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Youth Ahead!

Ambition et Action.

Le Renouveau écarlate.. Publié le Dimanche 11 Janvier 2009 à 20:42:49


Pendant que le Cameroun d’en bas vit des périodes terribles, celui d’en haut organise des festivités pour rendre gloire au Vieux Lion édenté et malade, responsable des tragédies que vivent des milliers de foyers au quotidien.

La paix n’est pas l’absence de conflits. La stabilité ne se construit pas sur un tas de ruines, encore moins sur des hécatombes. Alternance et stabilité ne sont pas foncièrement antinomiques, au contraire ce sont là deux idées complémentaires que les vraies démocraticides ont su appliquer pour le grand intérêt de l’ensemble de la communauté. Depuis une trentaine d’années, les mêmes choses se répètent inlassablement, dramatiquement. On redonne au peuple qui ne cesse de déchanter les mêmes recettes usées, lui qui, désabusé, se regarde couler dans les eaux profondes et obscures de la pauvreté généralisée.

Pendant que le Cameroun d’en bas vit des périodes terribles, celui d’en haut organise des festivités pour rendre gloire au Vieux Lion édenté et malade, responsable des tragédies que vivent des milliers de foyers au quotidien. Des personnalités se succèdent devant les cameras pour expliquer en cette année nouvelle, le pourquoi du comment d’un règne à l’agonie et dont les diverses absurdités s’étalent dans la presse. Les hommes forts du régime viennent témoigner de leur incapacité à faire face aux enjeux actuels en ressortant des placards de l’histoire de vieilles tirades politiques. On explique au citoyen qui croule sous les dettes qu’il ne devrait pas trop être exigeant, le plus important étant que son Souverain ait pu durant toutes ses longues années préserver la « paix » et l’ « unité nationale » alors que les pays voisins s’entredéchirent dans des conflits fratricides. Voilà l’argument infaillible qui semble balayer le catastrophisme toujours exagéré de ces petits donneurs de leçons, de ces droitdelhommistes jamais satisfaits, de ces journalistes un brin insolents qui osent dénoncer les abus répétés du système et qui ne reconnaissent pas assez les efforts du gouvernement pour garantir la « sereinité » sociale c’est-à-dire l’oppression implacable de toute forme d’opposition, l’instauration à coup de matraque du silence sanglant des agneaux. La paix sur une montagne de cadavres empilés les uns sur les autres, la stabilité maintenue dans la brutalité intransigeante, sur le sang versé dans les rues de Douala, de Bamenda, de Buea, et de ces lieux où trop de souffrance a tué l’espérance. Mais il ne faut pas le dire, l’essentiel c’est préserver la sereinité, nécessaire pour donner l’image d’un pays civilisé, fréquentable, et couvrir l’odeur nauséabonde des familles qui se meurent à l’ombre des massacres économiques et sociaux.

Tout va bien au Cameroun. Normal, rien n’a changé. Les mêmes fossoyeurs se succèdent à des postes gouvernementaux vendus aux plus offrants. Tandis que des ambassadeurs meurent de vieillesse dans des représentations oubliées, de jeunes diplômés formés pour les remplacer sont affectés aux archives du ministère des affaires étrangères, c’est là toute la place que l’on accorde aux nouvelles générations, les archives de la république. Et les rares qui parviennent à tirer leur épingle du jeu, ont eu l’intelligence de retirer leur carte du parti. Survivre dans cette jungle où le faible n’a aucun droit, c’est pouvoir être capable de se renier, de se ridiculiser suffisamment pour plaire au monarque. Plus on est zélé plus on a des chances de recevoir une miette tombant de l’assiette de l’oligarque. C’est pourquoi il y a tant de personnes promptes à danser au son du balafon et des tam-tams pour attirer l’attention de sa Seigneurie installée bien haut sur son trône doré. A faire des courbettes au point d’en avoir le dos brisée par cet excès d’hypocrisie et de, disons-le, « léchage de bottes ». Rien n’a changé. Le Cameroun reste le Cameroun. Le Président gouverne de l’occident – quand il lui arrive de gouverner-, le Premier Ministre de son village et les autres soldats de plomb, fidèles serviteurs d’une république qu’ils veulent la leur, de ces lieux de villégiatures où en de bonnes compagnies l’existence prend un sens plus paradisiaque.

