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l'entreconnaissance

Publié le Lundi 29 Septembre 2014 à 11:06:09

Paix à tous les hommes

de mauvaise volonté

 

Paix à tous les hommes de mauvaise volonté !

Que cesse toute vengeance et tout appel au châtiment.

Les crimes dépassent toute mesure, il y a trop de martyrs...

Aussi, ne mesure pas leurs souffrances au poids de ta justice, Seigneur, et ne laisse pas ces souffrances à la charge des bourreaux, pour leur faire payer une terrible facture.

Que tout soit payé d’une autre manière.

Inscris en faveur des bourreaux, des délateurs, des traîtres et de tout homme de mauvaise volonté, le courage et la force spirituelle des autres, leur humilité, leur dignité, leur lutte intérieure constante et leur indicible espérance, le sourire qui étanche leurs larmes, leur amour, leurs cœurs brisés qui demeurent fermes et confiants à la mort même, oui, jusqu’aux moments de la plus extrême faiblesse...

 

Que tout cela soit déposé devant Toi, ô Seigneur, pour le pardon des péchés, comme rançon pour le triomphe de la justice.

Que le bien soit compté, non le mal !

Et que les victimes restent dans le souvenir de ceux qui les persécutent, non comme un cauchemar, non comme des spectres attachés à leurs pas, mais comme des soutiens dans leur propre effort pour réduire la furie de leurs passions criminelles.

 

Nous ne demandons rien de plus.

Et quand tout cela sera fini, donne aux victimes de vivre, Seigneur, hommes parmi les hommes, et que la paix revienne sur notre pauvre terre, paix pour tous les hommes de bonne volonté et pour tous les autres.

 

 

 

Cette prière vient des archives d’un camp de concentration en Allemagne

 

et publiée par le Suddeutsche Zeitung.

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Publié le Lundi 29 Septembre 2014 à 11:03:06

Message à tous les musulmans, tous les croyants

 et tous les citoyens du Grand Lyon 

  

Dans un contexte où on tente de nous opposer et nous imposer la haine et le rejet de l’autre, nous vous invitons à un grand rassemblement

Le mercredi 1er octobre 2014 à partir de 18h30

à Lyon, place Bellecour. 

Par ce rassemblement, nous souhaitons démontrer que nous pouvons vivre tous ensemble sur le territoire français, quelques soient notre religion, nos convictions ou nos engagements.

Croyants, citoyens, de toutes générations, soyez nombreux à nous rejoindre à cette manifestation pour vivre tous ensemble un temps de fraternité et d’engagement.

Engageons-nous ensemble à favoriser dans notre quotidien, des attitudes de dialogue et de respect de l'autre pour construire ensemble un monde de paix.

Seront présents à la manifestation : le cardinal Philippe Barbarin et autres responsables des Eglises chrétiennes, le père Vincent Feroldi, les recteurs Kamel Kabtane et Azzedine Gaci, Benaissa Chana pour le CRCM et de nombreux représentants religieux, des responsables politiques, des chefs d’entreprise, des éducateurs, des enseignants…

 

 

Premières mosquées participant à cette action : mosquée de Pierre Bénite (69), mosquée de Meyzieu (69), mosquée de Bron (69), mosquées de Villeurbanne (69), mosquée d’Oullins (69), Grande mosquée de Lyon (69), mosquée de Lyon 3ème (69), mosquée Lyon 9ème (69), mosquée de Givors (69), mosquée de Villefontaine (38), grande Mosquée de  Saint Etienne (42), mosquée de Vénissieux (69), mosquée de valence (26), mosquée de Bourg en Bresse (01), mosquée de Nantua (01), mosquée d’Annemasse (74), Mosquée de Chambéry (73), mosquées de Grenoble (38), mosquée de Montélimar (07),

 

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Publié le Lundi 29 Septembre 2014 à 10:59:48

Le sommet spirituel et les principes de l’humanisme arabe

samedi 27 septembre 2014
L'ORIENT LE JOUR (Liban)

Le communiqué du sommet spirituel paru hier après la réunion de Dar el-Fatwa prévoit la création d’une délégation islamo-chrétienne qui aurait pour fonction de sensibiliser les décideurs à la nécessité de protéger toutes les victimes, musulmanes et chrétiennes, d’un fléau clairement identifié : la violence meurtrière, « de la dictature et du terrorisme », qui s’empare de la convivialité, non seulement libanaise, mais régionale.

