Synopsis : En 1997, Manhattan est devenu une immense île-prison ou trois millions de détenus sont organisés en bandes rivales. A la suite d'un attentat, l'avion du Président des Etats-Unis se crashe dans le pénitencier. Le chargé de sécurité Bob Hauk décide d'envoyer un prisonnier pour le récupérer. Ce détenu s'appelle Snake Plissken.
Lâché à l'intérieur, il doit se frayer un chemin en évitant les loubards et les cannibales qui peuplent Manhattan. Snake n'a que quelques heures pour récupérer le président, éviter un incident diplomatique catastrophique et surtout... désamorcer les mini-bombes qu'on lui a implantées dans le corps à son insu.
Le film culte par excellence. La génialissime musique du générique signée John Carpenter lui-même et la courte introduction qui pose le contexte annoncent déjà la couleur, il va y avoir de l’action. Et l’on ne sera pas déçu.
John Carpenter s’appuie sur un scénario efficace, qui ne fait pas dans le détail et ne se soucie guère de sa crédibilité, mais les quelques défauts du film font amplement son charme et ne dérangent absolument pas le spectateur qui sait ce qu’il regarde, i.e. un film d’action dont le côté « science-fiction » n’est qu’un prétexte pour planter un décor et une ambiance apocalyptique des plus réussis. Le budget minuscule ne se ressent presque pas tant les décors n’ont pas pris une ride. Cette vision de Manhattan en ruine, dévasté, abandonné est toujours très convaincante et participe grandement au succès du film. La musique, les éclairages et la photographie, de leur côté, contribuent à l’ambiance ténébreuse, souterraine et inquiétante qui parcourt remarquablement le film. Et puis John Carpenter sait filmer, sait où poser la caméra, sait comment la déplacer, sait comment agencer son action. Sa mise en scène est talentueuse, travaillée et réfléchie et s’accorde particulièrement bien avec ce qu’il veut montrer.
Mais que serait New York 1997 sans ses acteurs, au devant desquels, Kurt Russell en pirate bad guy crève l’écran par sa prestance et son charisme. John Carpenter a trouvé en Kurt Russell le parfait anti-héro, un peu anarchiste et cynique, mais terriblement irrésistible qui symbolise toute sa provocation vis-à-vis des Etats-Unis. Provocation qui est d’ailleurs très concrète par le message critique que véhicule le film envers le système et les politiques. Le reste du casting est aussi de bonne facture avec des seconds rôles bien calibrés et efficaces de Lee Van Cleef, à Donald Pleasance et Ernest Borgnine, en passant par Isaac Hayes ou encore Harry Dean Stanton.
New York 1997 est une immense réussite dans le genre qui prouve que l’on peut faire de bons films avec peu de moyens, sans artifices démesurés, mais surtout que ces derniers peuvent largement surpasser les très grosses productions. Bon, il faut s’appeler John Carpenter et avoir son talent…
Titre : New York 1997
Titre original : Escape from
Réalisateur : John Carpenter
Scénario : John Carpenter et Nick Castle
Photographie : Dean Cundey et Jim Lucas
Musique : John Carpenter
Format : Couleur
Genre : Action, Science-fiction
Durée : 99 min
Pays d'origine : Etats-Unis
Date de sortie : 1981
Distribution : Kurt Russell, Lee Van Cleef, Donald Pleasance, Ernest Borgnine, Isaac Hayes, Harry Dean Stanton, Adrienne Barbeau
Assaut de John Carpenter
Synopsis : Dans un commissariat en voie d'être désaffecté, et où téléphone et électricité ont été coupés, deux policiers et une femme doivent défendre le poste contre les assauts de truands.
Second film de John Carpenter, Assaut pose les bases d’une carrière vouée au cinéma de genre dont il sera probablement l’un des plus talentueux représentants. Il mêle déjà les genres, s’inspirant assez fortement d’un point de vue scénaristique de Rio Bravo de Howard Hawks, créant ainsi une sorte de western urbain, et puisant certaines idées de George A. Romero et sa Nuit des morts vivants, notamment pour la caractérisation des personnages.
