Blog créé grâce à Iblogyou. Créer un blog gratuitement en moins de 5 minutes.

Publié le Mercredi 18 Février 2009 à 10:42:05

L'échange

 

L’échange de Clint Eastwood

 

 

Synopsis : Los Angeles, 1928. Un matin, Christine dit au revoir à son fils Walter et part au travail. Quand elle rentre à la maison, celui-ci a disparu. Une recherche effrénée s'ensuit et, quelques mois plus tard, un garçon de neuf ans affirmant être Walter lui est restitué. Christine le ramène chez elle mais au fond d'elle, elle sait qu'il n'est pas son fils...

 

 

L’échange (Changeling dans son titre original, très bien trouvé mais, étrangement, traduit, plutôt maladroitement d’ailleurs. On peut rappeler que le titre original fait référence au folklore européen, dans lequel « un changeling - ou changelin - est un leurre abandonné par les fées en échange de nouveau-nés enlevés à leurs parents »[1]. Un titre très symbolique donc, et tout à fait judicieux) est un drame, tiré d’une histoire vraie, racontant les désagréments d’une femme seule dont le fils a été kidnappé et qui doit se battre contre le système policier, corrompu et incompétent de Los Angeles. Clint Eastwood, qui n’en finit plus de tourner, généralement à notre plus grand plaisir, livre, cette fois-ci, un film maitrisé de bout en bout autour d’une reconstitution historique parfaite et magnifique et d’un drame captivant et bien mené. Tout en sobriété et classicisme, s’adaptant avec classe à l’époque, la mise en scène de Eastwood est convaincante. Elle s’appuie sur une photo très belle mettant en valeur, avec finesse, les costumes et les décors de l’Amérique des années 20 (les scènes dans le ranch sont absolument magnifiques). La musique réussie et appropriée, signée Eastwood lui-même, nous plonge dès le générique dans une ambiance particulière aux tonalités jazzy. Le scénario de Michael Staczynski arrange intelligemment le fil d’une histoire plutôt consistante et rend l’ensemble particulièrement fluide et envoûtant, tout du moins pendant la plus grande partie du film qui possède peut-être quelques minutes de trop. Toujours est-il que Changeling est une véritable réussite dans laquelle les acteurs sont tous brillants à commencer par Angelina Jolie, incarnant à merveille et avec crédibilité (physiquement comme psychologiquement) cette mère affligée mais décidée à se battre qui lui offre probablement son meilleur rôle au cinéma et qu’elle rend en incarnant un portrait de femme admirable, de même que les seconds rôles du plus connu (John Malkovich) aux moins connus (Michael Kelly, Jeffrey Donovan…).   

La reconstitution de Los Angeles dans son contexte politique, social et juridique est l’une des grandes réussites de Changeling. La quête du fils disparu sera l’occasion de la remise en question d’un ordre établi, qu’il soit physique ou moral, déficient. Elle dénoncera les injustices mais plus profondément changera l’appréhension d’un système, de son fonctionnement et de son organisation ouvrant ainsi la voie à des questionnements et à des débats essentiels. Clint Eastwood va plus loin que la simple histoire policière en enrichissant thématiquement son film lui donnant ainsi une profondeur supplémentaire tout à fait intéressante.

Selon moi, l’un de ses meilleurs films si ce n’est son meilleur film des années 2000 pour le moment, même si il me faut probablement un peu plus de recul pour m’affirmer définitivement.

 

 

Image 

 

Titre : L’échange

Titre original : Changeling

Réalisateur : Clint Eastwood

Scénario : J. Michael Staczynski

Photographie : Tom Stern

Musique : Clint Eastwood

Format : Couleur

Genre : Drame

Durée : 141 min

Pays d'origine : Etats-Unis

Date de sortie : 2008

Distribution : Angelina Jolie, John Malkovich, Michael Kelly, Jeffrey Donovan, Jason Butler Harner



[1] Wikipédia

Afficher le commentaire. Dernier par le 20-05-2013 à 10h14 - Permalien - Partager
Le liseur (Stephen Daldry, 2008) Publié le Jeudi 19 Février 2009 à 10:47:17

Le

 

Le Liseur de Stephen Daldry

 

 

Synopsis : L'histoire d'un jeune étudiant en droit allemand découvrant, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, que son amour de jeunesse aurait été impliqué dans les crimes nazis.

