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Mes romans

Et si le bonheur...

Note personnelle Publié le Lundi 8 Octobre 2007 à 20:50:10

Si la lecture

de ces premiers chapitres

vous a donné l'envie de connaître la suite de ce roman ,

si vous êtes pressé,

je peux vous faire l'envoi de la totalité de ce roman

sur Microsoft .

Il suffit de me le demander au moyen d'un message à :
suarella1@wanadoo.fr

Afficher les 2 commentaires. Dernier par heyzzzzzzzzzzzzzz le 13-10-2007 à 13h19 - Permalien - Partager
Suite 9 de : Et si le bonheur .... Publié le Mercredi 10 Octobre 2007 à 14:20:34

 

Julien tourna la tête, sa grand-mère dormait paisiblement, il se leva sans bruit,

gagna la cuisine, dénicha un paquet de pâtes. Méthodiquement il chercha, dans les placards, les ustensiles nécessaires à la préparation du repas.

Il venait de terminer de dresser la table lorsque la sonnerie de l'entrée se fit entendre, il se précipita, ouvrit la porte. Dieu soit loué, dit-il en soupirant, c'était le médecin.

 

Celui-ci examina attentivement et longuement Mahdi, posa de pertinentes questions, l'examen terminé, s'assit familièrement sur le bord du lit, prit la main de Mahdi dans la sienne lui dit :

 

Ma petite dame, vous avez beaucoup de chance, a priori je ne constate rien de grave, seulement quelques blessures superficielles, dont les traces disgracieuses, j'en conviens, disparaîtront dans quelques jours. Au demeurant, je vais vous prescrire des produits pour les y aider.

 

Par contre, je vais vous prescrire également, une radio de la tête, du crâne plus exactement afin que nous soyons sûrs que vous n'avez aucune fracture ne serait-elle que superficielle.

 

Allez, lui dit-il en se levant et en souriant, dans quelques jours, vous aurez retrouvé votre beauté naturelle.

 

Mahdi eut un joli sourire, le naturel féminin reprenait le dessus, un peu de rouge colora légèrement ses joues.

 

Dès que fut parti le médecin, Mahdi s'habilla prestement, tandis que Julien mettait la touche finale au repas qu'il avait lui-même préparé.

 

C'est dans la cuisine qu'ils prirent, tous les deux, l'un à côté de l'autre, ce premier et frugal repas, ils avaient tant de choses à se dire que malgré leur fatigue ils se racontèrent.

 

Julien voulait savoir, tout connaître des heures aventureuses vécues par Mahdi.

 

Elle lui raconta la jeune fille qu'elle avait secourue sur le trottoir et lui raconta l'intervention de l'énergumène qui l'avait sauvagement frappée.

 

Ils se rendirent ensemble à la pharmacie, pour la radio, elle prendrait un rendez-vous demain.

 

Ils se rendirent au commissariat, Julien voulait absolument qu'elle dépose une plainte pour agression, il savait pourtant que cela n'aurait probablement aucun effet, mais on ne sait jamais, il voulait préserver l'avenir.

 

De retour à la maison ils s'installèrent dans le salon, allumèrent dans la cheminée un léger feu de bois, Mahdi prit son tricot négligemment posé sur la boîte à ouvrage, Julien choisit un livre dans la bibliothèque, le titre l'avait accroché, « Et toi mon cœur, pourquoi bats-tu », de Jean d'Ormesson. Le silence se fit dans la pièce, troublé par le léger crépitement des bûches qui se consumaient lentement et par le tic-tac de la pendule.

 

Malgré ses efforts et son désir Julien ne parvenaient pas à entrer dans le livre, les phrases dansaient devant ses yeux, il était obsédé par l'histoire que lui avait racontée sa grand-mère, il songeait à cette fille, à Linda, il se disait qu'elle devait être sans aucun doute au point de départ des événements qui s'étaient succédés. Où était-elle en ce moment, il posa le livre sur ses genoux, se tourna légèrement tout en s'adressant à sa grand-mère : Tu ne sais pas où elle se trouve actuellement ?  Mahdi surprise par la question, s'arrêta un instant, le regarda, puis les yeux perdus dans le lointain, comme si elle cherchait à voir au fond de sa mémoire sembla faire un effort. Non dit-elle, je  n'en ai aucune idée. Essaie de te souvenir, n'as-tu pas surpris une parole,  une attitude qui pourrait permettre de se faire une idée ? Mahdi fit un effort surhumain mais ne trouvait pas, ne se souvenait pas, cependant  une image lui trottait dans la tête, attend reprit-elle soudain je me souviens d'une feuille de papier qu'elle tenait dans la main, Mahdi porta la main à sa tempe, comme pour la soulager, attends, je me souviens qu'il y avait noté une adresse, il me semble avoir lu Royan, oui, c'est ça Royan répéta-t-elle, il y avez aussi dit-elle en hésitant une couleur, bleu, je m'en souviens maintenant.

