Un sens de l’Observation, beaucoup de générosité et d’attention aux autres. Voilà, ma vision aujourd’hui des « jeunes » !
Seulement, je ne crois pas aux « jeunes » car c’est une entité bien différenciée et c’est injurier ceux qui font l’effort de travailler et de chercher du boulot pas seulement près de chez eux que de les regrouper dans la même catégorie.
D’un point de vue le respect de tous ces « jeunes » aujourd’hui consiste à leur expliquer que la vie est difficile, qu’elle le sera toujours et que la solution repose sur leur effort individuel continu. Leur expliquer que l’ascenseur social n’existe pas: ce n’est pas un bouton sur lequel on appuie qui permet de monter à l’étage sans rien faire!
C’est un escalier rude et long qu’il faut emprunter marche après marche avec la volonté de gravir chacune l’une après l’autre. Leur expliquer qu’il n’y a pas d’échec de l’école mais échec de l’élève : c’est par le travail qu’on obtient la réussite à l’école; ce n’est pas un ticket d’entrée accordant un « droit » automatique de réussite qui est donné à l’élève.
Il n’a qu’un seul droit: travailler pour tenter de réussir des épreuves difficiles. C’est en cela que Villeneuve est un crime puisqu’on a fait croire à des générations qu’il n’y avait pas d’obligation, pas d’effort, qu’on choisissait de faire comme on voulait et que l’apprentissage des connaissances n’était que ludique alors que c’est aussi souffrance. Cela a conduit des milliers de personnes à l’échec. La collectivité ne va pas lui apporter un emploi près de chez lui: le monde dans lequel il va vivre va l’amener à vivre plusieurs vies, plusieurs emplois peut être sur plusieurs continents.
Leur expliquer que les trafics qui permettent d’assurer leur existence à court terme est une impasse: les pouvoirs publics triomphent toujours et ça se termine toujours mal.
Et ça se terminera de plus en plus mal pour eux. Leur rappeler qu’il n’y a aucune explication sociale à ce qu’ils demeurent à 40% au chômage dans les cités contre 15% pour la moyenne des « jeunes ».
Juste une explication culturelle: ils refusent la société de compétition qui réclame beaucoup d’efforts personnels, de discipline, de rigueur.
Dans ces cités à 40% de chômage vous remarquerez qu’il n’y a pas d’émeute de la faim. Ni d’émeute sociale non plus. Entre petits et grands trafics une société s’est organisée qui ressemble à celle que je vois dans d’autres continents.
Entre les aides sociales et les revenus illicites, elle permet de faire face aux besoins.
Une société qu’on préfère à la « vraie » car on a peur de se confronter à la vraie, à ses exigences, à ses difficultés car c’est plus facile d’être le caïd de son trou au milieu de 10 copains ignares que de mettre costume, cravate et d’affronter la société de la connaissance et le grand large.
D’autant plus facile que la société a été laxiste, à fermer les yeux, a regardé ailleurs, car elle pouvait se permettre de se payer l’assistanat et de tolérer les trafics. Ce n’est plus le cas.
Si vous voulez du bien à ces « jeunes » c’est ce qu’il faut leur dire. Sinon nous les conduirons à une impasse et ils vont taper dans le mur. Ce seront eux qui auront très mal.
1- Pour faire la paix, il faut être deux : soi-même et le voisin d’en face.
Aristide BRIAND
2- Il est plus facile de faire la guerre que la paix.
Georges CLEMENCEAU
3- À une juste guerre, préférons une injuste paix.
Samuel BUTLER
4- La guerre, c’est la guerre des hommes ; la paix, c’est la guerre des idées.
Victor HUGO
5- Il n’y a de paix qu’entre esprit et esprit.
Émile CHARTIER dit ALAIN
6- Tant que tu ne peux pardonner à autrui d’être différent de toi, tu es encore bien loin du chemin de la sagesse.
Proverbe chinois
7- Si, dans un État, vous n’entendez le bruit d’aucun conflit, vous pouvez être certain que la liberté n’y est pas.
MONTESQUIEU
8- La paix est bien plus précieuse qu’une parcelle de terre.
