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Léo fait son cinéma

Entre les murs (Laurent Cantet, 2008) Publié le Lundi 19 Janvier 2009 à 08:07:24

Entre

 

Entre les murs de Laurent Cantet

 

 

Synopsis : François est un jeune professeur de français dans un collège difficile. Il n'hésite pas à affronter Esmeralda, Souleymane, Khoumba et les autres dans de stimulantes joutes verbales, comme si la langue elle-même était un véritable enjeu. Mais l'apprentissage de la démocratie peut parfois comporter de vrais risques.

 

 

Faut-il le rappeler mais Entre les murs est une fiction, au style certes quasi documentaire mais qui ne se veut pas le reflet de l'Ecole en France en 2008, ni même une leçon destinée aux enseignants pour leur expliquer comment enseigner de la meilleure façon, ni encore une critique de ces derniers ou de leurs élèves. Il s'agit simplement de l'adaptation d'un roman autobiographique, vision unique et personnelle d'un professeur aillant une façon d'enseigner, de voir les choses et de les appréhender qui lui sont propres. Le film ne détient donc pas l'ultime vérité, raison pour laquelle il a été injustement critiqué par de nombreuses personnes. Ainsi, chaque personne a sa propre vision de ce qu'est l'Ecole de part la manière dont elle l'a vécu de l'intérieur et de l'extérieur, de où elle l'a vécu et avec qui. Vision qui diffère forcément de celle proposée ici. On ne peut donc pas critiquer l'invraisemblance des situations qui n'ont rien d'irréelles et qui, même si elles n'arrivent pas dans toutes les écoles, peuvent très bien être telles quelles dans une autre (il existera au moins un élève ou un professeur pour corroborer tel ou tel évènement du film). Une fois ce malentendu dissipé qui a malheureusement empêché beaucoup de personnes de regarder le film tel qu'il devait l'être je vais essayer d'expliquer en quoi selon moi Entre les murs est particulièrement intéressant.

Hormis le fait d'offrir une vision plutôt réaliste (une réalité de ce qu'est l'Ecole) loin d'être complètement imaginée dans laquelle les comportements et les faits sont crédibles, l'intérêt du film est de proposer au travers de chaque scène une thématique qui peut donner lieu à une réflexion profonde sur notre société (religion, communautarisme, questions sociales), nos comportements, notre démocratie et bien sûr sur l'Ecole elle-même (son rôle, ses objectifs…) et les limites de chacun d'eux. Le film possède une véritable richesse, une mine de réflexion passionnante et enrichissante. Ce cinéma éveille notre sens critique, nous invite à réfléchir, ne nous impose pas de solutions ou de modèles mais au contraire ouvre les portes et pousse au dialogue (car ce film est avant tout un film sur le dialogue, autant sur son utilité et ses bienfaits que sur ses dérives et ses limites).

D'un point de vue cinématographique, on reproche souvent au film de ne pas être du cinéma. Pourtant, si la réalisation est quasi documentaire, privilégiant le côté réaliste au côté fictionnel, on remarque tout de même assez clairement la différence entre un pur documentaire et le film de Laurent Cantet. Ainsi la réalisation parvient très bien à retranscrire l'ambiance de la classe et la véracité des personnages tout en restant « entre les murs » et en adoptant un point de vue fixe (celui du professeur mais à partir duquel le point de vue des élèves se greffe et n'est pas déprécié) ce qui se traduit par des choix de mise en scène particuliers et qui donne un style cinématographique à part entière.

Un film intéressant et riche, à la fois drôle et grave. À voir.

 

 

Image

 

 

Titre : Entre les murs

Titre original : Entre les murs

Réalisateur : Laurent Cantet

Scénario : Laurent Cantet, François Begaudeau, Robin Campillo

Photographie : Pierre Milon, Catherine Pujol, Georgi Lazarevski

Format : Couleur

Genre :

Durée : min

Pays d'origine : France

Date de sortie : 2008

Distribution : François Begaudeau, Juliette Demaille, Rachel Régulier, Franck Keita, Boubacar Touré

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Certains l'aiment chaud (Billy Wilder, 1959) Publié le Mardi 20 Janvier 2009 à 10:02:50

Certains

 

Certains l'aiment chaud de Billy Wilder

 

 

Synopsis : Deux musiciens de jazz au chômage, mêlés involontairement à un règlement de comptes entre gangsters, se transforment en musiciennes pour leur échapper. Ils partent en Floride avec un orchestre féminin. Ils tombent illico amoureux d'une ravissante et blonde créature, Sugar, qui veut épouser un milliardaire.

