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Pas sur la bouche (Alain Resnais, 2003) Publié le Vendredi 13 Février 2009 à 12:41:11

Pas

 

Pas sur la bouche de Alain Resnais

 

 

Synopsis : Lors d'un séjour aux Etats-Unis, Gilberte a été mariée en premières noces à un Américain, Eric Thomson, mais ce mariage n'a pas été légalisé en France. Revenue à Paris, Gilberte a épousé un riche industriel, Georges Valandrey, qui ignore tout de l'union avec Eric Thomson. Coïncidence, ce dernier vient justement dans notre beau pays pour monter une affaire avec Georges Valandray.

 

 

Resnais, depuis maintenant quelques temps, nous offre un cinéma plus léger et plus abordable que par le passé. Pas sur la bouche est justement l'un de ses films les plus frivoles si ce n'est futiles (pas dans un sens péjoratif cela dit). En reprenant une opérette des années 20, quelque peu désuète et démodée, Resnais n'espère pas en faire une œuvre essentielle et profonde, mais seulement et simplement un divertissement de qualité dans lequel il va pouvoir se prendre au jeu du marivaudage musical, entouré notamment de ses acteurs fétiches (Sabine Azéma et Pierre Arditi). Resnais est d'ailleurs très fidèle à la pièce originale en ne retouchant presque pas le livret. Ce dernier est d'ailleurs plein d'inventivité dans l'écriture, à défaut d'être original sur l'histoire et les personnages, et s'il a forcément vieilli, il n'en reste pas moins de très bonne qualité. Par contre, il modernisera avec Bruno Fontaine les arrangements musicaux, et le résultat final est franchement réussi. S'il faut un temps d'adaptation pour s'habituer aux voix des acteurs dans les chansons et les apprécier (rappelons qu'ils sont tout autant chanteurs que vous et moi), l'ensemble se suit sans déplaisir. Bien sûr cette opérette n'est pas parfaite à la base, souffrant de quelques passages à vide ou de moins bien, et cela s'en ressent sur le film qui a prit le parti de la suivre très fidèlement, jusqu'à reproduire à l'écran ce qui caractérise une pièce de théâtre, à savoir des actes clairement distincts (introduits par des didascalies à l'écran), une contrainte de lieu (un seul véritable décor par acte), l'aparté (les acteurs s'adressent directement au spectateur) et un jeu très théâtral de la part des acteurs. Du coup, cette transposition pose parfois problème, agace quelque fois, mais relève plus du détail. Les acteurs sont dans l'ensemble convaincants et semblent s'être bien appropriés leur personnage. Pierre Arditi et Sabine Azéma illuminent l'écran, comme souvent, et démontrent une fois de plus leur irrésistible talent sous la direction de Resnais. On regrettera peut-être l'absence d'André Dussolier qui aurait pu prendre la place de Daniel Prévost qui ne fait pas d'étincelles dans un rôle bien inutile. D'ailleurs les bandes annonces jouant sur cette absence sont vraiment hilarantes. La mise en scène de Resnais regorge de bonnes idées et d'originalité, notamment lors de certaines séquences chantées, tout en étant limitée dans l'espace. Loin d'être plate ou banale comme certains ont pu le prétendre, elle est soutenue par une photographie très soignée et très belle et par des décors et costumes d'époque très réussis. 

Finalement, Pas sur la bouche est un film simple et léger tout à fait plaisant dont il serait injuste de reprocher sa superficialité ou son manque de consistance tant cela n'est pas le but de l'œuvre. Par contre, on peut ne pas aimer le genre ou être rebuté par certains partis pris de Resnais.

 

 

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Titre : Pas sur la bouche

Titre original : Pas sur la bouche

Réalisateur : Alain Resnais

Scénario : Alain Resnais d'après l'œuvre de André Barde et Maurice Yvain

Photographie : Renato Berta

Musique : Bruno Fontaine

Format : Couleur

Genre : Comédie musicale

Durée : 115 min

Pays d'origine : France

Date de sortie : 2003

Distribution : Sabine Azéma, Pierre Arditi, Isabelle Nanty, Lambert Wilson, Audrey Tautou, Jalil Lespert, Daniel Prévost, Darry Cowl et donc sans… André Dussolier

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Publié le Samedi 14 Février 2009 à 05:13:00

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La bête humaine de Jean Renoir

 

 

Synopsis : Lantier, conducteur de locomotive, tombe éperdument amoureux de la femme d'un sous-chef de gare impliquée dans un meurtre commis sur la ligne Saint-Lazare-Le Havre.