C’est surtout à travers une lecture centrée sur la valeur de l’être humain et la liberté du citoyen que le sommet spirituel entend entreprendre le projet d’édification des démocraties arabes. Comme l’aura en effet prouvé le modèle libanais, la démocratie est le seul mode de gouvernance à même d’épouser le pluralisme des sociétés arabes, sans le dénaturer ni le réprimer à coups de réflexes frileux. La protection des chrétiens d’Irak et de Syrie revêt, dans cette lutte, une portée universelle, liée à l’éclosion de l’humanisme arabe.

En d’autres termes, le sommet spirituel renie clairement la recherche de solutions proprement « chrétiennes » aux problèmes des chrétiens, ou bien des solutions « musulmanes » aux problèmes des musulmans de la région. Il va même jusqu’à abandonner la catégorisation des minorités et des majorités.

Cette double reconnaissance des victimes, appuyée d’une identification claire mais subtile des bourreaux, s’oppose à la méthode adoptée par le congrès de l’IDC à Washington. Celui-ci avait en effet pour dessein de nous convaincre de la nécessité pour nos églises, nos hommes d’affaires, nos partis et notre diaspora de former un « lobby » chrétien qui sensibilise, par sa notoriété, les grands décideurs internationaux aux seuls problèmes des minorités au Moyen-Orient. La méthode de victimisation, mue par des intérêts politiques, est identique à celle du lobby juif, par exemple...

Le sommet spirituel, parrainé par Dar el-Fatwa et marqué par la participation active et hautement symbolique de nos églises, coupe la voie à cette approche, qui alimente sciemment la peur de « l’autre » et dénonce une barbarie en défendant une autre.

Désormais, toute tentative d’accoler aux violences régionales la marque d’un groupe spécifique, en omettant les autres, ou de s’acharner pour défendre un seul groupe de victimes, en occultant délibérément l’autre, ne bénéficie plus de la couverture des autorités religieuses.

 

Les principes de l’humanisme arabe, celui du Christ mort pour l’humanité entière, ont émané hier de Dar el-Fatwa.

 

*Ancien député

Coordinateur du secrétariat du 14 Mars

L’Orient Le Jour

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Publié le Lundi 29 Septembre 2014 à 10:56:57

Sur le blog d’Ignace Leverrier, ancien diplomate

http://syrie.blog.lemonde.fr/2014/09/27/une-nuit-ordinaire-a-alep-abandonnee-aux-bombes-du-regime/

 

27 septembre 2014

Une nuit ordinaire à Alep, abandonnée aux bombes du régime

 Vers 1h30 du matin, vendredi 26 septembre, la rumeur s'est répandue que le siège des "Casques Blancs", les hommes de la Défense civile, et le quartier général des urgences médicales d'Alep venaient d'être frappés par un missile sol-sol de type Volcano. J'ai pressé Sami qui hésitait à se mettre en route à une heure aussi indécente. Les rues baignaient dans une obscurité absolue. On s'est rendus sur les lieux afin d'apporter un soutien moral aux volontaires qui, pour la plupart démunis de tout, faisaient déjà face à la mort avec leur abnégation habituelle. Pendant le trajet, les ondes des radios locales diffusaient des mises en garde contre la présence dans le ciel de la ville d'un hélicoptère chargé de barils et d'un bombardier trahi par le bruit de ses réacteurs .

