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CHART'S

La Lettre des Prévisions Boursières

Y croire Publié le Vendredi 7 Novembre 2008 à 12:37:47

ImageUne tâche immense attend Barack Obama pour remettre sur les rails la machine économique.

 

L'Amérique vient de choisir son nouveau président et le monde entier applaudit des deux mains. Le candidat démocrate a réussi le tour de force de réunir sur sa personnalité une large majorité d'Américains, et également provoquer un engouement électoral par procuration sans précédent dans le reste du monde. Avec un tel plébiscite, c'est peu dire que le nouveau président élu suscite une attente énorme. 

 

Et ce d'autant plus que son mandat débute au cœur d'une double crise, financière et économique. A la fin 2008, un million d'Américains auront perdu leur maison et ce nombre devrait encore fortement progresser en 2009. Comme un avant goût de ce qui menace le pays, 800,000 emplois ont disparu depuis le début de l'année et le taux de chômage est revenu à un niveau jamais atteint depuis quatorze ans. C'est toute l'industrie qui boit la tasse. General Motors vient d'annoncer un plongeon de 45% de ses ventes en octobre par rapport à la même période de 2007 ; Ford, de 30%. Et les perspectives pour les mois à venir sont à peine meilleures. Le redressement de l'économie est clairement le principal défi domestique que devra relever le nouveau président.

 

Autre mission : juguler la crise financière. Sur les marchés, pendant que la déconfiture des portefeuilles boursiers plombe le moral des ménages, le symbole de la chute de Lehman Brothers insémine le doute au sein de la finance mondiale sur les dangers pris par les banques en matière d'ingénierie financière. Là aussi, le nouvel hôte de la Maison Blanche aura un rôle crucial à jouer. Obama incarne un profond désir de changement, et le fait que sa prise de pouvoir coïncide avec une brutale récession le place dans une position sans doute inédite dans l'histoire américaine de l'après-guerre.

 

Pour sûr, l'euphorie de la victoire va très vite céder la place à la dure réalité de la crise dans laquelle s'embourbent les Etats-Unis, précipitant dans sa chute des pans entiers de l'économie mondiale. Saura-t-il être à la hauteur des attentes immenses qu'il a su si brillamment susciter jusque par delà les frontières ? Saurons-nous trouver, ensemble, une issue positive à cette soudaine crise de la mondialisation ? Souhaitons que le slogan de campagne du nouveau président américain ("Yes we can" - oui, on peut le faire) trouve là l'occasion de s'illustrer. 

 

CHART'S N°700

 

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Bourse : La tentation du grand soir Publié le Lundi 3 Novembre 2008 à 11:45:33

ImageLe mythe du marché sans foi ni loi nourrit sa contestation radicale et tait la responsabilité des autorités dans la crise actuelle.

 

L'occasion était trop belle pour ne pas être saisie : la récente crise bancaire et son corollaire, la débâcle boursière des dernières semaines, ont été le prétexte d'attaques en règle des marchés financiers, de leurs acteurs, de leurs règles et même de leur finalité. Par extension, les détracteurs les plus véhéments poussent l'argument jusqu'à dénoncer le capitalisme, par essence inhumain à leurs yeux, le libéralisme qui ne serait que destructeur, et la mondialisation, bien évidemment hideuse. N'en jetez plus !

 

L'économie de marché et la mondialisation ont permis, en deux décennies, d'extraire des centaines de millions de personnes de la gangue de la pauvreté. Le libéralisme n'est pas qu'une théorisation économique - celle, très caricaturée, du "libre renard dans le libre poulailler" - mais d'abord une pensée politique, pas la moins respectueuse de l'individu d'ailleurs, et favorable à la primauté du politique sur l'économie.

