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histoire sans fin

mes débuts dans l'écriture

Partie V Publié le Mercredi 23 Septembre 2009 à 19:18:52

Dans la nuit, Walden refit encore et encore ce cauchemar. Le bruit, la chaleur, la douleur, les cris, les gémissements et les pleurs. Et encore, il appelle, supplie, pleure. Un visage revient en permanence : celui d’une jeune femme blonde ; Mais il ne sait pas qui elle est. Il ne sait plus. Réveillé en sursaut, il se replia sur lui-même. Il entendit du bruit dans son dos, mais ne retourna pas. Valera s’approcha et dans la lumière, il ne distingua son visage, elle le regarda de son regard clair et brillant d’une lueur inconnue pour lui. Elle passa sa main fraîche sur son front, repoussa les mèches folles qui étaient venues se coller sur son visage.

          _ Dormez. Lui murmura-t-elle ; Vous avez besoin de sommeil, je vais vous donner quelque chose.

Elle lui apporta quelques minutes plus une tasse fumante ;

          _ Buvez, cette préparation n’est pas empoisonnée, j’en prends également de temps en temps et je m’en sers pour endormir les animaux que je recueille quand je dois les opérer. Ils se méfient du chloroforme et des autres anesthésiants. 

 

Le lendemain matin, Walden trouva Valera debout, donnant à manger au louveteau qui avait repris du poil de la bête depuis que Valera lui faisait ingurgité en plus de son biberon de lait et d’un peu de viande hachée des vitamines. Melchior commençait seulement à marcher et d’après la jeune femme, il boiterait toute sa vie. Chose étrange, lui aussi répondait par son nom lorsqu’on l’appelait. Après qu’il eut mangé tout ce que la jeune femme lui avait préparé, elle le posa sur le sol près de Ravel.

          _ Bonjour, lui dit-elle ; Bien dormi ?

          _ Oui.

Elle lui donna un plateau où un bol de café et deux bouts de pains, et retourna à ses occupations. Un gémissement retendit suivi de près d’un grognement quelques part derrières les étagères. Valera se leva et revint quelques minutes plus tard, le louveteau dans ses bras, Ravel sur les talons

          _ Melchior est tombé. Répondit-elle à sa question muette. Ravel l’a grondé.

Elle posa le louveteau sur son tapis, Ravel se coucha près de lui et le lécha ;

          _ Vous êtes sûr que votre chien est un mâle ? demanda-t-il. Il agit comme une femelle.

          _ Absolument certaine. Rétorqua Valera.

 

Quelques heures plus tard, alors que Walden somnolait et que Valera rangeait des livres (Walden commençait sérieusement à se demander si elle aurait fini un jour), un rugissement sonore se fit entendre ainsi que sa réponse :

          _ Warren arrêtes ! cria une voix d’homme. Val’ ?

La jeune femme se leva et courut dans l’escalier. Se demanda qui pouvait être l’inconnu qui venait se perdre ici, Walden se redressa, il entendait des éclats de voix. Peu de temps après, il vit Ravel délaisser Melchior et partir rejoindre sa maîtresse et son ami. Après quelques minutes, un homme apparut, il semblait d’âge avec la jeune femme.

          _ Bonjour M. Tyburn.dit l’homme d’une voix douce et grave.

          _ M. Tyburn, je vous présente mon ami d’enfance, Jason Drew.  Jason je ne te le présente pas.

          _ Ainsi, vous êtes son ami.

          _ Val, tu peux nous laisser deux secondes. Demanda Jason, je voudrais examiner ton patient.

          _ Tu n’as pas confiance en moi ?

          _ Si bien sûr ; rétorqua son ami, mais tu ne disposes pas de tout le matériel médical que nous avons à l’hôpital.

          _ Jason est médecin. Précisa Valera. Ok, j’y vais, je te laisse le talkie-walkie, je dois aller chercher des champignons pour les vitamines de Melchior.

          _ Elle est étrange votre amie. Remarqua Walden pendant que Jason l’examinait ; Elle a donné un nom à un louveteau qui partira et elle vit avec un tigre des îles et un chien ;

          _ Valera est une femme qui a beaucoup souffert. Expliqua Jason. C’est cette souffrance qui l’a poussée à vivre reculée du monde. Elle vous a bien soigné. Toutes vos ecchymoses sont presque parties, vos plaies sont presque toutes cicatrisées. Et vos jambes dans une ou deux semaines vous pourrez commencer la kiné.

