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Mes romans

Et si le bonheur...

Suite 18 de : Et si le bonheur..... Publié le Dimanche 4 Novembre 2007 à 20:21:04

C'est avec une grande joie teintée de nostalgie que Julien retrouva la maison de ses vacances. Ses parents l'avaient achetée à sa naissance, il y avait passé tous ses moments de longue liberté, la plupart de ses week-ends, Royan ayant été de tous les temps la plage des gens de la région de Limoges.

 

La maison, située près de la mer à proximité du chemin des douaniers, chemin de randonnée qui, surplombant la mer, épousait la découpe de la côte de Royan à la plage de Pontaillac.

 

C'était une petite maison basse, une maison de pays, toute blanche aux volets bleu pâle, nichée entre les autres demeures de même type, sur les hauteurs dominant la mer. 

 

Il était tard, le jour avait cédé sa place à la nuit, il ferma les volets, jeta un regard curieux sur les jardins voisins, tout était calme, un léger vent frais apportait du large des senteurs iodées.

 

C'est vrai constata-t-il tout haut, nous sommes hors saison, il sourit, la chanson du même nom de Francis Cabrel lui vint aux lèvres, un chien hurla dans le lointain, il frissonna, une lumière cependant brillait dans l'une des maisons voisines.

 

Tient se dit-il les Berthier sont là, il faudra que je leur rende visite, il sourit se souvenant de leur fille qui jouait avec lui sur la plage. Ils avaient dix ans, la reconnaîtrait-il seulement ?

 

Il se déshabilla, sortit son pyjama de son sac de voyage, l'enfila maladroitement, alluma sa lampe de chevet, choisit un livre parmi ceux posés sans doute depuis longtemps sur la commode, se glissa sous la couette et commença sa lecture.

 

Bien vite il reposa son livre, il ne pouvait pas entrer dans l'histoire, il avait d'autres idées en tête.

 

Tout d'abord il était là pour retrouver Linda, il ne la connaissait pas, n'avait qu'une vague indication de l'endroit où elle avait pu descendre, c'était vague, une couleur, bleu, et le nom de la ville, Royan.

 

Mais pourquoi, se demanda-t-il, je cours après ce fantôme.

 

Depuis que sa grand-mère lui avait raconté sa rencontre avec cette jeune femme il était obsédé, à force d'y penser il l'avait idéalisée, s'en était fait un portrait qui cheminait sans cesse dans sa tête, elle était grande, brune, les yeux noirs, la peau douce, satinée, la taille fine, très élégante.

 

Peut-être était-il déjà à la recherche de la femme, idéale bien sûr, qui pourrait partager sa vie. Sa situation ?Il n'avait plus de crainte, le matin, reçu par Serge July de Libération, il avait été engagé comme journaliste, il devait entrer en fonction le deux janvier, il disposait  de cinq semaines de vacances payées par son ancien patron le journal Le Populaire.

 

Il passa sa première nuit hantée par les souvenirs, huit ans qu'il n'avait pas dormi dans cette chambre.

 

Il fit un rêve étrange habité par Linda ou tout au moins l'image qu'il s'en faisait, elle était enfermée dans une maison perdue dans la campagne, elle était nue, ligotée, il passait  par hasard, avait entendu des gémissements, il s'était porté à son secours, elle lui tendait les bras mais ne pouvait l'atteindre et soudain le feu détruisait tout.

 

Il se réveilla trempé de sueur, alluma sa lampe, se leva, se dirigea vers la cuisine, remplit une bouteille d'eau fraîche, n'eut pas le courage de sortir un verre, but au goulot, le liquide lui fit un bien fou, il retourna dans sa chambre, il s'arrêta, tendit l'oreille, il crut percevoir un bruit, comme des gémissements, un râle qui lui rappelait étrangement le rêve de la première partie de cette nuit. Brusquement il eut peur, sans faire de bruit il ouvrit le volet de sa chambre, jeta un regard sur la campagne. Tout était calme, la lumière qu'il avait vue la veille était éteinte. Il souleva les épaules, referma la fenêtre, se glissa à nouveau sous la couette et s'endormit pour le reste de la nuit

Afficher le commentaire. Dernier par dans un bouquin le 20-07-2013 à 10h26 - Permalien - Partager
Suite 17 de : Et si le bonheur..... Publié le Dimanche 4 Novembre 2007 à 20:16:58

Cet après-midi-là, Marco arriva à la discothèque beaucoup plus tôt que d'habitude, il avait convoqué ses sbires et ses gardes du corps à une importante réunion. Alors qu'il franchissait la porte dérobée, issue  de secours, seule connue de lui-même, il regarda sa montre, il était quinze heures.

 

Par prudence, avant de refermer, il osa jeter un regard rapide derrière lui.

