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L'écriture pour m'exprimer

Parce que ma vie est une émotion

Infernale Publié le Samedi 16 Mai 2015 à 19:21:04

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Perchée sur un escabeau bancal, elle lèche son roudoudou avec délectation. Elle risque la chute à tout moment. Alors on a dépêché, en toute urgence, quatre gars costauds pour maintenir le perchoir improvisé. On se dit que lorsque le roudoudou sera terminé, elle redescendra. Et en effet, c’est ce qui se produit. Et elle s’en va, toute guillerette, sur un beau cheval blanc qui galope crinière au vent, une pomme entre les dents. La voilà qui se met à la voltige. Debout sur le fier destrier toujours à vive allure, elle semble voler. Mais les quatre costauds perçoivent le danger et se jettent à sa suite. Elle est insupportable ! Ils lui hurlent dessus, la sommant de reprendre une position qui sied à une cavalière. Alors, elle se plie à leur demande. Eh hop ! Avec une grâce de ballerine, elle glisse au bas de sa monture et continue son chemin. On l’entend chanter mais bien vite, d’un air canaille, elle s’accroche à un arbre. Elle nargue le sol, monte un peu plus haut et fait la balançoire. Décidément, elle a décidé de n’en faire qu’à sa tête ! Nos pauvres garçons ne voient rien à faire sauf à s’allonger afin d’alléger la chute à venir de cette petite peste. Et le temps passe, passe, passe… jusqu’à ce que tout devienne noir. Ils se sont endormis et elle se balance toujours. Au matin, au chant des oiseaux, elle consent à redescendre mais elle a perdu le rouge de ses joues. Elle s’ennuie. Elle titille un des gars, celui qui lui a semblé le plus hargneux, cherchant un rival, le provoquant avec sa frimousse d’ange. Mais la voilà qui se fige ! Arrivent en formation rangée le roudoudou, l’escabeau et le cheval qui, d’une seule et même voix, entonnent un refrain monocorde : « Arrête de nous pourrir l’existence, Arrête de nous pourrir l’existence, Arrête de nous pourrir l’existence, Arrête de nous pourrir l’existence ».

 

Mots imposés : pomme / rival / balançoire / noir / chanter / cheval / roudoudou / escabeau / pourrir / danger

 

Afficher les 12 commentaires. Dernier par musica92 le 30-05-2015 à 16h37 - Permalien - Partager
Escapade Publié le Dimanche 3 Mai 2015 à 18:40:08

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Un brin d’herbe me chatouille les narines, tout léger. Une pluie fine filtre à travers le ciel gris bleu. Le temps s’est arrêté dans un présent qui n’est rien d’autre qu’un plaisir fugace. Je ferme les yeux pour plonger dans un bien-être proche de l’extase.

A l’approche du soir, j’entends des bruits qui ne me sont pas encore familiers. J’ai oublié ce coin de campagne, cette verte vallée qui ne s’endort jamais. Des souvenirs m’assaillent : des rires et des pleurs, le sourire de la grand-mère, le silence du père devant les ébats de l’enfant que j’étais.

En relevant la tête, je distingue le pont de fer qui file vers d’autres lieux. Voilà bien longtemps qu’aucun train n’a plus caressé les rails qui le sillonnent et pourtant, là-bas, derrière le bosquet, la maison du garde-barrière a gardé son allure de fillette. Les rideaux vichy semblent vous inviter. Je souris. J’ai souvent bravé l’interdit quand j’étais petite, toujours attendue par la femme du garde-barrière qui me régalait de confitures.

La nuit est tombée et le vent s’engouffre dans ma chevelure. Il est temps de reprendre possession de mon être.

Le rêve s’achève. Je suis à la frontière de ma vie, pas encore rattachée au présent. Je tâtonne. J’étais partie loin, au-delà des souvenirs récents. J’étais repartie aux balbutiements de mon existence, quand la famille était nombreuse et heureuse. C’était le temps de nos vacances, les plus belles, celles qui nous réunissaient dans ce petit coin de campagne, là-bas, quelque part, niché au pied d’un mont herbeux.