          _ Vous allez m’emmener ? demanda vivement Walden. Je vais quitter cette cave ?

          _ Oui. Répondit le médecin.

          _ J’aimerais savoir quelques chose…

          _ Quoi donc ?

          _ Valera refuse de me montrer son visage, je lui ai demandé, elle m’a regardé froidement et m’a répondu d’une manière si… dure que je n’ai pas insisté.

          _ Je ne suis pas en mesure de vous en parler. répliqua Jason prudemment. Si elle a refusé, moi aussi. Je suis son ami et je refuse de la trahir.

          _ Pourquoi entasse-t-elle tous ces livres ? Elle passe ses journées à les ranger dans cette cave. Et, elle n’hésite pas à accueillir des animaux.

          _ Valera vit uniquement dans ses livres, elle y trouve un certain apaisement après les tourmentes qu’elle a subi. Et, les animaux, elle les adore,  je lui ai dit plusieurs fois qu’elle aurait dû être vétérinaire.

          _ Est-elle médecin ou infirmière ?

          _ Elle n’a pas répondu ? Comme Walden secouait la tête, il ajouta : je ne peux pas vous répondre ;

          _ Jason, tu restes pour la nuit ? demanda Valera en entrant, un panier plein de champignons et d’autres  herbes pour la préparation d’infusions, suivie de Warren et Ravel.

          _ Je pense qu’oui. Ils annoncent de l’orage pour cette nuit, je crois que c’est préférable.

Les deux animaux se précipitèrent vers lui. Il dût jouer avec eux jusqu’à ce qu’un petit cri aigu les interrompre. Ravel se précipita vers le louveteau.

          _ J’en connais qui est tombé amoureux. Sourit Jason.

          _ Melchior est un louveteau que sa mère a abandonné ; Je lui ai donné un nom que M. Tyburn proposait.

          _ Tu lui donnes quoi ?

          _ Du lait, de la viande hachée que Warren chasse et un cocktail de vitamines à base de plantes. Je le mélange à son lait.

          _ Apparemment, il a l’air d’apprécier ton mélange, il est superbe.

 

Après le repas, Jason aida Valera à monter Walden jusqu’à la salle de bain pour le laver un peu. Puis, ils redescendirent, Walden passa sa nuit dans la cave comme d’habitude de même que Valera et Jason. La chaleur qui régnait dans la maison était étouffante. Valera installa un lit de camp dans la grotte pour son ami et elle partit se coucher au milieu de ses étagères.

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Partie IV Publié le Mercredi 23 Septembre 2009 à 19:16:46

Un mois plus tard, un soir alors qu’elle examinait ses brûlures et les plaies et coupures qui n’étaient pas encore cicatrisées.

          _ Demain, je regarderais vos jambes, lui annonça-t-elle. Mais, je pense que vos fractures sont rétablies. Votre bras aussi je pense, je ferais une radio, j’ai un kit de radiologie d’urgence. En attendant, comment va votre sommeil ?

          _ Je ne sais pas trop. Je dors par moment, puis je me réveille. Il y a toujours ses cauchemars…

          _ Quels cauchemars ?

          _ Je ne sais pas. Je revois l’accident à travers un immense bruit et de la chaleur comme s’il y avait eu un incendie et j’ai mal. Je suis seul. C’est atroce. Depuis le début je rêve de cela…

          _ Ce sont des cauchemars post-traumatiques, ils passeront avec le temps. Je peux vous donner un calmant pour vous aider  vous endormir. Histoire que vous récupériez un peu. C’est tout ce que je peux faire ; Après, il vous faudrait une thérapie avec psychologue mais je n’en suis pas un. Cependant, vous savez que lorsque vous voulez me parler, je suis là. Je reviens.

 

Au beau milieu de la nuit, il entendit gémir, pleurer. Il se redressa et regarda autour de lui. La grotte était plongée dans le noir. Il appela. Personne ne vint. Seuls le tigre vint mais il le renvoya après lui avoir donné une caresse. Le goutte-à-goutte de Melchior égrainait les minutes. Finalement, il replongea dans le sommeil.  Mais, en plus de ses gémissements à lui, il en percevait d’autres. Plus déchirants, plus tristes. Etait-ce le chien ? Ou un autre animal qu’elle avait recueilli ?

