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Liberté

Cameroun : Le discours hors sujet de Paul BIYA Publié le Dimanche 3 Janvier 2010 à 09:54:33

Vœux de Paul Biya pour 2010 : la même logique de bouc émmissarisation, de récupération, de manque d’anticipation et d’évitement permanent des vrais sujets

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Voici près de 30 ans que Paul Biya raconte la même histoire aux Camerounais pour se dédouaner totalement des régressions cumulées des piteuses années du Renouveau National à la tête de ce pays. Le message des vœux présidentiels pour 2010 n’a pas dérogé à cette règle : Le président camerounais a, depuis 1982, un bouc émissaire politique. Celui-ci se nomme la crise économique mondiale.

 

La politique de boucémissarisation

Lorsque Paul Biya annonça en en 1987 à l’assemblée nationale que le Cameroun était en crise, il égraina aussi un ensemble de mesures de sortie de crise qui, selon lui, arrêtaient de faire de l’Etat camerounais « une vache à lait » et l’aidaient par conséquent à sortir de la crise économique sans faire appel au Fonds Monétaires International. Les Camerounais connaissent la suite : l’Etat a continué à être une vache à lait comme le prouve actuellement l’opération épervier ; il n’est pas sorti de crise et le FMI n’a pas été évité par le pays quelques mois après.  

Ceci dit, depuis l’ajustement structurel, le leitmotiv politique du Renouveau National a consisté à dire aux Camerounais que la source de tous leurs problèmes était la détérioration des termes de l’échange induite par une crise économique mondiale qui réduisait drastiquement les recettes d’exportation du pays. Comme quoi, le Renouveau National qui, en 1991, condamnait avec véhémence la création des premiers partis politiques d’opposition, utilisa une situation économique objective de crise, pour se dédouaner et couvrir ses malversations politiques sur le plan local. Le message à la Nation de fin 2009 se situe en droite ligne de cette politique de déresponsabilisation et de bouc émissarisation face à la situation du pays. En 1987, c’était la crise mondiale la source des problèmes du Cameroun. En 2010, c’est encore et toujours la crise mondiale le démon qui hante la terre camerounaise et sape les efforts de Paul Biya. 

En effet, Paul Biya embarque encore une fois les Camerounais dans le champ économique international qu’il utilise comme bouclier contre les carences et les injustices politiques graves de son régime. Le message de fin d’année 2009 utilise la crise des subprimes comme une aubaine politique dont le but, une fois de plus, est de dire que « l’enfer c’est les autres ». Tous les problèmes du Cameroun seraient la résultante de la crise de la finance globale sur la quelle l’Afrique Noire et dont le Renouveau National n’ont aucune responsabilité étant donné qu’ils ne sont pas des acteurs majeurs de la globalisation financière. Du coup, le regard des Camerounais se dirige vers Waal Street  et la place financière de Londres où se trouvent les responsables de la pauvreté qu’ils vivent sous le Renouveau où on a jamais autant parlé de milliards détournés des caisses de l’Etat.

 

Le manque d’anticipation politique

La stratégie communicationnelle de Paul Biya est une technique tant de détournement de pensée que d’exploitation des dividendes politique de la situation périphérique du Cameroun et de l’Afrique par rapport à l’épicentre du capitalisme financier. Paul Biya ne s’en prive d’ailleurs pas. Il se donne de bons points lorsqu’il affirme dans son message que ses hypothèses sur les conséquences de la crise au Cameroun se sont avérées justes. Autrement dit, il a été visionnaire même si on peut se demander pourquoi sa vision ne fonctionne qu’ex post puisqu’il reconnaît dans le même message que son régime n‘a pas anticipé certains effets négatifs dans certains secteurs. 

Puisque Paul Biya veut parler d’économie, parlons-en un instant. Monsieur le président, les économies qui avaient de bons fondamentaux (faible inflation, faible taux de chômage, grande réserves de change, diversification du système productif…) sont également celles-là qui sortent très facilement de la crise actuelle. C’est le cas notamment des pays émergents. Le fait que le Cameroun fasse encore aujourd’hui recours à un endettement supplémentaire auprès du FMI montre qu’il n’a pas de bons fondamentaux comme vous l’affirmez car il aurait été ainsi qu’il aurait eu des moyens autonomes de relance de son économie. Par ailleurs vous affirmez compter sur les fonds PPTE pour relancer des secteurs aussi vitaux que l’éducation, la santé et les moyens de communication.  

