Le fils du pauvre (extrait)
Tout occupé à ses études, Fouroulou ignorait le drame de sa famille. A seize ans, il avait conscience de jouer son avenir sur des théorèmes de géométrie et des équations d’algèbre alors que ses camarades s’inquiétaient de leur toilette et rêvaient aux jeunes filles.
Fouroulou était susceptible et rancunier. Il en voulait à tous ceux de son village qui refusaient de le prendre au sérieux et qui riaient de la naïveté des Menrad. Au début de sa deuxième année de collège, après une excellente première année, il faillit tout lâcher. La bourse n’avait pas été renouvelée, on ne savait pourquoi le Directeur attendit un mois, deux mois. Fin décembre, ne voyant rien venir, il avertit les boursiers qui durent s’en retourner dans leurs villages tristement. Ce fut un deuil dans la maison des Menrad. Il n’était plus question de trouver encore de l’argent pour continuer à le maintenir à l’école. Cette pensée n’effleura personne. Ils savaient tous que Fouroulou resterait avec eux, qu’il redeviendrait berger.
Mouloud FERAOUN
Le discours de la méthode (extrait)
Après l’erreur de ceux qui nient Dieu, laquelle je pense avoir ci-dessus assez réfutée, il n’y en a point qui éloigne plutôt les esprits faibles du droit chemin de la vertu, que d’imaginer que l’âme des bêtes soit de même nature que la notre, et que par conséquent nous n’avons rien à craindre, ni à espérer, après cette vie, non plus que les mouches et les fourmis : au lieu que lorsqu’on sait combien elles diffèrent, on comprend beaucoup mieux les raisons qui prouvent que la notre est d’une nature entièrement indépendante du corps, et par conséquent qu’elle n’est point sujette à mourir avec lui : puis d’autant qu’on ne voit point d’autres causes qui la détruisent, on est naturellement porté à juger de là qu’elle est mortelle.
René Descartes
Le Démon et mademoiselle Prym (extrait)
* L’homme, le cheval et le chien avançaient péniblement au flanc d’une colline, sous un soleil de plomb, ils étaient en nage et mouraient de soif. A un détour du chemin, ils aperçurent un portail magnifique, tout en marbre, qui donnait accès à une place pavée de blocs d’or, avec une fontaine au milieu d’où jaillissait une eau cristalline. L’homme s’adressa au garde posté devant l’entrée :
- bonjour
- bonjour, répondit le garde
- dites moi, quel est ce bel endroit ?
- c’est le ciel
- quelle chance nous avons d’être arrivés au ciel ! nous mourrons de soif
- monsieur, vous pouvez entrer et boire de l’eau à volonté, dit le garde en montrant la fontaine
- Mon cheval et mon chien aussi ont soif
- Je regrette, mais l’entrée est interdite aux animaux
L’homme avait grand soif mais ne boirait pas seul. Cachant son désappointement, il salua le garde et poursuivit son chemin avec ses compagnons. Après avoir beaucoup marché dans la montée de la colline, à bout de forces, ils arrivèrent à un endroit ou un portillon délabré s’ouvrait sur un chemin de terre bordé d’arbres. A l’ombre d’un de ces arbres, un homme était couché, son chapeau sur le visage. L’homme n’était qu’assoupi et il répondit par un signe de tête.
- Nous mourons de soif, moi, mon cheval et mon chien.
- Vous voyez ces rochers, il y a une source au milieu, vous pouvez y boire à volonté.
Lorsqu’il se fut désaltéré, avec son cheval et son chien, le voyageur s’empressa de remercier l’homme.
- revenez quand vous voulez, dit celui-ci
- Mais dites-moi, comment s’appelle ce lieu ?
- Ciel
- Ciel ! mais le garde du portail de marbre là-bas !
- Non, là-bas ce n’est pas le ciel, c’est l’enfer.
- Je ne comprends pas. Comment peut-on usurper le nom du ciel ! cela doit provoquer une confusion dans les esprits et vous faire du tort ?