 

Toute réjouie elle reprit tranquillement son tricot.


 

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Suite 10 de : Et si le bonheur.... Publié le Vendredi 12 Octobre 2007 à 21:33:13

 Il était un peu plus de quatorze heures lor ou sque José reprit la route. Le temps était au beau le soleil brillait dans le ciel, il baissa la vitre, une bouffée d'air frais inonda l'intérieur. Hélène toujours à la recherche de CD exprima tout ce qu'elle ressentait :

- On se croirait en vacances, dit-elle en s'étirant.

- Ouais lui dit José mais c'est pas des congés payés.

- T'as beaucoup de liberté, toi, que fais-tu en dehors de la disco lui demanda-t-elle.

- Comme toi, pas plus que toi, dit-il en remontant sa glace.

 

Elle jeta un regard furtif sur José, comprit qu'il n'avait pas l'intention de poursuivre la conversation et glissa un disque dans le lecteur, c'était le dernier Benabar.

 

Pendant tout le trajet elle se borna à lui allumer des cigarettes lorsqu'il le lui demandait, de temps à autre et lui tendait la bouteille d'eau placée sous le siège.

 

Lui, absorbé par la conduite, vagabondait dans ses souvenirs, sa naissance en 1952, quelques années seulement après la fin de la guerre, à Limoges, dans le quartier des ponts, désignation péjorative que les Limougeauds donnaient à ce quartier qui n'était qu'une concentration de gens pauvres et de pauvres gens.

 

Petites maisons basses aux toits d'ardoises grises, imbriquées les unes dans les autres, comme si elles avaient voulu se protéger, les vieux tout dépenaillés somnolents sur de vieilles chaises disposées contre les murs, les enfants dans la rue, livrés à eux-mêmes, surveillés par tout le monde et par personne, et de l'autre côté du vieux pont Saint-Étienne, le long de la Vienne, les terrains vagues, jonchés de tas d'ordures et de matériaux de démolition s'étendant jusqu'au début de la cité des Coutures.

 

C'était là, dans ce milieu criminogène, qu'il avait fait ses classes, à l'école de la rue, c'était sur ces terrains, par une nuit sans lune qu'il avait eu sa première vraie bagarre, au couteau, contre une bande de voyous du même âge qui tentaient de violer une jeune voisine bien connue.

 

Il s'en souvenait comme si ça venait de se passer, pourtant  il n'avait que quatorze ans, peut-être parce que cette fille qu'on appelait la gitane lui avait fait au coeur une marque indélébile, elle s'était offerte à lui pour le remercier et l'avait ensuite ridiculisé sans qu'il en comprit les raisons.

 

A l'évocation de ce souvenir; il sentit monter en lui, une fois encore une rage contre les femmes, contre toutes les femmes qui au cours du temps, n'avait fait que s'amplifier, qui jamais n'avaient trouvées grâce à ses yeux.

 

Il les fréquentait quand c'était nécessaire, ne leur faisait jamais confiance, il en usait pour son plaisir, son équilibre physiologique, il les dressait, en abusait pour les soumettre à la prostitution, mais sa véritable jouissance c'était,  lorsqu'elles présentaient un danger pour le groupe, de les détruire et de les faire disparaître si on le lui demandait.   

 

Depuis longtemps déjà ils avaient dépassé Toulouse, se trouvaient très près de Montpellier bientôt ils serait dans les Pyrénées. Hélène s'était assoupie. José avait replongé dans son enfance, dans le film de sa vie.

 

Il naviguait maintenant dans la période la plus dure, la plus difficile de son existence, la période des galères incessantes qu'il avait connu.

 

A quinze ans, l'âge qu'il considérait être sa majorité, il avez fugué, quitté le domicile familial, quitté l'école, quitter les copains, il avait tout laissé derrière nui, avait fait la route comme un traîne savates, suivi un groupe de Romano dormant avec eux dans leur roulotte,  vivant de rapines, de vol et de petites et escroqueries.

 

A dix-huit ans on le retrouvait à Bourges chez un ferrailleur dont la spécialité était le cambriolage des propriétés de haut standing et le pillage des châteaux de la région étendue à la Dordogne au sud et le Loiret au nord.

 

Cette bagarre sur la place Gordaine qu'il avait évoqué avait marqué le début de ses ennuis judiciaires quinze jours de prison ferme purgés à la prison de Bourges entre le cimetière et la route de Paris.