 

 

On peut regretter de ne plus avoir ce genre de comédie aujourd'hui. L'humour frais, léger et joyeux d'une certaine époque a malheureusement laisser la place à un humour lourd, souvent gras qui oublie de faire rire (ce n'est que mon opinion mais il me semble que rares sont les comédies actuelles à atteindre la perfection d'un Certains l'aiment chaud, ne serait ce qu'au niveau de la réalisation). Car aujourd'hui, la comédie ne fait plus l'effort de mettre en scène, l'humour et le jeu des acteurs doivent se suffire, la mise en scène devient automatique et se soustrait au reste au point d'être oubliée.

Au contraire, Certains l'aiment chaud est l'exemple même d'une parfaite réussite qui arrive à concilier à la fois un scénario solide, un humour déluré, des acteurs survoltés et une réalisation inspirée. Certains l'aiment chaud est un peu à la comédie ce qu'est Chantons sous la pluie à la comédie musicale, à savoir un triomphe du genre, drôle, léger (mais pas creux), de laquelle on sort avec la pêche certain d'avoir vu un excellent film. L'histoire, complètement rocambolesque, est le prétexte à de nombreuses scènes, dialogues ou situations hilarants où les acteurs s'en donnent à cœur joie (un trio infernal porté par les extraordinaires interprétations de Tony Curtis et Jack Lemmon changeant constamment de peau avec aisance et nous offrant des personnages particulièrement attachants et drôles, et une Marilyn dont Billy Wilder a su déceler le talent tout en la mettant merveilleusement en valeur). L'écriture regorge de trouvailles et de répliques cultes mais va bien plus loin en insérant des thèmes plus profonds et plus subtils (sexualité, travestissement, sur un fond de parodie de film de gangsters) qui enrichissent considérablement l'œuvre et la perception que l'on s'en fait. La photographie est splendide mettant en valeur un magnifique noir et blanc (et Marilyn Monroe) qui n'a pas pris une ride aujourd'hui encore.

Un film à voir et à revoir !!!

 

 

Image

 

 

Titre : Certains l'aiment chaud

Titre original : Some Like it Hot

Réalisateur : Billy Wilder

Scénario : Billy Wilder, I.A.L. Diamond

Photographie : Charles Lang

Musique : Adolph Deutsch

Format : Noir & blanc

Genre : comédie

Durée : 116 min

Pays d'origine : Etats-Unis

Date de sortie : 1959

Distribution : Marilyn Monroe, Tony Curtis, Jack Lemmon

Afficher le commentaire. Dernier par aiglon le 20-05-2013 à 10h02 - Permalien - Partager
Le Bal des vampires (Roman Polanski, 1967) Publié le Mercredi 21 Janvier 2009 à 07:04:46

Le

 

Le bal des vampires de Roman Polanski

 

 

Synopsis : Un vieux savant et son aide pourchassent, dans un sinistre château de Transylvanie, une curieuse espèce de vampires.

 

 

Polanski s'attaque à un genre, le fantastique et en particulier le film de vampires, avec une touche singulière qui fait du Bal des vampires un film de genre tout à fait à part et véritablement attrayant.

« Tous les signes sont là » s'exclamera le professeur Abronsius au début du film, et effectivement toutes les caractéristiques du film de vampires sont là, le lieu (le château gothique aux allures inquiétantes au fin fond de la Transylvanie), les personnages (un Comte aux dents acérées et ses acolytes, le serviteur dévoué, les pauvres victimes, et les bienfaiteurs inconscients) et bien sûr une ambiance (inquiétante et mystérieuse) et un univers désormais familier. Mais si tous les signes sont bien présents ce n'est pas pour nous donner à voir un énième film de vampires vu et revu mais plutôt nous proposer quelque chose de différent à partir d'une même base. Ainsi Polanski s'amuse à parodier les productions fort prolifiques autour du personnage de Dracula (les films de la Hammer en particulier) qui envahissaient les écrans à l'époque. Le résultat est assez étonnant. L'humour est omniprésent, essentiellement au travers des deux personnages principaux, le professeur Abronsius, vieillard complètement déjanté, et son disciple Alfred (joué par Polanski lui-même), jeune mais sacrément peureux. Et l'humour fonctionne, probablement parce que les deux comparses en font des tonnes au point de devenir particulièrement niais. Leur maladresse donne lieu à de nombreuses scènes particulièrement comiques. Pourtant, si leur simplicité les rend inconscients, notamment du danger, ce n'est pas le cas pour le spectateur. Certes nous ne sommes pas mort de peur, mais Polanski parvient à imprégner un ton glacial et angoissant à son film, malgré les pitreries de ses personnages. Les dialogues sont particulièrement bien pensés. On voit que Polanski a pris un malin plaisir à les écrire, avec une certaine ambigüité par moment, de nombreuses allusions sexuelles (une tension sexuelle se dégage clairement du film notamment grâce à Sharon Tate très attirante), quelque fois religieuses desquelles surnagent un humour fin à prendre à des degrés divers. Le Bal des Vampires atteint un équilibre particulier et original indéniablement réussi qui fait pour beaucoup le charme de ce film.

