Le 1er février l'IBSA a révélé sur son site internet http://www.ibsa.es/eng/ la ranking list ou classement des nations par catégories de poids. Les onze premières ainsi que la Grande-Bretagne, pays organisateur, pourront aligner un judoka déficient visuel.
Les championnats d’Europe IBSA se déroulaient du 18 au 21 novembre à Crawley (Angleterre). Retour sur la dernière étape permettant de marquer des points pour l’obtention du quota, sésame pour les Jeux paralympiques de Londres. Plongée dans un week-end auprès d’athlètes handicapés visuels.
Hébergé dans l’hôtel Hilton de l’aéroport de Gatwick, j’apprécie les chambres spacieuses et la très bonne fonctionnalité du lieu. Le prestige de la chaîne hôtelière ne me touche pas mais pour nous, déficients visuels, bénéficier d’allées larges et dégagées, de chambres spacieuses représentent une contrainte en moins. Il ne s’agit pas du confort mais de l’aspect pratique qui permet de nous adapter rapidement à un lieu inconnu. Arrivée mercredi en soirée, je ne tarde pas à me coucher après avoir pris soin de contrôler mon poids avec l’aide de Lucas Clairet (-73 kg). Avant de fermer les yeux, je repense aux athlètes croisés dans l’établissement, ceux saisissant leur proche par l’épaule, ceux se déplaçant avec leur canne blanche, et je suis satisfait d’être enfin présent sur ce rendez-vous, entouré de longue date. Calme et serein, je passerai une bonne nuit. Le lendemain matin, j’enfile le kimono et répète mes gammes, toujours avec Lucas, sous l’œil avisé de l’entraîneur Lionel Gigli. Ca y est, on y est vraiment ! Sensations ? Plutôt bonnes. Je retrouve le groupe pour le déjeuner. Chaque mal voyant guide un non voyant. Les cadres « valides », nous décrivent les plats. Quelques crudités, un peu de volailles et une petite louche de pâtes. Le pudding évité, la digestion sera légère et la balance me sourira. Prochaine étape : le contrôle ophtalmique.
Coup de tonnerre
A l’instar du groupe j’appréhende un peu ce moment toujours très long et ne comprends pas pourquoi tous les athlètes doivent être examinés, d’autant plus que l’IBSA m’a déjà contrôlé. Arrivé dans la salle d’attente, je commence à comprendre. La délégation ukrainienne s’agite dans tous les sens. Certains judokas azéris font la moue. Le Français Kévin Villemont reste avec les médecins durant quasiment une heure. Le climat est tendu. Le docteur Georges Challe multiplie les allers et venues. Il nous confirme la nouvelle rigueur des contrôles. Un membre du staff de l’Azerbaïdjan se rapproche de ses troupes et lève le ton. L’homme semble rouge de colère. Les rumeurs deviennent une réalité : le -81 kg Ravadan Safarov et le -90 kg Tafig Mammadov, tous deux azéris et médaillés mondiaux, sont classés inéligibles et ne pourront s’aligner sur la compétition qui débute demain. Il s’agit d’un véritable coup de tonnerre ! Cinq autres athlètes subiront le même sort. Pire, c’est au total 37 sur 140 judokas qui se verront disqualifiés, leur sélection ne les ayant pas présentés au contrôle ophtalmique. Un pavé dans la mare, un véritable scandale. Personnellement, ça ne change rien pour moi. Je reste classé B2 sur une échelle de B1 (non voyant) à B3 (celui qui y voit le mieux parmi les mal voyants). Le judoka classé B1 se verra coller une pastille rouge sur son kimono pour être clairement identifié des arbitres. La règle étant très claire : avoir moins d’1/10 au meilleur des deux yeux avec correction et avoir un champ visuel réduit. Aucun Français n’est sanctionné. Malgré ce tollé, il ne faut pas se déconcentrer. Après le repas du soir, Lionel m’apprend le tirage au sort. Au menu : le turc Yakin Onel au premier tour d’une compétition qui commence en huitièmes de finale. Il n’y a pas le choix, il faudra gagner ce combat pour espérer quelque chose car derrière, en quarts de finale, le vainqueur retrouvera l’ukrainien Ihor Zasyadkovych expérimenté ; il m’avait battu en place de trois aux précédents championnats d’Europe de Debrecen (Hongrie), en 2009. Si je passe ce premier tour, je m’offre une belle revanche qui pourrait m’emmener en demie. Demain pourrait être une très belle journée, à moi de jouer !