 

Après, il ne voulait pas s'en souvenir, du reste ce n'était pas encore des souvenirs, c'était l'action présente, rien à voir, rien à comprendre, c'était l'engrenage qui l'avait conduit là où il en était.

 

A 22 heures il arrêta son véhicule, dans la cour du refuge, Hélène somnolait toujours.

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Suite 11 de : Et si le bonheur .... Publié le Samedi 13 Octobre 2007 à 15:28:38

Linda reprit sa marche sur la promenade qui longeait la plage, au loin dans une étreinte qui n'en finissait pas, la mer épousait le soleil qui lentement disparaissait à l'horizon. Ca et là au long de la jetée, les lampes d'éclairage s'allumaient une à une, la nuit lentement déployait son manteau de velours, la douce tiédeur du soir invitait à la rêverie.

 

Tout en  marchant Linda scrutait les immeubles plantés de l'autre côté de l'avenue dont les façades rougeoyaient encore sous le soleil couchant, une vague de tristesse la submergea tout à coup, c'est avec son fils, son bébé, l'amour de sa vie, qu'elle aurait dû se trouver là, ce soir, où était-il en ce moment ce petit bonhomme, elle n'aurait jamais dû s'enfuir, vouloir échapper à Marco et à ses sbires, c'était mission impossible.

 

Comment avait-elle pu se tromper aussi lourdement sur cet homme, elle se souvenait de sa gentillesse, de ses bonnes manières qui n'étaient que de façade,

 

C'était un monstre, sans aucun scrupule, du moins elle l'avait appris plus tard à ses dépens, elle n'avait pas supporté qu'il ait levé la main sur elle, mais quand elle avait appris ce qu'il avait l'intention de faire d'elle, sans hésitation, à la minute même, prit la décision de partir.

 

Les représailles avaient été immédiates, rapides comme l'éclair, jamais elle ne se serait doutée qu'il l'atteindrait dans sa chair, elle savait maintenant que son bébé, dans les pattes de Marco, serait une monnaie d'échange.

 

Tout en elle criait vengeance, jamais elle ne laisserait ce monstre imposer sa loi. Elle avait  mal Linda, elle portait dans son coeur un poids immense, elle se sentait coupable, coupable d'être là, seule sur cette plage, sans son bébé, coupable de ne pas avoir su discerner la véritable nature de l'homme qu'elle avait fréquenté, coupable de ce moment d'inattention qui avait facilité la disparition de l'enfant.

 

Tout en elle n'était que souffrance, allait-elle pouvoir apaiser ce coeur qui s'emballait à l'évocation de ses souvenirs, à la vue d'un petit enfant jouant près de sa mère.

 

Elle s'arrêta soudain, prit conscience qu'elle était arrivée enfin, de l'autre côté de l'avenue, l'enseigne lumineuse de l'hôtel brillait de tous ses feux, Les Flots Bleus, aucun doute elle était bien arrivée.

 

Elle se demanda si elle n'avait pas eu tort de ne pas prévenir Dominique mais son départ avait été si précipité qu'elle n'en avait pas eu le temps, elle contemplait cette enseigne lumineuse, se demanda ce qui l'attendait derrière cette façade, allait-elle reprendre une vie normale, construire un nouvel avenir, retrouver son enfant, vivre un nouvel amour, peut-être aurait-elle demain un début de réponse.

 

Allons,  je me jette à l'eau se dit-elle, en lançant un dernier regard vers la mer, la nuit avait chassé le jour, le vent du large grossissait les vagues qui venaient mourir sur la grève, elle avisa à proximité un passage clouté équipé de feux clignotants garantissant, en pleine saison, aux clients de l'hôtel, un accès sécurisé à la plage.

 

Il lui fallait traverser, elle s'approcha près des quelques  rares personnes qui attendaient, laissa passer les rares voitures empruntant l'avenue, puis, s'engagea sur le passage. Elle marchait allègrement au milieu des autres personnes, soudain elle se sentit soulevée du sol, vigoureusement tirée en arrière, entendit au même instant un grondement de tonnerre, s'agrippa de toutes ses forces à l'homme qui venait de lui sauver la vie. Elle n'avait rien vu Linda, arrivée sur le trottoir on lui expliqua, un bolide, une moto, au mépris des clignotants, avait traversé en trombe le passage clouté, des yeux, elle chercha son sauveur, il n'était plus là, il lui sembla toutefois qu'il était entré à l'hôtel.

 

Elle attendit encore quelques instants, comme pour se refaire une santé, puis à son tour franchit la porte, pénétra dans le hall de réception, surprise par les lumières trop vives elle cligna des yeux, du regard fit le tour de la salle, surprise elle se figea, elle aperçut près de la réception, en compagnie d'une jeune et très jolie femme, son ami Dominique riant aux éclats.