La mise en scène de Polanski met particulièrement bien en valeur les somptueux décors et bénéficie d'une jolie photographie qui n'a d'ailleurs pas vraiment vieillie car elle donne un style singulier au film ce qui n'est pas vraiment le cas de certaines incrustations.

Un exercice de mélange des genres tout à fait sympathique.

 

 

Image

 

 

Titre : Le Bal des vampires

Titre original : The Fearless Vampire Killers

Réalisateur : Roman Polanski

Scénario : Gerard Brach, Roman Polanski

Photographie : Douglas Slocombe

Musique : Krzysztof Komeda

Format : Couleur

Genre : Comédie, horreur

Durée :108 min

Pays d'origine : Etats-Unis, Royaume-Uni

Date de sortie : 1967

Distribution : Jack MacGowran, Roman Polanski, Alfie Bass, Jessie Robins, Sharon Tate, Ferdy Mayne

Afficher le commentaire. Dernier par maris le 20-05-2013 à 10h03 - Permalien - Partager
Requiem pour un massacre (Elem Klimov, 1985) Publié le Jeudi 22 Janvier 2009 à 16:45:34

Requiem

 

Requiem pour un massacre de Elem Klimov

 

 

Synopsis : Biélorussie, 1943. Alors que l'armée nazie poursuit sa percée à l'Est, un jeune garçon exalté, Florya, s'engage dans la Résistance soviétique. Pressé de jouer à la guerre et de chasser l'envahisseur aux côtés des partisans, il s'enfonce avec eux dans la forêt, y fait la connaissance de la jolie Glasha un soir de veillée. Un bombardement le ramène douloureusement à la réalité. Kolya retourne précipitamment dans son village, à la recherche de sa mère et de ses petites sœurs. Mais le pire est encore à venir...

 

 

Requiem pour un massacre n'est pas forcément connu du grand public mais se trouve être un véritable film culte parmi les cinéphiles. L'affiche vous donne déjà le ton de ce que vous allez voir, un film de guerre ou plutôt sur ce qu'elle peut occasionner de pire, en particulier sur les populations civiles sauvagement massacrées. Autant dire que le film est extrêmement dur, cruel et implacable. Klimov ne nous épargne rien, mais évite intelligemment toute complaisance ou effet facile pour témoigner de la monstruosité des actes et des comportements. Le réalisme atteint dans ce film est glaçant et terrifiant, rarement l'atmosphère de mort, la froideur, la désolation, l'impuissance n'ont été aussi justement retranscrit sur un écran. En cela, la mise en scène de Klimov est magistrale, éprouvante et rude par moment, subtile mais terrifiante à d'autres (la scène de la découverte du charnier en une fraction de seconde est vraiment marquante). Le travail autour de la steadycam donne des plans et des scènes d'une profondeur visuelle et contemplative admirables. La beauté visuelle du film contraste fortement avec les abominations et les barbaries auxquelles on assiste mais décuple leur portée et leur force.

Le film adopte un crescendo dans l'atrocité assez effroyable, la naïveté et la gaieté des deux adolescents au début du film s'effacent rapidement pour dévoiler une réalité toujours plus insoutenable. Cette évolution est clairement visible (en dehors des fait eux-mêmes) à travers  la métamorphose physique du jeune Florya, chaque épreuve lui fera prendre 10 ans et perdre toute son innocence. L'interprétation de ce dernier est d'ailleurs tout simplement sidérante, il parvient à transmettre tant de sentiments d'horreur, de dégoût, d'incompréhension que l'on partage entièrement son cauchemar. Cauchemar qu'il a aussi partiellement vécu pendant le tournage manquant de peu de se faire tuer par des tirs de mitraillettes à balles réelles ou de se noyer dans un marécage… On comprend pourquoi le réalisateur lui a fait suivre des séances d'hypnoses pour qu'il évacue de sa tête les scènes difficiles qu'il a du jouer.

Le travail sur le son et la musique est lui aussi exceptionnel. Il communique toute la vérité et la réalité des conséquences de la guerre, longtemps assourdissant et strident pour évoquer la perte de repères suite à un bombardement, puis excessif et démesuré pour décrire la folie et la sauvagerie du massacre d'un village. Cette utilisation de la musique et des sons, omniprésente et dérangeante dans cette œuvre est essentielle et participe grandement à son immense réussite.