 

L'impasse dans laquelle s'ouvrait cette  porte était une ancienne ruelle totalement abandonnée, ouverte jadis entre deux groupes d'immeubles, débouchant à une extrémité dans une petite artère peu passante et obstruée à l'autre par un vieux grillage rouillé et percé par endroit, encombrés de détritus, de vieux bidons défoncés, de cartons débordant d'ordures ménagères de toutes sortes déposés là sans doute par des riverains en mal de décharge et peu soucieux de l'environnement. L'ensemble exhalait des odeurs nauséabondes de pourriture, d'urine et de déjections humaines et animales. C'était le royaume des rats et des chats du voisinage qui, curieusement semblaient faire bon ménage.

 

Marco frissonna, plus de froid que de peur, un souffle d'air fraîchissant lui rappela que l'hiver serait bientôt là.

 

Il se reprit, ferma la porte, plongé dans l'obscurité la plus totale, sortit de sa poche une minuscule commande à infrarouge, dirigea le faisceau lumineux sur un point bien précis du mur à droite de la porte, appuya légèrement sur la commande, un glissement se fit entendre, le panneau du fond de la pièce pivota sur lui-même découvrant un passage secret donnant directement accès à son bureau.

 

Il entra, se dirigea vers un interrupteur, la lumière se fit, Marco poussa un soupir de soulagement, une fois de plus le mécanisme avait bien fonctionné, il était dans son bureau, il ne lui restait plus qu’à remettre en place le panneau de la bibliothèque qu'il avait déplacé, à nouveau il se servit de sa commande à  infrarouge et la cloison pivotante qui n'était qu'une partie de sa bibliothèque pivota dans l'autre sens, le bureau repris son apparence habituelle.

 

La pièce dans laquelle Marco venait de pénétrer n'avait rien d'un bureau traditionnel, on l'appelait le bureau par commodité, c'était plutôt un clandé, salle de jeux clandestins, sans roulette ni installation spécifique, seulement plusieurs tables faciles à réunir en fonction du nombre des joueurs présents, dont une immense, au centre, et beaucoup de sièges, disséminés dans cette vaste pièce. Pour décor, une bibliothèque couvrait entièrement deux des quatre murs, sans ouvrage ni dossier, tout dans la tête disait Marco, les étagères garnies de trophées divers et de bibelots de toutes nationalités et puis une très belle collection de trente-trois tours.

 

Des posters d'artistes récents, offerts par de nombreuses maisons de disques, couvraient la totalité des surfaces disponibles, une épaisse moquette rouge sombre habillait le sol, pas de rideau, parce que pas de fenêtre, un ventilateur aspirateur encastré près d'une petite cheminée, assurait le renouvellement de l'air.

 

Il se sentait chez lui Marco, à l'aise dans ses baskets, il était confiant, se sentait en sécurité, ici ce n'était pas comme dans la rue où le danger pouvait prendre toutes les formes possibles et venir de n'importe où. Ici il n'avait que la porte d'accès à la discothèque à surveiller et en cas de danger, avait la possibilité de s'éclipser par le passage  secret.

 

Il s'installa à l'extrémité de la grande table, dans l'axe de la porte d'entrée, ouvrit les tiroirs au-dessus de ses genoux, constata que les armes qu'il y avait déposées s'y trouvaient encore, une mitraillette Stern et un superbe Luger, armes de prestige des officiers de l'armée allemande. Il vérifia le mécanisme et referma le tiroir.

 

Il se sentait fort, invulnérable, il avait été placé à la tête de l'organisation sud de la France, il maîtrisait parfaitement les activités du groupe qui n'avaient fait que prendre de l'ampleur depuis sa désignation.

 

Il allait revoir José, de retour dans la nuit il l'avait attendu pour prendre les décisions nécessaires au retour de Linda au bercail. Une bouffée de chaleur empourpra son visage, la garce, dit-il tout haut, il faut en finir, elle me bouffe cette nana.

 

Ses hommes arrivèrent comme il l'avait demandé, par petits groupes pour ne pas se faire remarquer, quatre gardes du corps se placèrent aux deux portes d'entrée puis à la suite les trois responsables logistiques puis enfin deux autres gardes du corps prirent leurs quartiers à la porte du bureau. José arriva le dernier. La réunion pouvait commencer.

 

Marco n'était pas un orateur, il n'y avait pas de préambule dans ces réunions, il était direct, allait droit au but, à l'essentiel, comme il disait.

 

- La Taule, dit-il en s'adressant à Bobby, ça boum ? la Taule, c'était la discothèque qu'il avait toujours appelée comme ça, peut-être parce qu'il y passait la plupart de son temps enfermé comme dans une cellule de prison.

 

Bobby se gratta la tête, regarda les autres comme pour se donner du courage.

 

- J'ai plus de videur dit-il en observant José qui ne cilla pas.

 

- Comment, pas de videur ?