 

 

Jean Gabin voulait incarner un cheminot et voulait jouer sous la direction de Jean Renoir. Cela a donné La bête humaine, grand classique, immense film, formidable drame social et remarquable et tragique histoire d'amour. Jean Renoir a tiré de l'œuvre originale une adaptation cinématographique (actualisée) riche, profonde et extrêmement complexe, au caractère social  sous ses airs anodins. Les pistes de lecture sont, je pense, multiples. Les personnages dépeints sont difficiles à saisir, nébuleux, tous différents mais se renvoyant leur situation et leur détresse les uns aux autres. Ils sont prisonniers d'une souffrance personnelle, qui les ronge et les empêche de vivre : Landrin de ses pulsions, Séverine de son passé sentimental, Roubaud de sa jalousie… Cette situation, c'est l'image et le prolongement de leur situation sociale, de leur classe. Sous le joug des plus puissants, ils ont essayé de s'en libérer. Leur vaine délivrance, leur découverte de l'amour, passe par le sacrifice. Tout comme la libération dans la Grande Illusion passait par le sacrifice de l'un des leurs, ou comme le maintien des règles sociales passait par le sacrifice d'un membre de la communauté dans la Règle du jeu. Ici, d'abord Grandmorin puis Cabuche (joué par Renoir lui-même, ce qui n'est peut-être pas anodin) en font les frais. Mais aller contre les hiérarchies et leur puissance est chose vaine, jamais cela ne permettra aux personnages de guérir leurs maux, et leur souffrance perdurera. Renoir (et Zola) conclue(nt) sur un cruel et terrible constat, où la seule échappatoire possible est la représentation tragique de l'échec. Le spectateur, par le personnage de Pecqueux, ne peut que constater, impuissant, la fatalité qui touche les personnages. Reflet des désillusions d'une époque ? Peut-être bien quelque part. Toujours est-il que cette vision n'est pas figée, ni même exacte, elle démontre seulement la profonde richesse du film et les possibles interprétations que l'on peut y voir au détours d'une phrase ou au travers d'une scène. Les dialogues sont d'ailleurs particulièrement bien écrits et la mise en scène magnifique. C'est tout de même quelque chose de voir la maîtrise de Renoir, certes très classique et d'époque, mais tellement virtuose par sa simplicité, sa fluidité, sa justesse et son expressivité. Elle dit tout ce qu'il y a à dire, ni plus ni moins, sans artifices, sans trop vouloir en faire mais tout en conservant la puissance des personnages et la richesse de l'histoire. Elle est grandement aidée par une photographie sans défaut, dégageant un noir et blanc éclatant. Certaines scènes sont tout simplement magnifiques. Les acteurs sont impériaux, de Jean Gabin en malade romantique mais impuissant malgré toute sa (bonne) volonté, à Simone Simon en fausse innocente attirante mais elle aussi meurtrie, ou Fernand Ledoux, fataliste, rongé par le désespoir et Carette en collègue narquois, amical mais attentiste, jusqu'à la locomotive, personnage à part entière, filmée sous tous les angles.

La bête humaine est un drame intense, une histoire d'amour poignante, profondément tragique par la destinée inéluctable des vies qu'il dépeint.

 

 

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Titre : La bête humaine

Titre original : La bête humaine

Réalisateur : Jean Renoir

Scénario : Jean Renoir adapté du roman d'Emile Zola

Photographie : Curt Courant

Musique : Joseph Kosma

Format : Noir et blanc

Genre : Drame

Durée : 98 min

Pays d'origine : France

Date de sortie : 1938

Distribution : Jean Gabin, Simone Simon, Fernand Ledoux, Julien Carette

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Breezy (Clint Eastwood, 1973) Publié le Dimanche 15 Février 2009 à 06:49:28

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Breezy de Clint Eastwood

 

 

Synopsis : Un agent immobilier quinquagénaire rencontre une jeune hippie. Leur relation amoureuse se heurte aux préjugés de leur entourage.

 

 

Breezy est le troisième film de Clint Eastwood en tant que réalisateur après Un frisson dans la nuit (1971) et L’homme des hautes plaines (1973) et fut un véritable échec public et critique. Il ne trouve pas son public aux Etats-Unis, Clint Eastwood était encore prisonnier de ses rôles à la Dirty Harry pour qu’on lui prête un semblant de reconnaissance pour sa veine intimiste (et pourtant la meilleure) ; ni même en Europe (une seule salle en France). C’était évidement totalement injustifié tant ce troisième film regorge déjà des nombreuses qualités qui feront sa reconnaissance plusieurs années plus tard avec notamment Sur la route de Madison ainsi que des premiers questionnements sur l’Amérique, la vieillesse et bien d’autres thèmes abordés avec passion par Eastwood.