La victoire sinon rien
Vendredi 18 novembre, le jour où il faut être à son pic de forme, la date où les doutes doivent s’effacer. Depuis le 1er septembre, je travaille spécifiquement pour cette échéance en intégrant le pôle INEF de Paul-Thierry Pesque et en revenant régulièrement auprès de mon club gardois, le Judo Club Spiripontain, pour montrer ma progression et écouter mon coach, mon ami, Patrice Souche (4e dan). Je suis prêt. Direction le complexe sportif K2 de Crawley. Sur place, comme à son habitude, le judo handi n’attire pas les foules et les tribunes sont désertes. L’échauffement se déroule bien. Je suis concentré sur les mains, grosse bataille de garde. Il est temps d’en découdre. Je rejoins la chambre d’appel, les commissaires sportifs me prennent par le coude afin de me guider vers le tapis. Sur cette minute qui me sépare du hajime, je pense à ne pas faire d’erreurs de concentration, pas de précipitation, rester lucide, ça sera la clé de la réussite. « Fort sur les mains, tu tractes, tu tractes, l’ouverture va se faire. Ecoute et applique à la lettre les consignes et ça va le faire garçon », me glisse à l’oreille le varois Lionel Gigli qui sera sur la chaise. Les arbitres de coin viennent nous chercher, nous entrons sur le tatami, toujours guidés par les arbitres. Ceux-ci se retirent. L’arbitre du centre nous fait saluer et nous installe la garde, seule différence notoire avec le judo pour « valides ». C’est parti ! D’entrée, le Turc joue avec les bordures, l’arbitre annonce « jogaï », ce qui nous permet de rectifier le tir car, avec ce signal, nous nous repérons. J’augmente mon agressivité, et tente d’imposer ma main droite derrière son dos pour développer mon judo. « Tracte ! Encore ! Toujours en emmenant à toi, plus fort ! », me dicte Lionel. Je commence à monter en intensité, les séquences sont courtes et la première minute doit arriver. Mon adversaire commence à baisser la tête, j’attaque o-ochi gari, ce qui me crée l’ouverture pour ko-ochi, ça ne fait pas encore tomber. « Voilà c’est ça ! Encore ! Plus fort ! N’avance pas ! », m’encourage Lionel. Je veux hausser le ton. Le Turc baisse un peu plus la tête puis, se redresse et fuit l’opposition. C’est mon combat, il ne doit pas m’échapper, je fais un demi pas vers lui pour le rattraper et le maîtriser à nouveau, j’avance donc… Il tourne sur ippon seoi nage dans le timing, il n’a pas besoin de voir, il a ressenti ma grossière erreur, et plus petit que moi, il se place parfaitement. Je chute. Je comprends, c’est terminé : ippon. L’arbitre nous récupère et nous ramène au centre, nous saluons, je retrouve Lionel. Il n’y a rien à se dire. Nous savons tous les deux que ma compet’ s’arrête là. Je suis très déçu car je me sentais bien et j’avais l’envie de partager une belle journée avec tout un staff tricolore. De retour à la salle d’échauffement, je ne quitte pas mon kimono. Lucide, je sais que je ne serai pas repêché. Par respect pour mon vainqueur et pour ce sport, je ne me change pas encore mais il faudra un miracle…
Du bronze pour les copains
Pas abattu non plus, je suis la compétition des autres Français, en attendant mon sort. L’ukrainien Yurli Fidkivka (-73 kg) ne se présente pas devant Lucas. En quarts, il affronte un Azéri, Ramin Aliyev qu’il maîtrise et qu’il pousse à la faute, ce dernier venant directement chercher dans les jambes. En demie, il s’incline logiquement contre le russe Shakhban Kurbanon. Mais à 17 ans, il s’offre, en place de trois, une belle victoire face au jeune allemand Nikolaï Kronhaus, dans une opposition révélant l’avenir du handisport. Solène Laclau (-48 kg) avait pourtant très bien réussi sa première victoire : être au poids et de manière intelligente. Elle sera moins heureuse sur le tatami, se faisant sortir dès le premier tour, les repêchages ne lui souriant pas non plus. En -52 kg, Sandrine Martinet bataille contre l’allemande Ramona Brussig. Perturbée à la garde, elle s’incline par wazari. Elle remontera le tableau des repêchages et décrochera le bronze. En -57 kg, Marion Coadou, obtient une victoire précieuse dans une poule de quatre filles. Elle devient donc, à son tour, médaillée de bronze. Au milieu de tous ces affrontements, la voix du speaker s’élève pour annoncer la confrontation entre Yakin Onel et Ihor Zasyadkovych. Je me retire. Et au bout d’un temps relativement court : « and the winner is… Ihor Zasyzdkovych from Ukraine ! ». Sans surprise. Le haut niveau, même handisport, ne laisse pas de place aux erreurs, ni aux miracles. Sans comparer mon judo à eux, je pense à David Larose (-66 kg) et à Alain Schmitt (-81 kg) sortis tous deux dès le premier tour des France 1ere div. Je repense à Wang (-73 kg), éliminé, en quelques secondes par Ugo Legrand, aux derniers championnats du monde de Paris Bercy. Ces judokas sont-ils mauvais ? Sont-ils terminés ? Je ne pense pas. Ils subissent, comme moi aujourd’hui, la loi du sport de compétition. De son côté, Kévin Villemont, en -60 kg, va au bout de sa journée mais se heurte, en place de trois, comme moi, il y a deux ans, au ura nage de l’Ukrainien Zasyadkovych.