 

 

6 ans après The Hours, Stephen Daldry s’attaque une nouvelle fois à l’adaptation d’un roman, cette fois-ci de Bernhard Schlink, intitulé The Reader (le titre français est extrêmement moche, j’ai peur qu’il ne soit pas très attrayant). Il relate, semble t’il avec fidélité (je ne l’ai pas lu), l’expérience amoureuse (et sexuelle) d’un adolescent allemand avec une femme bien plus âgée que lui à qui il fera la lecture d’œuvres littéraires tout à fait hétéroclites le temps d’un été, et qui s’avérera traumatisante lorsque ce dernier apprendra quelques années plus tard que cette même femme fut gardienne à Auschwitz durant la seconde guerre mondiale et participa plus ou moins directement aux crimes qui y furent perpétrés. Le film se décompose en 3 parties bien distinctes, autant de moments de la vie de cet homme dont l’aventure vécue durant quelques mois le marquera profondément. Les deux premières parties sont admirables, la liaison amoureuse qui lance le film est traitée avec brio, respirant de sincérité et de crédibilité et imposant intelligemment son cheminement. Elle est portée par un couple magnifique troublant de vérité avec d’un côté Kate Winslet – Hanna Schmitz – (en route vers l’oscar) incarnant une femme d’âge mûr, ordinaire, lucide mais insaisissable, et de l’autre David Kross – Michael Berg –, jeune adolescent, innocent, inexpérimenté mais enthousiaste. Une opposition qui offre un contraste saisissant et tout à fait passionnant. Leur performance est irréprochable et leur relation, ou plus précisément l’intensité de leur relation nous secoue particulièrement dans la deuxième partie du film, probablement la plus intéressante. Après une séparation brutale et inexpliquée, le jeune homme désormais étudiant en droit, retrouve Hanna lors d’un procès où celle-ci est accusée d’avoir participée à certains crimes nazis. A travers le regard de Michael, le réalisateur porte un regard atypique et sans compassion sur ces collaborateurs lambda plus ou moins actifs et conscients de leurs actes, nous interrogeant par là même aussi bien sur la responsabilité individuelle que sur la notion de justice. Mais il livre aussi un portrait d’homme profondément rongé et tourmenté par cette expérience qu’il n’assume pas et dont il n’arrivera pas à se défaire. La troisième partie fait un bond dans le temps et nous montre Michael adulte, incarné par Ralph Fiennes, à qui il incombe de mettre un terme à cette histoire jusque là presque parfaite. Malheureusement, elle s’éternise beaucoup trop, achevant lourdement son propos lors de nombreuses scènes et bien qu’émouvante demeure terriblement décevante. Je ne sais pas si la faute incombe au roman ou bien à ce qu’en a tiré Stephen Daldry, toujours est-il que cette fin laisse très sceptique. Un brin dommage tant les 2/3 tiers du film semblait préfigurer un très grand film, dans lequel la mise en scène s’efface habilement au profit de son histoire et de ses acteurs.

 

 

Image 

 

Titre : Le Liseur

Titre original : The Reader

Réalisateur : Stephen Daldry

Scénario : David Hare d’après le roman Bernhard Schlink

Photographie : Chris Menges, Roger Deakins

Musique : Alberto Iglesias

Format : Couleur

Genre : Drame

Durée : 124 min

Pays d'origine : Etats-Unis

Date de sortie : 2008

Distribution : Kate Winslet, Ralph Fiennes, David Kross

Afficher les 2 commentaires. Dernier par apprentissage le 20-05-2013 à 10h14 - Permalien - Partager
Nous, les vivants (Roy Andersson, 2007) Publié le Vendredi 20 Février 2009 à 10:46:25

Nous,

 

Nous, les vivants de Roy Andersson

 

 

Synopsis : Nous, les vivants parle de l'Homme, de sa grandeur et sa misère, sa joie et sa tristesse, sa confiance en soi et son anxiété. Un Homme dont nous voulons rire et pleurer à la fois. C'est tout simplement une comédie tragique ou une tragédie comique à notre sujet.

 

 

Nous, les vivants est un petit film suédois complètement atypique, rare, d’une originalité déroutante il faut bien le dire, tant par ce qu’il raconte que par sa mise en scène. Nous, les vivants ne raconte pas une histoire linéaire avec un début et une fin, mais « parle de ». C’est un film à saynètes (que l’on préfèrera à sketches) qui enchaîne, sans véritable lien entre elles, des scènes absurdes, grotesques, déroutantes mettant en scène des individus, des hommes dans tout ce que leur condition a de plus tragique. Si l’humour est omniprésent, par le ton décalé et déjanté, le fond du film est profondément sombre. Les décors dépeignent une misère et une pauvreté effarante, un milieu glauque, triste, apathique et déprimé. On se croirait en Union Soviétique il y a 50 ans, alors qu’il s’agit de la Suède aujourd’hui. Les personnages sont tous pitoyables, seuls, incompris, corrompus même dans leurs rêves. Roy Andersson dresse des tableaux désenchantés de ces personnages et de leur environnement, choisissant  de tourner ses scènes essentiellement à base de plans fixes. Procédé judicieux pour exacerber le côté pathétique et dramatique de chaque situation. De cette noirceur, le seul rayon de soleil vient de la musique, gaie (pas celle de l’hymne national qui laisse tout le monde de marbre), populaire ; elle semble unir les individus et les faire espérer. Pourtant, il ne semble y avoir guère d’espoir selon Roy Andersson, qui clôture son film sur un tableau bien noir et sarcastique (dans un dernier sursaut d’espoir les individus tournent la tête vers le ciel pour y apercevoir…).  