 

Le lendemain, la jeune femme avait les traits tirés. Mais, elle s’occupa de lui avec la même concentration, la même dextérité.

          _ J’ai entendu gémir cette nuit. Dit-il en la regardant. Etait-ce vous ?

          _ Non, mon cher ami, je ne gémis pas la  nuit depuis longtemps. C’était Ravel, il a passé sa nuit enfermé dans la Salle de Bain. Je ne l’ai pas entendu hier soir, c’est en allant me laver que je l’ai trouvé, couché sur le tapis de bain. Que je n’ai plus qu’à laver une nouvelle fois !

Elle jeta un regard sévère à Ravel qui se contenta de secouer la queue et de partir suivi de Warren.

          _ Je vais devoir vous emmener vous laver à la crique. Lui dit-elle. Je n’arriverais pas à vous monter jusqu’au rez-de-chaussée. L’escalier est un peu raide. Et, avec la chaleur qu’il fait ici, un bain froid vous fera du bien.

Il la regarda peu convaincu et tira de sa main valide ses couvertures.

          _ Rassurez-vous, l’eau est à température ambiante. 

Avec toutes les précautions nécessaires, elle l’installa dans un fauteuil roulant et pour la première fois depuis un mois, il vit l’extérieur de la maison de Valera. La maison était posée sur le flanc de la montagne sur un plateau. La vue était magnifique, elle donnait sur une grande plaine.

          _ De quelle plaine s’agit-il ? demanda-t-il en se tournant vers la jeune femme qui avait enveloppé son visage dans une cagoule. Il haussa les sourcils mais ne dit rien.

          _ Elle n’a pas de nom. Mais, nous sommes à environ cent kilomètres de la Cascade de Ghil, vers l’est.

Ils continuèrent de marcher en silence, Seuls les pépiements des oiseaux et leurs pas troublaient le silence. Un bruit de course retendit devant eux et Warren déboula suivit de Ravel. Les deux étaient trempés.

          _ Calme ! ordonna la jeune femme. Je vois que vous ne nous avez pas attendu !

          _ Mais en quelle saison sommes-nous ? demanda Walden.

          _ En été, répondit Valera. Vous ne regardez jamais autour de vous ? Le paysage ?

          _ Non. Répondit Walden. Je n’ai pas le temps,  je cours partout. Quand je ne suis pas en tournée promotionnelle, je suis en tournage, ou sur un plateau d’une émission télé, ou chez moi dans ma villa à [XXX]. Je passe ma vie à courir.

          _  Et cela vous plait ?

Il ouvrit la bouche mais ne sut que répondre, il ne s’était jamais posé la question. Il aime sa vie d’acteur, les femmes qui y défilent, l’ambiance des plateaux de tournages, des premières, des festivals. Oui, il aimait sa vie. Il hocha la tête. Entre-temps, ils étaient arrivés à la crique. Elle le mit l’assit sur la berge et le guida vers un rocher immergé que l’on apercevait de la surface. Elle le déshabilla et il se sentit gêné de devoir lui montrer son intimité. Elle le lava, commençant par la tête puis redescendant. Elle le laissa barboter ainsi et alla nager un peu avec ses animaux. Au bout d’une demi-heure, ils remontèrent.

 

          _ Votre bras est rétabli ! l’informa-t-elle. Votre jambe gauche çà va, c’est surtout la droite qui en a prit un coup. Il lui faudra plus de temps.

          _ Quand pourrais-je partir ? demanda-t-il. Ma vie n’est pas ici, enfermé comme un lapin !

          _ Je le sais M. Tyburn ! rétorqua Valera, mais je ne peux pas vous emmener à l’hôpital, Je vous l’ai dit, je n’ai pas de voiture, même pas de cheval ! Je suis désolée. Croyez-moi, si j’avais pu vous y emmener, je l’aurais fait.

La journée se passa dans une froideur non déguisée. Ne supportant plus cette animosité. Walden tenta de s’excuser, mais elle l’envoya sur les roses.

