Blog créé grâce à Iblogyou. Créer un blog gratuitement en moins de 5 minutes.

l'entreconnaissance

Publié le Vendredi 26 Septembre 2014 à 20:08:14

 

L'Orien le Jour 24/09/2014

NATIONS UNIES

Sylviane ZEHIL | OLJ, de New York

          Le Premier ministre libanais Tammam Salam en compagnie du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon à l’Onu.

C'est la première fois que le Premier ministre libanais, Tammam Salam, se rend au Palais de Verre pour y représenter le pays du Cèdre à la 69e session du débat annuel de l'Assemblée générale de l'Onu. Depuis son arrivée à New York, son emploi de temps est extrêmement minuté avec des rencontres bilatérales arabes et internationales. L'interview, qu'il a accordée à L'Orient-Le Jour, s'est déroulée quinze minutes après sa rencontre avec le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, dans une des loges assignée au Premier ministre dans l'aire de l'Assemblée générale. L'entretien a eu lieu en marge du sommet climatique de haut niveau organisé par le secrétaire général de l'Onu auquel ont pris part 120 chefs d'État et de gouvernement.

« Nous avons eu de nombreuses rencontres bilatérales avec plusieurs chefs d'État et de gouvernement. Ce matin, nous avons eu un entretien avec le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, et aussi avec les présidents égyptien Abdel Fattah al-Sissi et chypriote Nicos Anastasiades. Des rencontres sont prévues avec le président irakien Fouad Massoum, de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, d'Iran, Hassan Rohani, ainsi que le secrétaire d'État américain, John Kerry, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, et les dirigeants des pays membres du Conseil de sécurité de l'Onu », a indiqué le Premier ministre Salam.

Quelle est la teneur de votre message ?

« Pour le moment, notre message c'est la situation difficile du pays avec la présence de plus de 1 300 millions de réfugiés syriens au Liban. Ce fardeau pèse sur les Libanais, avec une population de quatre millions. Cette question nécessite beaucoup de préparation et de suivi. C'est pour cela que nous essayons d'activer davantage le Groupe international d'appui du Liban, qui doit se réunir vendredi soir. Cette réunion nous permettra de rencontrer tous les participants bilatéralement pour appuyer tous les besoins nécessaires au Liban. »

Vos attentes sont-elles optimistes ?

« Ce sont des attentes nécessaires. Optimiste ? Je n'en suis pas sûr... Mais on doit l'être pour vraiment répondre à l'ampleur à cette situation. Nous avons déjà fait du chemin avec les agences des Nations unies au Liban, telles que le Pnud, l'UNHCR et d'autres agences, pour non seulement venir en aide aux besoins des réfugiés syriens mais aussi pour appuyer les Libanais qui s'occupent de ces réfugiés. »

Avez-vous un chiffre en tête ?

« Nous avons besoin de beaucoup d'aide. Jusqu'à présent, cette aide a été très minime ; elle n'a pu satisfaire les besoins. Par exemple, nous avons les "Multitrust funds" ou (fonds d'affectation spéciale de donateurs) qui n'ont récolté que 40 millions de dollars. Nous attendions 400 millions de dollars à un milliard de dollars pour atteindre le niveau nécessaire. Nous faisons face aussi à un nouveau défi que représente l'attaque des terroristes. »

Sans président, le Liban pourra-t-il conserver sa neutralité et préserver sa politique de distanciation vis-à-vis de la crise syrienne ?

« C'est très difficile. Vous le savez bien, n'importe quel corps a besoin d'une tête. Ne pas avoir de tête, c'est une situation indésirable qui peut nous affecter négativement. C'est ce qui se passe effectivement. C'est pour cela que les factions politiques au Liban doivent réaliser que si elles n'arrivent pas à se mettre d'accord pour élire un nouveau président, le pays va souffrir. Face à cette situation politique interne, le Liban n'est pas favorisé à faire face à d'autres défis. C'est un élément nécessaire, dans le cadre démocratique au Liban, de résoudre cette situation de manière favorable pour le pays. »

Avez-vous discuté de la neutralité du Liban ?