Breezy c’est l’histoire d’une jeune fille, de la génération hippie, libre comme le vent (comme l’indique son nom), intrépide et sincère, vivant au jour le jour et profitant de chacun d’eux, qui rencontre au gré de ses errances un quinquagénaire solitaire pour qui elle va s’éprendre. Formidable histoire d’amour, sincère et unique, dépassant les préjugés et les tabous avec intelligence, pour n’en retenir que le plus important, leurs sentiments et leur amour réciproque. William Holden y est parfait, déboussolé dans ses habitudes et ses sentiments par cette arrivée imprévue et Kay Lenz splendide, insufflant une fraîcheur et une spontanéité désinvolte mais perspicace. Leur couple est crédible, vrai et touchant. Les personnages de Bob et de Marcy offrent un pendant judicieux et pertinent à leur propre couple, par leur regard extérieur, révélateur de la société qui les entoure. Bob représentant l’américain moyen qui ne comprend pas la véritable nature de leur couple, dans lequel il ne voit que ce qu’il aimerait voir, et Marcy, symbole d’une génération perdue dans ses repères, qui ne croit plus à cet amour véritable. Les dialogues coulent naturellement, avec simplicité, mais sont toujours très bien écrits, intelligents et éclatant de vérité. La mise en scène, sobre et discrète, laisse les corps et les sentiments s’exprimer avec intelligence évitant ainsi des effets de style inutiles et malvenus.   

Premier grand coup d’éclat pour Clint, annonciateur de l’immense chef d’œuvre qu’est Sur la route de Madison.

 

 

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Titre : Breezy

Titre original : Breezy

Réalisateur : Clint Eastwood

Scénario : Jo Heims

Photographie : Frank Stanley

Musique : Michel Legrand

Format : Couleur

Genre : Drame, Romance

Durée : 108 min

Pays d'origine : Etats-Unis

Date de sortie : 1973

Distribution : William Holden, Kay Lenz, Roger C. Carmel, Marj Dusay

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Gran Torino (Clint Eastwood, 2008) Publié le Lundi 16 Février 2009 à 10:29:15

Gran

 

Gran Torino de Clint Eastwood

 

 

Synopsis : Walt Kowalski, un vétéran de la Guerre de Corée aux penchants racistes, se prend d'affection pour un jeune voisin immigré asiatique, et tente de le sortir de la délinquance...

 

 

Peu de temps après Changeling, Clint Eastwood revient avec Gran Torino, bien loin du premier et surtout bien quelconque par rapport à ce qu'il a pu faire depuis quelques années.

Le souci réside essentiellement dans le scénario, franchement décevant, balisé du début à la fin, sans originalité. Emotionnellement c'est le néant, pas une seule seconde je ne me suis senti impliqué par cette histoire de tolérance et de rédemption. Clint a déjà abordé ca avec éminemment plus de subtilité et d'intérêt. Les personnages ne sont guère travaillés, à peine crédibles et surtout très caricaturaux. Si celui de Clint est assez amusant, par ses grognements et ses crachats incessants ainsi que par certaines répliques bien senties, le reste est bien fade et très inintéressant, pour ne pas dire mal interprété. Notre vieillard raciste et grincheux (mais en réalité profondément gentil) semble sortir de son hibernation pour se rendre compte qu'il habite dans un quartier peuplé à 90% d'immigrés asiatiques. Une amorce absolument pas crédible que la suite ne contredira pas tant tout s'enchaîne avec banalité jusqu'à la fin prévisible mais logique qui semble dire que Clint à définitivement tirer un trait sur une partie de lui-même. Je passe rapidement sur l'inutilité de la Gran Torino, tout au plus un symbole grossier, et le manque de subtilité assez criant lorsque Clint s'essaie à la critique sociale. L'humour, en ce qui concerne le personnage de Walt, volontaire ou pas, est tout de même franchement gênant tant il décrédibilise le sérieux du film et notre implication dans celui-ci.

Un film pour signifier la mort symbolique de l'inspecteur Harry (et par prolongement le désir de se défaire d'une image tronquée qui lui colle toujours à la peau), expier ses fautes et chercher une ultime rédemption (pas auprès de Dieu de toute évidence mais bien pour soi-même), cela aurait pu être intéressant, mais Gran Torino souffre malheureusement de trop nombreux défauts pour lui donner un semblant de crédibilité.   

Un film mineur, que l'on regarde sans trop de déplaisir comme un divertissement, mais qui est malheureusement très décevant de la part de Clint Eastwood.