 

Spécifiquement, les marchés financiers n'illustrent pas un capitalisme sans foi ni loi  : d'innombrables règles norment leur fonctionnement, dans le but, entre autres, d'une protection toujours plus forte des épargnants. Face à la séquence des événements récents, il serait plaisant que le pouvoir politique prenne sa part de responsabilité, plutôt que de tancer les vilains financiers et les méchants banquiers : dans la volonté, politique au départ, d'offrir l'accession à la propriété à des ménages américains sans ressources, à l'origine du marché des "subprimes" et à des années lumière des pratiques bancaires classiques en matière de crédit immobilier ; dans la garantie de l'Etat, hâtivement consentie et très vite dépassée par l'ampleur des engagements que la crise a obligés à assumer ; dans la décision calamiteuse qui se voulait édifiante de punir Lehman Brothers ; dans l'élaboration et l'adoption de règles comptables enfin, qui ont catalysé et accéléré la propagation de la crise.

 

La liquidation en France du groupe de vente par correspondance Camif (800 emplois supprimés) suggère que l'économie sociale, même animée de bons sentiments, peut, elle aussi, engendrer des désastres financiers. Et l'histoire n'a pas retenu que l'économie administrée était un modèle d'efficacité, ni de vertu. L'avenir n'est donc pas à une remise en cause radicale des pratiques actuelles mais bien, une fois la crise passée, à un nouveau réglage de la mécanique financière mondiale, pour en améliorer la performance et lui éviter de caler à nouveau.

 

CHART'S N°699

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Bourse : Le beurre et l'argent du beurre Publié le Vendredi 24 Octobre 2008 à 15:31:44

ImageUn problème chasse l'autre sur les marchés financiers.

 

Au moment où la planète boursière broie du noir, y-a-t-il encore matière à se réjouir ? La tornade des crédits "subprime" a certes balayé nos rêves de croissance pour 2008 mais elle a aussi paradoxalement calmé nos angoisses sur la cherté du pétrole et de l'euro. 

 

Trois petits mois auront suffi pour écarter, temporairement du moins, une problématique mondiale pour l'une, européenne pour l'autre, et dont on ne savait comment se défaire. En ralliant avant l'été le seuil stratosphérique des 1.60 contre le dollar, l'euro était devenu le bouc émissaire des gouvernements européens en général et français en particulier.

 

Aujourd'hui, la crise a rattrapé l'Europe et sa Banque centrale a bien été obligée de se rallier au mouvement généralisé de baisse des taux d'intérêt, laissant s'envoler provisoirement son rêve d'un euro fort. La flambée historique des prix du pétrole était quant à elle bien ancrée dans les esprits. A plus de 140 dollars le baril de brut en juillet, le sujet était alors sur toutes les lèvres et pour beaucoup, il semblait irréalisable de revoir un jour le baril repasser sous la barre symbolique des 100 dollars.

 

Mais les derricks, comme les arbres, ne montent pas jusqu'au ciel, et les matières premières, comme la bourse, obéissent à des cycles : les facteurs fondamentaux qui soutenaient jadis la hausse des cours (demande supérieure à l'offre, tensions géopolitiques dans les pays producteurs, dollar en pleine déconfiture) jouent désormais en sourdine et laissent s'exprimer pleinement le ralentissement économique qui pèse de tout son poids sur la demande mondiale de pétrole. Le baril tutoie désormais le seuil des 60 dollars. Surtout, il devrait continuer de s'affaiblir. Qu'il s'agisse de l'euro ou du pétrole les Etats semblaient mal armés face à des questions dont la portée déborde très largement le cadre d'un seul pays ou d'une seule région.

 

La terrible crise que nous traversons, si douloureuse soit-elle, aura au moins permis de punaiser un voile sur l'équation tant décriée "euro fort, pétrole cher". Pas sûr que le jeu en valait vraiment la chandelle... Mais on ne peut pas tout avoir.

 

CHART'S N°698

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Puissance publique Publié le Vendredi 17 Octobre 2008 à 14:03:46

ImageLes Etats volent au secours des marchés en pleine déconfiture boursière.