Qui dit premiers films, dit aussi petit budget et Assaut n’y manque pas. Avec un budget ridicule de 100 000$, John Carpenter se débrouille pas mal et même assez bien, mais force est de constater que son film a malgré tout un peu vieilli. Si John s’efforce d’être le plus efficace possible dans ses scènes d’actions et épure au maximum, c’est visuellement daté et disons le franchement assez moche. De la même façon, l’épure est telle qu’il ne reste plus grand-chose à se mettre sous la dent niveau action, ca reste peu impressionnant même si c’est efficace et divertissant. Dans l’ensemble l’histoire est bien traitée (hormis la vengeance du père traitée grossièrement) et quelques scènes restent en mémoire, notamment l’assassinat de la petite fille qui surprend toujours par son traitement radical. Les personnages ne sont pas délaissés et font l’objet d’un véritable travail de définition, bénéficiant ainsi d’une profondeur intéressante qui complète assez judicieusement l’action. La mise en scène et la musique de Carpenter assurent l’essentiel, la garantie d’un divertissement de qualité.
Par ailleurs si Assaut est intéressant c’est aussi parce qu’il réunit déjà les ingrédients qui feront la renommée de son réalisateur. Un anti-héro charismatique (ici Napoléon Wilson), un message critique sous-jacent à l’œuvre, une musique simple mais percutante, une mise en scène sobre mais efficace, des dialogues incisifs et puis de l’action pure et dure.
J’attendais beaucoup de Assaut, je suis un peu déçu finalement.
Titre : Assaut
Titre original : Assault on Precinct 13
Réalisateur : John Carpenter
Scénario : John Carpenter
Photographie : Douglas Knapp
Musique : John Carpenter
Format : Couleur
Genre : Action
Durée : 91 min
Pays d'origine : Etats-Unis
Date de sortie : 1976
Distribution : Austin Stoker,
Rendez-vous (The Shop around the corner) de Ernst Lubitsch
Synopsis : Klara Novak et Alfred Kralik travaillent dans la même boutique et se supportent comme ils le peuvent. Aspirant à un idéal, chacun pense avoir trouvé l’amour auprès de son correspondant anonyme.
Probablement plus connu sous son titre original (du fait d’une ressortie retentissante au cinéma dans les années 80), The Shop around the corner fait partie des comédies romantiques les plus célèbres et les plus réussies de l’histoire du cinéma ayant inspirées moult et moult comédies par la suite. L’humour et l’humanisme ressortant du film ont été salués par tous, sa renommée n’est plus à a faire, ni même à défaire ; les choses sont claires, il s’agit d’un chef d’œuvre. Mais bien évidemment, je vais faire, une fois de plus, mon insatisfait, car je n’ai pas été conquis par ce monument de la comédie américaine qui a pourtant tout pour plaire. Pas conquis, certes, mais très loin de ne pas avoir aimé.
Hormis le détail, insignifiant mais qui m’a tout de même titillé (normal), de James Stewart en M. Kralik (icône américaine + nom polonais = court circuit), si je n’ai pas été conquis c’est surement parce que l’histoire racontée n’est pas une simple comédie usant de gags hilarants à tout bout de champs associée à une romance merveilleuse, mais une comédie romantique au caractère social omniprésent qui brasse tellement de choses qu’elle a tendance à inhiber l’humour et l’émotion qui en sont pourtant sa raison d’être. Mieux vaut donc regarder le film pour ce qu’il veut être et garder l’analyse et la réflexion pour après. J’ai, peut-être, du coup (j’essaie de trouver des raisons à cette insatisfaction, j’ai passé un très bon moment quand même) et malheureusement, attaché trop d’importance à ce qui n’en avait pas directement besoin. Ainsi vaut-il peut-être mieux se laisser simplement porter par des dialogues subtils et brillants et d’une ironie douce plutôt que d’en analyser en direct ses richesses et d’y voir telle ou telle signification ; se laisser entrainer par l’humanisme, la vitalité et l’entrain communicatifs de chaque personnage au lieu de voir avant tout des personnages complexes entretenant des relations conflictuelles, d’ordre familial ou économique dans un microcosme social symbolique aux multiples interprétations ; ou encore se laisser convaincre par les méandres de cette romance burlesque propice à un humour débordant et astucieux. Les arguments sont nombreux, on peut aller plus loin en notant à juste titre la mise en scène intelligente et maîtrisée de Lubitsch qui sait aussi créer, simplement par l’image, l’humour ou l’émotion ; le scénario qui autour d’une histoire somme toute banale parvient à y introduire une quantité incroyable de thèmes, de la profondeur et de la complexité, en particulier en ce qui concerne les personnages qui en une seule scène et quelques dialogues nous sont déjà familiers tout en évoquant des personnalités riches, différentes mais complémentaires. Les acteurs sont d’ailleurs très convaincants alternant très naturellement les situations comiques et celles plus sérieuses.