Et Cyril Jonard perd toutes chances pour les Jeux
Samedi 22 novembre, les leaders français entrent en piste. Julien Taurines (+100 kg) après avoir battu le russe Alexander Parasyuk, perd en finale contre le redoutable azéri Ilhan Zakiyev. Notre capitaine Olivier Cugnon de Sévricourt (-90 kg) réalise une très belle compet’ en devenant, lui aussi, vice champion d’Europe, l’Anglais Sam Ingram l’empêchant de conquérir le titre continental par un joli yoko tomoe nage. En -81 kg, Cyril Jonard devait relever un incroyable challenge. Champion paralympique 2004, vice champion paralympique 2008, champion du monde 2006, champion d’Europe 2007, vice champion d’Europe 2009, l’homme mal entendant et mal voyant n’avait pas le choix. Il fallait au moins se retrouver en finale pour ouvrir le quota pour les Jeux de Londres. Absent des championnats du monde 2010 pour cause de blessure au dos, éliminé prématurément aux jeux mondiaux, en mars dernier, le judoka de l’AJ Limoges était au pied du mur. En handisport, seulement trois compétitions permettent de marquer des points pour la ranking list. A l’arrivée, les douze meilleures nations de chaque catégorie de poids pourront aligner un athlète à Londres. Maîtrisant parfaitement son quart de finale, Cyril était sur la bonne voie. Mais c’étais sans compter sur l’ukrainien Kossinov qui survola le championnat. Telle une véritable descente aux enfers, il s’inclina de nouveau en place de trois ayant pourtant mené pendant longtemps par yuko. 5e ça ne suffira pas pour ouvrir le quota pour les -81 kg.
Une médaille par équipe pour un champion hors pair
Au premier tour, nous retrouvons la deuxième équipe de Russie. Une nation proposant deux équipes est une nouveauté, ceci étant complexe à réaliser, le règlement imposant un athlète B1 titulaire au premier tour. Le tableau semble ouvert. Déception, nous nous inclinons sévèrement quatre à un, notre vaillant capitaine Olivier s’inclinant lui aussi. En final de repêchage, nous sortons les Grecs quatre à un. Nous combattons contre l’Azerbaïdjan pour obtenir le bronze et faire aussi bien qu’en 2009. Il y a de la tension. Avec ses absents disqualifiés, la sélection azérie n’a plus le même visage mais reste une équipe très compétitive. Deux minutes avant le début des combats, je ressens un problème. Je vois deux judokas s’échanger les kimonos. Le sélectionneur essaie de brouiller les pistes mais se fait démasquer : une équipe type indiquée ne peut être modifiée à la dernière minute. « Les gars, en face, ils ont peur, on est à une victoire de la médaille ! On ne lâche rien ! Il va falloir se surpasser, les copains sont derrière ! France ! », hurle Olivier Cugnon de Sévricourt, en nous serrant les uns contre les autres, tête contre tête. Cyril gagne, se rassure et nous fait mener deux à un. Entre en piste Olivier. S’il ne gagne pas, c’est Julien qui devra faire la différence face au champion paralympique et vainqueur de la veille. Mené à la mi-combat par wazari, notre +100 kg se prépare pour lutter contre son rival. C’était sans compter sur la détermination de notre capitaine qui, à dix secondes de la fin, marque ippon sur un mouvement d’épaules. « Je savais que ça finirait par passer », s’exclame celui qui nous offre la médaille de bronze. La direction de l’IBSA me demande de monter sur le podium pour recevoir la coupe mais c’est très logiquement que nous nous écartons pour faire monter Cyril Jonard. Un grand champion qui, malgré sa détresse, a su faire le job pour ses amis, son équipe, son pays.