Croyez vous qu’il est possible d’être un PPTE et avoir de bons fondamentaux ? Un pays qui compte sur les PPTE pour construire des routes, bâtir des écoles et des hôpitaux est tout simplement un pays dont la santé et l’éducation, éléments centraux de son développement, dépendent de l’extérieur et des stratégies financières qu’il ne maîtrise pas. Votre tâche depuis 1982 aurait dû consister à bâtir un pays capable d’être économiquement autonome dans le financement de ces secteurs. Il va sans dire que tous les milliards détournés par les dignitaires du Renouveau National pouvaient construire des centaines de centres de santé et d’écoles primaires à travers les villages camerounais. Ceci n’a pas été fait et le Renouveau National, comme le dit votre message, attend « un temps mort » de crise de crise pour agir sur des secteurs aussi vitaux. 

La politique attentiste du Renouveau National n’augure de rien de meilleur pour l’avenir du pays. Paul Biya ne présente aucun projet de réforme structurelle pour que le Cameroun essaie de diversifier sa structure productive très étroite. Il affirme par contre compter sur la reprise des cours des matières premières dont le pétrole que le Cameroun ne produit pas beaucoup. Ceci veut dire que le Cameroun mise sur la même spécialisation primaire pour sortir de la crise et prend ainsi le risque de subir les mêmes effets étant donné que les causes de sa situation périphérique par rapport au commerce mondial, resteront les mêmes. Le Cameroun est en relation commercial aujourd’hui avec des économies postindustrielles où la conception et la distribution des produits sont primordiales dans les chaînes de production. 

Une politique d’avenir pour lui doit se situer dans ce segment en privilégiant la formation du capital humain non par la promotion de l’ENAM et les fonds PPTE comme c’est le cas, mais par une politique globale d’écosystèmes d’innovations où se regroupent et travaillent en réseaux entreprises privées, grandes écoles et écoles doctorales dans toutes les disciplines. Ceci doit se faire en parallèle avec le développement des banques de développement pour soutenir le monde rural et les micros entrepreneurs locaux. Le business actuel sur les concours d’entrée aux grandes écoles camerounaises est contreproductif par rapport à ces objectifs. Il ne faut donc pas d’abord annoncer des milliards à mettre à la disposition des chercheurs  mais penser au préalable ce qu’on ferra avec ceux-ci : structures innovantes, résultats visés, modalités d’attribution et d’évaluation des chercheurs.

 

La politique d’évitement

Une autre règle que respecte ce massage de Paul Biya est la politique de l’évitement qui consiste à aborder les problèmes de façon périphérique. La conjoncture économique mondiale l’y aide énormément car ce qui a fait l’actualité politique camerounaise ces derniers temps n’est pas la crise des crédits hypothécaires. C’est plutôt la révision constitutionnelle non indiquée de 2008 ; c’est le massacre par l’armée camerounaise de centaines de jeunes camerounais armés de simples cailloux ; c’est Elecam dont la structure atteste de sa position de juge et partie des prochains scrutins ; c’est une élection présidentielle dont un ne connaît pas la date ; ce sont des responsables politiques qui doivent déclarer leurs biens ; ce sont des Camerounais qui ne savent pas combien ils sont (recensement ?).  

Tout ceci est analysé par Paul Biya comme des événements sans objet à côté des projets de décentralisation et de création du Sénat qu’il nous annonce pour préparer sa campagne à ladite élection présidentielle. La même stratégie d’évitement concerne la vie internationale du Cameroun. Ce chapitre est vide dans le discours. Il contraste avec la litanie des mêmes et identiques projets nationaux qu’on débite aux populations depuis près de 30 ans. Ce qui revient sur l’international c’est une diaspora non dans sa dimension revendicatrice et contestataire, mais uniquement démagogique qui consiste à dire qu’elle a d’énormes qualité et soutien le Renouveau National dans son œuvre. 

Le comble de l’évitement se retrouve dans l’hommage que le président feint de rendre aux combattants camerounais pour l’indépendance. Il aurait été préférable que Paul Biya citât les noms des ces héros tellement ils ont tout donné au pays. Autant il n’a jamais cité le nom d’Ahidjo, autant il n’a pas osé sortir de sa bouche celui d’un nationaliste dont sa ligne politique est la concrète antithèse. La Fondation Moumié a fait des propositions pour réhabiliter ces grands camerounais. Nous attendons des actes et non des mots de circonstances d’une équipe gouvernementale qui ratisse large pour la réélection de son candidat. C’est dans cette logique qu’il faut lire la résurrection du comice agropastoral d’Ebolawa en 2010 sans au préalable poser les fondements d’une politique agricole camerounaise. Le régime est à l’heure des gadgets politiques qui, dans le cas d’espèce, veulent remobiliser une population du Sud dont les fils son en prison et où le comice agropastoral du Renouveau a avorté avec fracas il y’a quelques années.