 

Comme je tombe mal, se dit-elle, avec un léger pincement au coeur, voulu faire demi-tour, c'était trop tard, il venait de la voir.

 

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Suite 12 de : Et si le bonheur... Publié le Dimanche 14 Octobre 2007 à 16:08:44

Le motard arrêta brusquement sa machine devant le restaurant de l'hôtel de France, terminus, dit-il en mettant pied à terre, d'un geste sec il bascula sa béquille, respira à pleins poumons l'air frais venu du large, descendit de sa moto, jeta un regard conquérant sur cette ville qui s'endormait.

 

Il allait la réveiller cette capitale, la passer au peigne fin, il était là pour ça.

Marco lui avait donné l'ordre de retrouver la fille, il la connaissait bien cette nana, c'était la femme à Marco comme on disait entre potes, celle qui s'était tirée, sans crier gare, celle qu'il avait poursuivie et à laquelle il avait chouravé son mouflet, elle lui avait glissé entre les pattes,  il avait une revanche à prendre, Marco l'avait engueulé, mais il avait carte blanche.

 

Il sourit sous son casque, ça va saigner se dit-il, sentit monter en lui une poussée de chaleur intense, retira son casque et tout heureux, d'un pas décidé, entra dans le restaurant de l'hôtel.

 

C'était une grande salle, une quinzaine de tables de toutes les formes, artistiquement réparties, superbement fleuries, les couverts dressés attendaient le client. Il n'y avait encore personne.

 

Cependant une femme qui semblait être la patronne manipulait des papiers derrière un minuscule comptoir, elle attendait elle aussi manifestement le client.

 

Le motard (on ne lui connaissait pas d'autre nom) s'approcha,  arbora ce qu'il croyait être son plus séduisant sourire.

 

- Salut dit-il, si vous avez une piaule je becte  ici.

 

La patronne de l'hôtel, car c'était bien elle, hésita un instant, la tête de ce client ne lui disait rien qui vaille, mais elle en avait tellement vu dans sa vie professionnelle des clients bizarres qu'elle n'y prêta pas plus attention et puis, la saison était terminée, l'hôtel ne faisait pas le plein chaque jour, elle avait beaucoup de chambres de disponibles. Elle s'efforça de sourire.

 

- Une chambre avec vue sur la mer, demanda-t-elle.

- Cà j'm'en tape, j'suis là pour du boulot, en mission comme qui dirait, ajouta-t-il comme pour se donner de l'importance.

- Suivez moi je vous prie, la réception c'est à côté, dit-elle en lui faisant signe de la suivre.

 

Elle s'engagea dans le long couloir conduisant à la réception de l'hôtel, il la suivit, elle marchait devant lui. Mais c'est qu'elle est canon cette souris se dit-il, j'me la f'rais bien,  il voyait cette croupe onduler au rythme de ses pas, les hanches bien moulées dans la jupe étroite, imagina le string que l’on ne voyait pas, sentit soudain comme une décharge d'adrénaline, il plaqua ses grosses mains encore gantées de cuir, sur les fesses de la jeune femme.

 

La réaction ne se fit pas attendre, elle fut aussi rapide et brutale que l'attaque, un aller retour sonore sur les joues de l'individu résonna dans le couloir comme un roulement de tambour devant un monument aux morts.

 

Aucun mot ne fut prononcé, ils pénétrèrent dans la salle de réception. Plusieurs clients attendaient auprès de leurs bagages. Elle lui remit une clé.

- Chambre 314 au 3ème étage lui dit-elle d'une voix sèche, sans le regarder, le début du repas est à 20 heures.

 

Il regarda sa montre, il avait un peu de temps devant lui, il gagna l'ascenseur et monta dans sa chambre.

 

Il ne mit pas longtemps à examiner la chambre qu'on lui avait donnée, un  lit à deux places, il voulait être à l'aise et puis on ne savait jamais, une douche et, luxe suprême, un mini barr.

 

Sans retirer ses vêtements, se laissa choir sur le lit dont le matelas gémit de douleur.

 

Demain la chasse allait commencer, il jubilait, piaffait d'impatience,  il n'avait pas de plan d'action, travaillait d'instinct, ancien para, dans la légion,l'attaque, la feinte, la ruse, le camouflage, la neutralisation d'un adversaire, tout ça il connaissait, il aimait, c'était son élément.

 

Sans ménagement son estomac lui fit comprendre qu'il était temps de dîner, il jeta un coup d'oeil à sa montre, se leva, ouvrit la porte, referma d'un tour de clé et se dirigea vers l'ascenseur.

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