« C'est la politique de dissociation vis-à-vis de la crise syrienne que nous suivons. Nous y tenons, si nous avons le moyen de la tenir et de la favoriser. Cette politique a servi le Liban. Nous espérons continuer dans la même voie, même dans la situation où le terrorisme n'est pas très facile à combattre. »

Daech est maintenant à nos portes. Le Liban est devenu une nouvelle arène dans sa guerre contre les « infidèles ». Quels sont les dangers pour les chrétiens du Liban ? Faut-il qu'ils pensent à partir du pays du Cèdre ?

« Les dangers de ce nouveau monstre de terrorisme ne sont pas seulement contre les chrétiens, mais contre tout le monde. Ces monstres ont tué plus de musulmans sunnites que de chiites et de chrétiens. Effectivement, les chrétiens du Liban, à l'instar de ceux de la région, s'inquiètent. Au Liban, je pense qu'ils sont moins inquiets parce que l'équilibre communautaire libanais, bien que fragile, ne permettra pas que cela arrive comme en Irak. »

Quelle est la stratégie du Liban par rapport à l'État islamique ou Daech ?

« La stratégie est de coopérer avec les pays de la région et avec la communauté internationale. Le Liban ne peut pas aller dans une attitude offensive ; il peut jouer un rôle défensif. Pour cela, il faut que notre situation politique interne soit consolidée et soit mieux traitée. La question de l'élection d'un nouveau président devient une nécessité pour faire face à cette situation. J'aimerais dire encore une fois qu'il faut rassurer les chrétiens du Liban ainsi que tous les Libanais que leur pays restera là en force tant que toutes les parties peuvent résoudre leurs problèmes sans aller vers des différends qui ne servent personne. »

Quels sont les enjeux auxquels fait face le Liban avec le retrait des troupes de l'Onu du Golan ? La Finul risque-t-elle de perdre son efficacité ?

« Je n'ai pas l'impression que cela va affecter la Finul au Liban. J'espère que nous n'arriverons pas à cette situation. J'espère aussi que le secrétaire général de l'Onu fait tout le nécessaire pour résoudre la situation au Golan. Aussi cela dépend de la nouvelle offensive contre l'État islamique. Attendons voir ce qui va arriver. »

Nous sommes en marge d'un sommet climatique qui se déroule à l'Onu. La lutte contre les dérèglements climatiques est-elle une priorité du Liban ?

 

« Il y a beaucoup à faire dans ce domaine non seulement au Liban mais partout ailleurs. Le Liban suit les grandes puissances. Ce sont elles qui en parlent mais ne font rien. Le Liban doit traiter cette affaire selon ses besoins. Le temps difficile que le Liban a vécu ne l'a pas beaucoup aidé à vraiment s'occuper de ces questions. »

Ecrire un commentaire - Permalien - Partager
Publié le Vendredi 26 Septembre 2014 à 20:07:14

 

L'Orien le Jour 24/09/2014

NATIONS UNIES

Sylviane ZEHIL | OLJ, de New York

          Le Premier ministre libanais Tammam Salam en compagnie du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon à l’Onu.

C'est la première fois que le Premier ministre libanais, Tammam Salam, se rend au Palais de Verre pour y représenter le pays du Cèdre à la 69e session du débat annuel de l'Assemblée générale de l'Onu. Depuis son arrivée à New York, son emploi de temps est extrêmement minuté avec des rencontres bilatérales arabes et internationales. L'interview, qu'il a accordée à L'Orient-Le Jour, s'est déroulée quinze minutes après sa rencontre avec le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, dans une des loges assignée au Premier ministre dans l'aire de l'Assemblée générale. L'entretien a eu lieu en marge du sommet climatique de haut niveau organisé par le secrétaire général de l'Onu auquel ont pris part 120 chefs d'État et de gouvernement.

« Nous avons eu de nombreuses rencontres bilatérales avec plusieurs chefs d'État et de gouvernement. Ce matin, nous avons eu un entretien avec le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, et aussi avec les présidents égyptien Abdel Fattah al-Sissi et chypriote Nicos Anastasiades. Des rencontres sont prévues avec le président irakien Fouad Massoum, de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, d'Iran, Hassan Rohani, ainsi que le secrétaire d'État américain, John Kerry, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, et les dirigeants des pays membres du Conseil de sécurité de l'Onu », a indiqué le Premier ministre Salam.

Quelle est la teneur de votre message ?