Benjamin Téoule
Samedi 28 janvier se dérouleront au Grau du Roi (Gard), les championnats de France handisport et la coupe technique. A 10 heures, Céline Lebrun et Larbi Benboudaoud animeront un entraînement de masse ouvert à tous les judokas valides ou en situation de handicap. Victor Leboedec et Hélène Receveaux se joindront à cette journée pour partager leur expérience et découvrir la pratique de leur discipline en situation de handicap. A 14 heures, commencera la compétition. A huit mois des Jeux paralympiques de Londres (réservés aux mal et non voyants pour le judo), le rendez-vous s’annonce important. Chez les déficients visuels, il s’agira de voir la forme des leaders Olivier Cugnon de Sévricourt (-90 kg), Julien Taurines (+100 kg), Sandrine Martinet (-52 kg) et Céline Manzuoli (+78 kg). En -60 kg, le duel entre Kévin Villemont (5e aux Europe 2011) et Benjamin Téoule (5e aux Europe 2009), deux internationaux qui se disputeront la sélection pour les Jeux, sera attendu. En -66 kg, la France ne pourra pas aligner d’athlètes à Londres mais il faudra suivre Victorien Rolland, 19 ans, qui compte une sélection internationale. Même situation en -73 kg, avec le jeune Lucas Clairet, récemment médaillé de bronze européen.
Du côté des déficients auditifs, cette compétition lancera le début de la préparation pour les championnats du monde des arts martiaux qui auront lieu du 10 ou 15 août, au Venezuela. Certainement le prochain objectif pour Cyril Jonard (-81 kg), champion du monde en titre de la catégorie mal entendant mais d’ores et déjà privé de Jeux paralympiques, le quota n’étant pas ouvert. Comme à chaque veille de rendez-vous mondial, il faudra juger des forces en présence et surveiller les nouveaux venus. Ce championnat de France 2012 dépassera la simple revue d’effectifs pour s’affirmer comme une étape incontournable pour les prétendants à l’équipe de France. Les championnats du monde des sourds et les Jeux paralympiques de Londres commenceront dans le Gard !
Je vous souhaite une excellente année, je vous adresse tous mes vœux de bonheur, de réussite professionnelle et sportive. En espérant que chacun d’entre vous puisse réaliser ses rêves les plus ambitieux.
Cette nouvelle année sera riche en émotions. Côté journalisme, les élections présidentielles et législatives françaises devraient s’avérer passionnantes à suivre. Tout comme l’élection présidentielle américaine. Nicolas Sarkozy et Barack Obama réussiront-ils le défi d’être réélus en période de crise économique mondiale ? Et quelle tendance prendra cette crise ? Se pérennisera-t-elle pour s’installer dans la durée ? Ou, dans un élan d’optimisme, 2012, sera-elle l’année de l’éclaircie, celle de l’augmentation d’un petit point de croissance et du recul du chômage ? Une chose est certaine : avec un pouvoir d’achat réduit, les Français devront modifier leur consommation pour réaliser des économies. Y parviendront-ils ? Quels secteurs en seront victimes ? Les douze prochains mois nous aideront à répondre à ces questions.
Pour le judo, tous les regards se tourneront vers Londres et les Jeux olympiques d’été. Tous les quatre ans, le sport se réunit dans une métropole pour partager les valeurs de l’olympisme. Exploits, aventures humaines, déceptions… la compétition réservera de nombreuses sensations. Il y aura aussi les Jeux paralympiques pour lesquels je suis pré-sélectionné. Je ferai tout pour participer à ce rendez-vous majeur afin de représenter au mieux ma discipline et mon pays.
L’équipe de France handisport termine aujourd’hui son stage à l’institut du judo, à Paris, avec le pôle INEF. Dans la dernière ligne droite de sa préparation aux prochains championnats d’Europe, les bleus se confrontent aux internationaux juniors et défient les seniors classés première division. Depuis un an, avec l’aide d’Olivier Busnel, référent à la Commission National Judo des Personnes Handicapés (CNJPH), une convention entre la Fédération Française Handisport (FFH) et la Fédération Française de Judo (FFJ) permet au judo handisport d’intégrer le haut niveau français. Nouveautés, sur les deux licences FFH et FFJ, l’une d’entre elles est désormais offerte.