Si le parti pris absurde et l’humour décalé font leur effet, Nous, les vivants souffre assez considérablement de l’inégalité de ses saynètes. Il est difficile de réussir entièrement un film de ce genre tant il paraît ardu de captiver et de faire rire le spectateur sur l’ensemble de sa durée. Sa lenteur (1h30 de film que l’on sent bien passer) est par moment rédhibitoire, l’humour est trop souvent désamorcé par l’immobilité ou la passivité de certains passages. Le caractère humoristique du film qui doit captiver le spectateur s’efface progressivement au profit de sa tonalité tragique, ce n’est pas fondamentalement une mauvaise chose, seulement dans l’état cela ne sert pas le film.

Nous, les vivants est malgré tout un film audacieux, que l’on n’a pas l’habitude de voir sur nos écrans. Sa réussite, ne serait-ce que partielle, est déjà une bonne chose.  

 

 

Image 

 

Titre : Nous, les vivants

Titre original : Du Levande

Réalisateur : Roy Andersson

Scénario : Roy Andersson

Photographie : Gustav Danielsson

Musique : Benny Andersson

Format : Couleur

Genre : Comédie dramatique

Durée : 94 min

Pays d'origine : Suède, Allemagne, France, Danemark, Norvège

Date de sortie : 2007

Distribution : Jessica Lundberg, Elisabet Helander, Björn Englund, Leif Larsson, Ollie Olsson, Eric Bäckman…

Afficher le commentaire. Dernier par le 20-05-2013 à 10h15 - Permalien - Partager
Open Range (Kevin Costner, 2003) Publié le Samedi 21 Février 2009 à 05:30:29

Open

 

Open Range de Kevin Costner

 

 

Synopsis : Boss Spearman, Charley Waite, Mose Harrison et Button mènent leurs troupeaux à travers les vastes plaines de l'Ouest. Les quatre hommes partagent une amitié basée sur un solide code d'honneur. Leur migration les conduit à Harmonville, un patelin sous la férule d'un shérif corrompu et d'un rancher tyrannique.

Boss et Charley se trouvent irrémédiablement entraînés vers une confrontation avec les dirigeants de la petite ville pour protéger la liberté et les valeurs rattachées à leur style de vie d'une autre époque. Dans la tourmente, la vie de Charley est bouleversée par sa rencontre avec Sue Barlow, une femme superbe et chaleureuse qui séduit à la fois son cœur et son esprit...

 

 

Acclamé par beaucoup comme le film réhabilitant le western, Open Range renoue avec les westerns d’antan quelque peu délaissés depuis un certain Impitoyable, et par la même, permet à Kevin Costner de nous livrer pour son troisième film son troisième western (si l’on considère le navet The Postman comme un western moderne ou post apocalyptique). Si Open Range est, heureusement pour nous, bien meilleur que ce dernier, ce n’est pas le chef d’œuvre, ou tout du moins l’excellent film, tant décrié. Sans renouveler le genre, Costner nous livre un film plein de sincérité et d’enthousiasme (peut-être trop d’ailleurs) dans lequel il s’applique le plus proprement possible à dépeindre une histoire, des hommes, des paysages (et des chiens…). Si son histoire tient sur deux lignes et ne révolutionne rien du tout, elle a au moins le mérite de brosser des portraits d’hommes, attachant et approfondis, notamment dans les relations qu’ils entretiennent entre eux. Costner prend soin de sa photographie, de ses plans, qu’il cadre très posément, surtout lorsqu’ils doivent mettre en valeur la beauté des paysages ou des animaux. On sent véritablement que Costner veut bien faire, comme toujours, mais cela lui fait franchir, par moment, un seuil dans le « mauvais goût » (seuil qu’il transgresse régulièrement dans The Postman). Il ne nous épargne donc pas quelques scènes au ralenti d’une rare subtilité, accentuées par une musique grandiloquente peu inspirée et une photo un peu trop rutilante, quelques dialogues un peu légers, une surdose de bon sentiments et surtout une admiration hallucinante pour les chiens qui devient assez ridicule. Cela dit, ces quelques défauts ne sont pas rédhibitoires, car ne sont finalement pas systématiques et s’effacent dans la seconde partie du film. Cette seconde partie gagne en profondeur, s’assombrit à l’image du climat et prépare un final attendu depuis les premières minutes. Et quel final ! C’est vraiment à ce moment là que le film balaie tous ses défauts tant l’ultime gun fight est sidérant. Maîtrise parfaite de la mise en scène, qui fait preuve d’inventivité et traite l’action avec virtuosité. La fusillade est à la fois très réaliste et crédible et dure et violente. Bref, une immense réussite. Si l’on peut être sceptique à propos du film ce n’est surement pas pour ce gun fight anthologique.

