
Hier soir, un pote vient me voir. inutile de préciser qu'étant donné la quantité d'alcool ingurgitée, j'étais pas très réceptive...
Lui et un autre veulent organiser une soirée pour toi, avec tout le monde. Alors là, mon cerveau ne comprend rien, parce qu'en général on fait des soirées pour les gens lorsqu'ils sont vivant. Je lui demande de m'expliquer, et à ce que j'ai comprit, ce serait le genre de soirée "souvenir", tu sais où chacun raconte un souvenir, où regarde les photos et les vidéos des soirées, des anniversaires, des vacances, des barbuc... bref, tout ce que je déteste, pourquoi ne pas mettre des bougies et faire tourner les tables pendant qu'on y est ? "esprit es tu là, si oui manifeste toi", c'est du grand n'importe quoi. Il me dit que c'est pour dire adieu, une sorte de rituel. Mouai, enfin, ils ont eu un enterrement pour ca, ca leur a pas suffit ? Remarques s'ils veulent un second tour, je peux leur offrir un billet d'entrée pour le suivant !
je lui répond donc, que moi, je n'irai pas. Je n'irai pas à une soirée comme celle ci dont, je ne vois vraiment pas le sens que je pourrai lui donner, et je n'irai pas faire ca chez toi. D'ailleur, je ne rentrerai plus dans cette maison.ou en tout cas pas avant longtemps. Je comprend qu'ils aient besoin de ce genre de truc, alors, ils ont ma bénédiction pour utiliser la maison à condition qu'elle soit nickelle après. Il me remercie mais ne comprend pas pourquoi je ne viens pas. Obligée de lui expliquer que pour moi c'est débile comme soirée, et que c'est facile d'utiliser une maison, lorsqu'on ne t'a pas trouvé baignant dans le sang, et que ton père ne pendouille pas au plafond comme le ponpon sur les tours de manèges (sauf que l'à on se passerai bien du second tour... et en plus, c'est le troisième bref...). Je crois qu'il m'en veut un peu, mais ca m'est égal, je me sens vraiment très très loin d'eux en ce moment.
je suis un glaçon, les gens ne comprenne pas que je ne réagisse pas, que je ne pleure pas et tout ca, ils croivent que je ne ressent rien... ils sont à coté de la plaque, évidement que je ressens des choses, seulement... je les reconnait pas, c'est comme ci, ca m'appartenait pas, en fait.
j'ai rendez vous avec le psychiatre mardi... hum, un psy ca suffira où il faudrai une armée ? je ne vois pas l'intéret d'aller là bas non plus. De recommencer à parler de tout ca, de rentrer dans certains détails... je peux dire comment je vais et tout ca (et encore, c'est dur de parler de moi) mais parler de toi, c'est une autre histoire. Moi, j'aimerai juste que tout cela soit derrière moi, être par exemple dans 10 ans, et que tout ca soit derrière moi, que je puisse respirer pour de vrai à nouveau, et retrouver ma déconnade habituelle, je n'aime pas ce que tu as fait de moi.
enfin, heureusement, il n'y a plus de famille, donc le jeu du cluedo est finit, j'ai eu la fille avec le rasoir dans la salle de bain, la mère avec les médocs à l'hosto, le père avec la corde dans la salle à manger... je suis au complète maintenant. Ouf... si tu avais eu un frère ou une soeur, j'aurai eu peur de le retrouver dans la véranda avec un pistolet... je peux dormir plus tranquille maintenant.
la journée d'hier était tellement longue... ca doit être à cause de ma fatigue et de ma nausée post gueule de bois. En tous les cas, j'ai eu peine à ne pas fermer les yeux le matin alors que pourtant tout se passait bien. L'après midi avec G... ca a été comme d'habitude autrement dit, je maitrisais pas grand chose, il faisait un peu ce qu'il voulait (bon ok, il faisait carrément ce qu'il voulait...), ce n'est pas que j'ai peur de lui c'est juste que je crois pas que le forcer physiquement à faire quelque chose soit une solution.j'ai de la peine pour lui lorsque j'imagine dans quel monde il vit. déjà que le mien est pas très joyeux alors... enfin bref, il y a des moments comme ca où je me sens vraiment nulle. et puis C... qui était très mal, je l'aime bien, il est trop mignon, et ca m'a fait de la peine de le voir ainsi. bref... je suis rentrée chez moi bien déprimée.