 

- Et oui, José est toujours absent.

 

- T'embauche, t'as quelqu'un sous la paluche, demanda Marco.

 

- Ouais, deux mecs, un prof de gym et un catcheur.

 

- J'ai dit un, pas deux, tu prends le plus méchant, le plus balaise, enfin tu vois c'que j'veux dire.

 

Ce fut ensuite le tour de Manu à être sur la sellette, beau garçon, brun, les yeux noirs, perçants au fond de leurs orbites, svelte, sportif, baratineur à fond, c'était le chéri de ces dames. Responsable des filles en action, il surveillait, avec ses acolytes, le circuit de la prostitution du sud, qu'ils avaient fortement développé dans les principales capitales régionales. Il était puissant Manu et très lié avec José, dont il avait souvent partagé les galères.

 

- J'ai un nouvel arrivage, samedi prochain, en provenance de l'Amérique du sud, via l'Espagne, j'ai pris contact avec le montagnard chargé du passage des filles, il ne peut pas assurer leur protection dans les circonstances actuelles a-t-il précisé.

 

Marco prit un air étonné, je ne comprends pas dit-il.

 

Ce fut José qui prit la parole.

 

- Fais pas ton cinoche Marco, tu sais bien que c'est toi qui fout le bordel.

 

Marco se raidit sur sa chaise, posa les deux mains sur le bureau comme pour se retenir de prendre son arme, il fusilla José du regard, José qui avait eu le culot de prendre la parole, sans l'avoir sollicitée et de plus encore qui se permettait de le mettre en accusation devant son équipe.

 

- Explique-toi José hurla Marco.

 

La tension était montée d'un cran dans la  salle, le silence se fit, lourd, palpable, oppressant, on entendit plus que le ronronnement de l'extracteur de fumée qui n'arrivait pas à assainir la salle, tous les regards étaient tournés vers les antagonistes, ne sachant encore quel parti prendre et même s'il y aurait un parti à prendre.

 

José marqua une longue hésitation, il se demandait s'il devait lancer le pavé dans la mare, le matin même il avait consulté le boss par téléphone qui lui avait donné carte blanche, il savait que l'avenir du groupe dépendait en grande partie de ce qu'il allait dire.

 

- Le trafic d'armes, tu connais Marco ? Tes conneries ont excité l'ETA, tu connais cette organisation, il avait été précisé que jamais nous ne toucherions aux armes, il a fallu que tu foutes le bordel. José continuait ses accusations, de plus en plus en colère sa voix montait de plus en plus fort, il accusait, pointa son doigt sur Marco, tu as transgressé la loi du groupe, à ton seul profit, j'ai risqué ma peau, Hélène a laissé la sienne, tu es responsable Marco.

 

L'ensemble des participants s'était levé, Marco était livide, José enchaîna d'une voix plus forte, je demande dit-il l'arbitrage du grand patron et je lève la séance.

 

Puis, s'adressant à Marco, j'ai besoin de te parler dit-il il, appela Manu qui s'approcha, tu restes avec nous dit-il.

 

- Reste un problème à régler celui de Linda et de son môme.

 

Marco l'interrompit sèchement.

 

- Ca ne regarde que moi répondit-il.

 

- Je regrette enchaîna José, je t'ai donné la main, je ne veux pas me retrouver dans le pétrin, il faut négocier et rendre l'enfant, éviter que les flics soient mis au parfum.

 

- Ya rien à négocier hurla Marco, je veux tout récupérer, la fille, le gosse le dossier et pourquoi ne pas prendre un peu de blé au passage, les parents sont pleins aux as.

 

Ne - Fais pas le con Marco, tu dois passer la main,

 

Avant que Manu ait pu s'interposer, Marco bondit, saisit José à la gorge, hors de lui, Le regard plongé dans celui de José, crachat toute sa haine, lança cette menace : si tu me double, j'aurai ta peau, je te le jure.

 

Manu n'eut pas à intervenir, Marco lâcha prise, tourna les talons, sortit à l'air libre, laissant les deux comparses seuls dans le bureau.


 

Afficher le commentaire. Dernier par Une bibliothèque numérique le 21-07-2013 à 10h30 - Permalien - Partager
Suite 16de : Et si le bonheur .... Publié le Samedi 3 Novembre 2007 à 14:33:23

En quittant Linda, Dominique passa par la poste centrale prendre son courrier déposé dans sa boîte postale. C'était un habitué il connaissait bien le receveur principal c'était même un ami qui venait fréquemment déjeuner ou dîner, seul ou accompagné, au restaurant de l'hôtel. Tous les deux faisaient partie du Rotary Club.

 

Un peu en retard sur l'horaire habituel, il entra dans la salle de restaurant, le premier service était en cours et Sonia se trouvait à la caisse. Ce n'était pas la première fois qu'elle occupait cette place. N'était-elle pas assurée après leur mariage de participer à la gestion de l'hôtel ?