Finalement les deux aspects sont présents et c’est ce qui en fait sa richesse, mais il ne faut pas oublier que The Shop around the corner est une comédie romantique et non un drame social. Toujours est-il que je suis sur qu’il ravira entièrement ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de le voir.
Titre : Rendez-vous
Titre original : The Shop around the corner
Réalisateur : Ernst Lubitsch
Scénario : Samson Raphaelson d’après la pièce de Miklós László
Photographie : William H. Daniels
Musique : Werner R. Heymann
Format : Noir et blanc
Genre : Comédie romantique
Durée : 99 min
Pays d'origine : Etats-Unis
Date de sortie : 1940
Distribution : Margaret Sullavan, James Stewart, Frank Morgan, Joseph Schildkraut, Sara Haden, Felix Bressart, William Tracy, Inez Courtney
Le cuirassé Potemkine de Sergueï M. Eisenstein
Synopsis : En janvier 1905, éclate la première révolution russe, suivie le 14 juin de la révolte des marins du "Potemkine". Ce qui au départ s'annonçait comme une petite protestation d'un équipage lassé et furieux de n'avoir à manger que de la viande pourrrie a dégénéré en une véritable insurrection dans le port d'Odessa.
Considéré comme l’un des tous meilleurs films jamais réalisé, principalement pour son côté révolutionnaire (dans tous les sens du terme), ce film de propagande, commandé spécialement par le régime bolchevik pour le 20ème anniversaire de
N’importe quel spectateur, même le moins averti, est capable de se rendre compte des nombreuses qualités techniques du film. Un film muet demande plus de concentration de la part du spectateur d’aujourd’hui qui en se focalisant davantage sur l’image du fait de l’absence de dialogue remarque plus facilement les baisses de rythme ou les approximations du montage. Le cuirassé Potemkine est indéniablement au dessus de cela tant par son rythme effréné qui ne souffre d’aucune baisse de régime que par un montage virtuose extrêmement travaillé et efficace mais aussi par des séquences anthologiques qui ont marqué l’histoire du cinéma (et qui ont été reprises ou qui ont inspiré par la suite d’autres réalisateurs, on pense en particulier à la scène du berceau dévalant les escaliers, moment clé des Incorruptibles de De Palma).
Si Le Cuirassé Potemkine est assurément une réussite technique, il n’est pas aussi creux que l’on pourrait le croire. Certes, c’est un film destiné à la propagande, mais dans lequel, sous ses airs pachydermiques, Eisenstein arrive à distiller au travers d’une image ou d’une idée visuelle un soupçon d’ambiguïté ou de désaccord et cela explique probablement les nombreuses coupes et les différents montages qu’a subit le film au cours des années qui ont suivi sa sortie. Le Cuirassé Potemkine est dans tous les cas un modèle intemporel de progression rythmique et narrative.
Titre : Le cuirassé Potemkine
Titre original : Bronenosets Potyomkin
Réalisateur : Sergueï M. Eisenstein
Scénario : S.M. Eisenstein, d'après le récit de Nina Agadjanova-Choutko
Photographie : Eduard Tisse
Musique : Edmund Meisel
Format : Noir et blanc
Genre : Drame historique
Durée : 68 min
Pays d'origine : URSS
Date de sortie : 1925
Distribution : Alexandre Antonov, Vladimir Barsky, Mikhaïl Gomarov
Un baiser s'il vous plaît de Emmanuel Mouret
Synopsis : En déplacement pour un soir à Nantes, Emilie rencontre Gabriel. Séduits l'un par l'autre, mais ayant déjà chacun une vie, ils savent qu'ils ne se reverront sans doute jamais.
Il aimerait l'embrasser. Elle aussi, mais une histoire l'en empêche : celle d'une femme mariée et de son meilleur ami surpris par les effets d'un baiser.