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mariage de mes grands parents. 64 ans. je me souviens de la fête qu'on avait fait à la maison pour les 60 ans. mes grands parents étaient en pleine forme, il y avait toute la famille, et puis... toi, aussi... évidement. ma mère m'avait appris pendant une semaine à servir : sans passer devant les gens, personne par personne, comment on prend une part de gateaux sans la faire tomber etc... j'en pouvais plus. bref, tout avait été parfait. sauf pour moi qui suis pas franchement passionnée par le service.
maintenant, juste 4 ans à peine plus tard : ma grand mère est en maison de retraire presqu'aveugle, paralysée, incontinente, et alzeimer... et toi... tu n'es plus là, tes parents non plus. comment à ton pu en arriver là ? en 4 ans ?
ca aussi ca me déprime. je me sens si triste, si j'arrivais à pleurer, et ben... je pleurerai.
cette aprem rendez vous avec le psy... suis pas convaincue, on verra bien. il faut que je rappelle aussi pas mal de gens. N... pour l'organisation de ta soirée, il y a des trucs qu'il faut qu'on voit, comme l'accès interdit à certains endroits (après tout, c'est moi la plus "propriétaire" des lieux maintenant). et pis que je rappelle les autres pour l'enterrement de tes parents, il faut aussi que je prévienne les amies d'enfances de ta mère, je suis pas sure qu'elle soit au courant, en tout cas pas pour ton père, il va falloir que je leur annonce, décidément, vous ne m'aurez rien épargner... l'enterrement sera surement mardi prochain... je ne sais pas.
j'ai la migraine, et bizarrement, je suis contente de l'avoir. au moins j'ai mal pour de vrai...
rencontre avec le psychiatre...
Bonjour
Bonjour
Pouvez vous vous présenter, c'est pour le dossier ?
là, j'ai l'impression d'être à la sécu : nom, prénom, age, adresse, dernière visite dans le service, antécédant médicaux... bref.... très chiant et inutile, mes antécédants, c'est pas là qu'il faut les chercher.
Bien, parlez moi un peu de vous, de votre histoire ?
hum... qu'est ce qu'il y a à raconter. je ne me souviens pas des bons moments que j'ai passés, ils sont agréables à penser, mais tous confondus dans quelques choses de flou. non, autant dire tout de suite ce qu'il y a à dire, qu'il sache à quoi il a à faire :
- née avec 2 mois d'avance, de tout petit poid, problème pulmonaire, j'aurai du y rester d'après les médecins. pourquoi ? parce celle qui me portait ne voulait pas de moi, et à user de tous les moyens pour que je n'arrive pas (grève de la faim, alcool, fumée, chutes... bref, la totale)
- j'arrive quand même, sous X. adopté à 36 mois, avant famille d'acceuil.
- à 5 ans, je me noie sur une plage des landes. je suis sur un banc de sable, et lorsque je veux revenir après avoir finit mon chateau de sable, je perds pieds. il y a des lames de fond, je suis prise dedans. je me noie, et je n'ai pas souffert, en fait, je me sentais bien. 11 minutes d'arrêt cardiaque, réanimée sur la plage. j'aurai du y rester où avoir de graves séquelles... rien, je suis là.
- à 12 ans, mon cheval que j'aimais plus que tout (mais, que je ne maitrisais pas évidement), qui était comme une ame soeur pour moi, une compréhension entre nous indéfinissable... bref, on a eu un accident. il est mort. il m'est tombé dessus, accidents spectaculaire d'après les spectateurs. problèmes vertébreaux depuis, mais, je suis là. et j'ai survécu à sa perte, je me bas encore chaque jour.
- à l'adolescence : je suis tombée sur mon premier amour, qui s'est avéré violent, humiliant, plusieurs hospitalisations, obligée de déménagée, de changer de téléphone, procès où il a été acquitté (après tout j'étais sa copine, alors, j'avais pas beaucoup de chance d'être reconnue victime de viols répétés... qu'avais je espérer de la justice, pauvre conne que je suis ?). il m'a initié à certaines substances "plaisirs". Ensuite, j'ai rencontré un autre mec, on s'aimait au début, et on était heureux, mais à la fin on n'arrivait même plus à se parler, on baisait et on mattait la télé, comme deux étranger, je me suis sentie plus humiliée que jamais. avec lui, les substances ont continué, ont augmentée même. je me sentais mal avec lui, au lycée, et c'était tellement facile. j'ai réussi à décrocher de drogues douces... et dures aussi.
