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Philadelphia (Jonathan Demme, 1993) Publié le Mardi 3 Février 2009 à 11:59:50

Philadelphia

 

Philadelphia de Jonathan Demme

 

 

Synopsis : Andrew Beckett, brillant avocat, est appelé à une carrière fulgurante. Adulé par son milieu, rien ne semble pouvoir ralentir son ascension. Mais, le jour où ses associés apprennent qu'Andrew est atteint du sida, ils n'hésitent pas à prétexter une faute professionnelle pour justifier son renvoi. Andrew décide de ne pas se laisser faire et attaque le cabinet pour licenciement abusif.

 

 

Philadelphia est un film grand public, statut qu'il assume entièrement puisque son objectif est justement de toucher le plus grand nombre. Il faut recadrer le film dans son contexte pour en saisir l'intérêt et surtout bien comprendre ce qu'a voulu exprimer le réalisateur (et probablement tout ceux qui se sont impliqués dans cette entreprise). Avec Philadelphia, Jonathan Demme s'attaque à un sujet encore très peu traité et surtout très mal compris en 1993, le SIDA et en profite pour aborder un autre sujet sensible, celui de l'homosexualité. Il faut bien comprendre qu'à l'époque les mœurs n'étaient bien évidement pas les mêmes qu'aujourd'hui, que le SIDA était un virus obscur et méconnu et que les traitements pour le soigner n'étaient encore qu'à leur balbutiements (et que l'on en mourrait donc beaucoup plus rapidement). Notre vision actuelle vis-à-vis de ces thèmes a désormais beaucoup évolué (bien heureusement) mais ne doit pas altérer notre jugement envers une époque, certes assez récente, mais véritablement différente. Philadelphia se veut avant tout didactique et en cela fait exploser les tabous, les préjugés et les incompréhensions qui contaminent la société. Pour un spectateur averti, cela peut sembler caricatural et grotesque, pourtant Demme traite ces sujets avec une sobriété, une sincérité et une sagesse assez exemplaire. Il n'évite probablement pas quelques facilités pour appuyer son message mais cela ne dessert pas son propos. Il s'efforce de montrer un visage différent de l'homosexualité, de démonter la vision caricaturale de l'homosexuel que se faisait le spectateur lambda à l'époque, et de le montrer dans ce cas précis avant tout comme une victime plutôt que comme coupable de sa situation et de sa maladie. Et Demme réussit à faire passer ce message. Je ne sais pas quelle a pu être l'importance et la portée de ce film, toujours est-il qu'il s'agit selon moins d'un film important, qui était probablement nécessaire et qui a eu la chance d'avoir été considérablement soutenu financièrement et d'avoir bénéficié d'une large diffusion.

Le seul problème avec ce genre de film, c'est que son côté pédagogique et grand public devient tellement important que de nombreux autres aspects sont clairement oubliés ou délaissés pour ne pas perdre ou gêner le spectateur. Ainsi la mise en scène n'a rien d'extraordinaire ni d'audacieuse même si le réalisateur s'essaie à quelques originalités visuelles. C'est dans l'ensemble extrêmement classique. De la même façon, la photographie n'a pas du être au centre des débats. On peut tout de même noter les très bonnes performances de l'ensemble des acteurs. Ces « détails » et autres petits défauts font que Philadelphia n'est pas plus qu'un bon film malgré un sujet difficile dignement traité et interprété.

 

 

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Titre : Philadelphia

Titre original : Philadelphia

Réalisateur : Jonathan Demme

Scénario : Ron Nyswaner

Photographie : Tak Fujimoto

Musique : Howard Shore

Format : Couleur

Genre : Drame

Durée : 120 min

Pays d'origine : Etats-Unis

Date de sortie : 1993

Distribution : Tom Hanks, Denzel Washington, Jason Robards, Antonio Banderas

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Walkyrie (Bryan Singer, 2008) Publié le Mercredi 4 Février 2009 à 12:07:55

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Walkyrie de Bryan Singer

 

 

Synopsis : S'il a toujours été un fidèle serviteur de son pays, le colonel Stauffenberg s'inquiète de voir Hitler précipiter l'Allemagne et l'Europe dans le chaos. Comprenant que le temps presse, il décide de passer à l'offensive : en 1942, il tente de convaincre plusieurs officiers supérieurs de la nécessité de renverser Hitler. Un an plus tard, tandis qu'il se remet de ses blessures de guerre, il rejoint la Résistance allemande pour mettre au point l'Opération Walkyrie destinée à éliminer le Führer.

