Article dédié à notre ami La Varlope
Je vous parle d’un temps où avoir le téléphone était quasiment un luxe ou une nécessité professionnelle. Il fallait attendre quelques fois des années pour avoir cette fameuse ligne tant convoitée.
Une fois cette ligne obtenue vous aviez devant vous un gros appareil en bakélite noir et lourd et solide. Prendre un coup de téléphone pouvait alors occasionner quelques blessures.
Le câble court et très résistant ne vous permettait pas de vous promener dans la maison. De plus le poste était unique et point de téléphone dans diverses parties de l’habitation.
Donc, cet appareil ne comportait pas de cadran avec des chiffres et encore moins de poussoirs. Sous le combiné noir menaçant, il y avait une plaque ronde chromée avec un levier à impulsion, la fameuse magnéto, et au dessous sur une étiquette métallique rivée fortement, il avait inscrit « propriété de l’état ».
Appeler quelqu’un n’était pas instantané, il fallait envoyer quelques impulsions, et en retour, toujours non instantanée, une voix féminine vous demandait le numéro de la personne que vous vouliez joindre. Ensuite il vous fallait raccrocher et attendre un « certain temps……… » mais certainement longtemps, pour avoir votre interlocuteur.
Tout cela pour vous amener à l’histoire du petit chien , qui était une chienne en vérité ,d’un ébéniste.Celui-ci avait fait installer le téléphone, « car il était de bon ton de montrer que l’on gagnait des sous en faisant installer un téléphone » dans son appartement.
Malheureusement son atelier se trouvait au rez de chaussée et n’avait pas le téléphone, les PTT de l’époque avait tout de même ajouté une sonnerie de rappel à titre professionnel, dans cet atelier.
Donc ce brave ébéniste, pour gagner beaucoup de sous et faire sa pignatte, était plus souvent dans son atelier que dans son appartement. Les coups de téléphone était moins nombreux en ce temps là, mais obligeaient notre brave ébéniste à faire des montées-descentes plusieurs fois par jour. Son brave chien Chouchou qui le suivait partout, se braquait ces allez retour tout au long des ces journées.
Les Provençaux avaient la fâcheuse manie de faire des escaliers raide comme la justice, et uniquement des escaliers propices à la descente. C’est pour cela qu’ils ne faisaient pas de maison de plus de trois étages, déjà pour les jeunes et en bonne santé ces escaliers étaient raides, mais redoutables pour les vieillards et les alcoolos. C’étaient les escaliers de la mort. Ne vous demandez pas pourquoi dans les villages du Sud de la France et au-delà, les ménagères faisaient descendre leurs paniers au bout d’une ficelle. Même les docteurs faisaient passer leurs ordonnances par ce moyen sans aller voir leurs malades. Les voisines avaient déjà renseigné le docteur sur le malade, et mieux qu’un télé diagnostic par vidéo cam, cela n’existaient pas mais c’était pareil. Point de caméra de surveillance dans les rues, mais les parents savaient déjà avant vous ce que vous aviez fait toute la journée.
Donc une fin de soirée, notre bon ébéniste se retrouva tout seul sur le palier du premier étage, Chouchou était resté en bas, sur la première marche.
- Oh, Chouchou, allez monte et viens manger ! Papa t'a fait du bon miam-miam, allez zou fait pas l'âne!
- Je vais pas descendre encore une fois!
- Si tu montes, pas la chèvre de monsieur Seguin viendra te chercher !
Après être passé de l’amadouement aux pires menaces, il finit par descendre chercher cette bourrique.
Peuchère, Chouchou était toute molle et sans vie, après l'avoir secoué gentillement et lui dire des mots d'encouragement, il finit par admettre que Chouchou avait sans doute fait une crise cardiaque. Cette gentille chienne qui distrayait les moments de solitude de notre brave ébéniste était morte, certainement d'une crise cardiaque, mais les dernières pensées de Chouchou avaient été pour ces putains de maçons, ce téléphone de merde, et le bon dieu qui lui avait donné des si petites pattes, mais elle savait qu’elle allait se réincarner dans un doberman et qu’elle allait pouvoir dire à coup de dents ce qu’elle pensait à ces différents corps de métiers.