          _ Ecoutez-moi, dit-il pour l’énième fois, je ne voulais pas vous vexer, mais, ma vie n’est pas ici ! J’aime cet endroit, C’est calme et je ne suis pas poursuivi par des journalistes mais…

          _ Ce n’est pas votre univers, je sais.

Dans sa voix, Walden crut déceler un peu de tristesse, de la déception.

 

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Partie III Publié le Mercredi 23 Septembre 2009 à 19:07:18

De nouveau, il sombra dans le noir. Son cauchemar revint. Mais, il se posait également des questions sur celle à qui il doit la vie. Qui est Valera Saad ? Elle prétend aimer vivre ici alors que c’est perdu au milieu de la montagne. Elle prétend être juste amateur de médecine et non médecin alors que certaines choses laisse à penser qu’elle est ou fut médecin. Elle vit seule ou le prétend. Pourquoi rester cachée ici ? Parce que cela, il l’a deviné. De qui se cache-t-elle ? Ou de quoi, Qui est-elle ? Pourquoi vit-elle ici ? Pourquoi se cacher ? Pourquoi vit-elle ici entourée de son tigre et de son chien ? Vit-elle autant recluses alors qu’elle a des tonnes de livres et qu’il est persuadé qu’il y en a ailleurs dans la maison. A force de retourner dans sa têtes, il finit par s’endormir.

 

          _ J’aimerais avoir des réponses. Dit Walden, une semaine plus tard.

Valera assise à sa table travaillait, le matin même Ravel lui avait amené un louveteau. La pauvre bête était petite et maigre, une de ses pattes formait un angle droit.

          _ Je vous demanderais d’attendre, M. Tyburn, je dois d’abord m’occuper de lui. Ensuite, je dois….

          _ Ensuite, vous répondrez à mes questions ! s’écria Walden ; Voilà une semaine que je suis ici et j’ai besoin d’avoir des réponses à mes questions !

          _ D’accord, soupira Valera. Mais, patientez le temps qu’il faudra, ce petit est plus urgent que vous.

Il la regarda palper avec précaution une patte et lui poser une perfusion. Ensuite, elle prit la patte cassée et lui mit en attelle. Délicatement, elle le posa dans un carton.

          _ N’y touche pas Ravel. Tu restes à côtés et viens me chercher s’il a besoin de moi.

          _ Où est le tigre ? demanda Walden en regardant autour de lui mais nulles traces d’un tigre de deux cent kilos.

          _ Warren ? Dehors, il est partit chasser le repas de ce soir. Enfin, le sien rassurez-vous. Alors ses questions ?

          _ Je ne me souviens de rien, pourquoi suis-je ici ? Qui êtes-vous ? Pourquoi faites-vous cela, pourquoi êtes-vous ici,

          _ Vous avez eu un accident d’avion, je ne connais pas les détails, mais d’après ce que j’ai pu voir sur le lieu, votre avion s’est écrasé contre un pic.

          _ Et les autres passagers ? Je n’étais pas le seul. Il y avait avec moi une jeune femme.

Peu à peu, la mémoire lui revenait. Par brides.

          _ Il y avait des enfants aussi. J’ai besoin de savoir.

Valera détourna la tête les yeux pleins de larmes.

          _ Vous êtes le seul survivant, M. Tyburn, j’ai fouillé avec Ravel et Warren pendant des heures l’endroit mais, je n’ai rien trouvé.

          _ Et aux informations ?

          _ Ma télé ne passe plus. L’antenne est morte, la dernière tempête l’a déréglée.

          _ Pourquoi vous cachez-vous ? Je sais que vous vous cachez.

          _ Oui je me cache, je ne le nie pas…

          _ De quoi avez-vous peur ? Le monde est civilisé de nos jours on attaque pas les gens sans raison !

          _ Je… ne…. Il y a différentes formes d’attaques. Je crains les insultes plus que les coups. Il y a des mots qui blessent plus que les coups.

          _ Et, une dernière chose, je veux la vérité… Vous êtes médecin n’est-ce pas ? Ne me dites pas le contraire, je vous ai vu poser une perfusion à ce louveteau, et celle que vous m’avez posée, et mes attelles et les piqûres et le reste. Si vous n’êtes pas médecin, au moins infirmière ou aide-soins.