Il y a quelques temps le Prince affirmait que le pays était arriver dans une phase cruciale de son développement, que cette lumière tout au fond du tunnel était celle de la délivrance et de l’avènement d’une nouvelle société, plus juste et moins engluée dans la misère. Mais il est apparu que la lumière au bout du tunnel était celle du train de l’incompétence qui est arrivé tel un tsunami pour briser les vrais faux projets sociaux et économiques. Depuis l’atteinte du point d’achèvement marquant la fin du processus de désendettement extérieur, les miracles attendus n’ont pas eu lieu. Au contraire, jamais comme aujourd’hui la cherté de la vie n’aura atteint de tels sommets et l’angoisse de telles proportions. De plus en plus de gens dans la rue, de clochards et de mendiants hantant les carrefours des grandes agglomérations, le désespoir dans le regard vide de ces enfants qui se vendent à la sauvette. Pendant ce temps, les antennes télévisuelles de la république sont réquisitionnées pour transmettre du palais présidentiel, en direct, la cérémonie très officielle dans une solennité froidement indécente, la remise des carnets scolaires des rejetons princiers. Le budget de l’Etat explose lorsque celui du citoyen fait une cure drastique d’amincissement. Les berlines dans les parkings administratifs témoignent des priorités réelles des gouvernants qui voient dans le service public « la » vache à lait par excellence pour nourrir leur démagogie, soigner leur ego et entretenir leurs multiples maîtresses. Le drame du Cameroun, c’est que ce sont des personnes brillantes, bardées de diplômes, conscientes des réalités, qui se livrent au plus inhumain des pillages avec la complicité de ces chancelleries occidentales toutes heureuses de favoriser l’installation anarchique de leurs multinationales dans un paysage politique apocalyptique. Personne n’est vraiment regardant sur les déchets toxiques déversés dans le golfe de Guinée et dans les rivières à l’intérieur du pays, des forets que l’on abat pour récupérer le bois précieux, des pollutions atmosphériques de certaines industries, avec des milliards placés dans les comptes bancaires étrangers même le plus virulent des politicards prend la peine de se taire et de regarder ailleurs. En ces temps de grandes incertitudes, des chômeurs en masse squattant le moindre espace pour quelques sous, des jeunes désocialisés et s’accrochant au pire, quel fonctionnaire refuserait la possibilité d’envoyer ses enfants fréquenter en occident sous le couvert de « bourses d’étude de la coopération » en échange de petites magouilles où tout le monde trouve son profit sauf bien évidemment le peuple ?

Le microcosme politique local est une fumisterie commune à toutes les républiques bananières. La quête du pouvoir supplante les actions sur le terrain, la mobilisation pour le développement des microprojets est inexistante, tous les politiciens attendent l’heure des élections pour offrir à boire et à manger au peuple lassé de se soucier d’un avenir qui ne sera en fait que le prolongement du présent. La culture démocratique est faite pour les « longs crayons », le Cameroun d’en bas n’attend pas que l’on lui offre de beaux discours, ni de révolution en carton, mais de quoi répondre dans l’immédiat aux urgences sociales. Les jeunes peuvent dans une certaine mesure répondre à ces urgences et être des acteurs du développement, mais en même temps il faut souligner que l’administration sème sur le chemin de cette jeunesse d’énormes embûches administratives, financières, fiscales de telle sorte que rien ne puisse se faire. L’université, au premier plan de cette volonté de changement, manque d’ambition et de moyens. Elle diffuse encore un enseignement sclérosé où le besoin d’idées nouvelles et l’appétit de savoir sont étroitement étouffés par un système archaïque et abrutissant. On encombre la mémoire sans développer l’intelligence, le talent, des étudiants. Corruption, arbritaire, notes sexuellement transmissibles, promotion canapé, les boulets de l’université au Cameroun sont importants et imposants. Il aura fallu que des étudiants descendent dans la rue, battent le pavé, pour que certaines situations surréalistes puissent être remédiées. Mais nul n’est dupe, l’inacceptable n’est jamais très loin, il revient toujours s’installer là où il avait été chassé grâce au laxisme terrible qui autorise toutes les fatalités. Le Cameroun restant le Cameroun.