 

Ouf ! La mobilisation des Etats a redonné un semblant d'espoir aux marchés financiers. Face à l'ampleur que prenait l'épidémie, les interventions publiques se sont révélées massives.

 

Et on n'hésite plus désormais à comparer la crise actuelle au krach de 1929. L'allusion est certes flatteuse pour l'intéressée et en dit long, au passage, sur l'état de délabrement de notre système bancaire. Les gouvernements américains et européens ont ainsi décidé de mettre à disposition des centaines de milliards d'argent public pour fluidifier le marché du crédit et ramener un minimum de confiance dans un environnement très dégradé.

 

Ces plans de sauvetage n'ont rien de la solution miracle.  Mais avec un tel degré de méfiance, illustré par des banques qui abandonnent l'idée même de se prêter les unes aux autres, la nécessité s'imposait d'aller frapper à la porte des derniers organismes solvables et sûrs que représentent encore les Etats. Ces derniers, vissés depuis longtemps au banc de touche de notre nouvelle ère, retrouvent, à la faveur de la crise financière, une place de titulaire pour le moins inattendue. On peut se réjouir du fait que la puissance publique ait encore une partition à jouer, essentielle, de régulation et de protection. Il ne faut toutefois pas confondre la fonction de pompiers avec celle de bâtisseurs.

 

Eteindre l'incendie est primordial mais tôt ou tard il faudra regarder au-delà. Et s'interroger par exemple sur la place que doit désormais avoir la titrisation de masse au sein de nos économies mondialisées, afin de ne pas faire peser de risque inconsidéré sur la stabilité financière. Dans cette perspective, prêcher pour une formule de "retour vers le futur" relève de la nostalgie d'une époque bel et bien terminée, où la finance était moins innovante, pour ne pas dire plus compréhensible. Tout le monde sait bien qu'on ne peut pas remonter le temps. A charge pour les intéressés de marcher vers l'avenir, avec clairvoyance et détermination. Mais sans simplisme.

 

CHART'S N°697

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Des yeux enfin ouverts Publié le Vendredi 10 Octobre 2008 à 14:32:18

ImageL'Europe abandonne ses dernières illusions d'échapper au ralentissement mondial.

 

Sale temps pour la croissance. L'INSEE vient de se faire l'écho en France de la sinistrose ambiante qui règne sur les marchés boursiers en prévoyant une baisse du produit intérieur brut (PIB) de 0.1% au troisième puis au quatrième trimestre 2008. C'est-à-dire guère mieux que le recul, bien réel celui là, de 0.3% déjà enregistré au titre du deuxième trimestre.

 

Avec ces chiffres réapparaît le spectre d'une récession, malgré la querelle sémantique qui agite le monde de l'économie. Tout de même… une croissance très basse, une production qui tourne au ralenti, des chiffres de l'emploi qui rechutent : les signaux sont là et convergents. On joue sur les mots car précisément celui-là même que l'on évite fait peur, au point d'en devenir tabou. Il suffit d'écouter les discours réservés et polis du gouvernement. Nos voisins européens ne sont guère mieux lotis. L'indestructible Allemagne, pour ne citer qu'elle, présente également des symptômes inquiétants de "décroissance" (sic). Récession ou pas, le ralentissement est bien là et touche l'ensemble de la zone euro.

 

Or, impossible de feindre la surprise. Les Etats-Unis avaient donné le ton bien avant que la crise financière et son cortège de désordres ne débarquent sur le Vieux Continent. Mais à l'époque, l'Europe soutenait la thèse du découplage entre la première économie mondiale et les autres pays, prophétisant que le ralentissement progressif des Etats-Unis aurait peu d'impact sur la croissance en Europe.