          _ Ma vie privée ne regarde que moi. Rétorqua Valera. Je ne désire pas en parler. Et ce n’est pas la peine d’insister.

          _ Montrez-moi votre visage au moins… dit-il doucement. S’il vous plait…

          _ Non ! la réponse claqua. Non !

          _ Pourquoi ?

          _ Vous… Je… non !

Elle ouvrit une porte à droite et monta en courant l’escalier. Le laissant dans la semi-obscurité de la pièce avec pour seule compagnie le louveteau endormis dans son carton et le chien qui veillait sur lui. Elle revint quelques minutes plus tard, portant un biberon de lait et deux couvertures,  elle en posa une sur son lit et s’approcha du louveteau. Avec des gestes précautionneux, elle le prit dans ses bras sous le regard vigilant de son chien. Une fois assise sur une chaise, Valera, plaça le goutte-à-goutte du petit sur la table et lui donna le biberon.

          _ Valera ?

          _ ….

          _ Madame Saad ?

          _ …

          _ Bon Dieu, vous allez répondre !

          _ Quoi ?

          _ Vous semblez bien vous y connaître avec les animaux…

          _ Ici, il n’y a pas le choix.

          _ Que lui avez-vous donné ?

          _ Une solution de glucose, il est en sous-nutrition. Sa mère est soit morte, soit elle l’a abandonné, dans les deux cas, si je ne m’en occupe pas, il va mourir.

Un rugissement retendit à l’extérieur, suivit d’un hurlement. Pâle, Valera se leva.

          _ Tenez, prenez-le ! Elle lui mit la petite boule de poils gris-noirs dans les bras. Il est trop faible. Réchauffez-le.

Elle partit en courant le chien sur les talons. De son lit, Warren n’entendait que des grognements. De sa main valide, Walden caressait le louveteau tout en lui parlant.

          _ Rien de grave ? demanda-t-il à la jeune femme qui revenait avec son chien, suivi d’une louve suivie du tigre.

          _ Non, Warren a trouvé la mère du petit. Voyons comment elle va réagir. Permettez.

Valera saisit le louveteau et le présenta à la louve. Cette dernière le renifla, lui donna de petits coups de museau mais, il ne réagit pas. Elle tenta de le mordre, mais Valera se redressa. Le tigre montra ses crocs puissants et la louve partit.

          _ C’est bien ce que je pensais. Murmura Valera. Il va te falloir un nom. Comment le nomme-t-on ? demanda-t-elle tout haut à sa petite assemblée composée de Walden, de Warren et de Ravel. Ravel vas me chercher le livre s’il te plait.

Walden regarda stupéfait le chien partir dans les rayonnages et revenir peu de temps après avec un livre. Valera félicita son chien et commença à se plonger dedans.

          _ Ed ? proposa-t-elle. Dionysos ? Phil ?

          _ Pourquoi lui donnez-vous un nom ? demanda Walden. Après tout, il partira dès qu’il sera en âge de chasser. Les montagnes sont sa maison.

          _ Peut-être que oui, peut-être que non. Mais, avec un nom, s’il reste se sera plus facile de l’appeler. Vous avez une idée ?

          _ Oui, Je me disais qu’on pourrait peut-être l’appeler… Melchior. Qu’en dites-vous ?

          _ Oui, j’aime assez. Répondit-elle.

          _ Vous pouvez venir deux minutes demanda-t-il, quand vous aurez fini avec Melchior.

          _ Que voulez-vous manger ? interrogea la jeune femme ; Nous avons du lapin, des côtelettes, de la purée, des pâtes, des tomates.

          _ Pas de soupes aujourd’hui ?

          _ Non, votre mâchoire semble aller mieux. Et, la soupe n’est pas très nourrissante quand on y pense. Vous devez en avoir assez.

          _ A qui le dites-vous ! Des pâtes à la sauce tomate avec des côtelettes. Si c’est possible.

          _ Oui. Je reviens !; La cuisine est en haut.

Quelques minutes plus tard,  elle revint portant un plateau chargé de deux assiettes, d’une miche de pain et d’un pot d’eau. Valera lui donna son assiette et s’assit à la table, le chien et le tigre de chaque côté. Le repas se passa dans le silence. Puis, elle s’approcha de lui une fois qu’il eut fini. Elle lui ôta le bandage de sa tête et en remit un après l’avoir désinfectée. Elle fit de même avec les autres plaies.