Anouar El-SADATE (1978)
9- Tant qu’il y aura des nations qui possèdent un grand pouvoir, la guerre sera inévitable.
Albert EINSTEIN
10- S’il ne peut y avoir de développement sans paix, il ne peut pas y avoir non plus de paix véritable sans développement.
Jean Paul II
11- Rien ne peut vous apporter la paix que vous-même.
Ralph Waldo EMERSON (1841)
12- Si Dieu et les politiques le voulaient, les USA pourraient déclarer la paix au reste du monde, et la gagner.
Ely CULBERSON (1946)
13- Assiste ton frère, qu'il soit oppresseur ou opprimé.
MAHOMET
14- Chaque fois qu’il y a discorde, efforcez-vous de vaincre l’adversaire par l’amour.
Mahatma GANDHI
15- La fibre la plus coriace doit s’amollir dans le feu de l’amour. Si elle ne fond pas, c’est que le feu n’est pas assez fort.
Mahatma GANDHI
16- Tout homme devient mon prochain dans la mesure où je m’en approche, quelles que soient les différences et les barrières qui nous séparent.
Des évêques du Maghreb
17- La paix n’est pas l’absence de guerre. C’est une vertu, un état d’esprit, une disposition à la bienveillance, la confiance, la justice.
SPINOZA (1670)
18- Puisque la guerre commence dans l’esprit de l’homme, c’est dans l’esprit de l’homme qu’il faut construire des barrières de paix.
UNESCO
19- La poésie est un acte de paix. La paix est un des ingrédients du poète, comme la farine un ingrédient du pain.
Pablo NERUDA (1974)
20- Seigneur, fais de moi un artisan de paix, là où se trouve la haine, que je mette l’amour, là où se trouve l’offense, que je mette le pardon.
St François d’Assise
21- D’abord garder la paix en toi-même, alors tu peux apporter la paix aux autres.
Thomas a KEMPIS (1420)
22- L’homme le plus paisible ne pourra pas rester en paix s’il ne plaît pas à son voisin malveillant.
Friedrich von SCHILLER (Guillaume Tell - 1804)
23- Ils ont discuté pour savoir qui a gagné et qui a perdu. La raison humaine a gagné. L’humanité a perdu.
Franklin D. ROOSEVELT
24- Donne une chance à la paix !
Paul Mc CARTNEY (1969)
25- Le seul combat qui vaille la peine d’être mené, c’est le combat pour la paix.
Albert CAMUS
26- Nous faisons la guerre pour pouvoir vivre en paix.
ARISTOTE
27- L’objet légitime de la guerre est une paix encore plus parfaite.
Général William T. SHERMANN (1865)
28- Si la paix ne peut pas être maintenue avec honneur, ce n’est plus la paix.
Lord John RUSSEL (1853)
29- Que celui qui désire la paix se prépare pour la guerre.
VÉGÈCE
30- Rien ne contribue plus à la paix de l’esprit que de n’avoir pas d’opinion du tout.
Georg Christopher LICHTENBERG (1902)
31- Une guerre est juste quand elle est nécessaire.
MACHIAVEL
32- L’histoire a montré qu’il n’existe pas d’armée qui soit invincible.
Joseph STALINE
33- Où ils ont fait un désert, ils disent qu’ils ont donné la paix.
TACITE
34- Ressemblons-leur : c’est le moyen d’avoir la paix.
Julien GREEN
35- Rêvons ensemble pour essayer de construire cette espérance de paix qu’exige l’humanité dans son ensemble.
Rigoberta MENCHU
36- Ceux qui aiment vraiment la justice n'ont pas droit à l'amour.
Albert CAMUS
37- L’humanité a essentiellement grandi à travers des combats éternels et périra uniquement par la paix éternelle.
Adolf HITLER
38- La guerre est une lâche évasion face au problème de la paix.
Thomas MANN (1930)
39- Croire en la possibilité d’une guerre courte et décisive apparaît être l’une des plus ancienne et dangereuse illusion des hommes.
Robert LYND
40- Il y a un grand risque à déclarer la guerre à des gens qui n’ont rien à perdre.