« Pour le moment, notre message c'est la situation difficile du pays avec la présence de plus de 1 300 millions de réfugiés syriens au Liban. Ce fardeau pèse sur les Libanais, avec une population de quatre millions. Cette question nécessite beaucoup de préparation et de suivi. C'est pour cela que nous essayons d'activer davantage le Groupe international d'appui du Liban, qui doit se réunir vendredi soir. Cette réunion nous permettra de rencontrer tous les participants bilatéralement pour appuyer tous les besoins nécessaires au Liban. »

Vos attentes sont-elles optimistes ?

« Ce sont des attentes nécessaires. Optimiste ? Je n'en suis pas sûr... Mais on doit l'être pour vraiment répondre à l'ampleur à cette situation. Nous avons déjà fait du chemin avec les agences des Nations unies au Liban, telles que le Pnud, l'UNHCR et d'autres agences, pour non seulement venir en aide aux besoins des réfugiés syriens mais aussi pour appuyer les Libanais qui s'occupent de ces réfugiés. »

Avez-vous un chiffre en tête ?

« Nous avons besoin de beaucoup d'aide. Jusqu'à présent, cette aide a été très minime ; elle n'a pu satisfaire les besoins. Par exemple, nous avons les "Multitrust funds" ou (fonds d'affectation spéciale de donateurs) qui n'ont récolté que 40 millions de dollars. Nous attendions 400 millions de dollars à un milliard de dollars pour atteindre le niveau nécessaire. Nous faisons face aussi à un nouveau défi que représente l'attaque des terroristes. »

Sans président, le Liban pourra-t-il conserver sa neutralité et préserver sa politique de distanciation vis-à-vis de la crise syrienne ?

« C'est très difficile. Vous le savez bien, n'importe quel corps a besoin d'une tête. Ne pas avoir de tête, c'est une situation indésirable qui peut nous affecter négativement. C'est ce qui se passe effectivement. C'est pour cela que les factions politiques au Liban doivent réaliser que si elles n'arrivent pas à se mettre d'accord pour élire un nouveau président, le pays va souffrir. Face à cette situation politique interne, le Liban n'est pas favorisé à faire face à d'autres défis. C'est un élément nécessaire, dans le cadre démocratique au Liban, de résoudre cette situation de manière favorable pour le pays. »

Avez-vous discuté de la neutralité du Liban ?

« C'est la politique de dissociation vis-à-vis de la crise syrienne que nous suivons. Nous y tenons, si nous avons le moyen de la tenir et de la favoriser. Cette politique a servi le Liban. Nous espérons continuer dans la même voie, même dans la situation où le terrorisme n'est pas très facile à combattre. »

Daech est maintenant à nos portes. Le Liban est devenu une nouvelle arène dans sa guerre contre les « infidèles ». Quels sont les dangers pour les chrétiens du Liban ? Faut-il qu'ils pensent à partir du pays du Cèdre ?

« Les dangers de ce nouveau monstre de terrorisme ne sont pas seulement contre les chrétiens, mais contre tout le monde. Ces monstres ont tué plus de musulmans sunnites que de chiites et de chrétiens. Effectivement, les chrétiens du Liban, à l'instar de ceux de la région, s'inquiètent. Au Liban, je pense qu'ils sont moins inquiets parce que l'équilibre communautaire libanais, bien que fragile, ne permettra pas que cela arrive comme en Irak. »

Quelle est la stratégie du Liban par rapport à l'État islamique ou Daech ?

« La stratégie est de coopérer avec les pays de la région et avec la communauté internationale. Le Liban ne peut pas aller dans une attitude offensive ; il peut jouer un rôle défensif. Pour cela, il faut que notre situation politique interne soit consolidée et soit mieux traitée. La question de l'élection d'un nouveau président devient une nécessité pour faire face à cette situation. J'aimerais dire encore une fois qu'il faut rassurer les chrétiens du Liban ainsi que tous les Libanais que leur pays restera là en force tant que toutes les parties peuvent résoudre leurs problèmes sans aller vers des différends qui ne servent personne. »

Quels sont les enjeux auxquels fait face le Liban avec le retrait des troupes de l'Onu du Golan ? La Finul risque-t-elle de perdre son efficacité ?