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Partie II Publié le Mercredi 23 Septembre 2009 à 19:05:30

          Lorsqu’il ouvrit les yeux, le soleil était à son zénith. Un petit bruit parvint à ses oreilles. Il tourna la tête et distingua la jeune femme, assise à même le sol, penchée sur un carton devant une étagère déjà surchargée de livres plus ou moins vieux et abîmés. Elle leva la tête et se releva en gémissant. Ses cheveux relevés en queue de cheval dégageaient son visage. Valera prit un verre d’eau et but avant de s’approcher.

          _ Vous voilà réveillé ! remarqua-t-elle. Voilà prés de douze heures que vous dormez du sommeil du juste.

          _ Mademoiselle, murmura-t-il difficilement.

          _ Valera. Rectifia-t-elle.

          _ Valera. Reprit-t-il. Je ne vous ai pas dit mon nom… Je m’appelle…

Un rugissement le fit taire. Il regarda terrifié la jeune femme parfaitement calme. Un aboiement retendit en réponse ainsi que des gémissements et des grognements. Valera se leva en grommelant.

          _ Encore en train de se disputer ces deux-là ! Je lui ai dit de le laisser tranquille ! Warren ! appela-t-elle. Ravel ! Ici tout de suite !

Deux ombres se précipitèrent sur elle. Il faillit tomber de son lit en reculant vers l’extrême bord lorsqu’il reconnut la plus grande des deux comme étant un tigre.

          _ Un ti… ti… Tigre ! cria-t-il de terreur.

          _ Vous n’avez pas à avoir peur de Warren. Le rassura Valera. C’est moi qui l’aie élevé. Je l’ai trouvée lors d’un voyage dans les îles. Les braconniers avaient tué sa mère. Depuis, Warren vit avec moi ici. J’ai recueilli Ravel (le chien) c’est un croisé de Berger Allemand et de Berger Malinois. Ses maîtres l’ont abandonné. Ils vivent ici avec moi. Je laisse Warren se promenait à sa guise même si je surveille les environs. Ils ne vous feront aucun mal. Warren a déjà manger aujourd’hui sans compter les petits animaux qu’il chasse en plus.

          _ Et c’était quoi ses grognements ? demanda-t-il peu rassuré. Je suis désolé mais avoir un tigre de deux cents kilos, qui d’un coup de patte peut me tuer ou me mutiler n’est pas fait pour me rassurer.

          _ Les grognements sont dus à une dispute entre les deux. Warren avait quelque chose que Ravel voulait ou le contraire. Mon tigre a beau être énorme….

Un grognement sonore lui répondit.

          _ …. Cela ne l’empêche d’être très doux. Lui et Ravel s’adorent depuis le premier jour. Je tiens à vous dire que sans Ravel et Warren vous ne seriez pas là.

Le tigre (il ne parvenait pas à le nommer) s’approcha de lui et posa sa grosse tête sur les genoux de Valera. Il le fixait d’un regard doux. Mais cela ne le rassura pas le moins du monde. Il se remit en place au milieu de son lit avec précaution s’efforçant de ne pas gémir de douleur. On aurait dit que son bras était piqué d’aiguilles et ses jambes écrasées.

          _ Vous avez mal ? demanda la jeune femme. Je vais vous faire une injection de paracétamol. Si je peux éviter au maximum la morphine qui donne des risques d’accoutumance…

          _ Vous semblez en connaître pas mal en médecine…

          _ Qu’est-ce qui vous fait dire cela ? demanda brusquement Valera en se retournant d’un bloc.

          _ Eh, bien, vous m’avez soigné, mis en attelle mes deux jambes et mon bras, et vous faites des piqûres…. Infirmière ou médecin ? demanda-t-il.

          _ Amateur, je m’intéresse à la médecine. Je soigne les animaux que je trouve dans les alentours. C’est tout.

Peu convaincu, Walden la regarda fixement.

          _ Au fait, dit-il soudain, je me nomme Walden, Walden Tyburn.

Bizarre pas de réaction songea-t-il en la regardant non sans étonnement. D’ordinaire, lorsqu’il disait son nom, les gens se précipitait vers lui, lui demander des autographes. Il surprit son regard amusé.