Francesco GUICCIARDINI
41- Plus que la fin des guerres, nous voulons la fin du début des guerres.
Franklin D. ROOSEVELT
42- Si nous voyons l’autre incapable de compassion, c’est que nous nous voyons nous-mêmes ainsi.
Hervé OTT
43- La violence est cachée au fond de chacun d’entre nous.
René VALETTE
44- Si l'on vit assez longtemps, on voit que toute victoire se change un jour en défaite.
Simone de BEAUVOIR
45- Les sociétés sont capables d’éliminer la violence, mais elles sont incapables de vivre sans elle.
René GIRARD
46- Définition générale d’une civilisation : Une société civilisée expose les cinq qualités de vérité, beauté, aventure, art, paix.
Alfred North WHITEHEAD (1933)
47- Rien, sinon une bataille perdue, n'est aussi mélancolique qu'une bataille gagnée.
Arthur Wellesley, duc de WELLINGTON
48- On nous réconcilia : nous nous embrassâmes, et depuis ce temps-là nous sommes ennemis mortels.
Alain René LESAGE
49- Des soldats en paix sont comme des cheminées en été.
Lord BURGHLEY (1560)
50- Tu peux soit gagner ta paix ou bien l’acheter. La gagner en résistant au diable, l’acheter en pactisant avec le diable.
John RUSKIN
51- Quand nous disons : ‘La guerre est finie, si nous le voulons’, nous voulons dire que si chacun réclamait la paix au lieu d’un autre appareil de télévision, nous aurions la paix.
John LENNON
52- En Suisse, ils avaient l’amour fraternel, cinq cents ans de démocratie et de paix et qu’est ce qu’ils ont produit ? le coucou !
Orson WELLES
53- Je ne suis pas sûr que nous puissions être fiers de notre histoire. Elle est trop pleine de guerre et de sang.
Shimon PERES
54- En période de paix, les enfants enterrent leurs parents. La guerre renverse l’ordre de la nature et fait enterrer les enfants par leurs parents.
HÉRODOTE
55- Le Commonwealth de Venise a dans son blason l’inscription suivante : “Heureux est-il, dans cette cité, celui qui en temps de paix pense à la guerre”.
Robert BURTON (1621)
56- C’est pourquoi (...) nous devons les tenir (les Britanniques) comme nous tenons le reste de l’humanité : les ennemis en guerre, les amis, en paix.
Thomas JEFFERSON (1776)
57- Grâce à ce que vous avez fait, le paradis est devenu une partie du monde des humains. Et alors que, de la Mer de la Tranquillité, vous nous parlez, cela nous donne l’idée de redoubler nos efforts pour apporter paix et tranquillité sur la terre.
Richard NIXON (Coup de téléphone à la lune - 1969)
58- Si nous pouvions tous persévérer, si nous pouvions, dans tous les pays et tous les bureaux, regarder au delà de nos rivages et de nos ambitions, alors sûrement, poindra cet âge où le fort est juste, le faible en sécurité et la paix préservée.
John Fitzgerald KENNEDY
59- Quand votre cœur est brisé, vos bateaux brûlés, rien n’a plus d’importance. C’est la fin de la félicité et le début de la paix.
George Bernard SHAW
60- Je refuse d’accepter le concept cynique que nation après nation l’escalier en colimaçon qui descend vers la militarisation conduise inéluctablement à l’enfer de la destruction atomique. Je crois que la vérité désarmée et l’amour inconditionnel auront le dernier mot, en réalité.
Martin Luther KING
61- Ce qu’une nation appelle un intérêt économique vital n’est pas ce qui permet à ses citoyens de vivre, mais plutôt ce qui lui permet de faire la guerre. Le pétrole est plus facilement une cause de conflit international que le blé.