Requiem pour un massacre est un film bouleversant, indiscutablement marquant, qu'il faut prendre le temps d'assimiler pour en saisir la qualité et la force. Une expérience particulière et unique à vivre au moins une fois dans sa vie de cinéphile.

 

 

Image

 

 

Titre : Requiem pour un massacre

Titre original : Idi i smotri (Come and See)

Réalisateur : Elem Klimov

Scénario : Ales Adamovitch

Photographie : Aleksei Rodionov

Musique : Oleg Yanchenko

Format : Couleur

Genre : Drame, Guerre

Durée : 142 min

Pays d'origine : URSS

Date de sortie : 1985

Distribution : Aleksei Kravchenko, Olga Mironova, Liubomiras Lauciavicius

Afficher le commentaire. Dernier par anglais le 20-05-2013 à 10h03 - Permalien - Partager
Une histoire vraie (David Lynch, 1999) Publié le Vendredi 23 Janvier 2009 à 13:05:24

Une

 

Une histoire vraie de David Lynch

 

 

Synopsis : Comme son titre l'indique, il s'agit bien d'une histoire vraie, celle d'Alvin Straight qui, à soixante-treize ans, après une mauvaise chute, décide de quitter Laurens, village du nord de l'Iowa, pour retrouver son frère aîné qui vient d'avoir une attaque. Les deux frères sont fâchés depuis dix ans. Malgré son état de santé médiocre et après avoir réfléchi à leur contentieux, Alvin décide d'aller voir Lyle dans le Wisconsin et entreprend un voyage de plusieurs centaines de kilomètres par ses propres moyens.

 

 

Lynch change ses habitudes avec Une histoire vraie en racontant une histoire simple, linéaire et limpide. Celle du périple en tondeuse à gazon d'un vieil homme pour retrouver son frère à qui il n'a plus parlé depuis 10 ans. On oublie donc – le temps d'un film – la complexité, les cauchemars, les incompréhensions, pour la contemplation, l'introspection et la tranquillité. Mais on ne peut pas dire que Lynch nous livre un film à part, qui n'aurait rien à voir avec ce qu'il a pu faire auparavant. On retrouve en effet son univers particulier (ne serait-ce que par cette étrange expédition en tondeuse à gazon) qu'il distille de ci de là tout au long du film. Il s'agit plutôt, selon moi, d'un regard intérieur, d'une réflexion de Lynch sur son cinéma que l'on observe à travers le personnage d'Alvin qui effectue un voyage à la fois physique et intérieur. Une sorte de mise à plat, de bilan qui prend le temps de se construire.

Le rythme et la narration sont donc d'une lenteur et d'un calme extrême puisque l'on suit fidèlement l'aventure loufoque de ce vieillard. Cela permet à Lynch de nous offrir de très beaux plans et paysages du Midwest et de ses immenses champs de blé, aidé en cela par une somptueuse photographie. Sa mise en scène est extrêmement posée et relativement classique (ce qu'il montre relativement moins) mais pas pour autant moins talentueuse. Cela permet aussi à Lynch de creuser son personnage (merveilleusement interprété par Richard Farnsworth), de lui donner une profondeur considérable, on le suit partout où il va, à son rythme, on apprend à le connaître intimement et à l'apprécier pour sa simplicité et son humanisme. La musique de Badalamenti est comme d'habitude géniale, insufflant une atmosphère apaisante et mélancolique. La musique et le son sont toujours un point fort chez Lynch qui les utilise avec virtuosité.

Ainsi Lynch comble assez habilement la platitude du scénario et semble-t'il, réussit un film profondément touchant. Semble-t'il car le film m'a laissé de marbre (tant pis pour moi), même la dernière scène dont je reconnais l'intensité émotionnelle, sans pour autant être touché par celle-ci. Il mériterait donc une revision.

Toujours est il que si Lynch prouve ici qu'il sait faire des films plus classiques et plus abordables avec talent, je lui préfère malgré tout le Lynch de Lost Highway ou Mulholland drive.

 

 

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Titre : Une histoire vraie

Titre original : The Straight Story

Réalisateur : David Lynch

Scénario : John Roach, Mary Sweeney

Photographie : Freddie Francis

Musique : Angelo Badalamenti

Format : Couleur

Genre : Comédie dramatique, Road movie

Durée : 112 min

Pays d'origine : Etats-Unis

Date de sortie : 1999

Distribution : Richard Farnsworth, Sissy Spacek, Harry Dean Stanton, Jane Galloway, Joseph A. Carpenter, Donald Wiegert

Afficher le commentaire. Dernier par mot le 20-05-2013 à 10h04 - Permalien - Partager