 

- D'où viens-tu lui demanda-t-elle lorsqu'il s'approcha de la caisse, je m'inquiétais.

A son air pincé il comprit qu'elle était fâchée.

Il n'avait nullement l'intention de lui mentir.

 

- J'ai apporté quelques provisions à Linda, le frigidaire de l'appartement était vide.

 

- Je sais, mais elle ne peut pas faire ses courses elle même ?

 

Le ton de la conversation pas plus que le cours qu'elle prenait ne lui plaisait, il coupa court,

 

-Je descends aux cuisines dit-il en quittant la salle.

 

Il y eut beaucoup de monde ce jour-là au restaurant. Dominique ne revint pas dans la salle, il prit son repas aux cuisines, se réfugia directement dans son bureau, Sonia, après avoir arrêté les comptes, surveillé la remise au net de toutes les tables, monta retrouver Dominique dans son bureau.

 

Elle voulait une explication.

 

Le bureau, composé de deux vastes pièces, l'une réservée à l'informatique, l'autre à la réception des fournisseurs et des amis, étaient situées au premier étage qui comprenait également l'appartement de Dominique.

 

L'autre moitié de l'étage était réservé aux chambres qui occupaient également le 2e et 3e étages de l'immeuble.

 

Sonia entra comme la foudre dans le bureau de Dominique, le téléphone à la main. Elle commença une phrase, s'interrompit, laissa Dominique terminer sa conversation.

 

Il reposa son téléphone, elle remarqua que c'était son portable, le verbe haut s'adressa à lui.

 

- Je voudrais bien savoir ce qu'elle est venue faire ici ton ex ?

 

Ca y est, se dit Dominique, les ennuis vont commencer.

 

Il s'enfonça un peu plus dans son fauteuil, comme pour se protéger; regarda Sonia, debout, les deux mains posées sur le bureau, comme si elle était prête à bondir.

 

- Je ne t'ai jamais menti, Sonia, lui dit-il, j'ai toujours répondu à tes questions, sans détour,  sans hésitation, jamais je ne t'ai raconté d'histoire,  tu connais tout de mon passé, les grandes lignes tout au moins, ce n'est pas aujourd'hui que je commencerai à ne plus être sincère.

 

Il lui sembla que ce long préambule avait quelque peu détendu l'atmosphère. Il reprit :

 

- Tu sais combien j'aimais Linda quant je l'ai quittée, elle était désemparée, elle n'avait  pas voulu me suivre à Royan. Depuis, beaucoup d'eau est passée sous les ponts, elle a connu d'autres amants et moi, je t'ai trouvée, avant de la quitter, je lui avait dis que si elle avait des ennuis, je serais toujours là pour elle. Or, elle a des ennuis, de sérieux ennuis.

 

- Lesquels demanda Sonia sceptique.

 

- On lui a kidnappé son bébé.

 

- Qu'est-ce que c'est cette histoire, en quoi ça te regarde, tu n'est pas le père je suppose ?

 

- Non bien sûr, je ne suis pas le père mais j'ai fait des promesses à Linda, je veux les tenir, je ne veut pas la décevoir, dit-il d'un air un peu agacé.

 

- Tu l'aimes encore questionna-t-elle d'une voix tremblante ?

 

Dominique ne répondit pas, comprit que les pleurs allaient faire leur apparition, si ce n'était déjà fait, il se leva, fit le tour du bureau, la pris dans ses bras, elle mit la tête dans le creux de son épaule, doucement il lui murmura à l'oreille : je t'en prie ma chérie, laisse-moi régler ce problème, donne-moi quelques jours, tout va rentrer dans l'ordre, je te le promets.

 

Il l'embrassa tendrement, ému, troublé par cette peine, sortit de sa poche un mouchoir tout blanc, tout propre, lui essuya doucement les yeux mais dans ce visage de souffrance, un autre visage s'interposait, celui de Linda lui aussi, lourd de souffrance et de larmes, le jour où il l'avait quittée.

 

Il frissonna, sentit l'angoisse monter en lui, eut un instant la prémonition d'un cataclysme qui allait fondre sur eux,  mauvais présage pensa-t-il. Bien vite il chassa ces idées noires, il en voulu à Sonia d'en avoir été, par ses réflexions,  l'instigatrice. 

 

Il se ressaisit, sans rien laisser paraître, prit les deux mains de Sonia dans les siennes, la regarda au fond des yeux, lui sourit, elle lui rendit son sourire.

 

- Il faut que je me sauve, lui dit-il en se détachant, on se revoit pour le dîner, il la serra contre son coeur, se retira rapidement en refermant la porte. 