« Je n'ai pas l'impression que cela va affecter la Finul au Liban. J'espère que nous n'arriverons pas à cette situation. J'espère aussi que le secrétaire général de l'Onu fait tout le nécessaire pour résoudre la situation au Golan. Aussi cela dépend de la nouvelle offensive contre l'État islamique. Attendons voir ce qui va arriver. »

Nous sommes en marge d'un sommet climatique qui se déroule à l'Onu. La lutte contre les dérèglements climatiques est-elle une priorité du Liban ?

 

« Il y a beaucoup à faire dans ce domaine non seulement au Liban mais partout ailleurs. Le Liban suit les grandes puissances. Ce sont elles qui en parlent mais ne font rien. Le Liban doit traiter cette affaire selon ses besoins. Le temps difficile que le Liban a vécu ne l'a pas beaucoup aidé à vraiment s'occuper de ces questions. »

Ecrire un commentaire - Permalien - Partager
Publié le Vendredi 26 Septembre 2014 à 20:02:25

http://www.atlasinfo.fr/Inauguration-a-Rabat-de-l-Institut-oecumenique-de-Theologie_a55512.html

Inauguration à Rabat de l'Institut œcuménique de Théologie

 

Samedi 20 Septembre 2014 modifié le Lundi 22 Septembre 2014 - 09:20

 

La vocation du Maroc en tant que terre d'ouverture et de dialogue interreligieux et interculturel s'est, une nouvelle fois illustrée, samedi, à travers l'inauguration à Rabat de l'Institut œcuménique de Théologie Al Mowafaqa.

 

 

Créée à l'initiative des Eglises catholique et protestante au Maroc pour répondre à leurs besoins de formation, cette institution se veut être un lieu de formation, de réflexion et de promotion du dialogue interculturel et interreligieux.

Lors de la cérémonie d'inauguration, le ministre des Habous et des Affaires religieuses, Ahmed Toufiq, a fait part de sa "haute appréciation" de la mission de cet institut, dont le nom "traduit l'harmonie ou la concordance qui existait au commencement, entre le tracé de Dieu et l'action de ses créatures avant l'Histoire".

Dans une allocution lue en son nom, le ministre n'a pas manqué de souligner le rôle qui incombe aux "théologiens et aux hommes de Dieu", qui consiste, entre autres, à "aider les gens à voir clair dans ce qui se passe à un moment donné", "dissiper les confusions" et à "s'aligner contre toute sorte de terreur, d'extrémisme, de supercherie et de manipulation".

Pour sa part, la directrice de la direction de la coopération et de l'action culturelle au ministère des Affaires étrangères et de la coopération, Lamia Radi, a relevé que le choix du Maroc pour abriter un institut œcuménique des églises chrétiennes "témoigne de la qualité des relations que nous entretenons ainsi que de la confiance mutuelle qui est la clé de voûte de nos liens fraternels".

"En ces temps troublés que nous vivons, où des peuples sont pris en otage et massacrés au nom d'une idéologie violente et extrémistes, la création de cet institut constitue un acte politique fort afin de témoigner d'agir et de défendre notre condition commune et notre capacité de vivre ensemble et de se respecter dans la paix", a-t-elle dit à l'adresse d'un parterre de diplomates, de théologiens et de personnalités marocaines et étrangères.

"Nous sommes sensibles à votre volonté d'aller au-delà d'une formation interne destinée uniquement à des chrétiens pour vous ouvrir à une meilleure compréhension religieuse en général mais aussi à l'enseignement de l'arabe et de l'islam", a relevé la responsable.

De son côté, l'archevêque de Rabat et co-président fondateur de l'institut, Mgr Vincent Landel, a passé en revue les étapes ayant précédé la création de cet établissement qui se veut de "continuer dans cette démarche de réflexion et de rencontres pour mieux se connaitre".

Même son de cloche chez le pasteur Samuel Amedro, président de l'église évangélique au Maroc et co-président fondateur de cet établissement, qui s'est dit honoré d'avoir la chance d'ouvrir au Maroc un lieu unique au monde.

"Nous offrons ce lieu au Maroc pour son rayonnement international", a-t-il dit, notant que cet espace "unique au monde et nous voulons l'offrir en tant que lieu d'excellence d'ouverture et d'intelligence".

Les différents intervenants dont des théologiens et des hommes d'église d'Afrique et d'Europe ont, pour leur part, estimé que l'inauguration d'un tel institut au Maroc dénote de l'esprit d'ouverture qui fait la particularité du Royaume.