 

La détérioration brutale de la conjoncture a remis en cause ce scénario optimiste. Désormais, l'Europe emboîte le pas des Etats-Unis, et parfois aussi œuvre de concert avec ces derniers : A l'unisson avec la Réserve fédérale américaine et les banques centrales du Canada, du Royaume-Uni, de Suisse et de Suède, l'institut de Francfort vient d'engager en urgence un cycle de baisse des taux. L'idée du découplage est désormais tombée aux oubliettes et ses partisans, au rang desquels les autorités européennes, banque centrale comprise, cessent enfin de marcher seules en aveugle au-devant des pires dangers.

 

CHART'S N°696

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Bourse : La crise Publié le Vendredi 3 Octobre 2008 à 15:37:49

ImageLe virus américain a touché le Vieux Continent, lequel n'en finit pas de tousser.

 

Depuis le week-end dernier, la crise financière, qui a frappé dans un premier temps les États-Unis, a traversé l'Atlantique et fait ses premières victimes en Europe. Le sauvetage de Fortis, celui en cours de Dexia, l'effondrement d'établissements allemands et britanniques montrent la fragilité du système bancaire européen.

 

La fabrique financière aime à travailler en open space (espace ouvert) et il apparaît désormais évident que le risque de faillite d'une grande banque n'est plus circonscrite aux seuls Etats-Unis. Cette communauté de destin des banques européennes et américaines est un indice certain de l'intégration du marché, non pas européen, mais mondial.

 

Les ambitieuses politiques d'acquisitions des banques européennes ont également fait de ces fleurons nationaux des acteurs internationaux, désormais davantage exposés ; elles placent le Vieux Continent dans l'obligation de chercher désormais des réponses concrètes à la crise financière. Les craintes sont suffisamment grandes pour déclencher un branle-bas de combat général au sein des gouvernements européens qui martèlent d'une voix identique (mais pas unique) un même message : « pas de panique ».

 

Et pendant que les parlementaires américains cafouillent dans l'élaboration d'un plan de sauvetage, les pouvoirs publics européens s'obligent à prévoir le pire, constatant avec dépit que les injections massives de liquidité des institutions financières américaines mais aussi européennes ne suffisent pas à éteindre l'incendie et contrecarrer la méfiance qui s'est instaurée sur le marché interbancaire. Selon le consensus, les grands acteurs du secteur en Europe semblent néanmoins assez solides pour résister à la crise.  Les autres, de taille plus modeste, et qui auront voulu goûter à l'ivresse des crédits à risque, subiront les mêmes sanctions que leurs homologues américains. C'est désormais la règle du jeu qui se joue sous nos yeux.

 

CHART'S N°695

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Bourse : La finance des naufragés Publié le Vendredi 19 Septembre 2008 à 15:11:51

ImageWall Street est secoué par l'une des plus graves crises de son histoire.

 

Le répit apporté par la prise de contrôle des géants hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac par le gouvernement américain aura été de courte durée. Le monde de la finance s'est réveillé sous le choc lundi matin. La faillite de Lehman Brothers, la quatrième plus grande banque d'affaires de Wall Street était pour nombre d'intervenants impensable.

 

Et pourtant, les faits sont là. Les appels de détresse de l'institution bancaire vieille d'un siècle et demi seront restés lettre morte. Ni Bank of America, qui a finalement préféré jeter son dévolu sur un autre champion de la finance en déroute, Merill Lynch, ni l'anonyme banque coréenne KDB, n'auront endossé le rôle du chevalier blanc. Une telle issue était au fond inévitable malgré les discours de façade. Le passé nous l'enseigne, les crises bancaires sont les plus longues, les plus profondes et les plus coûteuses en termes de croissance. Tout le monde connaît l'origine du mal. Les banques ont toutes croisé la route, pendant l'été 2007, de l'iceberg des «Subprime». Si peu spectaculaire qu'il soit, le choc initial a provoqué des conséquences incalculables.