Alors qu'il n'était au départ qu'un des nombreux conspirateurs, Claus von Stauffenberg se retrouve bientôt en première ligne : c'est lui qui devra assassiner Hitler...

 

 

Bryan Singer, à l'image de ce qu'il raconte, échoue à nous livrer un film ambitieux et talentueux qui nous rappellerait que son Usual Suspect n'était pas le simple fait du hasard et de la chance du débutant. Singer s'est embarqué dans des productions commerciales dont il n'arrive pas à tirer le meilleur, et dont il arrive, d'ailleurs, difficilement à tirer quelque chose. Les moyens colossaux à disposition permettent, heureusement, de fournir une reconstitution historique réaliste et convaincante (d'un point de vue visuel essentiellement, car finalement les contextes politiques ou militaires, les motifs profonds des protagonistes ne sont pas approfondis), mais c'est à peu près tout ce que cela apporte. Singer traite son sujet sobrement, à l'image de ses acteurs, sans éclair de génie, sans arriver à nous impliquer plus que cela dans son film, gentiment tel un petit garçon voulant (trop) bien faire ce qu'on lui a demandé.

Malgré tout, l'histoire se suit sans ennui, l'intérêt ne réside bien évidement pas dans le dénouement, connu de tous (le film ne souffre d'ailleurs pas de cela), mais dans le suivi de cette tentative d'assassinat. Elle est menée relativement efficacement, on se concentre essentiellement sur les détails qui ont tout fait rater, sur les rouages du processus et cela suffit à nous tenir en éveil, ce qui est déjà pas mal. On passe un « bon » moment et je crois que c'était toute l'ambition (et l'unique ambition) du film que de parvenir à cela. Si Singer visait plus haut, il s'est clairement manqué. Finalement peu de choses à dire, car Walkyrie ne raconte pas grand-chose cinématographiquement parlant, il sera d'ailleurs probablement très vite oublié.

 

 

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Titre : Walkyrie

Titre original : Valkyrie

Réalisateur : Bryan Singer

Scénario : Christopher McQuarrie & Nathan Alexander

Photographie : Newton Thomas Sigel

Musique : John Ottman

Format : Couleur

Genre : Thriller, Historique

Durée : 120 min

Pays d'origine : Etats-Unis, Allemagne

Date de sortie : 2008

Distribution : Tom Cruise, Kenneth Branagh, Bill Nighy, Tom Wilkinson, Carice van Houten

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Publié le Jeudi 5 Février 2009 à 12:13:39

Retour

 

Retour à Howards End de James Ivory

 

 

Synopsis : Margaret Schlegel et Ruth Wilcox, deux femmes émancipées aux idées avancées, se lient d'amitié. Mariée à un homme traditionnaliste très riche, Ruth décide sur son lit de mort de léguer à Meg sa magnifique demeure, Howards End. La famille de la jeune femme s'évertuera alors à en déposséder Meg ...

 

 

Retour à Howards End est la 3ème adaptation par James Ivory d'un roman de l'auteur britannique E. M. Foster, publié en 1910 et relatant la difficile rencontre et l'immense décalage des classes sociales dans l'Angleterre du début du XIXème siècle. La reconstitution historique est prodigieuse ; la photographie, les décors, les costumes, la musique et la mise en scène sont à son service pour reproduire l'époque, les mœurs, les conventions et les protocoles de la plus fidèle des façons. Chaque classe sociale est dépeinte avec une précision sidérante, un souci du détail qui rend chaque scène authentique, extrêmement riche (tant du point de vue visuel que du point de vue du contenu) et du coup profondément passionnante. La mise en scène, résolument classique et infiniment soignée, se marie ainsi merveilleusement à l'époque victorienne, en particulier aux milieux bourgeois et aristocrate, tout en dévoilant ses contrastes. James Ivory met en évidence les profonds antagonismes qui secouent les classes, en critiquant  très clairement la rigidité et l'intolérance d'une aristocratie cloîtrée dans ses coutumes, ses traditions et ses conventions, aux prises avec une petite bourgeoisie émancipée, avant-gardiste, ouverte et réformiste, dont les désaccords affectent directement les masses laborieuses, les plus pauvres (/spoiler ici illustré par la mort « symbolique » de Léonard /fin du spoiler). Le scénario entremêle judicieusement les personnages, leurs idéaux et leurs choix, ce qui permet d'expliquer intelligemment et clairement toutes les subtilités et les paradoxes de chacun d'entre eux et, au travers d'eux, les comportements et les agissements de leur classe respective. Cela enrichit considérablement le film en lui apposant une étude socio-historique admirable, mais qui demeure, cependant et avant tout, une œuvre de fiction, magnifiée par une photographie somptueuse, des décors et costumes magnifiques, des acteurs excellents (sans exception) et une mise en scène adaptée talentueuse. Loin d'être ennuyeux, Retour à Howards End est réellement passionnant et captivant si l'on aime ce genre de film. Des chefs-d'œuvre remarquables, esthétiquement irréprochables, reflets fidèles et passionnants d'une époque et de ses acteurs, comme le sont Barry Lyndon (Kubrick) ou Le temps de l'innocence (Scorsese) par exemple, font partie de ce que je sur-adore dans le cinéma. Retour à Howards End n'a peut-être pas la même envergure, mais il s'en rapproche délicieusement.