Simone WEIL
Politique étrangère, et si l’Union devenait un espace politiquement neutre ?
mardi 10 janvier 2012, par Ingrid Aymes
http://www.taurillon.org/4720
Bien que l’expression « l’Union européenne : géant économique mais nain politique » soit excessive, cette perception de l’espace européen traduit une de ses faiblesses majeure. Car malgré de nombreux apports conventionnels et institutionnels, l’Union européenne peine à mettre en œuvre sa politique étrangère et de sécurité commune (PESD). Mais au lieu de percevoir cet état de fait comme l’échec de l’Europe, les États membres devraient la concevoir comme une opportunité de réinventer la puissance de l’Union pour ce qu’elle est réellement, c’est-à-dire indépendamment de ses États membres. En effet, cette lacune peut être interprétée comme le révélateur de l’incompatibilité essentielle entre espace régional politiquement intégré et interventionnisme politique.
Depuis le traité de Maastricht, l’Union a manifesté sa volonté de développer une politique de sécurité et de défense commune. Mais c’est réellement le traité de Lisbonne qui a doté l’Union d’un véritable dispositif institutionnel en la matière, appelé « Politique de Sécurité et de Défense Commune » (PSDC). Pour la première fois, l’Union a la capacité d’intervenir de manière coordonnée car les opérations de maintien de la paix, de sécurité internationale, de gestion de crises civiles et militaires sont désormais sous l’égide du haut représentant disposant d’un Service Européen pour l’Action Extérieure (SEAE). Mais surtout, les États membres peuvent agir plus facilement de concert car ils peuvent intervenir à la suite d’une décision du conseil des ministres statuant à la majorité qualifiée (article 46 TUE).
Toutefois, cet outillage s’avère, à l’heure actuelle, davantage cosmétique qu’opératoire dans la mesure où les intérêts nationaux prévalent. La spécificité de chaque pays en matière de défense explique cette tendance structurelle. En effet, les États fondateurs de l’Union ne voyaient pas d’un même prisme l’initiative européenne. Tandis que l’Allemagne et le Benelux concevaient la communauté européenne comme un moyen de se détacher et de se protéger de toutes velléités de puissance, la France considérait ce projet comme le moyen de redynamiser l’ancienne grande puissance qu’elle était.
Ces divergences de conception sont encore d’actualité car elles apparaissent comme le terreau où l’échec de la défense européenne prend racine. Lorsque la France a pris la présidence de l’Union européenne en 2008, Nicolas Sarkozy a cherché à renforcer la PSDC en promouvant une mesure qu’il considère comme urgente et nécessaire, à savoir la mise en place de capacités pour les opérations militaires de moyenne et forte intensité. Pour se faire, il en a fait l’objet de la nouvelle Stratégie européenne de la Défense que le Conseil européen a adopté en décembre 2008. Toutefois, bien que ce plan d’action ait été voté, aucune mise en œuvre n’a vu le jour, notamment du fait que la conception allemande d’origine continue de prévaloir. À l’instar d’autres pays, elle envisage la PESD comme une mise en commun des moyens et des rôles, c’est-à-dire qu’elle aspire à un renforcement de la formation, de la logistique et des structures de commandement. A cet effet, la crise libyenne a illustré ces différences de point de vue et l’incapacité des États membres à agir à l’unisson, sans d’ailleurs faire référence à la Haute représentante.
Vers la nécessité de s’orienter vers la neutralité…
Lors de la saison automnale, le phénomène de la décomposition organique est un processus accepté par l’homme car ses éléments sont connus pour être « ressuscités » lors de la saison printanière. Cette acceptation découle de la connaissance que la vie est un cycle sur lequel l’homme ne peut avoir d’influence car il a conscience que ce n’est pas lui qui norme les sciences de la vie.
Toutefois, cette acceptation des lois de la nature peinent à franchir le cap du domaine de l’homme. L’homme est souvent incapable de se résigner à ce qui « est », c’est-à-dire à ce qu’un mode de fonctionnement obsolète ne peut se passer d’une phase de déliquescence dans son processus d’évolution. En effet, un évènement dont la portée s’avère destructrice est systématiquement perçu comme mal : c’est à ce moment d’interprétation que l’homme perd la vision cyclique de la vie et s’évertue à exercer son emprise sur son déroulement au nom du statu quo ou d’une préservation des potentialités futures. Pourtant, « tout ce qui arrive, arrive pour le mieux. Il y a une distribution divine des choses. La vie nous eut été appauvrie sans toutes les choses qui nous sont arrivées. Aussi tout doit être accepté, le bon et le mauvais. En fait, nous n’avons pas le choix. Si nous voulons le bon, nous aurons le mauvais aussi. Chaque chose a deux aspects » [1].
