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CHART'S

La Lettre des Prévisions Boursières

Bourse : Au forceps Publié le Vendredi 25 Juillet 2008 à 12:53:39

ImageGDF Suez, le nouveau géant français de l'énergie, de l'eau et des déchets, est né.

 

"C'est un moment historique. C'est l'aboutissement d'un rêve". A travers les propos du PDG de Suez, Gérard Mestrallet, transparaissent en filigrane les nombreux obstacles qui ont jalonné le parcours menant à l'union du groupe public gazier Gaz de France avec le groupe privé d'énergie, d'eau et de déchets Suez. Deux longues années auront été nécessaires à l'achèvement du projet de fusion, mettant en lumière les difficultés à faire se rencontrer dans ce dossier les sphères publiques et privées. Deux années pendant lesquelles les deux groupes ont dû surmonter un débat de longue haleine sur la privatisation de GDF, des enquêtes de la commission européenne, les déboires boursiers de Gaz de France et les revendications des syndicats inquiets du sort réservé aux agents du gazier français. C'est donc après un accouchement long et difficile que le nouveau né aura finalement pointé son nez ce mercredi 16 juillet 2008. 

 

D'un point de vue industriel, la logique du projet n'est pas à remettre en cause. GDF Suez sera présent sur l'ensemble de la chaîne énergétique : dans le gaz et l'électricité, dans l'énergie et les services. Fort d'une capitalisation boursière combinée d'environ 90 milliards d'euros et d'un chiffre d'affaires de 72 milliards d'euros, le nouveau groupe aura de sérieux arguments à faire valoir face à son concurrent et partenaire EDF. A ce titre, souhaitons-lui bonne chance et ce même si les consommateurs que nous sommes ne doivent pas s'attendre à tirer un quelconque bénéfice de cette union : l'énergie bon marché appartient désormais au passé. Cette fusion entre Suez et Gaz de France est également loin de répondre à tous les enjeux du secteur de l'énergie.

 

La nouvelle entité ne possèdera pas l'envergure suffisante pour rééquilibrer le rapport de force qui s'établit avec des géants russes comme Gazprom ou Rosneft, véritable plaques tournantes de l'Europe énergétique. En ce sens, cette union franco-française s'apparente davantage à un habile mouvement défensif visant à verrouiller son marché intérieur et ainsi empêcher les incursions d'autres opérateurs européens. Ce n'est finalement pas si mal, à défaut d'être suffisant.

 

Nicolas Suiffet - CHART'S N°688

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Cortège funèbre Publié le Vendredi 18 Juillet 2008 à 12:41:34

ImageLa liste des acteurs tombés au champ d'honneur de la crise immobilière s'allonge de jour en jour.

 

La crise des crédits immobiliers à haut risque fait de nouvelles victimes. Et pas des moindres. Aux Etats-Unis tout d'abord, les deux poumons du marché spécialisés dans le refinancement hypothécaire viennent de succomber aux fumées toxiques du "subprime". Leurs noms : Fannie Mae et Freddie Mac. Des agences géantes, dont la mission est de racheter des prêts immobiliers aux établissements de crédit qui les ont consentis pour leur permettre ainsi d'accorder de nouveaux prêts. A elles seules, elles détiennent ou garantissent 5,200 milliards de dollars de crédits immobiliers, soit 40% des prêts au logement des Etats-Unis… De quoi rendre nerveux les opérateurs de marchés et obliger les autorités américaines à intervenir d'urgence, comme elles l'avaient fait au printemps dernier pour sauver la banque Bear Stearns de la faillite, et quitte à prêter le flanc à la critique des partisans de la théorie du pollueur/payeur.

 

Les banques régionales de dépôts sont également au cœur de la tourmente. L'un des plus gros prêteurs hypothécaires américains IndyMac vient de se rendre tristement célèbre en déposant le bilan, devenant le plus important établissement bancaire à faire faillite aux Etats-Unis depuis vingt-quatre ans. Cette crise a déjà conduit des établissements comme New Century, numéro deux américain des prêts hypothécaires, à être placé en redressement judiciaire. Countrywide Financial, le premier financier de l'immobilier du pays, a accepté quant à lui en début d'année de se vendre au rabais à Bank of America afin d'éviter un destin similaire.

 

L'Europe n'est pas épargnée : la banque anglaise Northern Rock a connu les files d'attentes devant ses succursales de clients venant retirer leur argent. Le promoteur immobilier espagnol Martinsa-Fedesa vient lui aussi de sombrer dans le précipice. C'est le plus gros dépôt de bilan de l'histoire de l'Espagne et il laisse craindre un effet de contagion dans le secteur immobilier, dans la foulée de la crise financière. La liste des naufragés s'allonge donc de jour en jour ; et les secours arrivent rarement à temps pour tous les sauver.