 

La politique de récupération

Mettre en avant le fait que la Cameroun subit les effets désastreux de la crise financière mondiale est déjà une stratégie de récupération politique de celle-ci. Cependant, comme déjà signalé dans d’autres papiers, Paul Biya n’a pas oublié son arme favorite dans cet exercice : les Lions Indomptables. Nous en sommes tous fiers même si c’est toujours un petit blanc qui doit venir montrer aux Camerounais qu’un peu de sérieux et d’organisation peut donner de bons résultats. Ce qu’il faut cependant noter ici et qui semble plus préoccupant, est que Paul Biya parle de la construction de la nation camerounaise et désigne les Lions Indomptables comme le signe de la réussite de celle-ci.  

Si une équipe nationale de football comme celle du Cameroun est une fierté nationale, n’est-elle pas maigre comme signe ou moisson tangible d’une ouvre de 50 ans de construction d’une nation camerounaise ?  Encore une fois, le fait que les Lions existent et gagnent fait table rase des problèmes anglophone, de celui de Bakassi et de la dichotomie autochtones et allochtones qui figure toujours dans notre Constitution. Ce sont des aspects qui entament le socle du cocktail un seul peuple, une seule terre et un seul pays. Ils prouvent qu’une politique juste et équitable est le seul vrai ferment d’une Nation. 

Au bout du compte, le Cameroun de Paul Biya est actuellement dans un double tunnel  Le tunnel de la crise économique de 1987 duquel il n’est jamais sorti malgré le bout annoncé par le président, puis le nouveau tunnel de la crise des crédits hypothécaires. Il faut ajouter à ça le tunnel politique que seuls ceux qui ont les yeux de chat maîtrisent.

© Correspondance de : Thierry AMOUGOU, Président de la Fondation Moumié

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Cameroun : Un apprenti sorcier adresse ses voeux à la Nation Publié le Samedi 2 Janvier 2010 à 11:43:31

Les voeux pour 2010 de l’apprenti sorcier Paul BIYA

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Un discours du Président de la république du Cameroun Paul BIYA le 31 décembre 2009 ; un simple discours de plus, et le peuple Camerounais n'est guère surpris. En effet, Paul BIYA n’a innové en rien, il a dit presque la même chose qu’en 2008 ; il a fait jouer un disque vieux de plus de deux décennies. Des promesses, que de promesses, des projets irréels, des slogans creux, etc. Ce discours sans cesse reconduit est simplement illusionniste, et démontre combien Monsieur BIYA est un Président irresponsable et dangereux.


Irresponsable, parce que depuis son accession à la magistrature suprême, on peut compter au bout des doigts, les projets qu'il a réalisés. Le pays sombre dans le désespoir, la jeunesse est sacrifiée pour le luxe des assoiffés de pouvoir et de prestige.
En effet, l'on peut se poser la question de savoir quel est le projet de société de M. BIYA pour ce pays dont l'indépendance a chèrement été acquise ? La réponse en est évidemment claire : la destruction, la perdition, pourvu que lui, demeure au pouvoir et que les siens (camarades du parti et frères du village), vivent à l'aise au détriment des autres qui sont pourtant camerounais aussi.
L'irresponsabilité est à son comble : de tous les maux qui gangrènent la société camerounaise, Paul BIYA est l'auteur ou du moins le complice. Je pèse mes mots. Les plus dangereux de ces fléaux sont le tribalisme érigé en méthode de gouvernement, le despotisme, la dictature, la démagogie, la corruption et j'en passe.
Le 31 décembre 2009, Paul BIYA a encore fait un discours à la Nation et présenté ses vœux pour l’année 2010. Mais en vérité, il a fait le culte de sa propre personne, puisqu'il n'a rien proposé une fois de plus, pour sortir le Cameroun de la situation difficile dans laquelle il est plongé, par sa faute et son cynisme. Quel courage ! C'est cela qui fait la dangerosité de M. BIYA.


