves vaquent librement à leurs occupations, pas même une enquête n’est ouverte. Il faut dire qu’en dehors d’épervier qui semble suspendu (au nom de la négociation !) pour des raisons politiques, les enquêtes de police au sein de l’Université, sont commandées par le Recteur.

 

L’on se souvient à cet effet, qu’un enseignant faisait courant décembre-février d’une commande d’enquête, de la part du Recteur, à la légion de gendarmerie de Bonanjo. C’est certainement la lenteur de cette procédure judiciaire de commande, si ce n’en fut un prélude, qui justifie la procédure disciplinaire lancée aujourd’hui contre le même enseignant. Menaces de mort et autres invectives, seulement pour ses opinions politiques sur son sites, s’en sont suivies. Le Recteur serait-il devenu le procureur de la république ou le défenseur personnel du chef de l’Etat ? En tout cas les motifs du conseil de discipline repris sur le site de Camer Be, ne cadrent pas avec la définition de fautes professionnelles bases d’un conseil de discipline.

 

Ne serait-on pas entrain de faire de la diversion ?

 

Piste envisageable, certaines personnes autorisées pensent que le conseil de discipline de la semaine dernière n’avait d’objectif que de brouiller les pistes sur le détournement récent de 850 millions de FCFA, par le petit frère du Recteur. Si non pourquoi rien n’est fait ne serait-ce que pour interpeller le suspect. Le Recteur pourrait commander une enquête et puisqu’il semble avoir des liens privilégiés avec les gendarmes, leur demander une enquêtes sur mesure pour son frère cadet, s’il tient à le protéger. Cela serait encore plus professionnel, plus commode et bien moins flagrant que la technique de la diversion.

© J.D. SIGABET, à Douala, Cameroun

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Le Cameroun à l’heure de la répression politique dans les universités

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Le Professeur agrégé Jean Gatsi vient de recevoir sa convocation signée du Recteur de l’Université de Douala, Bruno Bekolo Ebe. Il doit répondre le 08 avril prochain des « publications de son site Web où il profère des injures et menaces à l’endroit des autorités de l’Université et du chef de l’Etat », peut-on lire dans le document que nous avons consulté.

Le dossier remis aux membres du conseil de discipline et que nous avons également consulté est visiblement vide. Il est composé essentiellement de trois documents : 1) deux pages photocopiées de commentaires anonymes des internautes publiés sur le blog de l’enseignant et datés des 25 et 31 août, 29 septembre, 31 octobre, 03 et 05 novembre  2009 ; 2) un extrait d’une interview publiée sur le site www.cameroun-info.net à la suite de sa grève de la faim de 2008, et 3) une lettre intitulée « Plainte administrative » du 17 décembre 2009 d’un chargé de cours Dr. WANDJI K, Jérôme Francis adressée directement au Recteur Bekolo Ebe. C’est donc un dossier complètement politique ; il n’y a rien qui permet de retenir une faute disciplinaire à l’endroit de l’enseignant de droit.

Le site en question est le blog camerounlibre accessible par le lien http://camerounlibre.blogspot.com . Sur ce site dédié à la liberté du peuple camerounais, Jean Gatsi demande notamment de « refuser à Paul BIYA le droit de détruire davantage le Cameroun ». C’est donc un site personnel véritablement tourné vers l’opposition au régime en place au Cameroun, même si de temps en temps on peut y lire des articles équilibrés ou ceux rédigés par des gens du pouvoir.

 

Ambiance morose à l’université de Douala

La nouvelle fait grand bruit à Douala en ce moment, notamment auprès des étudiants qui ne comprennent pas comment leur enseignant peut être traduit au Conseil de discipline en raison de ses opinions politiques. Cela est d’autant plus curieux que l’administration de l’université de Douala ne reproche à cet enseignant aucune faute professionnelle. « Il fait bien ses cours et nous respecte », déclare un étudiant. Par ailleurs, Jean Gatsi n’a jamais reçu de demande d’explication, encore moins une lettre d’observation, ni du Doyen de la faculté des sciences juridiques et politiques où il enseigne, ni du Recteur de l’Institution. Or il s’agit là de préalables à la convocation d’un enseignant au conseil de discipline.