 

Et les canots de sauvetage n'embarqueront pas tout le monde. Bear Stearns a été sauvé in extremis des eaux par la Réserve fédérale américaine mais en bon commandant de bord, la Fed comprend désormais que la priorité du moment est de parer à un effondrement du système. Ignorant le soldat «Lehman», elle préfère ainsi tendre la main au géant de l'assurance AIG via une quasi-nationalisation de cet établissement, dont les opérations de couvertures des risques remplissent une fonction essentielle sur les marchés financiers. «Too big to fail» (trop gros pour s'effondrer) disent les Américains.

 

Au demeurant, ces défaillances, si douloureuses soient-elles, sont sans doute le point de passage obligé vers une sortie de crise. Le refus des autorités américaines de mobiliser ainsi une nouvelle fois l'argent public envoie un signal fort aux principaux acteurs qui ne devraient plus pouvoir tergiverser. La tâche qui attend les survivants du naufrage sera quoi qu'il en soit difficile. C'est tout un mode de pensée qui est désormais à reconstruire. Car les limites du modèle économique qui a prévalu depuis le début des années 2000, fondé principalement sur une titrisation des risques à outrance, semblent bel et bien atteintes. Nous sommes aujourd'hui au cœur d'un processus de destruction créatrice.

 

CHART'S N°693

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Bourse : Le petit plus Publié le Vendredi 12 Septembre 2008 à 17:34:36

ImageLe nouveau plan de sauvetage d'Airbus fait la part belle aux délocalisations.

 

On connaissait déjà Power8, le désormais célèbre plan de sauvetage visant à sortir le constructeur aéronautique Airbus du trou d'air dans lequel il navigue depuis deux ans. On vient de faire connaissance avec son successeur, censé prendre le relai après 2010 - c'est dire l'étendue du travail - et baptisé Power8+. Comprenez "+" comme plus de délocalisations. <b>En effet, avec cette  mouture, Airbus met résolument le cap sur le transfert d'activités à l'étranger.

 

Erigée en symbole de cette nouvelle stratégie, la construction d'une usine en Tunisie, qui reprendra une partie des activités des sites de Saint Nazaire et de Méaulte. Mais c'est également tout un pan de la recherche qui est sur le point d'être développé à l'étranger, en Inde, en Chine, ou encore en Russie. Au demeurant, le groupe promet que ce redéploiement industriel n'aura aucun impact négatif sur l'emploi. Impossible pour autant d'éviter un grinçage de dents des syndicats, qui dénoncent une logique financière au détriment du projet industriel. De son côté, Louis Gallois, le président d'EADS, maison mère d'Airbus, ne s'en cache plus : <b>le groupe cherche désormais à fuir la zone euro afin de compenser l'érosion de sa compétitivité liée à la baisse du dollar.

 

L'objectif avoué est de faire passer la part des coûts en euros de 67% actuellement à 50%. Ironie du sort, la médiatisation de ce plan de sauvetage intervient en plein boom du dollar, un renouveau récent et inattendu du billet vert qui ne change rien à l'affaire. Il était devenu impossible pour l'avionneur européen de rivaliser avec son concurrent Boeing avec un tel handicap naturel. L'idée a donc été martelée avec force que chaque glissade de 10 cents du billet vert se traduisait par un manque à gagner de plus de 1 milliard d'euros pour Airbus.

 

Acculé, l'avionneur est aujourd'hui obligé de repenser sa position face à la mondialisation : pour continuer à profiter des nombreux avantages liés à l'ouverture des marchés, impossible de faire l'impasse sur le déploiement des capacités de production hors de la citadelle de la zone euro.

 

Nicolas Suiffet - CHART'S N°692

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Bourse : Gustav passe Publié le Vendredi 5 Septembre 2008 à 13:52:41

ImageLe pétrole échappe à l'œil du cyclone Gustav et accélère sa décrue.

 

Un temps pressenti pour être la réincarnation vivante de Katrina, ouragan surpuissant qui en 2005 avait fait 1.500 morts et au moins 80 milliards de dollars de dégâts dans plusieurs Etats américains, Gustav aura finalement fait moins de dommages que prévu dans le Golfe du Mexique.