A ce titre, le ministre de la culture du Vatican, le cardinal Gianfranco Ravasi, a salué dans un message "la clairvoyance et la sagesse" du Roi Mohammed VI au service de la paix et de la compréhension mutuelle.

Les participants ont en outre salué la politique d'ouverture du Royaume sur son environnement africain, en affirmant, dans ce sens, que l'institut Al Mowafaqa est l'illustration de la volonté du Maroc de rapprocher le Nord et le Sud, mais aussi d'ouvrir un dialogue constructif entre toutes les religions.

A cette occasion, la directrice générale de l'UNESCO Irina Bokova, a adressé un message de soutien à cet institut à la mission "particulièrement noble".

L'institut Al Mowafaqa prodigue une formation universitaire en théologie en langue française, enracinée dans le contexte marocain, ouverte sur l'œcuménisme et le dialogue avec la culture et l'islam.

Outre un pôle universitaire (théologie et sciences des religions), l'institut Al Mowafaqa comporte un pôle culturel destiné à promouvoir la rencontre des cultures, ainsi qu'une bibliothèque spécialisée.

Installé à Rabat dans les locaux de l'ancien centre de documentation La Source, l'institut accueille 21 professeurs visiteurs venus d'Afrique subsaharienne, de France, du Maroc et du Moyen-Orient, ainsi que 81 étudiants issus d'Afrique, d'Europe, d'Amérique et d'Asie.

La cérémonie d'inauguration a été précédée par un colloque international, organisé sous le thème "penser avec l'autre, la foi et les cultures : les conflictualités créatives" et animé par une vingtaine d'experts.

Samedi 20 Septembre 2014 - 23:57

 

Atlasinfo

 

 

Source :

 

http://www.atlasinfo.fr

Ecrire un commentaire - Permalien - Partager
Publié le Vendredi 26 Septembre 2014 à 20:02:17

http://www.atlasinfo.fr/Inauguration-a-Rabat-de-l-Institut-oecumenique-de-Theologie_a55512.html

Inauguration à Rabat de l'Institut œcuménique de Théologie

 

Samedi 20 Septembre 2014 modifié le Lundi 22 Septembre 2014 - 09:20

 

La vocation du Maroc en tant que terre d'ouverture et de dialogue interreligieux et interculturel s'est, une nouvelle fois illustrée, samedi, à travers l'inauguration à Rabat de l'Institut œcuménique de Théologie Al Mowafaqa.

 

 

Créée à l'initiative des Eglises catholique et protestante au Maroc pour répondre à leurs besoins de formation, cette institution se veut être un lieu de formation, de réflexion et de promotion du dialogue interculturel et interreligieux.

Lors de la cérémonie d'inauguration, le ministre des Habous et des Affaires religieuses, Ahmed Toufiq, a fait part de sa "haute appréciation" de la mission de cet institut, dont le nom "traduit l'harmonie ou la concordance qui existait au commencement, entre le tracé de Dieu et l'action de ses créatures avant l'Histoire".

Dans une allocution lue en son nom, le ministre n'a pas manqué de souligner le rôle qui incombe aux "théologiens et aux hommes de Dieu", qui consiste, entre autres, à "aider les gens à voir clair dans ce qui se passe à un moment donné", "dissiper les confusions" et à "s'aligner contre toute sorte de terreur, d'extrémisme, de supercherie et de manipulation".

Pour sa part, la directrice de la direction de la coopération et de l'action culturelle au ministère des Affaires étrangères et de la coopération, Lamia Radi, a relevé que le choix du Maroc pour abriter un institut œcuménique des églises chrétiennes "témoigne de la qualité des relations que nous entretenons ainsi que de la confiance mutuelle qui est la clé de voûte de nos liens fraternels".

"En ces temps troublés que nous vivons, où des peuples sont pris en otage et massacrés au nom d'une idéologie violente et extrémistes, la création de cet institut constitue un acte politique fort afin de témoigner d'agir et de défendre notre condition commune et notre capacité de vivre ensemble et de se respecter dans la paix", a-t-elle dit à l'adresse d'un parterre de diplomates, de théologiens et de personnalités marocaines et étrangères.

"Nous sommes sensibles à votre volonté d'aller au-delà d'une formation interne destinée uniquement à des chrétiens pour vous ouvrir à une meilleure compréhension religieuse en général mais aussi à l'enseignement de l'arabe et de l'islam", a relevé la responsable.

