Samedi 20 Septembre 2014 modifié le Lundi 22 Septembre 2014 - 09:20
http://www.atlasinfo.fr/Inauguration-a-Rabat-de-l-Institut-oecumenique-de-Theologie_a55512.html
La vocation du Maroc en tant que terre d'ouverture et de dialogue interreligieux et interculturel s'est, une nouvelle fois illustrée, samedi, à travers l'inauguration à Rabat de l'Institut œcuménique de Théologie Al Mowafaqa.
Créée à l'initiative des Eglises catholique et protestante au Maroc pour répondre à leurs besoins de formation, cette institution se veut être un lieu de formation, de réflexion et de promotion du dialogue interculturel et interreligieux.
Lors de la cérémonie d'inauguration, le ministre des Habous et des Affaires religieuses, Ahmed Toufiq, a fait part de sa "haute appréciation" de la mission de cet institut, dont le nom "traduit l'harmonie ou la concordance qui existait au commencement, entre le tracé de Dieu et l'action de ses créatures avant l'Histoire".
Dans une allocution lue en son nom, le ministre n'a pas manqué de souligner le rôle qui incombe aux "théologiens et aux hommes de Dieu", qui consiste, entre autres, à "aider les gens à voir clair dans ce qui se passe à un moment donné", "dissiper les confusions" et à "s'aligner contre toute sorte de terreur, d'extrémisme, de supercherie et de manipulation".
Pour sa part, la directrice de la direction de la coopération et de l'action culturelle au ministère des Affaires étrangères et de la coopération, Lamia Radi, a relevé que le choix du Maroc pour abriter un institut œcuménique des églises chrétiennes "témoigne de la qualité des relations que nous entretenons ainsi que de la confiance mutuelle qui est la clé de voûte de nos liens fraternels".
"En ces temps troublés que nous vivons, où des peuples sont pris en otage et massacrés au nom d'une idéologie violente et extrémistes, la création de cet institut constitue un acte politique fort afin de témoigner d'agir et de défendre notre condition commune et notre capacité de vivre ensemble et de se respecter dans la paix", a-t-elle dit à l'adresse d'un parterre de diplomates, de théologiens et de personnalités marocaines et étrangères.
"Nous sommes sensibles à votre volonté d'aller au-delà d'une formation interne destinée uniquement à des chrétiens pour vous ouvrir à une meilleure compréhension religieuse en général mais aussi à l'enseignement de l'arabe et de l'islam", a relevé la responsable.
De son côté, l'archevêque de Rabat et co-président fondateur de l'institut, Mgr Vincent Landel, a passé en revue les étapes ayant précédé la création de cet établissement qui se veut de "continuer dans cette démarche de réflexion et de rencontres pour mieux se connaitre".
Même son de cloche chez le pasteur Samuel Amedro, président de l'église évangélique au Maroc et co-président fondateur de cet établissement, qui s'est dit honoré d'avoir la chance d'ouvrir au Maroc un lieu unique au monde.
"Nous offrons ce lieu au Maroc pour son rayonnement international", a-t-il dit, notant que cet espace "unique au monde et nous voulons l'offrir en tant que lieu d'excellence d'ouverture et d'intelligence".
Les différents intervenants dont des théologiens et des hommes d'église d'Afrique et d'Europe ont, pour leur part, estimé que l'inauguration d'un tel institut au Maroc dénote de l'esprit d'ouverture qui fait la particularité du Royaume.
A ce titre, le ministre de la culture du Vatican, le cardinal Gianfranco Ravasi, a salué dans un message "la clairvoyance et la sagesse" du Roi Mohammed VI au service de la paix et de la compréhension mutuelle.
Les participants ont en outre salué la politique d'ouverture du Royaume sur son environnement africain, en affirmant, dans ce sens, que l'institut Al Mowafaqa est l'illustration de la volonté du Maroc de rapprocher le Nord et le Sud, mais aussi d'ouvrir un dialogue constructif entre toutes les religions.
A cette occasion, la directrice générale de l'UNESCO Irina Bokova, a adressé un message de soutien à cet institut à la mission "particulièrement noble".
L'institut Al Mowafaqa prodigue une formation universitaire en théologie en langue française, enracinée dans le contexte marocain, ouverte sur l'œcuménisme et le dialogue avec la culture et l'islam.
Outre un pôle universitaire (théologie et sciences des religions), l'institut Al Mowafaqa comporte un pôle culturel destiné à promouvoir la rencontre des cultures, ainsi qu'une bibliothèque spécialisée.