Un étudiant rencontré sur le campus nous a présenté un sms de sensibilisation envoyé à beaucoup de ses camarades, sans doute par le camp du professeur de droit qui a décidé de contrattaquer contre ce qu’il estime être « la violation de sa liberté d’opinion par le Recteur Bekolo ». On peut y lire ceci : « A diffuser : Le recteur Bekolo Ebe masque le vol de 850 millions par son frère à l’université en tentant de tuer le Pr. Jean Gatsi. Soutenez votre professeur ».

Ambiance morose donc, qui témoigne sans aucun doute de l’affrontement à venir entre les deux camps.

 

Du règlement de comptes à la volonté de détourner l’opinion sur les détournements à l’université de Douala

De responsables de l’université parlant sous anonymat nous révèlent leur gêne. Selon eux, ce conseil de discipline n’était pas opportun, à un moment où la paix règne sur le campus. D’ailleurs, Jean Gatsi est le seul professeur de rang magistral convoqué à ce conseil, puisque les autres enseignants convoqués on abandonné leurs postes depuis de longues années et vivent au Canada ou aux Etats unis. « On ne reproche aucune faute professionnelle à cet enseignant ; on lui reproche ses prises de position publiques contre le régime », déclare un enseignant.

C’est dire que c’est un « conseil de discipline à tête chercheuse », qui vient régler un compte personnel entre le Recteur et l’enseignant de droit, et sans doute repositionner le premier qui se trouve en extrême difficulté depuis la révélation du détournement par son cadet de près d’un milliard des comptes des établissements de l’université de Douala. A ce jour d’ailleurs, ce caissier principal, Maker Ebe, n’a jamais été entendu par la police judiciaire.

Le recteur serait donc entrain de détourner l’attention de l’opinion, histoire de faire en sorte que l’on ne parle plus de ces détournements, le temps que l’attention soit focalisée sur l’affaire qui l’oppose à l’agrégé de droit marginalisé, à qui il n’a jamais offert de toge comme il est de tradition, et dont la cérémonie d’adoubement n’a jamais eu lieu.

C’est un risque qu’il prend certes, mais pour se repositionner devant le régime, en ces moments difficiles pour lui, comme le « Monsieur sécurité » des universités camerounaises. Cela l’aidera peut être à rebondir et à étouffer l’affaire des détournements massifs à l’université de Douala.

 

Purge : la volonté du régime de Paul Biya de museler les enseignants-opposants

D’aucuns voient dans ce « conseil de discipline politique » la main du régime en place. En effet, Jean Gatsi est connu au Cameroun en ce moment pour ses opinions critiques à l’endroit du régime camerounais et de son chef Paul Biya. Sur son site camerounlibre, il ne passe pas par quatre chemins pour dénoncer les abus divers commis par le pouvoir en place (violation des droits de l’homme, corruption, tribalisme, etc.). Certains lui reprochent ouvertement de relayer les messages du Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise (CODE) qui tente à l’heure actuelle de déstabiliser le Chef de l’Etat par tous moyens.

L’enseignant de droit affirme que depuis quelques semaines, il reçoit des menaces anonymes de mort sur son téléphone portable. Les instigateurs seraient la police politique du régime qui souhaiterait le faire taire ou carrément se débarrasser d’un formateur visiblement encombrant, dont les prises de positions publiques deviennent de plus en plus gênantes. Surtout que cet enseignant a créé, depuis janvier dernier un parti politique, le « Rassemblement pour la libération des camerounais (MPLC) » auquel adhèrent déjà de nombreux étudiants.