 

 

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Titre : Retour à Howards End

Titre original : Howards End

Réalisateur : James Ivory

Scénario : Ruth Prawer Jhabvala inspiré du roman de E.M. Forster

Photographie : Tony Pierce-Roberts

Musique : Richard Robbins, Percy Grainger

Format : Couleur

Genre : Comédie dramatique

Durée : 142 min

Pays d'origine : Royaume-Uni

Date de sortie : 1992

Distribution :  Anthony Hopkins, Vanessa Redgrave, Helena Bonham Carter, Emma Thompson, James Wilby, Samuel West

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Reds (Warren Beatty, 1981) Publié le Vendredi 6 Février 2009 à 13:48:54

Reds

 

Reds de Warren Beatty

 

 

Synopsis : 1915 aux USA. Le journaliste John Reed et sa compagne, Louise Bryant, fervente féministe, prônent la paix et la non intervention au sein du conflit mondial. A New York, ils fréquentent les intellectuels de Greenwich-Village, dont l'anarchiste Emma Goldman et l'écrivain Eugène O'Neill. En Russie, en 1917, ils sont les témoins de la Révolution, côtoyant Lénine, Trotski, Zinoviev. De retour aux USA, Reed milite au sein du Parti Communiste ouvrier, jusqu'à  devenir indésirable dans son pays...

 

 

Reds est à la fois une immense fresque historique ambitieuse et une grande histoire sentimentale. Il relate les trois dernières années de la vie de John Reed, journaliste américain de gauche, et de sa compagne, Louise Bryant, journaliste féministe, qui vécurent de l'intérieur, la Révolution bolchevique en 1917. Autant dire, une période peu traitée par le cinéma mais non moins passionnante, abordant des idées et des idéologies (bolchevisme, communisme, socialisme) pour le moins minoritaires si ce n'est quasi inexistantes aux Etats-Unis et fortement combattues et rejetées, le tout durant près de 3h20. C'était un sacré pari, en 1981, sous Reagan, de montrer le communisme sous un angle, si ce n'est idéalisé, indéniablement pragmatique et réaliste, d'expliquer le plus précisément possible, sans économiser sur les dialogues, toute la complexité des enjeux politiques et sociaux aux Etats-Unis et en Russie en 1917, et surtout de penser qu'un tel film puisse être un succès. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il rencontra un franc succès et remporta même 3 oscars (dont celui du meilleur réalisateur).

Warren Beatty nous fait vivre cette période intense, déchirée par la guerre mais aussi tiraillée par les idéologies, propice à un bouillonnement intellectuel duquel émerge de nombreux idéaux, de nouvelles visions du monde. On la vit de l'intérieur, au côté de ses acteurs, des intellectuels, des écrivains, des journalistes, des poètes et des politiques voulant changer le monde, ou bien le conserver. Rarement au cinéma, la complexité, la richesse et même la versatilité de telles théories n'ont été aussi bien exprimées et expliquées qu'ici. Jamais Warren Beatty n'idéalise ou ne fait l'éloge des choix de ses personnages, il les dépeint tel qu'ils sont et tel qu'ils pensent avec une incroyable précision et, semble t'il, exactitude. Les dialogues, les discussions et les débats, souvent longs, très détaillés, complexes mais clairs, prennent une place prédominante dans le film. Et tout cela est véritablement passionnant si l'on accepte de supporter la longueur du film.