La démocratie c’est aussi savoir encourager l’alternance et le passage de témoins à de nouvelles générations de responsables politiques. C’est accepter la contradiction, la désobéissance civile et la revendication. Il est facile de trouver que la paix règne au Cameroun, lorsque le moindre murmure est écrasé avec une violence inouïe. Doit-on rappeler le nombre de journalistes, d’intellectuels, de gens ordinaires enfermés dans les geôles étatiques pour avoir dénoncer la pourriture d’un régime liberticide et irresponsable ? Doit-on parler de ces camerounais récemment battus pour avoir exigés plus de transparence dans la gestion des affaires publiques par des forces de l’ordre enragées ? Avec un énième tripatouillage constitutionnel le Vieux Lion voudrait s’assurer l’immortalité au pouvoir, s’appuyant sur une armée balkanisée et tenue par la cupidité. Mais il devrait être attentif au fait que l’immortalité en politique est une chimère et qu’il faut savoir tourner sa page avant que l’on ne la tourne pour soi. Car la majorité silencieuse, à tort et d’une certaine manière complice, supporte de plus en plus mal ce gâchis monstrueux qui s’est érigé en sport national.

Avec des routes inexistantes alors que les péages et autres taxes sont mis en place pour entretenir, construire, fluidifier les déplacements des hommes ainsi que des marchandises, avec des hôpitaux publics où l’on meurt sans être soigner faute de compétence et d’argent, avec des écoles d’un autre âge dans lesquelles les élèves sont entassés par centaines, avec une agriculture en friche et une industrie embryonnaire alors que les projets de remise à niveau et d’exploitation jaunissent dans les tiroirs des bureaucrates, avec de jeunes ingénieurs transformés en chauffeurs de taxi ou vendeurs de la friperie, avec des libertés bafouées par des flibustiers aux ordres du Prince et de la mise à sac du trésor public, il est temps que cette tragédie qui a vu s’éteindre tellement d’espoirs s’arrête définitivement. Il est temps de mettre fin à ce « Renouveau » écarlate.


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Politique française : Le règne du Sur-Je. Publié le Dimanche 11 Janvier 2009 à 20:41:25


De la virilité et de l’excitation souvent amalgamée au dynamisme, au-delà d’un véritablement changement institutionnel et social, voilà l’essentiel de l’action de cet Empereur dont la brutalité témoignait plus de son incapacité à négocier, à faire évoluer par la concertation que de son impatience infantile et son mépris inné pour les plus faibles, un comportement assez paradoxal quand l’on connaît ses origines modestes.



La foule en délire acclamant son champion. Des artistes légendaires et ephemeres entassés autour de l’Elu, des mécènes face au peuple triomphant, des oligarques buvant du petit lait dans un de ces restaurants où la France d’en bas n’a pas droit d’entrer faute de moyens, le Messie tant attendu est arrivé pour sauver le pays de son déclin programmé. La place de la Concorde, bondée, prise dans le tourbillon infernal de l’euphorie populaire, jusqu’au bout ils y ont cru, ils l’ont espéré, la rupture est désormais possible, inéluctable.

Fatigué par les excès de plus d’une décennie d’ « immobilisme », de magouilles en tout genre, de népotisme, le peuple venait de choisir un héritier du système pour reformer un univers fortement opaque et conservateur. Par quelques artifices merveilleusement utilisés, on fit croire que le preux chevalier, bien qu’illustre membre du gouvernement sortant, était un homme neuf, digne d’aller en croisade contre les non-sens politiques que lui-même en son temps avait participé à instaurer. De l’unicolore grisâtre du vieux régime chiraquien, on passa rapidement à la brillance maximale pour mieux aveugler les peuplades dans l’attente désespérée du miracle. Il y eut donc à cette fin, la mise en place d’un concept fort ancien, subtilement flou que l’on nomma « ouverture », une sorte de débauchage des frustrés, cupides et avides qui se terraient chez les adversaires, ils reçurent des postes plus ou moins prestigieux sans réel pouvoir, car comme durant toute sa carrière politique l’Elu jouait avec virtuosité sur l’apparence et l’illusion. L’ouverture ne consistant pas uniquement à mettre dans sa gibecière gouvernementale les hommes d’en face mais de s’ouvrir également idéologiquement aux idées d’autrui et d’incorporer ses différences dans l’élaboration d’un programme commun et élargie. C’est peut-être dans cette perspective qu’il fallait comprendre le slogan « Ensemble tout devient possible » qui fut son leitmotiv dans sa marche vers le trône présidentiel.