Il s’agirait donc d’une autre phase du durcissement du régime à l’endroit de tous ceux qui peuvent constituer un obstacle à la réélection de Paul Biya en 2011.

Le message s’adresserait ainsi à tous les enseignants camerounais qui oseraient prendre officiellement parti contre le régime en place depuis 28 ans.

 

La semaine qui commence promet d’être chaude sur le campus de l’Université de Douala. Jean Gatsi a promis de réagir de la plus belle manière face à cette énième provocation du Recteur. Nous scrutons la suite des événements.

© J. D. SIGABET à Douala, Cameroun

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Cameroun : Les voleurs du régime de Paul BIYA Publié le Dimanche 28 Mars 2010 à 09:47:52

Le caissier central de l’université de DoUALA DETOURNE PLUS DE 850 MILLIONS DE FRANCS

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Il est soupçonné d’avoir distrait des caisses de l’institution universitaire pour près de 850 millions de Fcfa . Depuis jeudi dernier, Marker Ebe, caissier central à l’université de Douala n’est plus en fonction au sein de l’institution universitaire. En effet, il a été suspendu des ses fonctions par Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup). Selon une source à l’université, Marker Ebe a été notifié par une note de service apportée par quatre émissaires du Minesup, lui demandant de « libérer le bureau ». D’après cette note de service, Marker Ebe est soupçonné d’avoir distrait des caisses de l’université de Douala une somme d’environ 850 millions de Fcfa.

 

Notre source raconte que Marker Ebe  n’a  même pas eu le temps de rassembler les effets lui appartenant. Il s’est contenté de prendre juste sa mallette. Hier lundi 22 mars, le bureau de l’intéressé était fermé. Le jour a appris que dès son départ, les serrures du bureau qu’il occupait jusque là ont été remplacées. A en croire une source très proche du dossier, Marker Ebe aurait imité la signature de Bekolo Ebé, recteur de l’université de Douala, pour effectuer les présumés retraits frauduleux. « En principe, seul le recteur est habileté à effectuer cette transaction financière », précise notre source.

 

Depuis l’incident, Marker Ebe n’a plus été aperçu au campus. Quelques collègues ont confié qu’il ne répond plus aux coups de fil. Une source a également révélé qu’une réunion convoquée par le recteur de l’université de Douala s’est tenue le week-end dernier. Question de « voir plus claire dans cette affaire », indique la même source. Pour le moment, son poste est temporairement occupé par l’agent comptable de l’institution universitaire.

 

© Le Jour : Jodelle Kayo (Stagiaire)

 

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Un cadre de la direction des affaires financières à la prison de New-Bell

 

Godefroy Métogo, chef service du budget à la direction des affaires financières (DAF) de l’Université de Douala séjourne depuis le début de cette année dans une des cellules de la prison centrale de Douala. On reproche à ce dernier la distraction  des fonds publics, quelque temps après le passage d’une mission du Contrôle supérieur de l’Etat au sein de cette Université. D’abord arrêté le 22 décembre 2009 pour un détournement de quatre millions (4.000.000) Fcfa, Godefroy Métogo passera quatre nuits blanches à la brigade de recherches de Ndogbati. C’est quand il avouera son crime qu’il sera remis en liberté contre promesse de remboursement. Un gendarme de cette brigade témoigne sous anonymat. «On lui a remis quatre millions pour qu’il les transforme en bons de carburant à donner aux différents responsables. Quelques jours après, il simule un vol dans son bureau. Après enquête, on n’a constaté aucun signe de violence ni sur la porte centrale ni sur son tiroir. Après exploitation, il a avoué son forfait.