Open Range est un western tout à fait sympathique mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable, souffrant, à mon goût, de quelques défauts un peu trop gênant. Reste tout de même ce final extraordinaire.

 

 

Image 

 

Titre : Open Range

Titre original : Open Range

Réalisateur : Kevin Costner

Scénario : Craig Storper d’après une œuvre de Lauran Pain

Photographie : James Muro

Musique : Michael Kamen

Format : Couleur

Genre : Western

Durée : 140 min

Pays d'origine : Etats-Unis

Date de sortie : 2003

Distribution : Kevin Costner, Robert Duvall, Annette Bening, Diego Luna, Abraham Benrubi

Afficher le commentaire. Dernier par lenotre le 20-05-2013 à 10h15 - Permalien - Partager
Publié le Dimanche 22 Février 2009 à 09:07:26

Et

 

Et au milieu coule une rivière de Robert Redford

 

 

Synopsis : L'histoire de deux frères, Norman et Paul Maclean, élevés au début du siècle sous le signe de la religion presbytérienne et de la pêche à la mouche, deux disciplines d'une égale rigueur qui façonneront leur vision du monde.

 

 

Le hasard a voulu que je regarde Et au milieu coule une rivière juste après Open Range et il est assez amusant de voir que leurs deux réalisateurs ont en commun ce même désir de sublimer leur pays pour nous en révéler l'immense beauté naturelle, au travers de ses paysages, des ses plaines ou de ses rivières, et ce même enthousiasme et cette même sincérité pour le dire et le montrer.

Robert Redford adapte une nouvelle autobiographique de Norman Maclean (joué par Craig Sheffer dans le film) qui lui tenait particulièrement à cœur et pour laquelle il s'efforce de nous montrer le plus fidèlement possible les décors sublimes du Montana. Sans déprécier le reste du film, sa plus grande qualité réside tout de même dans la beauté de sa photographie et la simplicité de sa mise en scène qui magnifie chaque décor et purifie son histoire.

L'histoire de la famille Maclean est une belle histoire tragique qui retrace la relation de deux frères que les choix de vie ont séparé mais qui se retrouvent le temps d'un été, et qui, malgré leur séparation, entretiennent des liens et une admiration réciproque encore très forts. Leur enfance et leur adolescence communes bercées par la religion et la pêche à la mouche (que l'un des frères pratique toujours avec talent) se rappellent à leurs bons souvenirs mais les choses ont aussi changé. Le scénario, plutôt conventionnel, a le mérite d'être très bien écrit et traité et surtout de rendre la pêche à la mouche véritablement attrayante. Les acteurs y sont tous très bons que ce soit Craig Sheffer (probablement son meilleur rôle au cinéma et le plus ambitieux), Brad Pitt ou Tom Skerritt.

Un beau film donc, à défaut d'être un chef d'œuvre. Mais c'est de toute évidence un beau film sans prétentions qu'a voulu réaliser Robert Redford. Si de mon côté j'ai apprécié cette mise en scène très classique, la photographie magnifique mettant en évidence des décors fabuleux et cette belle histoire fraternelle, je n'ai pas été ému ou emporté par le film qui pâtit un peu de son classicisme et de son manque d'audace.

 

 

Image 

 

Titre : Et au milieu coule une rivière

Titre original : A River runs through it

Réalisateur : Robert Redford

Scénario : Richard Friedenberg, d'après une nouvelle semi-autobiographique de Norman Maclean

Photographie : Philippe Rousselot

Musique : Mark Isham

Format : Couleur

Genre : Drame

Durée : 123 min

Pays d'origine : Etats-Unis

Date de sortie : 1992

Distribution : Brad Pitt, Craig Sheffer, Tom Skerritt, Brenda Blethyn, Emily Lloyd

Afficher le commentaire. Dernier par calvaire le 20-05-2013 à 10h16 - Permalien - Partager