De son côté, l'archevêque de Rabat et co-président fondateur de l'institut, Mgr Vincent Landel, a passé en revue les étapes ayant précédé la création de cet établissement qui se veut de "continuer dans cette démarche de réflexion et de rencontres pour mieux se connaitre".

Même son de cloche chez le pasteur Samuel Amedro, président de l'église évangélique au Maroc et co-président fondateur de cet établissement, qui s'est dit honoré d'avoir la chance d'ouvrir au Maroc un lieu unique au monde.

"Nous offrons ce lieu au Maroc pour son rayonnement international", a-t-il dit, notant que cet espace "unique au monde et nous voulons l'offrir en tant que lieu d'excellence d'ouverture et d'intelligence".

Les différents intervenants dont des théologiens et des hommes d'église d'Afrique et d'Europe ont, pour leur part, estimé que l'inauguration d'un tel institut au Maroc dénote de l'esprit d'ouverture qui fait la particularité du Royaume.

A ce titre, le ministre de la culture du Vatican, le cardinal Gianfranco Ravasi, a salué dans un message "la clairvoyance et la sagesse" du Roi Mohammed VI au service de la paix et de la compréhension mutuelle.

Les participants ont en outre salué la politique d'ouverture du Royaume sur son environnement africain, en affirmant, dans ce sens, que l'institut Al Mowafaqa est l'illustration de la volonté du Maroc de rapprocher le Nord et le Sud, mais aussi d'ouvrir un dialogue constructif entre toutes les religions.

A cette occasion, la directrice générale de l'UNESCO Irina Bokova, a adressé un message de soutien à cet institut à la mission "particulièrement noble".

L'institut Al Mowafaqa prodigue une formation universitaire en théologie en langue française, enracinée dans le contexte marocain, ouverte sur l'œcuménisme et le dialogue avec la culture et l'islam.

Outre un pôle universitaire (théologie et sciences des religions), l'institut Al Mowafaqa comporte un pôle culturel destiné à promouvoir la rencontre des cultures, ainsi qu'une bibliothèque spécialisée.

Installé à Rabat dans les locaux de l'ancien centre de documentation La Source, l'institut accueille 21 professeurs visiteurs venus d'Afrique subsaharienne, de France, du Maroc et du Moyen-Orient, ainsi que 81 étudiants issus d'Afrique, d'Europe, d'Amérique et d'Asie.

La cérémonie d'inauguration a été précédée par un colloque international, organisé sous le thème "penser avec l'autre, la foi et les cultures : les conflictualités créatives" et animé par une vingtaine d'experts.

Samedi 20 Septembre 2014 - 23:57

 

Atlasinfo

 

 

Source :

 

http://www.atlasinfo.fr

Ecrire un commentaire - Permalien - Partager
Irak Publié le Vendredi 26 Septembre 2014 à 17:58:19

23 septembre 2014

 

 

 

Faire la guerre à l'Etat islamique

Une coalition internationale existe contre le " califat en Irak et en Syrie ".

Malgré d'importants moyens, elle se heurte à un ennemi de type particulier

 

 


 

La razzia en Irak de l'" Etat islamique " (EI) sur Mossoul, deuxième ville du pays, et sur les zones sunnites, provoquant une catastrophe humanitaire au cours de l'été 2014, puis la barbarie des décapitations d'otages étrangers ont suscité des perspectives d'intervention internationale. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a rassemblé une coalition large et hétéroclite, complétée par une conférence internationale sur l'Irak mise en place par la France et des préparatifs militaires par le Pentagone.

Après le " moment " d'interventionnisme unilatéral exacerbé de l'administration George W. Bush entre 2003 et 2006, cette ample coalition est essentielle pour les concepteurs de l'intervention présente. Une quarantaine de pays en font partie, dont une dizaine de pays arabes, une caution régionale essentielle, même si nombre d'entre eux ne souhaitent pas être identifiés ouvertement. Quant à la Russie, elle conditionne sa participation à une résolution du Conseil de sécurité limitée à la lutte contre le terrorisme.

Un grand jeu régional est en marche dans la perspective de l'intervention. D'abord, l'intervention contre l'EI ramène la question de l'opération militaire contre le régime de Bachar Al-Assad, qui avait été ajournée, après l'attaque chimique d'août 2013, par un accord russo-américain sur le désarmement chimique.