Afficher les 5 commentaires. Dernier par STEFANNI le 04-05-2015 à 10h56 - Permalien - Partager
Ce soir sur la terre Publié le Dimanche 23 Novembre 2014 à 17:45:03

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C’est une douce bise qui vient bercer les nuages ce soir. La cime des arbres se plie sous sa caresse, étirant les ombres au sol. Le soleil a tiré sa révérence, rangeant ses rayons au fond du ciel pour nous chauffer de son feu demain. Une torpeur languissante envahit la terre qui s’endort doucement.

Pourtant, à bien écouter, on perçoit le murmure des feuillages. Ils sont de plus en bavards et tout à coup, ils deviennent incontrôlables. Ils s’agitent, de plus en plus douloureusement. Ils sont pris au piège du vent qui déchaîne sa violence. Des larmes de pluie viennent s’échouer sur les corolles et les herbes folles. Ce soir, la terre change d’humeur et souffle sa colère. Voilà que la montagne gronde ; elle rougit, s’embrase.

Et puis c’est l’explosion. L’orage s’abat sur la terre tel un rapace plongeant sur sa proie. Tout semble féroce, plus rien ne semble vivant. La terre révèle sa fragilité sous le déluge. Elle ne s’endormira pas tout de suite. Elle attend, repliée sur elle-même.

Toute cette énergie finit par se fatiguer. Peu à peu, les éclairs pâlissent et partent promener leur lumière fulgurante ailleurs. Mais le ciel reste triste. Il pleure et pleure et pleure. Son chagrin tombera jusqu’au petit matin et lorsque les étoiles renonceront à briller, il ne restera que des chemins d’eau que mes pas esquiveront jusqu’à la demeure accueillante.

Afficher les 4 commentaires. Dernier par karo le 21-05-2015 à 14h36 - Permalien - Partager
Petit délire Publié le Dimanche 24 Août 2014 à 13:23:58

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Un projet à l’instant sorti de mon imagination. Laissez-moi vous en faire part.

Il faut imaginer un restaurant. Peu importe le décor. Inspiration libre. Chacun y placera un souvenir, un souhait. Peu importe les convives ; tablée bruyante de copains ou tête-à-tête romantique. Il faut juste imaginer ce restaurant et le placer au centre du projet car vous allez y entrer.

Maintenant que vous êtes installés, prenez donc le temps de déguster quelques amuse-gueules. Cessez donc de les regarder ; allez-y, servez-vous. Voilà, c’est bien, je vois vos mains se balader dans le plat. Le choix est difficile n’est-ce   pas ?

Pour agrémenter la scène, vous pouvez élargir votre champ auditif. Entendez-vous cette ballade italienne en fond       sonore ? Je vous l’accorde, elle est plutôt mièvre mais avouez que vous aimez. Je sais que rentrés chez vous, vous vous souviendrez de votre premier amour tout en fredonnant cet air lancinant. Mais oui les amis ! Je vous devine si bien !

Il me semble maintenant que nous avons un beau tableau. Il ne me reste plus qu’à réfléchir à la suite que je vais donner à tout ça… Je suis comme la mer avec ses flux et ses reflux, agitée par des idées insensées et freinée par mes réticences à les exprimer tellement je sens que cette histoire n’aura ni queue ni tête.

Ah oui ! Vous êtes au restaurant et vous attendez qu’on vous serve… Avez-vous commandé au moins ? Je vous sens peu attentifs et c’est bien dommage car ça ne va pas me faciliter la tâche. Faites donc signe discrètement au serveur ; faites en sorte qu’on ne me remarque pas parce que je suis hors sujet pour cet atelier. Et comme si cela ne suffisait pas, il me reste à placer "fruits de mer" et "tendrement". Ces deux-là ne s’harmonisent pas. Sauf si vous réussissez à imaginer que dans ce restaurant dont j’ignore le décor puisque je vous ai donné carte blanche pour le créer, agacés par une musique ridicule qui en plus vous filera le bourdon quand vous vous retrouverez seuls, vous avalez crevettes et bigorneaux avec tendresse.