- à 24 ans : aux sables d'Olonnes, je me fais piqué par une vive dans la mer. je vais aller à la pharmacie la plus proche, mais je perds le sens de la réalité peu à peu. je ne regarde pas en traversant, je rencontre un automiliste qui ne regarde pas où il va. choc. arret cardiaque dans l'ambulance de 7 minutes. j'aurai du y rester selon les ambulanciers.
- à 25 ans : je perds ma meilleurs amies par suicide, je la découvre, c'est dégueulasse et... incompréhensible. ca m'a tellement percuté, que je ne suis pas retournée dans mon corps encore je crois. 15 jours après, une fois entérrée, sa mère prend des médocs, se retrouve à l'hosto, et y passe. évidement, et je le comprend, je lui en veux même pas, son père, après avoir perdu sa fille et sa femme en moins de 3 semaines se pend. je le trouve, et encore une fois... c'est dégueulasse.
bon voilà... pourquoi je suis là ? après tout ce à quoi j'ai fait face... suis je au bout de mes possibilités ? cette vie est elle si horrible que je doive supporter en ce moment alors que j'ai eu tant d'occasion de la quitter . Et pourquoi ? POURQUOI ? pourquoi je suis revenue à chaque fois, si c'est pour me faire vivre ca. je n'ai jamais été aussi heureuse que pendant les minutes où j'étais morte, même si pour moi, ca m'a semblé quelques secondes. je crois qu'il n'y a pas de notion de temps quand on est mort... ou alors... est ce que je peux vivre n'importe quoi, me jeter sous un train par exemple, et que je survivrai encore ??? parce que je suis maudite, lorsque je dois mourir, je reviens, on m'êmpeche de vivre ma mort, et j'ai une vie qui me rend malade ? a partir de quel point on est invincible ?
évidement, le bon Monsieur en blouse blanche, il a pas de réponse... il voudrait bien que j'en trouve, mais... si je suis là, c'est que je les ai pas (là, c'est pathétique, parce que c'est l'inverse que ce que je devrais dire si j'étais en position de psy).
Le pauvre, je crois même que je lui ai dit trop de chose d'un coup, il se frotte le frond, il a l'air complètement perdu...
bon et bien, je préfère que l'on se revoit régulièrement. si cela vous convient, on pourrait se voire une fois par semaine, et je vous invite à prendre rendez vous deux fois par semaine avec notre psychologue...
et bien, rien que ca... tout pour moi.... j'y crois pas... c'est noel ?
j'espère que la prochaine fois que l'on se verra, vous me parlerez de vous autrement que comme d'un inventaire. c'est froid... mais peut être voulez vous dire au plus vite ce qui gène, en espérant ne pas y revenir ?
je vais pour lui répondre, quelque chose de bien cinglant, mais d'où se permet il se crétin ! mais...
non, réflechissez y, et prenez rendez vous avec la secrétaire, à la prochaine.
et ben si je le fais chier tant que ca, il a qu'à le dire, je reviens pas moi ! cette façon de dire au revoir, comme si ce que j'avais dit que j'avais traversé jusqu'ici n'avais aucune importance... ok, c'est l'impression que je voulais qu'il est, et celle que je veux bien me donner aussi. Mais merde, il pourrait me traiter mieux quand même, j'ai besoin de... réconfort. c'est pas sa place de me le donner, mais je m'en fous. je m'en viens chercher... du réconfort. (partout où je peux le trouver d'ailleur...).
Putain, merde, il en a trop deviner, en trop peu de temps, c'est pas bon pour moi.... je peux pas m'ouvrir à lui, parce que... je peux pas, c'est tout.
J'ai l'impression que toutes les journées se suivent se ressemblent...