Croyant ses malheurs achevés, il sera de nouveau arrêté en début d’année, lorsque le Messager annonçait «L’Epervier plane au-dessus de l’Université de Douala». En dehors de ces quatre millions, d’autres enquêtes approfondies des fins limiers de la gendarmerie nationale le rendront responsable de plusieurs autres forfaits. Les réponses aux questions des gendarmes pendant l’interrogatoire sont contradictoires avec la réalité. A la question «combien gagnez-vous par mois ?». Il répond : «cent soixante mille francs Cfa après évacuation des impôts». «Etes-vous locataire?». «Non j’ai construit une petite baraque où je vis». Parlant de «petite baraque», les gendarmes sont restés interdits devant l’imposante villa qui se présentait à leurs yeux au quartier Nyalla, dans le troisième arrondissement de la métropole économique. «La seule barrière, d’après un responsable de l’Université, peut construire une grande maison. Le luxe qu’il y a chez lui dépasse ce que j’ai vu chez le recteur. Le guéridon est placé sur une boule de cristal et a une valeur de huit cent mille francs. Il a également d’autres biens et un grand bar situé à cinq cent mètres de sa maison. C’est le repère des ressortissants Béti de Douala. C’est un homme qui s’est sucré sur le dos de l’Université car son seul petit salaire ne pouvait pas lui permettre d’avoir autant de biens»

 

Questionnements

Avant d’atterrir à la direction des affaires financières, il a fait ses beaux jours à l’agence comptable de la même Université. C’est pendant son séjour au sein de l’agence comptable que l’Université de Douala a accusé une perte de cinq cent millions (500.000.000) Fcfa. C’est ce détournement qu’on lui attribue qui fit de lui un nouveau riche. Lorsque le pot aux roses a été découvert, Marius Békolo, le neveu du recteur qui est cité dans cette «maffia» a été affecté à la faculté des sciences comme chef de division. Des questions se posent à l’Université : Comment un simple agent qui est loin de jouir des prérogatives de l’agent comptable peut-il s’enrichir de la sorte ? Qui a jusque là protégé Godefroy Métogo ?

A l’Université de Douala, les langues se délient. «Il n’est qu’un bouc émissaire qu’on a livré à la Justice pour  contenter l’opinion, dit un enseignant. Les vrais bandits sont ailleurs. Sinon comment comprendre qu’il n’a pas été inquiété lorsque les 500 millions ont miraculeusement disparu des caisses de l’Université». Si les agents de cette institution universitaire le reconnaissent comme le bras séculier de certains cadres supérieurs de l’Université de Douala, beaucoup le désignent également comme l’homme à tout faire aussi bien à l’agence comptable qu’à la direction des affaires financières. «Avec le Contrôle supérieur qui a séjourné ici, il fallait que quelqu’un paie car trop d’argent a disparu en un laps de temps. Surtout que l’argent facile l’a rendu fou, c’est peut-être comme ça que la hiérarchie l’a lâché». Un prestataire de services enfonce le clou : «Il a passé du temps à détourner notre argent. Après le travail livré et l’ordre de paiement sorti, il déchirait le dossier sans payer. Et il nous disait d’attendre, que l’argent n’est pas encore arrivé. Beaucoup sont morts sans toucher à leur argent. Nous nous sommes plaints à sa hiérarchie sans succès. Il avait le parapluie et les godasses».

 

Grand déballage

Même le personnel permanent n’échappera pas à l’esprit gargantuesque du protégé de Marius Békolo. « Si l’Epervier va à son terme, beaucoup d’autres personnes seront internées à New Bell.» De la prison de New Bell où il est interné, Godefroy Métogo promet un grand déballage si les responsables de l’Université ne font rien pour le libérer. De sources introduites, ce dernier qui se dit innocent, aurait avancé le nom de certaines personnes qui seront interpelées dans les tout prochains jours. En choisissant de briser la loi de l’omerta, Godefroy Métogo entend ainsi dénoncer ses complices. A l’Université de Douala, malgré l’installation des directeurs des Instituts des beaux arts (Nkongsamba) et des Sciences halieutiques (Yabassi), la cérémonie d’adoubement des trois nouveaux agrégés et l’installation hier lundi 25 janvier 2010 des nouveaux responsables, ce n’est pas la grande sérénité. Chacun des responsables ayant de près ou de loin géré un pan de budget de l’Université pouvant être interpelé à tout moment. L’Epervier est vraiment entré dans le campus.