Mais tout le monde le savait le nouveau Prince ne comptait pas négocier sur le fond, la foule délirante qui l’avait consacrée Roi pour qu’il redore le blason d’un pays qu’il avait contribué à ternir, attendait de lui autre chose que les sempiternels tergiversations politiques de l’ancien régime. De la virilité et de l’excitation souvent amalgamée au dynamisme, au-delà d’un véritablement changement institutionnel et social, voilà l’essentiel de l’action de cet Empereur dont la brutalité témoignait plus de son incapacité à négocier, à faire évoluer par la concertation que de son impatience infantile et son mépris inné pour les plus faibles, un comportement assez paradoxal quand l’on connaît ses origines modestes. Peut-être a-t’il toujours cru que discuter sans humilier était l’apanage des hommes médiocres, alors qu’il l’aurait valu mieux écouter les autres que de s’écouter soi-même en longueur de temps. Il est vrai comme le souligne souvent Alain Minc, l’homme qui murmure à l’oreille du Prince, que Zeus n’est pas idiot. Peut-on être idiot et rendre publique son divorce le même jour où le pays entier est paralysé par un mouvement social d’une grande ampleur afin de détourner cyniquement l’attention sur ce qui se passe dans le lit impérial ? L’intelligence du Prince égale celle de Dieu lui-même. Qui pourrait faire croire au monde que seule l’intervention de l’Impératrice, l’arme au poing, a permis de sauver de la barbarie du berbère libyen les pauvres innocentes bulgares, en faisant passer en silence les efforts titanesques des diplomates européens et internationaux qui durant des mois ont mené avec un certain succès des négociations discrètes ? Qui pourrait laisser entendre que la libération d’Ingrid Betancourt est due uniquement à la mobilisation permanente d’un Président à peine installer dans le fauteuil présidentiel ? L’intelligence du Prince est comme sa mission, divine.

Et comme toute vocation divine, toute forme de contestation ou de protestation est systématiquement taxée de blapsheme haineux, le « sarkozysme primaire », injure suprême aussi puissante que celle de se taire face à un certain extrémisme israélien de peur d’être « antisémite ». Dans le nouveau royaume, la critique est un luxe qu’un nombre restreint de privilégiés peut encore se payer, mais pour combien de temps ? Même les dinosaures disait-on indéboulonnables et inaltérables, ont finalement été réduit au silence. Dans les conférences de rédaction de cette presse au garde- à-vous, l’angoisse est présente dans les esprits et la hantise d’être le prochain sur la liste est palpable. Les medias, naguère contre-pouvoir, se soumettent à l’autocensure et évite trop souvent d’aborder les questions de fond, préférant se concentrer sur les faits divers moins risqués. Depuis son accession, le Prince a fait de la communication un véritable acteur de l’action politique. De plus en plus, l’égocentricité du surjeu portée par l’invasion du « Je » à la place du « nous » collectif, et sublimée par les « spotlights », a transformé le sens du politique en une personnalisation étouffante. Grâce à cette nouvelle gouvernance basée sur sa propre personne, sur l’omniprésence et l’omnipotence, on centralise le débat sur soi en dictant l’actualité à ceux dont le rôle premier consiste à s’arrêter un moment pour dégager le vrai de l’ivraie. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette personnalisation de la politique n’entraîne pas forcement une responsabilité directe et accrue, lorsque les nuages s’amorcellent à l’horizon, on trouve rapidement d’autres coupables, la crise financière, les caisses vidées par les prédécesseurs, la conjoncture internationale défavorable etc. Un exemple de cette escroquerie intellectuelle, il y a quelques mois, Nadine Morano, ce pitbull avec un rouge à lèvre, mettait la réduction du chômage sur le compte de l’activisme présidentiel, alors que ce résultat était la conséquence des efforts constants des gouvernements précédents que l’on accusait aujourd’hui de paresse et de laxisme. Des semaines plus tard, la hausse du chômage était par un tour de passe-passe le signe de la profondeur de la crise économique mondiale.

Il arrive parfois que le Prince s’amuse à faire du « stand up » avec des blagues pas très inspirées provoquant le fou rire mécanique des courtisans qui ont tout intérêt à rigoler et à le trouver drôle. C’est avec un étonnement terrible que l’on apprend au détour d’une de ces interventions que « lorsqu’il y a grève en France, personne désormais ne s’en aperçoit », et quelques mois après les lycéens en colère font plier le gouvernement.