Quand
à notre ébéniste, il ne repris plus jamais de chienne ni chien ni autre
anima , blessé au plus profond de lui même par la mort de sa petite
chienne.Il travailla encore plus dur et grâce à l’argent de sa cagnotte
il est maintenant installé confortablement dans une petite maison de
quelques centaines de mètres carrés en rez de chaussée au bord d’une
plage que je ne nommerai pas, car il parait que les dobermans savent
lire.
8 belles pommes de terre à purée
2 œufs durs + 1 jaune pour la mayonnaise
8 beaux cornichons
1 boîte de thon au naturel
1/2 poignée d’olives noires
Quelques câpres au vinaigre
Quelques cuillères à soupe d’huile d’olives
Un peu de lait si besoin est (pommes de terre trop farineuses par exemple)
Sel, poivre et une pointe d’aïl
Cuire les pommes de terre avec leurs peaux
Faire durcir les œufs
Dénoyautez les olives et les hacher grossièrement (si si vous pouvez leurs dire des grossièretés)
Coupez 6 cornichons (c’est paillard la langue française, Corps Nichons) en quatre et les hacher finement) les deux autres serviront pour la décoration.
Egouttez le thon et l’émietter
Prendre un bon saladier en verre
Ecalez les œufs durs et les écraser finement avec une bonne fourchette (le choix de la fourchette et très important)
Par alternance vous allez écraser les pommes de terre pelées encore chaudes, mettre un peu d’olives, de sel (attention les olives noires sont salées), de poivre, de câpres, de thon, d’huile d’olives, et toujours mélanger le tout jusqu’à épuisement des pommes de terre, si c’est trop compact ajoutez un peu de lait.
Tassez bien dans le saladier.
Mettre au frais
Râpez avec une râpe à muscade un moitié de gousse d’aïl dans un petit saladier et montez une mayonnaise pas trop relevée en sel, réserver au frais
Prendre une spatule de professionnel,
sortir le saladier du frigo et décollez soigneusement tour le tour du
pâté, la spatule doit épouser le contour du saladier et démouler sur
une assiette assez large.
Si vous n’avez pas de spatule convenable, avant de mettre au frais le saladier, huilez l’intérieur d’un autre saladier et transvasez le pâté tiède dans celui-ci le démoulage en sera facilité.
Décorer le pâté qui a une forme de dôme avec les deux cornichons coupez en lamelles fines et quelques olives noires entières, mais je vous laisse le soin de le décorer à votre façon.
Servir avec la mayonnaise aïlée, vous pouvez même faire une aïoli.
Ma
grand-mère le faisait, ma mère aussi, et moi je ne sais toujours pas
comment cela s’appelle ni la provenance de cette recette toute bête.
Aco es un estanque fam*
*ça c’est un coupe faim Estanquer = arrêter
Ce
Créspéou et ni plus ni moins qu’une grosse crêpe faites avec du lait de
chèvre, mais le lait de vache convient très bien, nappée d'une
confiture.
Créspéou pour trois enfants qui se dépensent physiquement.
2 ou trois œufs entiers (selon la taille des oeufs)
90 grammes de farine
50 gr de sucre
1 verre de lait 15 à 20 cl
1 très légère pincée de sel fin
1 pointe de sucre vanillé
Dans un saladier faire une pâte à crêpes assez consistante et bien travailler l’appareil.
Graisser la poêle ou utiliser un poêle T
Verser l’intégralité de la pâte dans la poêle bien chaude.
Retournez la crêpe lorsqu’elle n’attache plus
Remettre
de l’autre coté à feu doux et ainsi de suite jusqu’à ce que la crêpe
soit bien cuite à cœur, deux ou trois tours suffisent.
Laisser tiédir et napper d’une épaisse couche de confiture de prunes noires
Un régal pour les enfants et les grands