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Suite n° 15 : Et si le bonheur... Publié le Vendredi 2 Novembre 2007 à 16:48:35

Le premier geste qu'il fit en se réveillant, fut de chercher, dans la demi obscurité de la chambre, la montre qu'il avait posée sur la table de chevet la veille avant de s'endormir, il la trouva, l'approcha de ses yeux, il était  huit heures, négligemment la jeta sur le lit, pourquoi l'aurait-il  remise au poignet puisqu'il voulait prendre une douche, elle n'était pas waterproof.

 

Le motard n'était pas homme à musarder au lit, il se leva d'un bond, n'eut pas besoin de retirer son pyjama, il n'en portait pas, se dirigea vers le téléphone, appela la réception, commanda un petit déjeuner copieux, à servir à huit heures trente, dans la chambre ajouta-t-il.

 

La pièce était spacieuse, il se plaça à côté du lit et se mit à faire, comme chaque matin, une vingtaine de pompes. Ca le rassurait il avait l'impression que c'était suffisant pour maintenir sa forme, il se releva, le torse en sueur, fonça littéralement dans la salle de bains, sans refermer la porte, tout en chantonnant un air militaire, il entra sous la douche.

 

Il laissa longtemps l’eau ruisseler sur son corps, il fermait les yeux, savourait cet instant. C’était le meilleur moment de la journée, même à la Légion, quand il était en opération, la douche c’était sacré.

 

Il arrêta l'arrivée de l'eau, quitta la cabine de douche, prit une serviette, épongea les gouttelettes retenues par sa généreuse toison, c’est qu’il était poilu, le drôle.

 

On frappa à la porte de la chambre, entrez dit-il sans se retourner d'une voix forte, posez le plateau sur la table, il y eut un silence il entendit la porte se refermer, d'un  coup de brosse rapide il disciplina ses cheveux encore humides, posa la brosse et quitta la salle de bains.

 

Il stoppa net au moment où il franchissait le seuil, une femme se tenait là, immobile, devant lui, il la reconnut de suite, la patronne de l'hôtel. Il eut peur soudain, dans un éclair il pensa qu'elle était venue pour se venger, le tuer peut-être, du regard il chercha ses mains il les aperçues, posées sur  la ceinture de sa jupe qui tomba brusquement à terre, découvrant le bas de son ventre et ses superbes jambes totalement nues.

 

Il aperçut son regard, complètement déformé par le désir fou qui l'habitait, il n'eut pas le temps de dire un mot, ni de faire un geste, comme une furie, comme une lionne en rut, elle se jeta sur lui ses bras autour du cou, noua ses jambes autour de ses hanches, colla sa bouche contre la sienne, suçant et aspirant tout à la fois, la langue en folie.

 

Il sentit monter en lui, en même temps qu'un désir bestial, dévastateur, la satisfaction de se venger de la gifle qu'il avait reçue la veille. Elle s’activait, le souffle rauque, pesait sur son corps, se frottait contre son sexe, il devint dur comme de l'acier, pénétra en elle comme une lame, la portant tout contre lui, ils tombèrent comme une masse sur le lit, elle gémit de douleur et de plaisir, il la tenait à sa merci, se jouait d'elle, de son corps, la couchait sur le dos, sur le ventre, la chevauchait comme les cow-boys chevauchent leurs montures, assis sur sa croupe, les cuisses autour de ses flans, les mains enserrant sa gorge et malgré la pression qu’il exerçait elle avait encore la force de gémir et d’implorer encore, encore, oui, oui, encore.

 

Comme il aurait voulu la faire taire cette voix qui suppliait, il serra encore plus fort, sentit craquer les cartilages de la gorge, elle eut un spasme, dans un éblouissement il explosa en elle, il desserra l’étreinte.

 

Quatre fois de suite il monta à l’assaut de cette forteresse qui lui ouvrait toutes ses portes et s’il perdait de l’énergie, il y gagnait en profondeur, sa fureur décupla jusqu'à ce qu'elle demanda grâce, il eut alors la certitude de la dominer, je ne m'ennuierai pas trop pendant mon séjour, pas besoin de demander, elle reviendra la garce, pensa-t-il en l'observant du coin de l'oeil.

 

Elle se leva, sans dire un mot, sans une toilette, remit sa jupe, reprit le plateau et sortit de la chambre comme elle y était entrée, à pas feutrés, pour ne pas se faire remarquer par le personnel.

 

Merde, se dit-il, j’ai pas bouffé en regardant son petit déjeuner faire demi tour, il esquissa un geste, trop tard, la porte s’était refermée.

 

Il s’assit sur le lit, sentit la froideur d’un métal sous l’une de ses fesses, c’était sa montre, il la fixa à son poignet.

 

Seul dans sa chambre il mit un long moment à se persuader qu'il n'avait pas rêvé, il l'avait bien possédée cette femme rebelle qui l’avait humilié.