Cette Histoire (avec un grand h) s'entremêle et se recoupe continuellement avec l'histoire de John Reed, et infléchit immanquablement sur sa vie publique et privée. Ces rapprochements sont toujours judicieux et fluides, de telle façon que jamais l'une des deux ne prend le dessus sur l'autre. Warren Beatty a choisit de raconter les dernières années de Reed, probablement les plus intenses et les plus intéressantes, une véritable aventure unique et tragique qu'il a vécu de près ou de loin avec Louise Bryant. Son couple est d'ailleurs constamment au centre du film et magnifiquement traité. Warren Beatty, en Reed, et surtout Diane Keaton (récompensée par un oscar), en Louise, sont fabuleux, parvenant à reproduire avec sincérité et talent l'harmonie et l'amour, mais aussi les désaccords et les tensions d'un couple libéré empli d'idéaux et de désirs, résolument à part.

La narration est plutôt originale. Des témoins de l'époque, qui ont connu (plutôt de loin), le couple Reed/Bryant prennent la parole à plusieurs moments du film, pour évoquer leurs (vagues) souvenirs, interrompant ainsi quelques minutes la fiction et lui donnant des airs de documentaire. Peut-être pas indispensable, mais pour le moins original.

La réalisation est très classique et élégante mais c'est surtout la photographie qui impressionne. Le film date de 1981, on le croirait d'hier, c'est absolument époustouflant et exceptionnel. L'oscar de Storaro est amplement mérité.

Reds est une fresque historique et sentimentale qui vaut la peine d'être vu.

 

 

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Titre : Reds

Titre original : Reds

Réalisateur : Warren Beatty

Scénario : Warren Beatty, Trevor Griffiths

Photographie : Vittorio Storaro

Musique : Stephen Sondheim

Format : Couleur

Genre : Biopic

Durée : 194 min

Pays d'origine : Etats-Unis

Date de sortie : 1981

Distribution : Warren Beatty, Diane Keaton, Jack Nicholson

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Doute (John Patrick Shanley, 2008) Publié le Samedi 7 Février 2009 à 16:41:27

Doute

 

Doute de John Patrick Shanley

 

 

Synopsis : 1964, une école catholique dans le Bronx.

La père Flynn, un prêtre de la paroisse, entraineur de basketball, est soupçonné d'avoir fait des attouchements sur un garçon noir de douze ans.

Sœur Aloysius, directrice de l'école, a des doutes sérieux sur la moralité du prêtre mais n'arrive pas à établir les preuves nécessaires à son renvoi.

Quand sœur James, une sœur naïve, vient lui raconter un événement impliquant le père Flynn et un garçon de l'école, sœur Aloysius estime que ses soupçons sont confirmés. Elle part donc en guerre contre le prêtre, bien déterminée à le démasquer. L'aumônier accusé va tenter de se disculper mais sœur Aoysius n'a pas dit son dernier mot. Le doute s'installe. Quelles en seront les conséquences ? Et si tout cela n'était qu'un malentendu ?

 

 

« Aussitôt vu, aussitôt oublié », voilà en quelque sorte ce que je retiens du film. Le scénario n'est pas inintéressant à la base, malheureusement le traitement qui lui est rendu est extrêmement décevant. C'est très plat notamment dans la mise en scène, guère passionnant, avec une tendance à beaucoup insister sur le fait que tout le monde est rongé par le doute. Jamais John Patrick Shanley n'arrive à adapter sa propre pièce de théâtre (Doubt : a parable) au genre cinématographique tant le film s'avère bien fade et banal visuellement, et comble de tout, guère intéressant dans son fond, malgré toute la richesse qu'il pouvait laisser augurer. Doute délaisse de nombreux aspects et thèmes relatifs à son sujet de base (pédophilie, homosexualité, éducation et Eglise…) pour se contenter d'aborder les ravages de la rumeur et du doute, sur un microcosme composé d'essentiellement, 3 personnes… ce qui a pour effet de très rapidement devenir lourd, redondant et finalement plutôt ennuyeux. Si Doute garde un certain intérêt, c'est surtout et uniquement grâce aux performances très convaincantes de Philip Seymour Hoffman (toujours bon comme à son habitude) et Meryl Streep dont les personnages, radicalement opposés, se livrent un véritable combat verbal particulièrement intense. Dommage.

 

 

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Titre : Doute

Titre original : Doubt

Réalisateur : John Patrick Shanley

Scénario : John Patrick Shanley

Photographie : Roger Deakins, Matt Turve

Musique : Howard Shore

Format : Couleur

Genre : Drame

Durée : 104 min

Pays d'origine : Etats-Unis

Date de sortie : 2008

Distribution : Meryl Streep, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams

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