Elle pose la question de l'intervention sur le sol syrien, puisque l'EI opère et prospère depuis l'est de la Syrie, avec pour " capitale " Rakka (une capitale abbasside éphémère). Et le régime Al-Assad a derechef proposé son aide à la " lutte contre le terrorisme ", bon moyen pour lui de se relégitimer extérieurement. La perspective d'intervention relance nombre de questions reportées par l'administration Obama sur le soutien militaire à une opposition syrienne en lutte contre le régime mais aussi l'EI.

La reconquête opérée par le régime à partir de 2013, avec le soutien russe et l'aide de ses alliés iraniens et libanais (Hezbollah, " parti de Dieu "), de territoires et villes perdus (à l'ouest du pays) ainsi que la résilience de l'opposition très divisée et affaiblie ont conduit à une situation d'impasse militaire. Et à des dilemmes que l'administration Obama avait décidé d'ignorer, après l'échec de toute perspective russo-américaine de solution politique avec Genève II, en fournissant néanmoins à quelques groupes sélectionnés des armes antichars. Le témoignage au Congrès, en juillet, du déserteur et photographe d'une morgue militaire syrienne, " César ", a relancé le débat sur les crimes massifs du régime syrien.

Ensuite, l'intervention potentielle doit prendre en compte les données complexes d'une " guerre froide régionale " dans laquelle l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie sont très actifs, autour d'un affrontement construit comme une opposition entre puissances sunnites contre régimes " chiites " (Syrie, Iran, Irak, Hezbollah). Et les monarchies du Golfe ont aussi laissé proliférer sur leur sol des réseaux transnationaux de soutien financier et humain au djihad syrien, dont une partie alimente l'EI. Le principe du soutien à l'ennemi mortel de son ennemi dans le court terme a joué, la priorité pour l‘Arabie saoudite étant de faire chuter le régime syrien et d'affaiblir le Hezbollah (d'où l'accord avec la France pour équiper l'armée libanaise).

L'EI a aussi prospéré sur les ambivalences turques dans le contrôle de sa frontière avec la Syrie. La politique turque, fortement brouillonne, souvent affaire de services secrets, a joué les Frères musulmans (dans une politique étrangère mettant l'accent sur la dimension musulmane) et les salafistes djihadistes (dans le cadre d'une " confessionnalisation " de la politique turque impulsée par M. Erdogan, alors premier ministre), sans faire le tri entre ceux ayant un agenda strictement national syrien, voire ceux qui se " salafisent " par opportunisme politique et économique, et ceux relevant de l'Etat islamique. La menace plus aiguë à partir de l'été 2014 et la prise de conscience par la Turquie et l'Arabie saoudite que le groupe recrute nombre de leurs nationaux ont conduit à des réorientations.

La Turquie négocie encore sa participation à la coalition et mise sur l'aide humanitaire sans aller jusqu'aux opérations de combat. Enfin, la question de la place de l'Iran est revenue sur les devants, avec une alliance de facto sur le terrain : les drones américains arrêtent les djihadistes avec l'aide des forces kurdes (dont certaines de la branche syrienne du PKK turc !) et de milices irakiennes renforcées par des unités des gardiens de la révolution iraniens !

Certes, il n'y aura pas de rapprochement ouvert, tant la relation Iran-Etats-Unis est marquée par les images négatives de trente-cinq ans d'imprécations réciproques et de méfiance, certes adoucies à l'heure de la présidence d'Hassan Rohani, sans que le Congrès américain en soit convaincu. Mais le dossier pèsera, au grand dam des monarchies arabes du Golfe, à l'heure de négociations décisives sur le dossier nucléaire iranien, qui n'abordent pas seulement les aspects techniques, mais aussi ces questions, en tout cas dans les discussions informelles.

L'intervention sera différente, car il ne s'agit pas seulement de frapper un ennemi " territorialisé " dans le " califat " de l'EI proclamé symboliquement le premier jour du ramadan 2014. Le noyau dur de l'EI est un groupe très idéologique et sectaire, comme l'ont montré ses exactions contre les chrétiens, les Kurdes yézidis ou les musulmans chiites, et tout groupe allogène dans sa propre vision. Ce projet, fortement diffusé sur les réseaux sociaux, lui assure une propagande de recrutement auprès de djihadistes tunisiens, libyens, turcs, saoudiens, tchétchènes et aussi européens, des déracinés par rapport au terrain local.