Les sauveteurs avaient scindé en deux leurs effectifs, de peur d'être décimés d'un coup par une autre frappe. Ils ont été réconfortés par l'arrivée de civils comme nous, dont la présence témoignait de la reconnaissance pour leur action et de l'estime pour leur engagement. Ils ont insisté pour qu'on partage avec eux les boissons et les quelques aliments qui leur étaient servis pour restaurer leurs forces. Les voir manger assis à même le sol, les yeux et le visage marqués par cette nouvelle épreuve, cette troisième attaque et cette troisième destruction de leur QG, était réconfortant : il signifiait qu'en dépit de tout, ils n'abandonnaient pas le terrain.

Sur les ondes, les mises en garde se sont faites plus insistantes. Elles demandaient aux civils de se mettre à l'abri....

- Il vient de larguer, il vient de larguer...

Un sifflement a déchiré la nuit, suivi, 20 secondes plus tard d'une énorme explosion.

On s'est regardé en silence, dans l'attente du premier appel de localisation... Moins d'une minute plus tard, les radios signalaient que c'était le quartier de Sakhour qui avait été frappé et qu'il y avait des victimes.

Le temps de sauter dans un pick-up avec deux membres du commandement et nous foncions à travers les rues désertes, les feux allumés contrairement aux ordres, pour braver le danger...et montrer aux pilotes qui nous bombardaient de jour comme de nuit qu'ils ne nous impressionnaient pas.

En parvenant sur place, dans le quartier ciblé, on a d'abord aperçu un départ d'incendie provoqué par l'explosion. Après avoir orienté les pompiers vers le sinistre, qui s'était déclaré au 3ème étage d'un immeuble dont la porte d'entrée en fer était fermée à clé, nous avons poursuivi notre route.

En arrivant à l'épicentre du bombardement, j'ai entrevu à la lumière des LED fixés aux casques des premiers sauveteurs arrivés sur les lieux, les formes brisées des maisons détruites. Le chef du groupe est venu faire son rapport au chef des casques blancs... Il y avait 6 rescapés, tous des enfants, et trois martyrs : un homme, une femme de 28 ans et un nourrisson. Mais, en échangeant avec les habitants de la rue et des parents de victimes, nous avons bientôt appris qu'il y avait encore des enfants coincés dans le premier étage. Nous avons entrepris d'écarter les décombres à mains nues... J'ai demandé le silence le plus absolu... Au bout de quelques secondes, un Casque blanc a perçu un appel au secours. Un dialogue s'est instauré pour tenter d'établir avec le maximum de précision l'endroit où se trouvait la victime... Une voix d'enfant a répondu à nos questions... Quatre casques blancs ont grimpé sur les ruines du rez-de-chaussé et se sont dirigés vers une pièce située au fond de ce qui avait été un appartement. Puis ils ont commencé à réclamer des outils : des tenailles, une masse, un marteau, pour pouvoir extraire non pas un mais trois enfants.

Au bout de vingt minutes, ils ont demandé une échelle. Les habitants sont allés en chercher une. La Défense civile n'en avait pas. Une première fillette d'une dizaine d'années a été extirpée des décombres. Elle a été réceptionnée, par-dessus le mur d'une maison mitoyenne, par trois paires de bras qui l'ont ramenée au sol. Elle s'est aussitôt enquise, avec dans la voix un sentiment de lourde inquiétude, du sort de ses parents. Sa présomption était malheureusement fondée... Un deuxième enfant a été sorti... Dans les deux cas, le dernier sauveteur qui recevait l'enfant insistait pour l'amener lui-même jusqu'à l'ambulance. Le troisième enfant, une fillette encore, avait eu moins de chance. Les hommes qui l'avaient retirée des ruines essayaient de lui soutenir la tête, mais à l'abandon de son cou, j'ai comprise qu'elle n'était plus. Je l'ai prise dans mes bras. La froideur de son corps ne laissait aucun doute. Je lui ai touché la main, je l'ai embrassée et je lui ai dit:

- Excuse-nous, chère petite ange... Notre révolution n'a pu te protéger contre ce criminel.

Il était 3h35.