cette nuit, j'ai fait un cauchemard, pire, il est venu dans la réalité. je ne sais comment c'est venu mais j'ai rêvé que ton père pendait au dessus mon lit. j'ai ouvert les yeux, et je le voyais toujours. il était là, dans ma chambre au dessus de moi. j'étais réveillée, la preuve c'est que j'ai pensé "ce n'est pas possible, il est à la morgue, et pis, de toute facon, y'a pas assez de hauteur entre le plafond et le lit, il ne pourrait pas pendre etc..." et pourtant, mon cerveau était embrouillé je croyais qu'il était là (forcément puisque je le voyais les yeux ouverts, qu'auriez vous pensé à ma place, vous !). bref, impossible de bouger, un sentiment d'angoisse submergeant. j'était littéralement clouée sur place, je transpirait, c'est réellement un sentiment horrible. Si c'est cela que ressentent toujours les autistes, alors je comprend qu'ils pêtent des cables au bout d'un moment. je peux pas expliquer, c'est quelque chose qui monte, qui monte, et qui donne froid partout. mon sang semblait se glacer dans toutes mes veines, mon corps s'arrêter de battre ou non plutot, battre trop fort... au bout de minutes interminables, je me décide enfin à tendre un bras vers la lumière. j'allume et... je le voie toujours !!!! une véritable hallucination, tellement ca avait l'air vrais. je finis par me lever, par aller faire un tour hors de ma chambre (en évitant ma salle de bain parce que chaque fois que je passe devant ma petite baignoire, je te vois) et ce n'est que lorsque je suis revenue qu'il avait disparut... j'ai continué de regarder le plafond toute la fin de la nuit, parce que j'avais peur que ca revienne...
hier, stage. bonne journée dans l'ensemble, pas de souci avec les résidents. quand je dis bonne journée tout est relatif évidement. puisque je ne suis pas sur qu'un jour je passerai de nouveau une bonne journée. enfin, je me prenais la tête pour l'organisation de l'enterrement, mais S... m'a mis face à une désagréable réalité à laquelle je n'avais même pas pensé : l'argent. ben oui, parce que un enterrement (ou plutot 2) ca se paye, et c'est vachement cher en fait. c'est dingue qu'il faille payer autant pour un trou (même pas puisqu'il est déjà fait celui là) et une caisse...donc voici mes choix :
- j'assume, et l'héritage de mon grand père qui devait me servir à un appart ou à une voiture y passe.
- je laisse faire la mairie.
mais j'aurai aimé m'en occuper moi même parce que... j'ai peur que ce soit pas fait bien comme il faut par la mairie, et parce que... si je suis honnête, j'admettrais que ca me déculpabiliserai (mais, je serais pas honnête et je le dirai pas, évidement).
oui, ca me soulagerai de faire au moins ca, alors que je n'ai rien pu faire pour tout arrêter lorsqu'il était temps. parce que je n'ai rien vu venir, tout simplement.
et si je fais pas cet enterrement, je m'en voudrai... et il faudra que je vive avec ca, en plus des autres choses ?!
D'un autre côté, S... à raison, c'est balancer de l'argent par les fenêtres...
Que me conseille mes parents ? mon père est absorbé dans son proche licenciement, il est pas beaucoup à la maison, et il a toujours été très froid, et on jamais vraiment parlé tous les deux, il est... gauche (on se ressemble quoi). ma mère ne pense qu'à ma grand mère entre deux crises de larmes et de colère... et moi, moi, j'aimerai quelqu'un qui me conseille, et qui me fasse un calin, j'aimerai pouvoir compter sur quelqu'un tout simplement ! oui un calin, où je pourrai me reposer, arrêter de lutter contre le courant, quelques minutes... comment voulez vous que je m'autorise à craquer, s'il y a personne pour me soutenir, il faut bien que me soutienne toute seule ! je ne sais pas quoi faire.
pourquoi est ce que j'ai toujours autant de mal à faire un choix (en général, quand j'arrive pas à choisir, je prend les deux, à moins que ce soit vraiment impossible... comme maintenant )!!!
Hier, j'attendais le train...
Je suis toujours au bord de la voie, parce que j'aime bien sentir le vent lorsque le train passe. Il passe si prêt que ca me donne des frissons tout partout.
j'attendais donc mon train au bord, et je l'ai vu arriver de loin. Je me suis dit : "putain, il suffirai d'un pas". Un pas, et j'ai toute les chances que ca en soit finit de moi. Bizarre constatation. Oui, oui, je le savais mais, là, j'ai comprit. Je crois que j'ai été tentée, pendant un quart de seconde, je me suis juste dit "oui, c'est possible, juste un pas, et n'en parlons plus". Evidement, ca fait peur, parce qu'on imagine que si on y passe pas tout de suite, le passage sous les roues doit être désagréable... mais, une fois le pas fait, on ne peux plus revenir en arrière, c'est l'histoire de quelques secondes, ou une minutes de souffrance au pire, et c'est finit. Il suffit juste d'avoir l'impulsion de faire ce pas. Etrange qu'un corps humain est besoin de tant de temps de maturation pour être fonctionnel, et qu'un seul pas puisse le détruire....
le train est arrivé, j'ai senti le vent passer très près, ca m'a fait du bien, je suis montée...