Installé à Rabat dans les locaux de l'ancien centre de documentation La Source, l'institut accueille 21 professeurs visiteurs venus d'Afrique subsaharienne, de France, du Maroc et du Moyen-Orient, ainsi que 81 étudiants issus d'Afrique, d'Europe, d'Amérique et d'Asie.
La cérémonie d'inauguration a été précédée par un colloque international, organisé sous le thème "penser avec l'autre, la foi et les cultures : les conflictualités créatives" et animé par une vingtaine d'experts.
PARIS, 24 sept 2014 (AFP) - Manuel Valls a jugé mercredi que l'organisation Etat islamique (EI) était "une insulte à l'islam", en défendant devant l'Assemblée nationale l'engagement militaire de la France en Irak.
"Lutter contre Daech (l'un des acronymes en arabe de l'Etat islamique, ndlr), c'est combattre une organisation dont l'appellation +Etat islamique+ constitue un double mensonge. Elle n'a rien d'un Etat et ne représente en rien l'islam. C'est un rassemblement d'assassins, pour qui la vie humaine est sans valeur. Ce groupe, comme l'ont exprimé les plus hautes autorités de l'islam, est une insulte à cette religion", a lancé le Premier ministre.
JÉRUSALEM, 24 sept 2014 (AFP) - Mohammed est le prénom qui a été le plus donné en Israël lors de l'année religieuse écoulée, et non pas le prénom biblique Yossef comme l'affirmaient les autorités israéliennes cette semaine, a révélé le journal Haaretz.
"La liste publiée par le ministère de l'Intérieur des prénoms les plus donnés cette année aux nouveaux-nés de sexe masculin n'a visiblement pas pris en compte les prénoms arabes", condamne le quotidien libéral qui a demandé aux autorités une liste incluant les prénoms non hébraïques. Sur cette deuxième version du classement des prénoms les plus populaires ces 12 derniers mois, c'est donc bien le prénom musulman Mohammed, le nom du prophète, qui se hisse au premier rang des prénoms les plus donnés en Israël. Juste derrière, Yossef, très populaire parmi les Israéliens (souvent abrégé en "Yossi") mais également parmi les Arabes-Israéliens, qui l'écrivent Youssef, ajoute Haaretz.
Israël compte 8.252.500 habitants, dont 6.186.100 juifs (75%) et 1.709.900 Arabes, musulmans et chrétiens, (20,7%), selon les statistiques officielles qui incluent également les Palestiniens de Jérusalem-Est annexée par Israël.
La communauté arabe israélienne est constituée des descendants de 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la création de l'Etat hébreu en 1948.
Ces listes ont été publiées cette semaine à l'occasion du Nouvel An juif, Rosh Hashana, qui marquera selon la tradition juive, le passage dès mercredi soir dans l'année 5775.
Par Patrick FORT avec les bureaux de l'AFP en Europe
PARIS, 24 sept 2014 (AFP) - Journée contre la haine et l'injustice en Allemagne, marche en Norvège, campagne twitter à travers le monde lancée d'Angleterre, et appels en France contre l'organisation Etat islamique : des musulmans en Europe se mobilisent contre les jihadistes en Irak et en Syrie.
Effrayés par EI, des musulmans craignent d'être assimilés aux actes commis et la radicalisation de certains de ses membres. La mobilisation est toutefois variable selon les Etats.
En Angleterre, la Fondation Active Change a lancé un hashtag "Pas en mon nom" (#notinmyname) qui encourage les twittos musulmans à faire des messages anti-EI. La campagne est un succès avec des milliers de messages sur twitter venant de toute la planète.
En France, "les musulmans condamnent de manière très ferme cet +Etat+ qui n'a rien d'islam", affirme à l'AFP Abderrahmane Dahmane, président du Conseil des démocrates musulmans de France, un des initiateurs d'appels lancés récemment contre EI par des responsables religieux, des mosquées et des associations.
Mais il reconnait que la plus grande communauté musulmane d'Europe est restée "silencieuse dans sa majorité. Pourquoi? Pour une raison très simple: ils en ont ras-le-bol de l'islamophobie, de la discrimination".
"Si nous sommes arrivés à cette situation c'est à cause de la démission (...) des hiérarques musulmans à travers le monde", analyse Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix, soulignant: "Le vocabulaire, les mots de l'islam ont été confisqués par des criminels et des terroristes. Les mots fatwa jihad, califat... ont été dévoyés. Jihad était un effort dans la voie de Dieu, c'est devenu un synonyme de barbarie".
- 'No-Future' -
Et s'il admet que des jeunes sont "tentés par le jihad" en raison de "facteurs endogènes" à l'islam comme "le manque de formation des imams" ou "de discours surannés", il rappelle que la radicalisation est aussi une "réponse au malaise ou à la crise".