Dangereux car se sachant à court de ressources divinatoires, illusionniste, à court de tour de passe-passe pour distraire l'opinion, Paul BIYA est prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Cet homme n'a plus l'aval du peuple Camerounais. Il est donc obligé, à l’image d’un apprenti sorcier, de s'illustrer par des actes d'"usurpation d'opinion", entendez par là, qu'il prête au peuple des opinions qui ne sont pas siennes : les "motions de soutien", des "appels du peuple", des ouvrages sans tête ni queue publiés aux frais du contribuable camerounais, etc.


C'est une injure grave au peuple Camerounais dont on peut dire qu'il s'est fait confisquer sa souveraineté par celui à qui il a fait aveuglement confiance dès les premiers moments de l'accession au pouvoir. Paul BIYA a trahi ce pays et continue, à travers ses discours, de s'en moquer en faisant toujours et toujours des promesses. Paul BIYA a donc formulé les vœux d’un « apprenti sorcier » à l'endroit du peuple Camerounais.
© camerounlibre : L. P. K. AMOUGOU, Yaoundé

 

Afficher le commentaire. Dernier par Paul Blaise le 02-01-2010 à 11h49 - Permalien - Partager

La « Communauté Internationale » des intérêts en Afrique

 

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Quelle célérité de la part de ceux qui s'arrogent le droit d'être appelés la « Communauté Internationale » pour traduire les autorités guinéennes devant le Tribunal Pénale International ! : La France, appuyée en cela par les Etats-Unis !

En effet, après deux rapports au pas de course de Human Rights Watch et de la commission d'enquête ad hoc de l'ONU pour les tueries du stade de Conakry, avant même que l'ensemble des membres du Conseil de Sécurité n'en reçoive copie et que le document ne soit traduit et remis à tous les ambassadeurs près l'ONU, la France demande voire exige, depuis hier (mercredi 23 décembre 2009) que les autorités guinéennes soient traduites, « très rapidement (sic !) » devant les instances judiciaires internationales. Pour cela, elle réclame la saisine immédiate du TPI (le tribunal des perdants, des pauvres et des faibles).

En vue d'empêcher, dit-elle, le Capitaine Moussa Dadis Camara (atteint par balle à la tête par son aide de camp Toumba Diakité, au cours d'une tentative d'assassinat manquée et hospitalisé au Maroc), de revenir prendre les rênes de la Guinée. Elle compte ainsi parvenir à circonscrire le risque d'éclatement d'une guerre civile au pays de Sékou Touré (vraiment ?).

Diantre, dans quel monde sommes-nous ? Un pays planificateur de tueries et de coups d'Etat à la pelle, en Afrique, est-il fondé à des donner des leçons au monde et à exiger quoi que ce soit ?
On se souvient encore de l'implication clairement démontrée de la France dans le génocide Rwandais (même si elle s'obstine à tout nier en bloc et à se refuser à toute repentance ou excuse) et dans les crises à répétition sur le continent noir avec leur cortège de morts, notamment en Côte d'Ivoire, au Niger, à Madagascar, au Togo, au Tchad, au Gabon, en Centrafrique, au Congo Brazzaville et même au Ghana (coup d'Etat manqué contre John Kufuor). Et la liste n'est pas exhaustive, loin s'en faut !

Les 6, 7, 8 et 9 novembre 2004, en Côte d'Ivoire, la France, à travers sa Force Licorne a tiré avec du gros plomb contre des Ivoiriens aux mains nues qui manifestaient contre un coup d'Etat en cours et la prise en otage de leur pays.

87 femmes, hommes et jeunes (dont un enfant de 11 ans, à Port-Bouët, devant le 43 ème BIMA) ont ainsi trouvé la mort, dans des conditions particulièrement atroces, sans compter les milliers de blessés dont certains portent des séquelles et des handicaps à vie.

A-t-on entendu un pépiement de la part de qui que ce soit dans le monde ou ne serait-ce qu'une parole de compassion pour le pauvre peuple de Côte d'Ivoire meurtri et bafoué sur sa propre terre ? Non !

A-t-on même entendu les africains ? Non ! Ils s'étaient tous terrés dans une incompréhensible couardise, dans l'inconséquence générale et un manque criant de solidarité ! Ils ont même voté la mise sous embargo de la Côte d'Ivoire par l'ONU, assortie de sanctions individuelles qui demeurent jusqu'à ce jour, dans l'illogisme le plus complet et l'incongruité la plus totale. Grâce à la France.