 

On entend d'ici le gros "ouf" de soulagement au sein de la population locale, qui aurait eu du mal à se remettre d'un nouveau traumatisme trois ans seulement après le précédent drame. Délivrance aussi dans le camp des assureurs et réassureurs, pour qui la facture comprise entre 4.5 et 10 milliards de dollars ne devrait pas constituer un coût insurmontable. 

 

Sur les marchés, ce scénario "moins pire" qu'attendu a également largement rassuré les opérateurs.  En effet, si le spectre d'un nouveau Katrina avait vaguement soutenu les cours de l'or noir en fin de semaine dernière, à l'inverse, ses rétrogradations successives sur l'échelle de dangerosité ont agi comme un puissant détonateur baissier, faisant violemment chuter les prix du pétrole. 

 

En plein cœur d'une correction majeure depuis juillet, Gustav n'aura donc pas fait le poids pour freiner la décrue du brut. A ce rythme, les cours pourraient très vite venir tester le niveau des 100 dollars le baril, huit mois après franchi pour la première fois cette barre symbolique. Le pétrole est aidé en cela par un dollar qui a retrouvé soudainement sa fougue d'antan et qui accélère ainsi le repli des marchés pétroliers. Cette retombée des prix du brut sera bien sûr au centre des discussions lors de la prochaine réunion de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) le 9 septembre prochain à Vienne. Et alors que les prix à la pompe esquissent à peine un reflux salvateur pour les consommateurs, les membres du cartel, de leur côté, n'ont déjà qu'une seule idée en tête : abaisser leur production pour soutenir les prix…

 

Nicolas Suiffet - CHART'S N°691

 

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Bourse : Responsable donc coupable Publié le Vendredi 1 Août 2008 à 14:13:25

ImageSerge Tchuruk est contraint de quitter la présidence d'Alcatel-Lucent en pleine tourmente.

 

La rumeur est devenue officielle en début de semaine. Alcatel-Lucent dit adieu à son président Serge Tchuruk ainsi qu'à sa directrice générale Patricia Russo, remerciés tous les deux par le conseil d'administration du groupe. S'il était encore besoin de trouver des justifications à cette décision, la publication d'une énième perte nette trimestrielle (de 1.1 milliard d'euros) est la goutte d'eau qui aura fait déborder le vase. 

 

Cette double éviction s'entend en effet comme la suite logique d'une lente et douloureuse descente aux enfers pour l'équipementier en téléphonie. Et parce que leur responsabilité au sommet de la hiérarchie du groupe ne peut être contestée, les griefs à l'encontre des deux dirigeants sont nombreux, le point d'orgue ayant été le mariage d'Alcatel avec Lucent, célébré en grande pompe en novembre 2006. Cette union entre deux "canards boiteux" n'aura jamais porté ses fruits. Depuis la fusion, les comptes n'ont été positifs qu'au cours d'un seul trimestre et le titre a perdu 60% d'une valeur boursière qui faisait pourtant déjà du rase-mottes. Souvenons nous en effet du début des années 2000. En plein cœur de la bulle technologique, le groupe vivait alors des heures de gloire éphémères. Il ne se remettra jamais de la crise des télécoms du début du siècle, et le redémarrage escompté grâce à la fusion avec Lucent n'aura pas lieu. Pire, l'ampleur du naufrage s'accroît. 

 

16,500 emplois auront été supprimés d'ici à 2009. Les départs massifs de cadres-dirigeants et une absence de ligne stratégique claire pèsent désormais lourd dans le bilan affiché par Serge Tchuruk. Charge à son remplaçant d'apporter davantage de cohésion au sein d'un groupe qui manque aujourd'hui cruellement de repères. Car cet évincement ne saurait, en effet, être vu comme une fin en soi pour l'équipementier. Les hommes changent, les problèmes qu'ils ont créés, eux, demeurent.

 

Nicolas Suiffet - CHART'S N°689

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