- Pas du tout. A vrai dire, c’est nous rendre un grand service : là-bas restent tous ceux qui sont capables d’abandonner leurs meilleurs amis…
Paulo Coelho
Le Cid (extrait)
Je ne le sais que trop ; mais si ma vertu cède,
Apprends comme l’amour flatte un cœur qu’il possède
Si Rodrigue une fois sort vainqueur du combat,
Si dessous sa valeur ce grand guerrier s’abat,
Je puis en faire cas, je puis l’aimer sans honte
…
Je l’attends de Rodrigue après cette victoire,
Et fais de son amour un sujet de ma gloire
Pierre Corneille
Langage des fleurs
Absinthe : amertume Balsamine : fragilité
Achillée : vaillance Basilic : haine, pauvreté
Aconit : fausse sécurité Bégonia : cordialité
Adonide : chagrin d’amour Belle de nuit : discrétion
Ageratum : confiance Bétoine : amitié
Alcée : amour simple Bluet : timidité
Amarante : amour durable Boule de neige : fierté
Amaryllis : artifice Bourrache : constance
Améthyste : confiance Bouton d’or : joie
Ancolie : folie, tristesse Bruyère : force
Anémone : persévérance
Angélique : inspiration Calcéolaire : mariage
Anis : promesse Camélia : fierté
Anthémis : amour terminé Camomille : affectueux
Aristoloche : ambition Campanule : coquetterie
Armoise : fidélité conjugale Capucine : indifférence
Arum : âme Centaurée : nouvelle d’amour
Asphodèle : cœur abandonné Chardon : déplaisir
Aster : amour confiant Chèvre de feuille : liens
Azalée : joie d’aimer Ciguë : bravoure
Cinéraire : douleur du coeur Dahlia : reconnaissance
Clématite : fierté Datura Stramonium :confiance
Colchique : affectueux Digitale : ardeur
Coquelicot : ardeur fragile
Coréopsis : rivalité Edelweiss : noble blanc
Coucou : retard Eglantine : bonheur éphémère
Crète de coq : impatience Euphorbe : amour
Crocus : inquiétude
Cyclamen : beauté, jalousie
Fraxinelle : gratitude
Fritillaire : admiration
Fuchsia : ardeur du coeur
Garance : calomnie Héliotrope : attachement
Gardénia : sincérité Hortensia : caprice
Genêt : préférence Hysope : froideur
Gentiane : douleur
Géranium: sentiment d’amour Immortelle : regret éternel
Géranium rosat : amour poétique Iris : cœur tendre
Giroffée: constance Ixia : constance
Glaïeul : rendez-vous
Glycine : tendresse
Gueule de lion : désir
Jacinthe : joie de coeur Lavande : tendresse respectueuse
Jasmin : amour voluptueux Lilas : amitié
Jonquille : mélancolie Lis : pureté, majesté
Joubarbe : refroidissement Liseron : importunité
Marguerite des prés : simplicité
Marguerite : estime, confiance Narcisse : égoïsme, vanité
Marjolaine : beauté Nénuphar : indifférence
Mauve : peine de coeur
Mélilot : douceur Œillet : ardeur
Mélisse : énergie Oeillet de poète : admiration
Menthe : mémoire Œillet d’Inde : séparation
Mille feuille : cœur cicatrisé Orchidée : ferveur
Mille pertuis : patience Ortie : cruauté
Mimosa : sécurité
Mouron : attente Renoncule : reproches
Muguet : coquetterie discrète Réséda : tendresse
Myosotis : souvenir fidèle Rhododendron : élégance
Myrte : force du coeur Romarin : cœur heureux
Pâquerette : aspiration Rose : amour
Passiflore : douleur
Pavot : songes Saponaire : regret, deuil
Pélargonium : intentions Sauge : estime
Pensée : pensée affectueuse Scabieuse : tristesse
Perce neige : épreuve Sensitive : sensibilité extrême
Pervenche : mélancolie Seringa : souvenir
Pétunia : obstacle Silène : ivresse
Phlox : flamme Soleil : éblouissement
Pied d’Alouette : préoccupation Souci : chagrin
Pissenlit : expansion
Pivoine : sincérité Yucca : ardeur secrète
Pois de senteur : fausse modestie Zinnia : inconstance
Primevère : premier amour
Thym : amour durable
Trèfle : incertitude
Tubéreuse : désir
Tulipe : déclaration
Valériane : cœur blessé
Véronique : fidélité
Verveine : confidences
Violette : amour caché
Volubilis : amitié dévouée
L'HOCINE M. Anis