Et bien que des preuves à profusion existent contre la France dans cette tuerie innommable, la Côte d'Ivoire n'a jamais vu passer, par ici, même l'ombre de Human Rights Watch (les Ivoiriens ne sont peut-être pas des humains, sait-on jamais !) et d'une quelconque commission d'enquête ad hoc de l'ONU.

Voici révélée toute la laideur de notre monde et des prétendus organisations et pays de liberté et des Droits de l'Homme. Et il y a bien pire ! Je vous en fais l'économie.

Alors, qu'aujourd'hui, cette France-là demande justice et réclame le TPI pour les autres, là où une bibliothèque n'arriverait pas à contenir le récit de tous ses crimes en Afrique et dans le monde, c'est véritablement le monde à l'envers !

Même si la junte au pouvoir en Guinée est indéfendable, cet activisme nauséabond de la France choque fortement ma morale et suscite, chez moi, étonnement et interrogations.

Je crois qu'il faut plutôt voir derrière ce zèle surréaliste, non pas de l'amour pour le peuple guinéen, de la solidarité ou un quelconque désir de justice, mais la volonté d'une nation impérialiste de se positionner durablement dans un pays qui s'est affranchi de sa tutelle, aux temps des indépendances, qui lui a toujours échappé et à qui elle l'a durement fait  payer.

Les africains devrait, eux-mêmes, prendre en main le dossier guinéen et aider ce digne peuple frère à se relever de cinquante années de misère profonde. Parce que je continue à croire en l'Afrique et à penser que le peuple noir n'est pas frappé de l'atavisme de la médiocrité morale et de la misère intellectuelle.

Africains, ne croyons surtout pas que la France, par toutes ces gesticulations, ait l'intention de nous donner les preuves de son amour. Elle n'a que des intérêts et n'est mue par eux. Et si nous consentons à lui donner le coup de pouce complice pour dépecer la junte (malheureusement) au pouvoir en Guinée et embrigader ce pays frère, alors il faudra désespérer de l'Afrique. De fait, que chacun s'attende à connaître son tour et à ne bénéficier d'aucune solidarité.

Des militaires et des civils ont pris le pouvoir, en Afrique, par des coups d'Etat, avec la bénédiction de la « Communauté Internationale ». Pour ne citer que deux exemples, on se souvient encore du voyage du Général François Bozizé, en France en 2003, et de son retour en Centrafrique suivi du renversement du régime en place, celui du civil Ange-Félix Patassé, démocratiquement élu de surcroît.
Il y a le cas plus récent du séjour d'une semaine d'Ange Rajoelina, un DJ insurrectionniste notoire d'Antananarivo, à l'ambassade de France à Madagascar, officiellement pour raison de sécurité. Dès qu'il en sort, coup d'Etat retentissant contre Marc Ravalomanana, Président de la République malgache.

Dans les deux cas, les tergiversations de la « Communauté Internationale » pour condamner ces dérives ont été hallucinantes. Au final, elle s'est contentée d'en prendre simplement acte.
D'où vient-il donc qu'en Guinée, on veuille nous faire croire au Père Noël (même si nous sommes en Décembre. Tout de même) ?

Dans le dossier guinéen, il n'est question que d'intérêts et de profits ; rien d'autres. Qu'on ne vienne donc pas nous dire des contes de fées.

Je tiens à l'affirmer tout net pour éviter toute équivoque : Ce n'est pas de la sauvegarde ou de la préservation du pouvoir de Dadis Camara dont je me préoccupe autant mais plutôt du peuple guinéen frère, de sa paix, de son intérêt supérieur et de son bonheur souverain. Une crise guinéenne gérée maladroitement et dans la précipitation en coûtera plus à ces frères qu'un recours judicieux à la sagesse et à la mesure.

La solution qui, pour moi, s'impose en Guinée, à la suite de toutes les observations que j'ai faites de la situation, c'est de permettre aux Africains et au peuple guinéen de résoudre, eux-mêmes, cette crise. Il faut multiplier les initiatives et les médiations entre les parties en présence, en Guinée. De la concertation persévérante et obstinée et des professions de bonne foi des guinéens sortiront des solutions et des dispositions salutaires pour ce peuple frère. Pour une fois, prouvons que nous sommes intelligents, en Afrique (après, bien sûr, la leçon du dialogue direct ivoirien).