La particularité de ce groupe est de fortement s'enraciner localement, profitant de la désespérance des populations et des impasses de la militarisation en Syrie ou capitalisant sur la dénonciation généralisée par les sunnites irakiens de leur marginalisation politique.

En Syrie, il se présente comme un groupe combattant efficace, qui paie ses combattants, les nourrit, et assure une redistribution locale à des populations affamées et démunies. Il s'intéresse particulièrement à la reconstruction d'un système éducatif pour les plus jeunes. Il y a accumulé des ressources importances (taxes, contrebande, rançons, pétrole).

En Irak, il n'a pu effectuer sa poussée spectaculaire de l'été, après avoir pris en janvier 2014 la ville symbole de Fallouja, sans l'appui de réseaux baathistes, tribaux, familiaux, voire soufis sunnites, dans des régions sunnites conservatrices. Ces dernières étaient en véritable révolte (l'intifada sunnite) depuis fin 2012 contre les politiques confessionnelles (chiites) menées dans l'appareil d'Etat et les forces de sécurité (donc les principaux employeurs du pays) durant le deuxième mandat de l'ancien premier ministre Nouri Al-Maliki.

La complexité de l'intervention en découle. Comment agir en Syrie sans remonétiser un régime Al-Assad certes victorieux sur le terrain, mais affaibli par des pertes considérables et qui peine à remettre en place une " normalisation " autoritaire sur la Syrie dont il a repris le contrôle ? Le régime de Bachar Al-Assad a tout intérêt à se présenter devant la coalition interventionniste comme pris dans une lutte entre le régime en place et l'EI sans aucune troisième voie, finissant ainsi de dénaturer la véritable nature de la révolte syrienne de 2011.

D'où la volonté de l'administration Obama et de la conférence de Paris de maintenir le soutien, y compris militaire, à l'opposition syrienne. Reste à savoir laquelle. L'Armée syrienne libre (ASL) n'existe quasiment plus. Un mélange de groupes " islamistes " et " salafistes " totalement divisés mène la lutte dans de grands fronts regroupant des milices largement autonomes.

En Irak, la tâche est tout aussi complexe pour la coalition. L'Etat irakien tel que reconstruit ex nihilo par les Américains a largement " failli " dans des jeux communautaires-confessionnels.

Depuis le retrait complet américain de 2011, l'armée, pourtant pléthorique sur le papier, n'existait pas, mais ressemblait à des milices manipulées par M. Maliki, qui ne défendront pas un territoire perçu comme sunnite (Mossoul) mais se débanderont en laissant un matériel militaire considérable aux djihadistes, ou avec ses unités kurdes qui ne défendront au départ réellement que le territoire perçu comme kurde " historiquement ".

Même constat au sein de l'appareil d'Etat. Il y a là la clé de la lutte en Irak contre l'EI, par-delà les livraisons d'armes aux forces kurdes et les quelques conseillers militaires américains renvoyés en Irak. Et ce type de contexte d'intervention risque de se rencontrer ailleurs. Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a évoqué la possibilité d'une intervention en Libye à l'heure des combats à Tripoli entre milices intégrées dans l'appareil d'Etat et où le pays se polarise avec deux gouvernements rivaux.

La progression de Boko Haram et de son (autre) " califat " vers des villes nigérianes, pas très loin des frontières maliennes, ressemble à une dérive à la manière de l'Etat islamique. Autant bien comprendre ces contextes d'intervention pour intervenir efficacement.

Philippe Droz-Vincent

est professeur de science politique et de relations internationales à l'Institut d'études politiques de Grenoble. Ses travaux récents portent sur la Syrie (" State of Barbary " (Take Two) : From the Arab Spring to the Return of Violence in Syria, Middle East Journal, vol. 68, no1, Winter 2013-2014), sur l'autoritarisme (" Civilianizing the State : Reflections on the Egyptian Conundrum ", The Middle East Institute, notes du 14-05-2014). Il prépare un ouvrage comparatif sur les militaires et les révolutions arabes

© Le Monde

Ecrire un commentaire - Permalien - Partager