Il n'était pas de nature à se faire des noeuds à l'âme, il prenait ce qui se présentait, sans se poser de questions, il se souvint, quand même, qu'il était en mission, il devait retrouver la femme de Marco qui se trouvait, quelque part dans cette ville.

 

Il était près de midi, il allait se préparer, ne prendrait pas son repas à l'hôtel, avalerait rapidement un casse-croûte, ça rattraperait le temps perdu à faire l'amour.

 

Il se rendrait dans tous les hôtels de la ville en demandant si Madame Linda Ballard était bien descendue dans l'établissement. Ce serait long mais peut-être profitable, il sortit de sa chambre, ne prit pas l'ascenseur, descendit les escaliers quatre à quatre, c'était bon pour la forme, déposa sa clé à la réception, ce n'était pas la patronne, mais une jolie petite employée.

 

Il fit le tour de l'hôtel, reprit sa moto garée devant le restaurant, se rendit au syndicat d'initiative pour demander un plan de la ville et la liste des hôtels.

 

La chasse commençait vraiment. Il fit tous les hôtels portés sur sa liste, en vain, se rendit à la

Poste centrale, consulta les pages jaunes, nota les hôtels absents de la liste fournie par le syndicat d’initiative, visita ceux-ci, en vain, il y avait consacré tout son après-midi.

 

La nuit chassait le jour, les lumières une à une s’allumaient dans la ville, au loin, près de la plage, un manège d’enfants tournait encore laissant échapper ses flonflons que le vent du large répandait sur la ville.

 

Il décida de ne pas rentrer à l'hôtel pour le dîner, il n'avait pas envie de revoir la femme qu'il avait dominée le matin même, çà suffisait pour aujourd'hui, il voulait respirer un peu, il avait aperçu un petit restaurant sympa sur la promenade. Il s'y rendit, c'était un peu tôt pour dîner, on lui permit cependant de choisir une table, il commanda un Martini Gin et attendit patiemment le premier service.

 

C'était bon de se laisser vivre, il apercevait, de l'autre côté de la vitre, au-delà de l'avenue qui longeait la plage, au loin les lumières de l'estuaire de la Gironde.

 

Un feu rouge à quelques mètres du restaurent arrêtait périodiquement le flux de la circulation, bien réduite en cette période hors saison, justement le feu venait de passer au rouge, quelques voitures s'arrêtèrent mais son attention fut attirée par une moto, une BMW quasiment comme la sienne, qui s'était arrêtée, il voulut appeler le motard, sortit précipitamment sur l'avenue au moment où le feu passait au vert, il arriva trop tard, d'un coup d'accélérateur, la moto avait disparu dans le lointain.

 

C'était Julien, mais si on le lui avait dit, il aurait sans doute haussé les épaules, il ne le connaissait pas et ne pouvait pas savoir que lui aussi cherchait Linda Ballard.

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suite 14 de : Et si le bonheur .... Publié le Vendredi 2 Novembre 2007 à 09:50:03

Linda se réveilla de bonne heure ce matin là, elle avait passé une courte nuit, sa première nuit à Royan, dans ce petit appartement mis à sa disposition par son ami Dominique.

 

A son arrivée la veille, l'émotion de leurs retrouvailles dissipée, il l'avait fait monter dans son bureau, ils étaient restés un long moment à se regarder, à se demander si c'était vraiment possible qu'ils se soient retrouvés après ce long silence de plus de douze mois.

 

Elle regarda sa montre, 8 heures, je n'ai pas envie de me lever se dit-elle, pas tout de suite, elle retrouvait les réflexes de son enfance, rester bien au chaud, la couette remontée au ras des yeux, et repasser dans sa tête les événements de sa jeune vie.

 

Elle se sentait bien dans ce lit douillet, elle était calme, détendue, elle avait pu parler à Dominique de ses angoisses, de sa vie avec Marco, de sa fuite, à la suite de la découverte du sort qu'il lui réservait, de l'enlèvement de son fils.

 

Dominique l'avait écoutée, prise dans ses bras, consolée, il avait pris sur ses larges épaules toutes ses peines, il l'avait apaisée, l'avait accompagnée dans cet appartement qui lui appartenait, qu'il offrait en location pendant la période estivale et se trouvait libre en ce moment.

 

Il n'avait pas voulu qu'elle resta à l'hôtel, trop dangereux lui avait-il déclaré, Marco devait, sans aucun doute la faire rechercher par ses sbires, peut-être même savait-il qu'elle se trouvait à Royan.

 

Elle frissonna à l'évocation de cette éventualité, la repoussa aussitôt, on verra se dit-elle en remontant sa couette et en se raccrochant à la visite que Dominique devait lui faire dans la matinée. Nous essaierons demain, lui avait-il dit, de mettre au point une stratégie pour retrouver ton bébé.

 

Elle regarda à nouveau sa montre, il était neuf heures, allons, se dit-elle, avec regret, il faut que je me lève.