Pour Abdelasiem El Difraoui, auteur de "Al-Qaïda par l'image" (Editions PUF), "Le musulman moyen est affolé, effrayé"; EI est "une secte qui n'a plus grand-chose à avoir avec l'islam, cela va à l'encontre de l'orthodoxie sunnite".
Il souligne que la radicalisation est l'oeuvre d'une "infime minorité". "Avant on avait les cheveux verts pour aller choquer sa grand-mère. On était punk maintenant c'est plus chic de devenir jihadiste. C'est une forme du No-Future, mais il y a aussi le fait que la jeunesse adore une certaine forme d'ultraviolence", dit-il à l'AFP.
"Merah (auteur de plusieurs meurtres en 2012 en France), Nemmouche (auteur présumé d'un attentat meurtrier en mai au musée juif de Bruxelles), ce sont des cas pathologiques, des petites frappes jihadistes, ils avaient Zéro connaissance des textes. Ils devaient connaitre quelques sourates et c'est tout. Ils se radicalisent à une vitesse folle et n'ont pas le temps d'apprendre les textes. C'est de +l'Instant Mujahidin", ajoute-t-il.
"Il ne faut pas céder à la tentative de déstabilisation psychologique de EI", conclut-il.
En Allemagne (4 millions de musulmans, soit 5% de la population), quelques 2.000 mosquées, à Berlin, Hambourg, Munich ou Hanovre, ont participé vendredi à une journée "Musulmans contre la haine et l'injustice", à l'appel de l'une des principales organisations de la communauté.
Les images avec des musulmans priant notamment à Berlin, dans Kreuzberg, surnommée la petite Istanbul, ont marqué mais le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) relève qu'il existe "un sentiment d'hostilité croissant envers les musulmans". Et Fazli Altin, président de la fédération islamique de Berlin de regretter "que des gens qui ont grandi et été éduqué ici, qui font partie de cette société, doivent encore expliquer qu'ils ne sont pas des criminels".
Spécialiste de l'islamisme, Ahmad Mansour assure que la majorité des musulmans ne soutiennent pas EI, mais certains refusent de voir que l'islam radical peut venir "de leurs rangs. Beaucoup de jeunes pensent qu'EI n'existe pas, que c'est un complot de l'Occident pour discréditer l'islam", explique-t-il dans le quotidien Die Zeit.
Parmi les autres mobilisations, quelque 5.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé fin août en Norvège à une marche à l'appel de jeunes musulmans derrière lesquelles se sont rangées les principales organisations musulmanes du pays. L'action de prévention est aussi dans les mosquées, selon les imams.
Otage français en Algérie: le recteur de la Grande mosquée de Paris exhorte les jihadistes à le libérer
PARIS, 23 sept 2014 (AFP) - Le recteur de la Grande mosquée de Paris (GMP), Dalil Boubakeur, a exhorté mardi sur RTL le groupe jihadiste algérien "Jund al-Khilafa", qui a revendiqué l'enlèvement dimanche d'un Français en Algérie, à libérer leur otage.
"Je voudrais, au nom de toutes les valeurs de l'humanité, de la religion, faire appel à un semblant d'humanité ou à un coeur, ou un respect de la vie humaine", a déclaré M. Boubakeur, en demandant "à ces preneurs d'otages de bien vouloir libérer cet homme, ce père de famille, cet innocent".
Face à "l'horreur, l'indicible, l'épouvantable" que représente pour lui cet enlèvement, M. Boubakeur, également président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a ajouté: "Je ne sais à quelle psychopathologie il faut l'attribuer, quel égarement, quelle folie, quelle inhumanité, quelle barbarie pourraient les inspirer".
"Mais par Dieu qu'ils reviennent les pieds sur terre", insiste-t-il, soulignant que "la religion n'est jamais une incitation à la violence, à l'assassinat", et que commettre un tel acte "c'est être anti-religieux, c'est véritablement obéir à Satan, au diable, au mal. Dieu demande aux êtres humains de se respecter".
Selon lui, "aucun musulman ne répondra (à l'appel des jihadistes à tuer des Français, ndlr). Aucun musulman, ni musulmane, ni petit ni grand, ne peut en aucune manière tenir ces propos pour autre chose que des propos de folie" et "personne ne peut en rien les considérer ou les tenir autrement que comme nuls et non avenus", assure-t-il.
"Les musulmans tremblent et ils prient Dieu pour que ces choses-là ne puissent arriver parce que ce serait une caricature, ou en tout cas une malfaisance. C'est véritablement la crainte de voir l'islam déformé, et par là même les musulmans atteints", a-t-il ajouté.