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L'écriture pour m'exprimer

Parce que ma vie est une émotion

La leçon de la page blanche Publié le Dimanche 1 Décembre 2013 à 17:19:34

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C’est toujours pareil. Et on a beau être habité des meilleures intentions, on ne fait jamais ce qu’on aurait voulu voir s’accomplir.

Mon ami venait de le vérifier. Il y a quelques jours, alors que la veille encore il avait pu se plonger dans la rédaction de son roman, il fut pris d’une léthargie qui mit en sommeil son travail. Le stylo ne bougeait pas d’une virgule. Ce serait mentir que d’accuser le manque d’inspiration. Son histoire était toute tracée, le plan bien détaillé, la chute fatale. Mais les mots n’avaient plus de signification.

Je l’ai vu, triste mais pas désespéré. Fataliste plutôt. En arrivant chez lui, je fus accueillie de façon courtoise par sa femme. A son apparition dans le salon bleu dans lequel nous étions installées, je vis un soleil. Mon ami est comme ça : sa personne irradie, je ne me le suis jamais expliqué. Je le laissai parler. Il marmonnait plus qu’il ne parlait d’ailleurs, tout en caressant un chat que je n’avais jamais vu auparavant.

Il voulait écrire ce roman, il y tenait et s’y accrochait. Le thème n’en était pas facile, il faut le reconnaître. L’idée générale ? Une écriture à la première personne, incarnée par un roi fictif, un roi fainéant vivant sur sa litière et observant ses sujets, un personnage à la critique acerbe face à l’asservissement de son peuple tandis qu’il végète comme une marmotte en hibernation. Mon ami cherchait, d’une façon légère, à mettre en exergue les travers de l’Homme d’aujourd’hui qui, selon lui, n’avait pas évolué significativement depuis des siècles.

Mais l’écriture était en berne. Il me mena à son bureau, m’expliqua ce qu’il avait déjà écrit et me montra les feuilles de papier qui attendaient d’être noircies.

Mon ami est motivé, volontaire, travailleur et acharné. Aujourd’hui encore. Je lui souhaite de mener à terme l’écriture de son roman car c’est son défi. Quand je suis partie de chez lui, j’avais compris qu’il fallait se donner les moyens, tant que faire se peut, de prolonger ses envies en les réalisant.

C’est ainsi que je veux manger chaque jour qu’il m’est donné de vivre. Avec envie, avec gourmandise et avec délectation.

 

 

Ce texte est né de mon inscription à un blog d'écriture.

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Vidange Publié le Jeudi 17 Octobre 2013 à 20:10:30

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Nom d’une pipe ! Mais qu’est-ce que ça fait mal ! Le toubib m’a dit que j’avais un tenesme carabiné. Mais moi je vous dis qu’avec ce truc, je me prends un uppercut au c… toutes les trente secondes ! A tel point que je suis allée voir un marabout qui m’a dit que j’avais sûrement été empoisonnée par de l’upas. Mais je n'ai pas quitté ma banlieue… Ou alors ça remonte à l’année dernière quand je suis allée aider à la fabrication du vesou en Malaisie. Le marabout m’a dit que le seul remède était des ailes d’uranie réduites en poudre et mélangées à des feuilles de véronique. Que faire ? Non mais j’vous dis pas la tempête qui se déchaîne dans mon bas-ventre ! Vers quel enfer vais-je ? Aidez-moi ou je vais terminer maboule et les intestins encore plus vétustes que les égouts de la ville. A vot’ bon cœur M’sieurs Dames… Je vous paierai en tendresse.

Je vous laisse… J’ai un besoin urgent…

 

 

 

Ce texte est né de mon inscription à un blog d'écriture.

L'atelier imposait les mots suivants : tenesme, tendresse, tempête, terminer, uranie, urgent, upas, uppercut, vers, vesou, véronique, vétuste

 

 

 

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Gare à la femme ! Publié le Mardi 28 Mai 2013 à 19:10:37

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Jeune, il avait pris l’habitude de se fagoter comme l’as de pique, par provocation. Mais en regardant le falzar qu’il avait sorti du fin fond de l’armoire, il se dit qu’il avait surtout très mauvais goût. Aujourd’hui, il se mourait d’amour pour sa bien fadasse voisine, une petite bonne femme entre deux âges qui n’avait pas eu la vie facile tous les jours. Il la soupçonnait de fabuler parfois, histoire de pimenter le quotidien. Elle aimait l’argent. Il avait bien tenté de lui faire comprendre qu’il ne procurait qu’un bonheur factice mais il n’arriva qu’à la fâcher. A l’atelier d’écriture qu’il fréquentait assidument, un homme le subjuguait : un merveilleux conteur de fables dont l’autre qualité était d’être un fabricant d’objets artisanaux qu’il vendait dans sa boutique. Alors un soir, factotum de circonstance, il poussa la porte du magasin, histoire de faire quelques repérages. Le bougre amoureux s’était mis en tête de braquer l’honnête commerçant… Ses tenues extravagantes d’autrefois seraient parfaites pour passer incognito. Pour quelques fafiots, il allait conquérir sa belle. Soudain, un doute l’assaillit : tant d’insignifiance chez cette femme ne cachait-elle pas une autre facette ?