 

D'un  coup de rein agile elle sauta hors du lit, ramassa sur le sol la robe de chambre qu'elle avait laissée choir la veille en se couchant, le soleil filtrait ses rayons au travers des volets clos projetant sur le sol des petites tâches de lumière.

 

Subitement elle eut envie d'un grand bol de café chaud, avec de la crème et du pain frais, elle sortit de la chambre, pénétra dans le vestibule puis, dans la cuisine, se dirigea vers le frigidaire, l'ouvrit, il était vide, c'était normal, il lui faudrait faire des courses ce matin si elle ne voulait pas mourir de faim, mais Dominique lui avait demandé, par mesure de prudence, de ne pas quitter l'appartement.

 

Résignée elle pris dans son sac déposé dans l'entrée ses affaires de toilette, pénétra dans la salle de bains, se déshabilla et se glissa sous la douche. L'eau tiède ruisselait sur son corps, une douceur pénétrante l'envahissait toute entière, le bruissement des gouttelettes d'eau apaisait sa souffrance, c'était une renaissance, sa renaissance, son retour à la vie.

 

Trois coups de sonnette, deux brefs suivis d'un plus long la rappelèrent à la réalité. C'était Dominique, son signal, ça la fit sourire. Elle coupa l'arrivée de l'eau, prit au passage sa robe de chambre, l'enfila tout en courant à la porte d'entrée, c'était bien Dominique, elle reconnut son visage bien que déformé par la vision au travers de l'oeilleton de la porte.

 

Elle le fit entrer, referma la porte, sans dire un mot, il se dirigea vers la cuisine, déposa sur la table des sacs à provisions remplis de victuailles. Tu peux tenir un siège de plusieurs semaines, dit-il en se retournant, il reçut Linda dans ses bras, elle voulait le remercier, l'embrassa tendrement sur les joues, il la serra un peu plus fort contre lui, sans rien dire, mais toute la tendresse se lisait dans leurs yeux, ils se regardèrent un long moment.

 

Ce fut Linda qui rompit le silence.

 

- Je suis morte de faim dit-elle en vidant de leur contenu les sacs à provisions, as-tu déjà pris ton petit déjeuner ? demanda-t-elle à Dominique.

 

- Non je n'en ai pas eu le temps et puis je pensais bien que tu m'inviterais.

 

Elle rangea les provisions, prépara le café, mit le lait à chauffer sur le gaz, dressa rapidement la table. Dominique la regardait, un sourire amusé sur les lèvres, il la retrouvait sa petite Linda, elle n'avait pas changé, l'espace d'un instant il se prit à penser qu'ils ne s'étaient pas quittés, qu'ils vivaient toujours ensemble. Brusquement le sourire disparut pour faire place à un sentiment de tristesse, non, ce n'était plus comme avant, il manquait au décor le petit lit dans lequel dormait le petit Paul, le bébé de Linda.

 

Ils prirent leur petit déjeuner à côté l'un de l'autre, amusés, émus de se retrouver ensemble, il la regardait, la trouvait toujours aussi belle que lorsqu'il l'avait prise en stop à la sortie de Dijon un soir du mois d'octobre, elle attendait sur le bord de la route une voiture qui pourrait la conduire loin de cette ville qui l'avait perdue et de ses parents qui l'avaient rejetée.

 

Pendant qu'elle s'habillait il se remémora les différentes étapes de leur histoire.

 

Il rentrait de vacances, se rendait à Aix-en-Provence et devait reprendre sa place de cuisinier dans un restaurant de la région. Timide, elle s'était assise à côté de lui, ne parlait pas beaucoup, il apprit cependant qu'elle venait de quitter ses parents, qu'elle était enceinte, ne savait pas où aller.

 

Il lui avait demandé son âge, elle avait un peu menti, il l'apprit plus tard, en lui disant qu'elle avait dix-huit ans.

 

Il avait eu pitié d'elle, lui avait proposé de l'héberger un jour ou deux, pour lui permettre de se ressaisir. Elle resta douze mois.

 

Il se souvenait Dominique, assis là dans cette cuisine, elle s'était installée dans sa vie tout doucement sans faire de bruit, de la paume de la main il essuya une larme, le regard perdu sur le lointain, les images nostalgiques remontaient à la surface. Il ne les refoulait pas, bien au contraire il s'en délectait, c'était si tendre de revoir ces moments où sa vie aurait pu facilement basculer.

 

Il se souvenait, elle semblait si fragile, si paumée, si vulnérable, mais si belle, peut-être déjà était-il tombé amoureux. Quand il lui avait proposé de s'installer dans la chambre d'amis elle avait eu un regard où il avait pu lire toute sa reconnaissance.

 

Les jours s'ajoutaient aux jours mais plus le temps passait moins il avait envie de la voir partir et puis où serait-elle allée ?