Cette difficulté qu’a l’entendement humain s’illustre par le concept de « droit d’ingérence », entériné depuis 2005 par l’Assemblée générale de l’ONU sous le terme consensuel de « responsabilité de protéger ». Par cette notion, les tierces nations à un conflit s’arrogent le droit, en dernier ressort, d’intervenir militairement pour des motifs humanitaires. Par conséquence, le motif « humanitaire », drapé alors d’un voile sacré, se hausse au rang de norme et fin ultime des sciences de la vie. Toutefois, « quand nous disons qu’une chose est bonne ou mauvaise pour la chasteté, nous ne voyons pas les choses comme elles sont. Il n’y a ni bien, ni mal dans un objet ». [2] Ainsi, si l’homme voit un évènement pour « l’humanitaire » et se met à agir militairement dessus en son nom, l’homme ne fait qu’agir subjectivement.
En effet, le résultat d’un évènement ne peut être prédit par avance, et cette affirmation est d’autant plus valable dans le domaine de la politique car les changements politiques sont des processus de long terme. D’après Hubert Védrine, « les commentaires qui ont surgi après les premiers soulèvements révolutionnaires ont minoré le fait que les processus de démocratisation ont toujours été longs, aléatoires, incertains, parfois secoués par les évènements qui se déroulent et qui, pour les peuples concernés sont évidemment prometteurs (…) nous devons aussi être conscients que l’avènement de sociétés démocratiques sera long à peu près partout, qu’il prendra des formes diverses d’un pays arabe à l’autre ». C’est pourquoi l’exercice d’une action coercitive du fait d’une quelconque anticipation de l’évènement dans le futur ne peut qu’être contraire à la réalité présente de ce qui est car sa portée peut fortement différer de nos attentes.
La volonté des tierces nations d’intervenir militairement s’avère ainsi non seulement hors de propos, mais surtout potentiellement néfaste dans la mesure où cette volonté subjective limite la réalité du phénomène présent et son ampleur potentielle à venir. A cet effet, Romy Brauman a dénoncé, sur France Inter, la volonté de vouloir « installer la démocratie et un État de droit avec des bombardiers. […] A chaque fois qu’on a essayé de le faire, non seulement on a échoué, mais le remède que l’on prétendait apporter a été pire que le mal. Des interventions destinées à prévenir des massacres, j’en ai vu d’autres, elles ont gelé la situation, et les massacres qui se sont produits ultérieurement ont été pires ». Car comme le note Hubert Védrine, « nous devons admettre que nous n’avons sur le cours des choses quasiment aucune influence ». Mais dans l’optique où cette modestie ne serait pas prise en compte, à l’instar des gouvernements français et britannique lors de la crise libyenne, la « responsabilité de protéger » par des moyens militaires n’apparaît comme rien d’autre que du pouvoir. En témoigne l’emploi du mot « croisade » par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant.
… d’autant plus que l’Union européenne tend à être un espace neutre de facto ?
Dans son ouvrage « Mémoire du mal. Tentation du bien. Enquête sur le siècle », le philosophe Tzvetan todorov remarque « qu’il est rare que la vie politique soit réduite à des options tellement cruelles, et ce n’est pas vrai qu’il faille nécessairement choisir entre la lâcheté de l’indifférence et le chaos des bombardements. Une telle issue s’impose uniquement si l’on décide au départ qu’agir signifie “agir militairement”. Il existe des formes d’intervention autres que les attaques militaires. »
En effet, l’Union européenne compte cinq pays neutres parmi ses membres : l’Irlande, la Suède, la Finlande, l’Autriche et Malte. Alors que la France fige le débat autour de sa conception de la politique de défense et de sécurité commune, la considération de cette politique de la neutralité, aux antipodes de la sienne, pourrait s’avérer plus fructueuse dans la mesure où son essence se rapproche de celle de l’Union.