 

 

 

Ce texte est né de mon inscription à un blog d'écriture.

L'atelier imposait les mots suivants : fagoter, falzar, fadasse, facile, fabuler, factice, fâcher, fable, fabricant, factotum, fafiot, facette

Afficher les 2 commentaires. Dernier par musica92 le 11-09-2013 à 19h51 - Permalien - Partager
A l'improviste Publié le Mercredi 8 Mai 2013 à 18:59:13

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La route, sinueuse, se glissait à travers le paysage. Quelques maisons, des fermes, des champs, au loin la montagne. Au détour des virages, l'oeil accueillait de nouvelles découvertes et chacune prenait la place de la précédente.

Le voyage s'éternisait. La voiture avançait sans le vouloir, mécaniquement, sous le pouvoir de son conducteur. Un désir puissant de fuite, une envie de nouveauté. L'accélérateur souple, le frein inutile. Cuir des sièges, un confort sur roues. L'homme souriait légèrement. Parfois, il levait le pied, admirait les alentours, prenait le temps de s'arrêter. Mais il ne quittait jamais l'habitacle.

Si la pluie s'invitait sur le trajet, des larmes s'écoulaient, petits torrents de tristesse. Deux joues pâles, presque juvéniles, les recueillaient et les laissaient mourir.

C'était un voyage d'ennui.

Parler du silence. Là-bas, derrière lui, il avait laissé tous ses silences. Il les avaient aimés passionnément, les avaient trompés avec des discours interminables, les avaient quittés et les avaient retrouvés, repris, conquis à chaque fois, ne pouvant vivre sans eux. Maintenant, il les fuyait.

Parler de la peur. Celle qui saisit quand plus rien ne peut la raisonner. Cette peur rencontrée subitement, indicible, inexplicable, compagne omniprésente. Elle avait fait de lui une proie choisie. Aujourd'hui, il brisait ses chaînes.

Tous ces kilomètres n'étaient que fuite, sans idée de retour.

Les distances n'ont de signification que pour celui qui voyage avec un but. Lui roulait. Allure modérée, sans hâte, sans destination.

Pourtant, il arriva. Sans émotion, sans désir, il gara sa fidèle voiture à l'ombre de l'arbre le plus accueillant. Inconscient, il scruta son espace, respira longtemps la fraîcheur du matin et s'affaissa sur lui-même. Etre fragile, au bord de la rupture.

Le voyage était fini.

Le temps s'était figé. Avant, après.

Maintenant. Sur un léger souffle du vent, une mélodie claire pénétra son âme. Ignorant son trouble, il guida une joie neuve jusqu'à son coeur. Redressant sa personne, il respira à nouveau mais un parfum inconnu. Un pas, deux pas, des dizaines de pas, un autre voyage. Improvisé.

Des milliers de jours écoulés. A l'improviste, il était parti et arrivé. Il avait trouvé son bonheur sans le chercher. Une destinée d'homme dont l'inconnu en faisait le mystère. Mystère tacite. Mais à l'improviste, une destinée d'homme heureuse simplement parce que la route avait été sinueuse.

 

Afficher les 4 commentaires. Dernier par musica92 le 08-05-2017 à 16h15 - Permalien - Partager
Une nouvelle enquête de Miss Marple Publié le Dimanche 21 Avril 2013 à 17:11:02

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Damned !” s’écria Miss Marple !

Tous les clients du pub se tournèrent vers la vieille femme, stupéfaits. Mais la célèbre détective avait déjà retrouvé son calme et sirotait son thé, The News ouvert à la page des faits divers. Apparemment, tout le monde savait mais personne ne se formalisait : la reine avait tenté d’assassiner les Beatles... L’Angleterre avait bien changé...

“Voilà qui contrarie bien mes plans” songea Miss Marple. A moins que...

Son ami Maigret avait décidé de traverser la Manche pour lui rendre visite. L’affaire l’intéresserait.

Alors Miss Marple échafauda un plan pour sauver la reine, victime sans aucun doute d’une machination. Demain, elle l’exposerait à son ami Maigret au cours d’un breakfast qu’elle comptait lui offrir dans cette petite pension de famille qu’elle avait dégotée au pied de Big Ben.

Satisfaite d’elle-même, elle quitta le pub.

“C’est pas tout ça mais je n’ai plus de marmelade à la maison. Je dois songer à mon estomac”.

Au même moment, elle glissa sur un apple pie négligemment abandonné sur le seuil, finissant sa sortie de façon plutôt comique.

Derrière elle, un rire démoniaque perça ses tympans : la reine la défiait. “Attrape-moi si tu peux, ah ah ah ah ah ah !!!!!”.

 

 

 

Ce texte est né de mon inscription à un blog d'écriture.

L'atelier devait porter sur le thème "L'Angleterre" et imposait les mots suivants : thé, breakfast, marmelade, The News, pub, reine, Miss Marple, damned, la Manche, les Beatles, Big Ben, apple pie

Afficher les 2 commentaires. Dernier par musica92 le 22-04-2013 à 18h43 - Permalien - Partager