 

Sa grossesse aussi les avait rapprochés, il avait été profondément troublé par ce petit être qui vivait bien au chaud dans le ventre de sa mère, tiens, lui disait-elle parfois, mets ta main là, sur mon ventre tu vas le sentir bouger, il s'exécutait autant pour découvrir les mouvements désordonnés du bébé que pour sentir la chaleur et la douceur de sa peau. Il l'avait épaulée, soutenue, réconfortée dans les moments d'abattement,  l'avait conduite à la clinique lorsqu'elle avait perdu les eaux, à la naissance il avait tenu ce bébé dans ses bras, comme s'il avait été son père. Ces moments-là ne s'oublient pas.

 

A son retour de couches, peut-être pour le remercier, peut-être aussi pour calmer ses angoisses, ou pour combattre la solitude, une nuit, Linda, comme une petite souris, s'était glissée dans le lit auprès de lui, elle ne l'avait pas réveillé, ce n'est qu'au matin qu'il l'avait découverte pelotonnée dans le mitant du lit, l'émotion avait été immense, il n'en croyait pas ses yeux, ce n'est que lorsque, éveillée à son tour, elle s'approcha, se blottit contre lui, qu'il prit la mesure de tout ce qu'elle lui offrait, sa jeunesse et, pour la première fois il avait pensé qu'il pourrait faire sa vie avec elle.

 

Soudain, Linda sortit de la chambre toute fraîche, ses longs cheveux au vent, elle s'avança, étonnée de le retrouver à la même place.

 

- Si on s'installait plus confortablement, lui dit-elle avec un sourire.

 

Il ne répondit pas, sortit difficilement de sa rêverie, se leva et ils s'avancèrent jusque dans la salle de séjour.

 

C'était une grande pièce, confortable, meubles modernes, canapé et fauteuils en cuir blanc, télévision grand écran, chaîne hi-fi avec, dans la bibliothèque, tout un rayon de CD.

 

Dominique ouvrit les volets des deux portes fenêtres qui accédaient à un minuscule jardin d'agrément, très coloré, planté de tamaris et de roses trémières.

 

- Tu pourras laisser ces volets ouverts, personne ne peut te voir, ce ne sont que des propriétés privées rarement occupées hors saison.

 

Ils s'installèrent à côté l'un de l'autre sur le grand canapé blanc, les pieds repliés sous ses fesses, la tête contre son épaule elle était prête à entendre toutes ses  suggestions.

- Si tu es d'accord lui dit-il, je vais me mettre en rapport avec Marco, il faut savoir ce qu'il a derrière la tête, il ne faut pas que ce soit toi qui téléphone, moi, il ne me connaît pas, du moins je le suppose,  je serai, disons, ton conseil juridique.

Elle ne répondit pas, acquiesça de la tête, se pelotonna un peu plus contre lui.

 

- Qui était cette femme, cette très belle femme, qui se trouvait auprès de toi lorsque je suis arrivée hier soir, lui demanda-t-elle à brûle-pourpoint.

 

Surpris par cette question en dehors du sujet il marqua une courte hésitation, se demandant si elle n'exprimait pas un sentiment de jalousie, elle n'a aucune raison, pensa-t-il, il décida d'être franc dans sa réponse.

 

- Tu veux parler de Sonia, c'est la jeune femme qui doit partager sa vie avec moi, enfin je l'espère.

 

- Tu la connais depuis longtemps ?

 

- Six mois, c'est la fille d'un ostréiculteur de la région, dit-il amusé par la tournure que prenait la  discussion.

 

C'est Linda qui revint au sujet principal.

 

- Je ne dois pas sortir, pas du tout, demanda-t-elle ?

 

- Ca vaudrait mieux tant que nous ne savons pas ce que mijote Marco, en tout cas, il ne faut pas te montrer en ville, s'il a un homme qui te recherche, non seulement il a ton signalement, ta photo, sans doute, il va commencer dans tous les hôtels, les commerces, les boulangeries, la poste.

 

A l'évocation de ce nom, Linda fit un bond.

 

- Mon Dieu dit-elle affolée, j'ai oublié de te dire que j'avais entre les mains un dossier que je crois être sensible, concernant Marco. Pour être sûre de ne pas le perdre ni me le faire voler je me le suis envoyé, par lettre, à mon nom en poste restante à Royan. Il y est encore.

 

- Que contient ce dossier ?

 

- Je sais pas, des listes, avec des noms, et des chiffres, il était dans son coffre et il semblait en prendre grand soin.

 

Dominique regarda sa montre, il faut que je rentre surveiller le service de midi, je repasserai plus tard, dit-il en se levant.

 

- Tu vas la retrouver demanda Linda d'une petite voix ?

Dominique ne répondit pas, sortit sans se retourner, fit un geste de la main et lança : à plus.


 

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