 

 

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Titre : Gran Torino

Titre original : Gran Torino

Réalisateur : Clint Eastwood

Scénario : Nick Schenk et Dave Johannson

Photographie : Tom Stern

Musique : Kyle Eastwood, Michael Stevens

Format : Couleur

Genre : Drame

Durée : 116 min

Pays d'origine : Etats-Unis

Date de sortie : 2008

Distribution : Clint Eastwood, Bee Vang, Ahney Her

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Yi Yi (Edward Yang, 2000) Publié le Mardi 17 Février 2009 à 11:28:10

Yi

 

Yi Yi de Edward Yang

 

 

Synopsis : À quarante ans, NJ se demande si sa vie n'aurait pas pu être différente. La rencontre fortuite avec un amour de jeunesse, Sherry, lui donne envie de tout laisser tomber et de repartir de zéro. Mais avec une famille a charge, il ne peut réaliser ce séduisant projet. Le jour du mariage de son beau-frère, sa belle-mère tombe dans le coma. Pour les enfants de NJ, Ting-Ting et Yang-Yang, parler a leur grand-mère inanimée est une épreuve. NJ décide de partir au Japon, officiellement pour des raisons professionnelles. Il a en fait décidé de renouer avec son passe amoureux.

 

 

Immense fresque urbaine, Yi Yi dépeint avec sobriété, patience et naturel, les tourments, les joies, les découvertes, les naissances et les décès, en un seul mot la vie, dans toute sa simplicité ainsi que dans toute sa complexité, d'une famille taïwanaise ordinaire. Edward Yang porte sur chaque personnage, reflet d'une génération, un regard neutre mais profond sur leur intimité, leur comportement, leur existence. La mise en scène de Yang se pose délicatement, observe attentivement et lentement, prend le temps de suivre ces moments de réalité, ces morceaux de vie quotidienne. Vous n'y trouverez rien d'extraordinaire ou d'incroyable, simplement un questionnement permanent face à cette dualité essentielle qui nous fait exister, celle de la futilité et de l'importance conjuguées de la vie. Questionnement universel, répétitif, inconscient, mais qui prend une dimension ou une signification tangible, perceptible par nos expériences personnelles, sentimentales ou physiques (doutes, peurs, espoirs...). Chaque personnage, du plus jeune au plus âgé, expérimente, goûte ou goûte de nouveau à la vie, avec tout ce qu'elle peut occasionner de tristesse ou de bonheur. Reproduire à l'écran quelque chose d'aussi personnel, d'aussi éthéré, d'aussi complexe avec un mélange de simplicité et de distance révélant toute la profondeur du sujet, relevait de l'exploit. Force est de constater que la réalisation de Yang épouse son sujet à merveille. Sans être forcément inaccessible, elle est tout de même un peu déroutante au départ (par sa lenteur, par son procédé de narration, par certaines originalités de mise en scène…), mais appréhende avec finesse, sobriété et sincérité chaque personnage à tel point quelle atteint une fluidité et une harmonie sublime avec son sujet et emporte ainsi littéralement le spectateur dans trois heures de pur cinéma. Yi Yi est nécessairement long (mais se suit sans ennui), permettant ainsi au spectateur de s'imprégner de l'atmosphère et de l'ambiance (aidé en cela par une photographie collant au plus près à la réalité urbaine, ses lumières ou ses couleurs), de croire aux personnages (les acteurs y jouent bien évidemment un rôle primordial tant ils vivent pleinement leur personnage et en sont troublant de vérité), et finalement d'être touché par tout cela. Le scénario, tout à fait linéaire (mais découpé comme un puzzle que le spectateur doit rassembler), brosse des portraits et raconte ses petits riens de la vie si importants. Sa puissance ne repose pas sur son originalité mais sur sa simplicité et surtout la force et la beauté de ses dialogues qui résonnent profondément dans nos esprits.

Il est formidable qu'un tel film, assez atypique pour nous public occidental, ait obtenu une véritable reconnaissance critique (prix de la mise en scène à Cannes en 2000) et publique. C'est un signe d'ouverture vers un autre cinéma dont nous n'avons pas forcément l'habitude, procédant différemment, mais non moins intéressant. Plus abordable qu'un Millenium Mambo par exemple, c'est une porte d'entrée vers un cinéma asiatique riche et passionnant. J'ai encore, personnellement, un peu de mal à m'impliquer dans cette lenteur, dans ce style particulier (qui ne me gêne pourtant pas d'habitude) et du coup je suis le film avec détachement et j'en ressors impassible. Je ne perçois les implications émotionnelles et certaines qualités plus difficilement perceptibles que bien plus tard, mais c'est déjà pas mal. 

 

 

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Titre : Yi Yi

Titre original : Yi Yi

Réalisateur : Edward Yang

Scénario : Edward Yang

Photographie : Yang Wei-han

Musique : Peng Kaili

Format : Couleur

Genre : Drame

Durée : 173 min

Pays d'origine : Taïwan, Japon

Date de sortie : 2000

Distribution : Wu Nien-jen, Elaine Jin, Issei Ogata, Kelly Li, Jonathan Chang, Su-Yun Ko

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