C'est bien le passage en force auquel la France est en train de nous conditionner et nous conduire qui, plutôt, provoquera le chaos redouté. Car, il ne faudrait jamais l'oublier, ce sont des militaires aguerris qui sont au pouvoir. Ils ne seront certainement pas prêts à se laisser tondre la laine sur le dos et ça, il faudra le comprendre. Aucun recours à la force et aux intrigues mafieuses impérialistes ne peut aboutir. Ne provoquons pas chez les putschistes un raidissement irréversible, un basculement dans le totalitarisme et la décision de se maintenir au pouvoir, vaille que vaille, pour se mettre à l'abri des poursuites judiciaires. Au meilleur des cas, ce à quoi de tels procédés conduiront, c'est à la recolonisation de la Guinée, par l'arrivée aux commandes du pays de personnalités que celle qui s'agite, aujourd'hui, s'arrangera (comme toujours) à imposer. Il faudra alors craindre le bradage des immenses ressources minières de la Guinée aux entreprises impérialistes françaises qui rechignent à la concurrence et qui affectionnent les prébendes et les contrats léonins (Areva au Niger, Total au Gabon, au Tchad et au Congo Brazzaville, Bolloré en Côte d'Ivoire et au Sénégal, etc.).

Je recommande donc à mes frères africains la prudence, la patience et la compréhension pour conduire le dossier guinéen à bon port. De sorte que nous en sortions tous gagnants. Nous n'avons pas besoin d'un embrasement général de la sous-région ouest africaine. En tout cas, pas la Côte d'Ivoire !

Que DIEU bénisse l'Afrique !

 DINDE Fernand AGBO,  Enseignant d'Education Permanente, http://regardscroises.ivoire-blog.com

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BARACK OBAMA : Leçons de démocratie en Afrique Publié le Lundi 13 Juillet 2009 à 15:55:21

Barack Obama :

"L'avenir de l'Afrique appartient aux Africains"


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"Nous devons commencer par ce postulat simple: l'avenir de l'Afrique appartient aux Africains eux-mêmes". C'est sans détour que Barack Obama s'est adressé au parlement ghanéen, samedi. Le président améaricain a noté que l'Afrique était en encore en proie aux conflits, à la maladie, au sous-développement économique, à la corruption et aux pratiques antidémocratiques. Il a reconnu la part de responsabilité du colonialisme. Toutefois, a-t-il ajouté, "il est facile de montrer les autres du doigt, de rejeter la faute sur les autres... Mais l'Occident n'est pas responsable de la destruction de l'économie zimbabwéenne au cours de la dernière décennie, ou des guerres où on enrôle les enfants dans les rangs des combattants".


Le président américain a par ailleurs appelé l'Afrique à mettre fin aux pratiques antidémocratiques et brutales et à la corruption, pour adopter des règles de bonne gouvernance. Barack Obama a énoncé un principe selon lui fondamental: "Le développement dépend de la bonne gouvernance. C'est un ingrédient qui a fait défaut pendant beaucoup trop longtemps, dans beaucoup trop d'endroits". M. Obama a souligné que le soutien américain au développement serait lié au respect des règles démocratiques: "Ce que nous ferons, c'est augmenter notre assistance aux individus et aux institutions responsables, en faisant porter l'effort sur le soutien aux règles de bonne gouvernance".

Auparavant, le premier président noir des États-Unis avait salué la vitalité de la démocratie au Ghana, premier pays d'Afrique noire qu'il visite depuis son entrée en fonction, lors d'une rencontre avec son homologue John Atta-Mills. Accueilli au "château" (le palais présidentiel) par une impressionnante garde d'honneur en tuniques rouges et 21 coups de canon, le président américain a petit-déjeuné avec le président Atta-Mills et ses deux prédécesseurs, John Kufuor et Jerry Rawlings. Tout un symbole de cette démocratie ouest-africaine qu'a tenu à montrer en exemple Barack Obama en se rendant dans ce pays, première ex-colonie d'Afrique noir à avoir obtenu l'indépendance en 1957. "J'admire le Ghana, je suis heureux de son parcours démocratique, continuez sur cette voie!", a-t-il déclaré après ses entretiens avec John Atta-Mills en promettant des relations bilatérales "encore plus profondes".

Michelle Obama est elle-même une descendante d'esclave

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"Le pays tout entier est heureux de vous recevoir pour célébrer ensemble notre succès comme modèle de démocratie en Afrique. Nous allons redoubler d'efforts sur cette voie", lui a répondu John Atta-Mills. Autour du "château", des centaines de personnes étaient massées depuis l'aube dans l'espoir d'apercevoir quelques instants le président américain. Certains brandissaient des pancartes où on pouvait lire "Obama tu es le vrai fils de l'Afrique, on t'aime". Dans la foule, Ama Agyeman, une femme de 80 ans clouée dans un fauteuil roulant poussé par son petit-fils de 10 ans, expliquait: "je veux voir le premier président noir d'Amérique avant de mourir".