Le dictat de l’image à entraîner la classe politique française vers une sorte de damnation idéologique. Des grandes messes d’évangélisation où l’on appelle à la FRA-TER-NI-TE aux ministres devenus des égéries des marques du chic, la mutation est inquiétante. Il ne faut pas attendre de l’opposition émiettée en clans qui se détestent farouchement, qu’elle puisse être une force de proposition, une alternative intéressante. Les intérêts personnels priment sur les urgences sociales et les préoccupations citoyennes. Et le rare qui parvient à se faire entendre, à cristalliser une certaine espérance, appelle à la mort du capitalisme cannibale, un remake moderne de la lutte des classes. Le reste se fond dans le paysage ou presque. Le démocrate chrétien de droite devenu par opportunisme centriste, c’est-à-dire assis politiquement le « cul entre deux chaises », dont le programme électoral ressemble à la virgule près à celui du parti impérial comme l’a justement souligné le très ambitieux et brillant François Copé au cours d’un échange télévisé mémorable qui a mis à nu l’absurdité d’un mouvement sans âme mais surtout sans capitaine. De l’autre coté on assiste volontiers à l’agonie de l’extrême droite qui espère que l’aggravation de la situation économique finira par provoquer un apocalypse social dont les boucs émissaires idéaux seront ces « sauvages » d’étrangers, voleurs d’emploi et ingrats. Avec une politique d’immigration dite choisie puisque la France ne peut « accueillir tout la misère du monde », misère dont elle est la cause en pillant sans scrupule les ressources naturelles des pays du Tiers-monde et en maintenant par tous les moyens leurs tyrans au pouvoir, le parti impérial a su siphonner un flanc de la doctrine frontiste remettant du coup en cause l’existence de l’extrême droite sur l’échiquier politique nationale. Quand au parti à la rose, c’est l’excellence du ridicule qui a prévalu depuis des mois. Entre tripatouillages électoraux digne des républiques bananières et déchirements viscéraux, le problème fondamental pouvait se résumer à une folle opposition frontale et concentrée sur le prince et moins sur son action, son agitation excessive, superficielle. En désignant une représentante de la « gauche de la Gauche », le parti socialiste veut désormais se donner les moyens de ne pas être une simple force d’obstruction parlementaire mais d’incarner une autre « idée » de la France. Mais avec une Ségolène, royale Diva, en embuscade, un Bill Clinton français au Fond Monétaire International qui patiemment attend son heure, les questions de leadership risquent de plomber durablement une renaissance mal préparée. Tant que les mammouths de ce parti ne permettront pas l’éclosion d’une nouvelle génération de jeunes dirigeants incarnant la diversité de la société, qui permettent sa reforme, l’on peut considérer cette formation politique comme morte et enterrée.

La nomination populaire du Prince a suscité bien des espoirs. Nombreux sont ceux qui ont été déçus, nombreux sont ceux qui ont été satisfaits, à commencer par les heureux bénéficiaires du paquet fiscal. Jamais en cette fin d’année la détresse n’aura été si puissante et la colère si intense. Malgré le satisfecit général sur le volontarisme du Prince dans le Caucase comme lors des tribulations financières, le constat froid et implacable s’impose, trop de bruit pour pas grand-chose. Il aura fallu l’intervention américaine pour arrêter le géant russe dont la Tsar Medvedev ironisera sur le manque de sereinité du leader français. De même, l’organisation dans la précipitation d’une conférence sur la crise financière n’a pas résolu les problèmes de fond, et les engagements pris n’ont eu aucune portée à court mais aussi à long terme sur la restructuration d’un système malsain. Si tout le monde convient avec la catastrophe actuelle que reformer le capitalisme, le moraliser est une exigence impossible à ignorer, il faudrait du temps et de la concertation pour y parvenir tant les enjeux sont énormes et les intérêts divergents. Ce qui est frappant dans cette histoire très étrange, c’est que depuis l’éclatement de ce scandale financier mondial aucun de ces fossoyeurs économiques n’a été poursuivis ni incriminés pour avoir plonger le monde dans le chaos et faire perdre à des millions de personnes leur sous. Comment moraliser le capitalisme si l’on n’a même pas le courage de mettre en prison ces gangsters à col blanc ? Il est plus aisé de traiter de racailles de petits banlieusards et de se faire petit en profitant des largesses des nantis, de la générosité de ses amis richissimes, on attend aussi que l’on nettoie au karcher la finance internationale.

L’essentiel n’a plus aucun sens dans ce royaume où la saturation qu’elle soit médiatique ou politique a imposé de nouvelles considérations. Chaque fait divers appelle une nouvelle loi répressive. On se soucie très peu de comprendre le pourquoi du comment, trop lent, trop compliqué, il faut aller vite et provoquer la polémique pour mieux écraser et stigmatiser autrui. Sans le savoir, en quelques mois il s’est instauré dans la monarchie républicaine française une gouvernance parasite et toxique, le règne du Sur-Je.

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