D’autre part, les athlètes déficients auditifs et déficients visuels sont aujourd’hui officiellement accueillis sur les pôles. Cet été, le stage de Bourges pour les filles et de Dinard pour les garçons furent le meilleur exemple des débouchés qu’offre cette nouvelle convention. « C’est le résultat d’un travail de longue haleine. Mais après le flop des championnats du monde 2010 (une médaille de bronze pour neuf engagés) et une concurrence internationale toujours en progrès, il fallait réagir. Remettre en cause notre mode de fonctionnement devenait indispensable », explique Antoine Hays, entraîneur de la sélection féminine handisport et responsable de la cellule expertise à la FFH. Il précise : «C’était toujours un casse-tête pour se greffer à des clubs, avoir suffisamment d’entraînements pour une semaine de stage et surtout bénéficier d’une quantité et d’une diversité importante de partenaires. En intégrant l’INEF de Paul-Thierry Pesque et Serge Decosterd, nous sommes certains de nous confronter à un grand nombre de partenaires, avec des séances quotidiennes.», précise le cadre technique national handisport. «Le niveau est très élevé mais ce n’est pas l’INSEP, nos athlètes peuvent s’exprimer. Idéal pour préparer des échéances importantes», estime Olivier Duplan, entraîneur des équipes de France. Et les Europe qui auront lieu en Angleterre, à Crawley, du 18 au 20 novembre, est une campagne à ne pas rater : elle sera la dernière occasion d’ouvrir les quotas en vue des Jeux paralympiques de Londres.
Benjamin Téoule
Les grands esprits du judo
Judokas de France et de Navarre, courez au kiosque vous procurer le « meilleur magazine du monde ». Rien que ça. Ce n’est pas le journaliste auteur de ces lignes qui gratifie de tant d’éloges L’Esprit du judo, mais bien la Fédération internationale de judo (FIJ) qui a décerné le « Gold Print Media » à ce canard d’exception en août dernier, avant le lancement des championnats du monde à Paris. Si quelque réfractaire au papier douterait encore de la fiabilité d’un tel titre, rien de tel que le dernier numéro (qui vient de sortir) pour vous en convaincre.
A peine sortons-nous de Mondiaux grandioses sur nos terres, des images plein la tête, que nos irréductibles journalistes spécialisés remettent ça. Quoi ? La révélation d’Ugo Legrand (–73 kg), les victoires de Gévrise Emane (–63 kg), de Lucie Decosse (–70 kg), d’Audrey Tcheuméo (–78 kg). Et le sacre bien sûr de Teddy Riner (+100 kg).
D’ores et déjà, il convient de signaler la Une qui titre : « Pourquoi les Jeux sont faits ? »A dix mois des JO, le pari semble risqué d’aller si vite en besogne. Et pourtant, l’analyse d’Emmanuel Charlot est des plus pertinente. Tout juste est-ce, pour lui, une « prospective audacieuse ». L’argumentaire, en effet, est des plus imparable. « Qui ira chercher Riner, Sobirov, Kim ou Iliadis ? », interroge-t-il. Bien inspiré celui qui pourra répondre. A Paris, la hiérarchie a été respectée, et hormis le Coréen Wang Ki-Chun, les grands leaders de chaque catégorie ont su renforcer leur leadership. Malgré tout, M. Charlot se préserve de tout dogmatisme. On a vu plus d’un pronostic voler en éclats… et c’est tant mieux.
L’autre grand volet est consacré à cette fameuse équipe Brésilienne qui montre tellement d’envie sur le tatami et nous régale d’un judo souple, fluide et en mouvement. Durant l’épreuve par équipes (où le Brésil a perdu en finale contre les Français), L’Esprit du judo n’a pas lâché d’un zori les Guilheiro, Camillo, Canto et consorts, les têtes de pont d’une équipe en devenir. Lever 6 heures, du petit déjeuner jusqu’à la chambre d’hôtel, passant de longues heures avec eux dans la salle d’échauffement. Il en ressort des témoignages poignants, une complicité rare, des photos qui montrent bien la dimension quasi-mystique de cette équipe. Mention spéciale à l’article « Le judo ou la mort », le destin de Rafaela Silva (–57 kg), cette combattante redoutable de 19 ans qui est devenue vice-championne du monde à Paris. La Brésilienne est née dans la cité de Dieu, la plus grande favela campée sur les hauteurs de Rio. Gagner un maximum d’argent pour sortir les siens de la misère… tel est le sens de sa vie qu’un « tatouage brut figé dans sa peau métisse » symbolise.