Nous arrivons à la conclusion mais j’abandonne. Concluez vous-mêmes mais soyez indulgents : je crois bien que j’ai perdu la raison le temps de cet atelier.

 

 


Ce texte est né de mon inscription à un blog d'écriture.


L'atelier imposait les mots suivants :projet, restaurant, déguster, se balader, ballade, ami, réfléchir, mer, agité, discrètement, fruits de mer, tendrement

Afficher les 2 commentaires. Dernier par musica92 le 17-05-2015 à 19h35 - Permalien - Partager
Dis tonton, pourquoi tu tousses ? Publié le Vendredi 20 Juin 2014 à 15:10:41

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"Dis Tonton, pourquoi tu tousses ? Tu veux que je vienne à ta rescousse ? Oui ? Non ? D’accord, reste dans ton coin. Je vais aller chercher Tata. Ah… Mais voilà que tu te trémousses ! Tu ne veux pas voir Tata ? Tu penses encore à ta rousse hein ? Tu pousses un peu loin le bouchon Tonton. Tout ça parce qu’elle a une belle frimousse… Mais quoi ? Elle a rien dans la caboche. Elle ne parle pas, elle minaude. Et puis quand elle rit, on dirait qu’elle glousse. Bon, calme-toi… Tu sais quoi ? Je t’invite à boire une petite mousse. Enfin moi, je prendrai plutôt un jus de pamplemousse. Tu sais que l’alcool me donne des secousses. Ah… Tu ne repousses pas l’invitation, c’est bien. Euh… avant, tu peux te brosser les dents ? On dirait que tu as mangé un camion de gousses d’ail… Oui Tonton, je t’attends… Au fait, pendant que j’y pense, Tata veut qu’on achète un drap-housse. Faut pas qu’on oublie. Et si on oublie, il faudra qu’on rebrousse chemin pour l’acheter parce que Tata, quand elle est pas contente, elle me fiche vraiment la frousse ! Et quand elle crie, elle éclabousse partout ! Ouah… T’es tout beau Tonton. retrousse tes manches, il fait chaud dehors. Non, pas trop chaud mais… Quoi ! Ta volonté s’émousse ? Mais t’as jamais envie de sortir de ta cambrousse ! Pfff… Je te laisse, va… Je vais prendre ma trousse, mon papier à lettre avec un superbe motif brousse, et je vais écrire à toutes mes copines, celles que tu détrousses pour quelques sous, et je vais les inviter à une ballade en pousse-pousse".

"Tataaaaaaaaaaa !!! Va voir Tonton, il tousse…".

 

 


"Tu vois Tonton, je t’avais mis en garde contre cette rousse. Mais je n’avais pas vu son côté diabolique. Dis Tonton, tu te souviens quand tu te trémoussais en pensant à elle ? Quoi ? Arrête donc de t’agiter, on dirait que t’as chopé la maladie de Parkinson. Mais c’est pas vrai ! T’as la comprenette bouchée ou quoi ! T’as déjà oublié ? Et ne me dis pas que t’as les hémorroïdes qui te chatouillent. Quoi ? Plus fort, je ne t’entends pas. T’as les glandes hein ? Ou plutôt les ganglions… Laisse-moi rire s’il-te-plaît. Quand je pense que t’as laissé Tata jouer à l’infirmière avec toi.  Mais c’est ton compte en banque qui était malade ! Une épidémie tous ces billets qui volaient vers cette fille… Oui, tout à fait parce que tu m’as bouffé mon fric pour te rembourser. Mon banquier n’a pas fini de tousser, c’est moi qui te l’dis. Tu me donnes la nausée. Bon, pardon, je suis un peu dure avec toi. Mais cette histoire me donne envie de vomir. Tonton, dis-moi : t’as pas envie de te venger ? J’sais pas moi… Un truc un peu excitant, histoire de lui déclencher une tachycardie cérébrale, de quoi lui filer la frousse de sa vie quoi. Par exemple, faire courir le bruit que t’as chopé la tuberculose ou que t’as des plaies purulentes sur le corps, un truc bien contagieux. Quoi, c’est méchant ? Hé Tonton, n’oublie pas qu’elle t’a saigné quand même !".

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