 

Nicolas Suiffet - CHART'S N°687

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Rien ne va plus Publié le Vendredi 11 Juillet 2008 à 13:43:02

ImageIl manque l'étincelle et une mèche suffisamment longue pour éclairer le chemin de la hausse.

 

Même avec l'imagination la plus fertile l'alignement de planètes qui plonge les marchés financiers dans l'obscurité et les intervenants dans le désarroi était difficilement concevable.Les places boursières affrontent un des pires scénarios qui soit avec, pêle-mêle, une crise financière dont l'effondrement du marché du crédit hypothécaire à haut risque (subprime) aux Etats-Unis a été le facteur déclenchant, un renchérissement spectaculaire et vraisemblablement durable des matières premières (pétrole en tête), le retour consécutif de l'inflation, l'activité économique qui marque le pas dans les pays développés, et des entreprises qui tirent la langue et distillent les mauvaises nouvelles quant à leur situation financière ou leurs perspectives de croissance. Cerise sur ce gâteau bien indigeste, les banques centrales hésitent entre la lutte contre les pressions inflationnistes et le soutien à une économie chancelante. En France, l'Insee a révélé cette semaine que la trésorerie des entreprises industrielles s'était dégradée au premier semestre à une vitesse inconnue depuis vingt ans ; elle tutoie désormais le point bas atteint aux pires moments de la récession de 1993. Le patrimoine des ménages, quant à lui, a mauvaise mine, qu'il s'agisse des valeurs mobilières comme de l'immobilier. Cet effet de richesse négatif se superpose au problème manifeste de pouvoir d'achat pour déprimer une consommation déjà vacillante.

 

En bourse, le pessimisme rivalise aujourd'hui avec la défiance, conduisant les intervenants à privilégier les liquidités, c'est-à-dire l'attentisme. La voix des acheteurs est difficilement audible lorsque les raisons de vendre sont aussi nombreuses. Le volume des transactions a fondu, la valeur des entreprises cotées aussi. Les achats à bon compte ne sont toutefois pas encore d'actualité : aucun des facteurs précédemment décrits ne semble pouvoir s'inverser prochainement ; et le caractère bon marché des valorisations d'entreprises reste encore trop cher dans l'esprit de la majorité des investisseurs. Dit autrement, et en forme d'écho à l'opinion exprimée par nos analystes techniques depuis de nombreuses semaines, il semble urgent d'attendre.

 

Alain Pellier - CHART'S N°686

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Un échec heureux Publié le Vendredi 4 Juillet 2008 à 14:59:02

ImageFrance Télécom ne fusionnera pas avec l'opérateur finno-suédois TeliaSonera.

 

Un sentiment de soulagement généralisé prédomine indiscutablement après l'abandon du projet de rapprochement entre France Telecom et TeliaSonera. Le français a en effet préféré jeter l'éponge et ne pas donner suite à son offre indicative de 26 milliards d'euros dévoilée le 5 juin dernier.

 

 

Le bonheur n'est pas le lot de celui qui s'acharne et France Telecom démontre ainsi que l'obstination est une qualité d'autant plus louable qu'elle ne vire pas au déraisonnable. Car l'offre d'achat de l'opérateur hexagonal n'avait suscité que le scepticisme des marchés financiers et la défiance de la cible. TeliaSonera entendait en effet ne pas se laisser avaler si facilement, estimant que la proposition initiale était grandement sous-évaluée. Les analystes esquissaient quant à eux une moue dubitative au regard des ratios d'endettement élevés de France Telecom : l'opérateur aurait ainsi dû emprunter entre 17 et 18 milliards d'euros pour l'opération, soit une somme difficile à trouver ces temps-ci. Car les perspectives sur les marchés financiers se sont clairement dégradées depuis la première tentative d'approche. L'indice CAC40 a connu un mois de juin catastrophique. Le spectre de la crise des «subprime» et son cortège d'incertitudes sur le secteur bancaire sont réapparus au premier plan.

 

De quoi donner des sueurs froides aux dirigeants de France Telecom, pourtant tentés par un projet de croissance externe dans un secteur qui, quoi qu'il en soit, poursuivra son mouvement de consolidation dans les années à venir. Mais l'opérateur français n'avait clairement pas les reins assez solides pour faire monter les enchères. D'autant que la question de la pertinence du projet en termes de création de valeur se serait alors posée. Dans ce contexte, la direction a préféré temporiser.

 

Le marché a applaudi des deux mains cet avortement précoce tandis que les actionnaires de France Telecom retrouvaient le sourire. Le directeur financier du groupe, Gervais Pélissier, a admis que «si les liquidités [n'étaient] pas intégralement utilisées, il n'y [avait] pas de raison de ne pas en rétrocéder une partie aux actionnaires». Ainsi, tandis que les indices boursiers s'effondraient en début de semaine, France Telecom était l'une des seules valeurs à tirer son épingle du jeu à la Bourse de Paris.

 

Nicolas Suiffet - CHART'S N°685

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