Une fois de plus, l’équipe de ce magazine a su utiliser sa capacité à anticiper, à voir le judo de demain. Et ça tombe bien, Les prochains championnats du monde auront lieu au Brésil en 2013. Un détail qui n’a pas échappé à Emmanuel Charlot, Olivier Rémy, Anthony Diao et leur petite équipe qui s’activent dans la rédaction pour produire « le meilleur magazine du monde ».
Florent Bouteiller
Comment allier le meilleur des cadres d’entraînements et apprentissage de la profession que l’on aime tant ? Direction la capitale. En stage professionnel avec K éditions, une entreprise de presse spécialisée dans les magazines de sport (Athlétisme magazine, Rugby mag, Officiel Karaté magazine, 100% Bad et… L’esprit du judo), je rencontre une équipe jeune, sympa et dynamique. L’agence se situe à Ivry sur Seine, une banlieue frontalière avec le 13e arrondissement de Paris. Olivier Remy anime la rédaction composée d’Emmanuel Charlot, professeur de judo, photographe et éditorialiste de L’esprit du judo, et de deux stagiaires journalistes rédacteurs. Plusieurs pigistes et certains « experts » se greffent à ce colllectif. Cette petite troupe s’active pour produire un travail de qualité pour parler du sport via l’aventure humaine. Concernant mon rôle de stagiaire, je suis guidé, relu, mais considéré comme autonome et responsable. Olivier Rémy a pris le soin d’étudier chacune des candidatures, faisant passer un entretien oral et un test écrit, il est donc dans la même exigence de rigueur envers nous stagiaires que des journalistes confirmés. Et notre progression devrait en tirer des bénéfices. Couvrir des évènements en direct, publication de vidéos et de papiers pour www.lespritdujudo.com , enquêtes… le travail est varié et ce n’est pas pour nous déplaire !
Pour la pratique du judo, je retrouve Paul-Thierry Pesque que j’ai connu lorsqu’il entraînait le pôle espoir de Montpellier. Ce passionné de judo et de préparation physique « associée » dirige aujourd’hui l’INEF, l’antichambre de l’Insep. Les entraînements se déroulent sur les tatamis de l’Institut du Judo, avenue de la porte d’Orléans, dans le 14e . Sur le tapis ? Les meilleurs, les athlètes classés 1ere division, les internationaux juniors, ceux qui prétendent à une sélection internationale sénior… Et même les Bleus de Benoît Campargue viennent se mêler à la baston ! L’ambiance est… cordiale. Il s’agit du haut niveau : il y a de la concurrence donc des places à prendre, des blessures à éviter, un engagement complet à fournir, c’est parfois tendu. Mais tout judoka présent dans ce dojo sait pourquoi il est là; il s’est fixé des objectifs et se donne les moyens de les atteindre. Personnellement, dès le 1er septembre, je cale ma préparation pour le championnat d’Europe handisport du 18 novembre sur celle du championnat de France 1ere division de Liévin qui avait lieu une semaine plus tôt.
Vous l’avez compris, pour le tourisme… à revoir. On repassera. Aucun regret de poursuivre ces deux projets de front, surtout quand les conditions sont idéales et à quelques mois de Jeux paralympiques de Londres.
Retrouvez l’actualité du judo dans vos kiosques et sur www.lespritdujudo.com
Les fidèles du cours d’adultes enfilent le kimono dès le début du mois d’août. Objectif : retrouver la forme après le rosé et les grillades de juillet mais aussi m’aider à retrouver vite mes automatismes après un mois et demi d’arrêt. Ce stage de reprise s’étale sur les deux premières semaines d’août. Le 15 août, je rejoins le groupe handisport à Poitiers pour accélérer le travail de reprise. Ces entraînements nous em-mèneront jusqu’en sep-tembre où nous entrerons dans la phase de préparation des championnats d’Europe. Cette compétition continentale se déroulera à Crawley (Angleterre) du 17 au 20 novembre. Elle sera déterminante car elle offrira les derniers quotas pour les Jeux paralympiques de Londres.