Le Messager, Etame Kouoh (Cp)

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cameroun : Chantal BIYA, une dame extravagante Publié le Dimanche 3 Janvier 2010 à 22:02:55

CHantal Biya, première dame engagée mais contestée

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Chantal Biya multiplie les actions caritatives et se bat pour un Cameroun meilleur, mais peine à faire l'unanimité au Cameroun. Décryptage des raisons de sa non popularité

 

Epouse du président de la République Paul Biya depuis plusieurs années aujourd'hui, madame Biya née Chantal Vigouroux peine à faire l'unanimité au Cameroun, malgré de nombreux points qui pourraient parler en sa faveur ; pour certains, elle n'arrive pas à la cheville de son "prédécesseur", Jeanne Irène Biya, première dame décédée il y a plus de 15 ans, en 1992.
Depuis son accession au titre de "Première dame", Chantal Biya a multiplié les actions caritatives : la fondation Chantal Biya offre de nombreux cadeaux lors des fêtes aux jeunes désoeuvrés et dans les hôpitaux, en plus de lutter contre la prolifération du Vih/SIDA chez les jeunes.
Créatrice aussi du CERAC - CERcle des Amis du Cameroun - qui réunit les femmes des membres du gouvernement et membre de Synergies Africaines, la première dame camerounaise est très active sur le plan de l'entrepreneuriat et de l'associatif. En 2008, elle reçoit d'ailleurs une récompense pour l'ensemble de son oeuvre, en étant nommée ambassadrice de bonne volonté de l'Unesco.

 

Victime du contraste avec feue Jeanne Irène Biya

Chantal Biya, successeur malheureux de Jeanne Irène

Mais ces nombreuses actions entreprises par la première dame peinent à toucher le coeur du Camerounais moyen, qui n'arrive pas à appréhender Chantal Biya comme une épouse, comme un mère ou comme un modèle pour beaucoup.
La première raison est à chercher auprès de son "prédecesseur", Jeanne Irène Biya, une femme discrète, classe et engagée selon beaucoup. Rentrant beaucoup plus facilement dans le couple de l'épouse modèle et de la femme généreuse, Jeanne Irène Biya s'est inscrit dans les coeurs et n'est toujours pas oubliée. Femme noire et modèle de discrétion, n'ayant pas pu procréer, elle était aux antipodes d'une Chantal Vigouroux métisse, déjà mère de jumeaux et plus extravertie.
En effet, si Jeanne Irène Biya donnait dans la discrétion, se contentant de donner le coup de pouce là où il fallait ou de militer dans l'ombre, Chantal Biya elle est sur le devant de la scène.
La fondation Chantal Biya, le centre de recherches Chantal Biya, le tournoi Chantal Biya, la première dame est partout et un peu trop mise en avant au goût d'une population peu habituée à une telle émancipation.
En effet, les associations, tournois et autres projets créés portent tous le nom de "Chantal Biya" et sont présidés par cette dernière qui se retrouve donc sur le devant de la scène. On arrive donc à une première dame omniprésente et qui garde la main mise sur chacune des actions entreprises ; difficile dans ce contexte de distinguer l'associatif bénévole d'une volonté de se mettre avant.
Nuance d'autant plus difficile dans un pays où la démocratie est mise à mal - ou du moins est considérée comme inexistante par la population - de voir une première dame s'investir autant et être autant à l'affiche.