Barack Obama et son épouse Michelle, elle-même une descendante d'esclave, avaient été accueillis vendredi soir à l'aéroport Kotoka d'Accra, en provenance d'Italie où se tenait le G8, par le président John Atta-Mills. Le couple tenait chacun par la main une de ses deux filles, Malia et Sasha, 10 et 8 ans, à la descente d'avion. Sur le tarmac ils ont eu droit à des danses au son des tambours traditionnels ashantis. La sécurité a eu une petite frayeur quand le président et sa famille se sont rapprochés des danseurs de façon impromptue.

Pour son premier déplacement en Afrique noire, le président Obama a choisi ce petit pays anglophone ouest-africain en raison de son bilan démocratique qui contraste singulièrement avec la situation générale sur le continent, où les élections frauduleuses et violentes sont monnaie courante. Le président américain voulait aussi symboliquement enchaîner le sommet du G8 par un voyage en Afrique avant de rentrer à Washington pour bien montrer que "l'Afrique est directement connectée à notre politique étrangère".

 

 

Une Afrique démocratique

 

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« Yes you can. » Ce slogan, en référence à celui qu’il avait scandé tout au long de sa campagne victorieuse, Barack Obama l’a offert, le samedi, aux parlementaires ghanéens mais aussi à toute l’Afrique. Une Afrique qui, désormais, tient « son avenir entre ses mains ». « L'Afrique n'est pas la caricature qu'on en fait d'un continent en guerre. Mais les conflits font partie de la vie de trop d'Africains, avec la même constance que le soleil », a constaté le premier président noir des Etats-Unis. Qui trouve un antidote pour hâter le développement du continent noir : « Ce que nous ferons, c'est augmenter notre assistance aux individus et aux institutions responsables, en faisant porter l'effort sur le soutien aux règles de bonne gouvernance. » L’exégèse de cette harangue politique nous apporte deux réflexions. Premièrement, la terre africaine reste l’espace de tant de maux qui ont obéré son épanouissement. Deuxièmement, le pays de l’Oncle Sam ne soutiendra que les Etats africains qui auront fait des efforts notables en matière de démocratie, d’état de droit. N’est-ce pas là une bonne nouvelle pour l’Afrique ?

Afficher le commentaire. Dernier par vianney BACKELA le 20-07-2009 à 16h02 - Permalien - Partager
HOMOSEXUALITE EN AFRIQUE Publié le Lundi 13 Juillet 2009 à 15:46:58

 

 HOMOSEXUALITE EN AFRIQUE

                                                  Trouvé sur la Toile

 

Devenue sport national qui se pratique intensément en Afrique, la propagation de l’homosexualité inquiète. Une inquiétude autant justifiée lorsque l’on sait que cette pratique selon les experts, expose plus au VIH. Inquiétude encore parce que, derrière cette pratique, se dissimule une autre plus cruelle encore.
Si l’homosexualité depuis la Grèce antique a toujours été une constante en Occident et défendue par les penseurs de cette société,(Platon, Aristote, et bien d’autres) en Afrique elle a toujours été marginalisée, car heurtant les valeurs fondatrices et même originelles de l’humain ; et ne bénéficie donc pas encore de la même aura mais pour combien de temps encore ? Des positions plus courageuses affirmeraient d’ailleurs que pour progresser socialement, l’homosexualité serait une valeur sure au détriment de la méritocratie. En tuant la fonction fondatrice de la famille, elle s’impose comme ascenseur social.

Le 8 janvier dernier, le tribunal de Dakar condamnait 9 homosexuels à huit ans de prison pour “ acte impudique et contre-nature et association de malfaiteurs“. Le Sénégal étant une destination touristique de grande envergure, il n’est pas étonnant de constater la bonne santé de cette pratique qui commence à toucher les populations locales de plein fouet. Le 18 décembre dernier, un couple d’homosexuels a été pris en flagrants délits dans leurs ébats.