          _ Je sais qui vous êtes. Lui dit-elle en souriant. Vous savez, ce n’est pas parce que je vis retirée de la civilisation ou ce que vous appelez ainsi, que je n’ai pas la télé. Je lis énormément et ne regarde la télé que très rarement, suffisamment pour entendre parler de vous et de votre dernier film. Je sors, si vous avez un problème, appuyez sur le bouton de l’interphone, j’ai le deuxième sur moi, sinon, envoyez Ravel, je prends Warren comme il vous fait peur. Allez Warren, viens.

Il la regarda s’éloigner vers le fond de la grotte plongée dans le noir, elle disparut derrière des étagères surchargées de livres. Walden réfléchit, il semblait étrange qu’elle ait autant de connaissance sur la médecine sans être médecin. D’autant qu’avec si peu de choses, elle avait  réussi à le soulager et parviendrait il l’espérait à le remettre sur ses deux pieds. Sa carrière était en jeu. Il aurait bien aimé pouvoir contacter la police ou les pompiers pour qu’ils viennent le chercher et l’emmener à l’hôpital mais, dans la cave où il se trouvait, il n’y avait rien. Rien que des livres, un lit, une table, un bureau, un petit évier et un gaz de camping. Lui que les livres n’avaient jamais intéressé, il était bien. Il ne se rappelait rien de ce qui pouvait lui être arrivé. Sa mémoire remonte à trois jours, la première fois où il s’est éveillé dans cette grotte. Il avait besoin de réponse. Pourquoi était-il là ? Que lui est-il arrivé ? Il tenta de se souvenir. Mais rien, rien ! Sinon, un grand bruit, des cris, des pleurs, de la chaleur et cette douleur atroce. Rien ! il ne se souvient de rien. Une migraine le prit. Il ferma les yeux et se massa le crâne de sa main valide. Doucement, Walden se mit à pleurer, la douleur était si forte, il sentait venir la nausée… Le peu d’aliment qu’il venait de manger tenter de sortir de son estomac. Il vit l’interphone posé sur la table de nuit juste à côté de lui, il le prit mais il tomba sur le sol. Walden se pencha pour essayer de le récupérer mais, il n’y parvint pas. Le chien qui depuis un bon moment l’observait partit.

          _ Non ! cria Walden en pleurant. Reste ! Reste avec moi !

Il sanglota tel un enfant perdu. Il ne la vit pas arriver et ne rendit compte de sa présence que lorsqu’elle posa sa main fraîche sur son front.

          _ Ne pleurez pas, M. Tyburn, lui dit-elle doucement. Ne pleurez pas… Qu’est-ce qui se passe ?

Elle s’assit à ses côtés sur le lit pour prendre dans ses mains la main valide de son patient.

          _ Mal à la tête… Je n’en peux plus… Je ne me souviens de rien ! de rien !

          _ Calmez-vous. Murmura-t-elle.

          _ Que je me calme ! cria-t-il. Je ne me souviens de rien ! J’ai perdu la mémoire !

          _ C’est normal dans votre cas, lui fit-elle remarquer. Vous avez subi un grave traumatisme crânien et vous avez perdu votre mémoire immédiate. Elle reviendra ; Rassurez-vous, il vous faudra du temps et de la patience. Pour le moment, dormez, je reste ici, j’ai quelques livres à ranger…

          _ Encore ?

          _ Eh oui !

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L'Univers d'Artéïcas Publié le Samedi 19 Septembre 2009 à 15:48:59

J'ai évoqué dans l'article précédent l'univers dans lequel cette nouvelle se passait : L'Univers d'Artéïcas. Cet univers est divisé en deux mondes : Le monde des Hommes et le monde des Valaris (le monde de la magie), le monde des Hommes est en tout point identiques au nôtre, rien ne change, si ce n'est la géographie, je n'ai pas encore de carte précise, vu que je la change assez souvent. J'ai créé son histoire, sa politique, etc... Certaines choses sont prises de notre monde, à l'image des religions, de l'organisation des pouvoirs et de l'enseignement.

Afficher le commentaire. Dernier par cheap seven jeans le 10-01-2010 à 22h22 - Permalien - Partager