Si la première dame se veut généreuse et engagée, ses actions sont ternies par tout ce qui est autour et n'est pas du goût du Camerounais moyen qui déplore un peu trop de folklore autour de la première dame. "Officiellement, Chantal Biya n'est pas dans la constitution et n'est pas membre du Gouvernement. Mais elle a droit aux avions privés, aux déplacements officiels, et à tout le confort lors de ses moindres déplacements. Alors c'est dur de prendre au sérieux sa générosité devant tant de pompeux", déplore Loïc, un Camerounais de la diaspora en vacances au Cameroun. "Elle s'en va donner distribuer des cadeaux de Noël à l'hôpital Général de Yaoundé, c'est bien. Mais quand la population souffre parce que les routes sont totalement bloquées pendant des heures et sur plusieurs kilomètres, on oublie même les bonnes actions posées et on pense à tout ce qu'il y a autour", ajoute-t-il.
En effet, la semaine du 25 Décembre, Chantal Biya était en déplacement dans les hôpitaux et centres pour distribuer des cadeaux de Noël. Comme il est de coutume lors de ses déplacements, les routes étaient donc bloquées à Yaoundé durant le laps de temps, les quartiers étant coupés les uns des autres.
Résultat des courses, colère et frustration chez les habitants de la capitale là où il devait y avoir de la reconnaissance pour la première dame. Au point où, lorsque dans un car faisant la route Yaoundé - Douala, le chauffeur met la radio et qu'on parle justement de la première dame en visite à l'hôpital général, les passagers grondent et intiment au chauffeur de changer de chaîne : "on en a marre d'elle. Elle est partout, quand elle va chez le coiffeur, à la manucure, il faut que Yaoundé soit paralysé. Je devais absolument être à Douala hier, mais j'ai raté mon bus parce que les routes étaient bloquées. On la voit trop et à chaque fois il faut qu'on souffre. Il n'y a qu'au Cameroun qu'on voit ça. Dans les autres pays, même quand le président se déplace, on ne bloque pas toutes les routes comme ça.", confie un des passagers dont l'avis semble faire l'unanimité dans le bus.
Cet exemple résume facilement la personnalité qu'est Chantal Biya : les bonnes actions de départ sont occultées par l'exagération du protocole et du "tape à l'oeil", et ce sont ces derniers détails qui sont retenus de l'opinion.

Une image de marque peu flatteuse

Chantal Biya aux côtés de Paris Hilton

Autre point qui ne joue pas en faveur de la première dame, l'image qu'elle dégage. Pour beaucoup, la première dame est l'ambassadrice du pays et se doit de dégager une aura, de donner une image positive du Cameroun et des Camerounais.
Sur ce point, il est reproché à la première dame de vivre et de s'habiller dans un luxe indécent alors que le peuple vit dans la misère, et de donner une image discutable de la femme camerounaise. Tailleurs et sacs de marque, coiffure exubérante et parfois décolletés, la première dame est souvent lors des déplacements en couleurs vives et se démarque clairement de ses homologues africaines, étant plus souvent comparée à une star de la musique ou du cinéma qu'à une première dame.
Et dans le même cadre, certaines de ses fréquentations ne contribuent pas à redorer son blason. Janny Le Pen, épouse de Jean Marie Le Pen, leader d'extrême-droite, Paris Hilton, habituée de la presse à scandale ne sont pas exactement les personnes qu'on s'attendrait à voir auprès de la première dame de "l'Afrique en miniature".
Résultat des courses, à bien y regarder, Chantal Biya est indéniablement une dame au grand coeur, qui oeuvre et construit beaucoup pour le Cameroun, mais qui peine à se faire aimer de ses compatriotes à cause d'interférences inutiles et améliorables.
Ces nuisances qui peuvent paraître anecdotiques pour certains prennent toute leur importance dans un pays en mal de modèles, en proie à la misère et à la souffrance dans son quotidien. Et celle qui figure pour les Américains dans le top 3 des premières dames les plus glamour - aux côtés de Michelle Obama et de Carla Bruni Sarkozy - n'a pas la même côte dans son pays.

© Bonaberi.com

 

 

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