On se rappelle que le père François Lefort des Ylouses a été condamné en 2005, par la cour d’assises des Hauts-de-Seine (France), à huit ans de prison et 134 000 euros d’amende pour agressions sexuelles, viols et tentative de corruption de mineurs de moins de 15 ans, actes commis sur six Sénégalais. Au Togo par exemple un autre français Yves Marguérat, universitaire, sous le couvert de l’humanitaire, abusait des jeunes garçons, il a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle par la cour d`assises des Hauts-de-Seine, à Nanterre. Ces actes et condamnations nous amènent à nous poser la question sans polémique aucune, de savoir si l’homosexualité n’encourage pas la pédophilie ; car le nombre d’enfants mineurs abusés sexuellement par des adultes homosexuels est en croissance exponentielle et fait peur.

 

Double langage de la France

Se voyant comme patrie des droits de l’homme, mais pourtant condamnée tous les ans pour non respect des droits de l’homme la France, à son habitude ne peut s’empêcher de réprimander. C’est au Sénégal d’ailleurs que le président français disait que l’homme africain n’est pas suffisamment rentré dans l’histoire. Est-ce peut-être pour cette raison qu’il voudrait faire entrer l’africain dans la modernité en s’indignant au côté de son ministre de la santé, de la condamnation des neuf sénégalais homosexuels. Les procès en homophobie que l’on note ci et là viennent justifier que sans aucun doute, l’entrée dans la modernité se fait aussi par l’homosexualité.

La France est le pays des droits de l’homme et cela il ne faut pas l’omettre. Juste à titre de rappel, en 1236 déjà, la charte du Mandé ou du Kurukan Fuga existait en Afrique bien avant les déclarations occidentales sur les droits de l’Homme. Au nom de ces droits doit-on accepter toutes les pratiques ? Si oui ! Alors autant relativiser toutes les pratiques, et leur trouver des circonstances atténuantes.

 

Le défenseur des homosexuels en France, Mme Bachelot, demande même au ministre français des affaires étrangères de peser de tout son poids pour infléchir la décision de l’autorité judiciaire sénégalaise. On s’étonne que la secrétaire d’état au droits de l’homme en France, Rama Yade ne soit pas mise à contribution, pourtant le Sénégal étant son pays d’origine. La jeune dame aurait-elle décidé de se mettre en sourdine après le lynchage sans ménagement par son ministre de tutelle qui estimait que le poste de secrétaire d’état aux droits de l’homme ne sert à rien ?

Dans cette symphonie d’indignation, le maire de Paris Bertrand Delanoë ne saurait rester en marge de la musique et pour cause, il revendique et assume son homosexualité. Il passe par l’association internationale des maires francophones qu’il préside et dont Monsieur Pape Diop, maire de Dakar et président du Sénat et Monsieur Ousmane-Masseeck N`Diaye, maire de Saint-Louis- font partie, pour exprimer "sa très vive préoccupation". Cela va de soi !

Seulement, cette France qui s’indigne de l’incarcération des homosexuels sénégalais, par la voix de Roselyne Bachelot, exclue elle-même les homosexuels des dons de sang en raison d`un risque trop élevé. Position qui était celle de la ministre déjà en 2007, que nous rappelons ici : "D`abord, il y a une période muette de plusieurs jours, entre le moment où la personne a été en contact avec le virus (du sida, ndlr) et le moment où le virus circule dans le sang et donc devient détectable", commente la ministre mercredi dans Libération en s`appuyant sur les experts.
"Ensuite, les données épidémiologiques sont incontestables: entre 10 et 18% des gays sont contaminés, alors que ce pourcentage est de 0,2 % pour les hétérosexuels (...) Il y a un risque, et ce risque est trop élevé", poursuit-elle.
Les données sur le Sénégal estiment la prévalence du virus à 21,5% voire plus dans la communauté gay contre 0,7 % dans la population générale.

Au-delà de la question de l’homophobie qui est l’argument utilisé contre ceux qui ne partagent pas cette pratique contre nature, [Pourquoi ne branche-t-on pas un appareil avec deux prises mâles par exemple ?], il se pose celle de l’uniformisation des valeurs. L’Afrique a-t-elle le droit, a-t-elle le pouvoir d’avoir des valeurs propres à elle et les défendre ? L’Afrique est-elle hypocrite face à un phénomène qui, dit-on, serait naturellement humain ? En l’état actuel, le choix de l’Afrique d’importer des valeurs au nom du sacro saint principe de la mondialisation ou globalisation, alors qu’elle n’a même pas encore commencé le travail de son identité. Ceci posera de réels dégâts à sa jeunesse qui, pendant que celles des autres continents sont dans la globalisation en ayant conscience de qui ils sont, de leurs identités, l’africain demeurera un Pantin dans cette jungle.

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