Les droits et devoirs d’un pays neutre résultent des conventions de La Haye de 1899 et de 1907. Quatre principes en ressortent : le devoir d’abstention face à un conflit armé entre États tiers, le devoir d’impartialité (traitement uniforme des belligérants dans tous les domaines), le droit à l’inviolabilité du territoire et à une résistance armée et enfin, le droit à la poursuite des relations commerciales privées avec les belligérants (y compris dans le domaine de l’armement).
Lors de la crise Libyenne, cette position fut celle de nombreux pays dont celle de l’Inde. C’est ainsi que le premier ministre indien, Manmohan Singh, a déclaré que « le désir de davantage de liberté et (le désir) des citoyens de décider de leur propre avenir est universel (…) Il s’agit de décisions que les pays et les citoyens doivent prendre eux-mêmes, en dehors d’une ingérence extérieure ou d’une contrainte ». D’autant plus que cette position de neutralité est loin d’être sans fondement métaphysique : Thomas Kempis, dans son ouvrage L’Imitation de Jésus Christ, écrivait au 15e siècle : « ne jugez point témérairement des paroles ou des actions des autres, ne vous ingérez point dans ce qui n’est point commis à votre charge » [3].
Or, les quelques réussites de la politique de défense et de sécurité commune de l’Union européenne s’inscrivent dans cette position de neutralité. En effet, l’Union est plus aisée à gérer les conflits dans les opérations civiles que militaires : ses interventions réussies sont uniquement des interventions de la paix et de la sécurité (Macédoine en mars 2003, République du Congo en 2003 et 2006, Kosovo en 2008…). Les États membres, et particulièrement la France et la Grande Bretagne devraient alors se rendre à l’évidence que la puissance de l’Union est celle du soft power : par sa volonté à faire respecter le droit international et par la proposition multilatérale qu’elle incarne, à savoir celle d’un modèle d’intégration régionale abouti.
L’adoption de la neutralité par les États membres et l’Union européenne serait loin d’être une position marginale les mettant hors des affaires du monde dans la mesure où cette position constitue peut-être l’avenir des relations internationales. En effet, la plupart des pays neutres le sont devenus après la chute du monde bipolaire, c’est-à-dire en guise d’adaptation à un monde où la menace est plus complexe. Une réponse par la force militaire conventionnelle devient de plus en plus inefficace : seule la coopération internationale et une méthode horizontale peuvent y faire face.
En devenant un espace politique neutre, l’Union européenne consacrerait conventionnellement la puissance qu’elle manifeste déjà dans ses actes et pourrait devenir le fer de lance de la neutralité auprès des autres nations. En délaissant le « bricolage » systématique de la PSD auquel elle s’adonne, elle serait l’instigatrice d’un véritable « projet de civilisation ».
Notes
[1] R.Srinavasan, Entretiens avec Svâmi Prajnânpad par Colette Roumanoff, Paris, Editions Accarias-L’Originel, 1984, p.74
[2] ibid
[3] Chapitre 25 « En quoi consistent la vraie paix et le véritable progrès de l’âme », traduction de C. Lamennais, Paris, Edition du Seuil, 1979, p.137
Pardonner permet de se sentir plus libre. Pardonner, c'est oublier dans le bon sens du terme. Oublier pour pouvoir aimer comme si nous n'avions jamais été blessés, retrouver l'amour inconditionnel et intact que nous avions avant que l'on nous fasse du mal.
Retrouver confiance en les autres et se débarrasser de l'angoisse de revivre les mêmes situations. Pardonner c'est retrouver la paix avec les autres et avec soi.
Pourtant un pardon accordé trop vite ne soulagera personne. Il est conseillé d'attendre qu'il s'impose, presque de lui même, de laisser passer le temps tout en étant actif dans le procédé.
Un pardon accordé trop rapidement peut être perçu par le coupable comme une absolution. Pardonner facilement sans attente serait un leurre pour la personne lésée qui éprouverait encore du ressentiment, même inconsciemment. Et le problème serait une fois de plus, que cette illusion de pardon se retourne contre la personne blessé.
Le pardon va rarement de soi !
http://www.ledauphine.com/isere-sud/2013/07/14/prostitution-sur-le-boulevard-foch-a-grenoble-le-ras-le-bol-des-habitants