Le rideau venait de tomber sur de nouvelles âmes innocentes, qui, tuées dans leur sommeil, demandent et exigent justice.

Il faut que les criminels paient.

Mohamed Mahmoud

==

 

PS. De retour ce matin dans la même rue, j'ai constaté qu'un avion m'avait devancé. Il était revenu à 8h15 larguer un nouveau baril de TNT. Parmi les victimes, figurait un nourrisson. Il avait vécu, ce 26 septembre, son dixième et dernier jour sur terre.

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Publié le Samedi 27 Septembre 2014 à 23:21:23

Le Monde

 

 

28 septembre 2014

 

ÉDITORIAL

 

Haine de l'autre, poison pour la démocratie

 

Depuis la décapitation d'Hervé Gourdel par le groupe algérien Jund Al-Khalifa, les musulmans de France ont apporté la réponse la plus nette à tous ceux qui voudraient faire l'amalgame entre l'islam et la violence sanguinaire des djihadistes.

Au lendemain de cet assassinat, le Conseil français du culte musulman, représentant l'islam de France auprès des pouvoirs publics, a dénoncé ce " crime barbare ". Et condamné " l'organisation Daech, connue sous l'appellation “Etat islamique” " – dont se sont revendiqués les assassins d'Hervé Gourdel –, qui " n'a rien ni d'un Etat ni d'islamique " et dont " les actions criminelles sont en totale contradiction avec les principes élémentaires de la religion musulmane ". De son côté, l'Union des organisations islamiques de France a refusé que les musulmans de France soient " associés, de près ou de loin ", à cet " assassinat ignoble ".

Vendredi 26 septembre, lors d'un rassemblement en hommage à Hervé Gourdel, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a répété que " l'islam, c'est la paix, c'est le respect de la vie, c'est la tolérance ". C'est-à-dire, a-t-il martelé, le contraire du terrorisme et de la " barbarie ".

D'autres initiatives témoignent de l'onde de choc provoquée par cet assassinat dans la communauté nationale et, en son sein, chez les quelque 5 millions de musulmans de France.

Ainsi, une vingtaine de personnalités, dont le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, et la sénatrice socialiste de Paris Bariza Khiari, ont publié une tribune dans laquelle, face à " un groupe de barbares fanatisés ", ils affirment : " Nous sommes aussi de sales Français. "

De même, le mouvement #Not in My Name (" Pas en mon nom "), lancé le 10 septembre par une fondation britannique pour répondre aux crimes de l'Etat islamique et " noyer leur message de haine et de violence ", tourne en boucle sur les réseaux sociaux.

Enfin, d'autres voix expriment leur exaspération de voir les musulmans sans cesse sommés d'exprimer haut et fort leur indignation devant les crimes commis par les djihadistes et de s'en désolidariser. Comme si cela n'allait pas de soi. Ainsi, ces jeunes intellectuels qui, dans nos colonnes (lire page 19), invitent à ne pas être " dupes " : " Cette injonction sous-entend qu'il existerait bel et bien un lien entre l'EI et les musulmans. " Et ils dénoncent cette " banalisation d'une culpabilité ontologique - de tout musulman - , qui exprime un racisme insidieux et décomplexé ", comparable, à bien des égards, à l'antisémitisme.

Au-delà de la diversité de leurs tonalités, toutes ces prises de position sont, en réalité, complémentaires et salutaires. Elles disent que la haine de l'autre est un poison redoutable pour la démocratie.

Elles martèlent, à juste titre, que c'est précisément parce que la haine de l'autre est le ressort de la barbarie djihadiste qu'il faut à tout prix éviter d'y répondre par la suspicion, la stigmatisation et la détestation. Mais, au contraire, par le rappel inlassable des principes qui fondent la République laïque et, en particulier, les " droits inaliénables " reconnus à " tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance ", selon le préambule de la Constitution.

 

La mort tragique d'Hervé Gourdel a la vertu de rappeler à tous, croyants ou non, musulmans ou non, cette évidence. 

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