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poetenegre

lenegrenoir

un jour Publié le Vendredi 29 Août 2008 à 17:01:01

        Un jour je serai assis sur une chaise sculptée dans du bois,

        Seul dans le sous-sol de mon manoir près du N’ZO

        A lire «l’art d’être grand-père », à compter mes jours.

        Un jour je serai riche ; ce n’est pas mon rêve

        Un jour je serai célèbre ; ça ne vaut rien

        A quoi ça rime tout ça, de ne pas être libre…

        De m’acheter une banane à la braise dans un coin de la rue

        De me joindre à la foule sincère des « Titrologues » de mon pays

        De marcher les mains au vent, sans visière ni capuchon.

        Un jour je mourai ; un jour je serai poussière, on m’oubliera

        Un jour on priera pour moi ; on m’apportera des fleurs

        Un jour on se posera des questions sur moi, sur Adiaffi, sur Kourouma

        Peu importe ils s’en foutent ; de moi, d’Adiaffi, de Kourouma

 

 

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Publié le Vendredi 29 Août 2008 à 17:05:25

 

 Qui se cache derrière ce grand voile,

 Quelqu’un digne d’être mon étoile ?

 Qui se cache derrière ce grand voile,

 Quelqu’un digne de poser sur ma toile ?

 Ce siècle était vieux quand tu vins au monde,

 Il traînait les pas, tu poussais tes premiers cris.

 La terre était belle, les forets denses, véritables abris ;

 Les pluies tombaient beaucoup.Le soleil dans sa ronde

 Quotidienne souriait aux savanes fleuries des régions alentour.

 La lune n’oubliait pas d’éclairer les villages sans borne.

 La nuit soufflait le vent. Les étoiles de la voûte faisaient le tour,

 La fourmi savait sa route, le rhinocéros peignait sa corne.

 Les cimes des arbres portaient de drôle de couleur,

 Les Noirs vaillants face aux Blancs dans le saule

 Avec leurs bras forts de nègres. Les rayons de chaleur

 Restaient cachés dans les cheveux verts des arbres touffus. Sol

 Vierge, terre riche ! Dans le calme obligé du colon impérial

 Poussaient les poils d’Eburnie, magnifique lit de duvet

 Qu’allait recouvrir cette terre tienne où tu croissais jovial

 Et heureux. La nature était austère, les énormes nuages bavaient

 Des pluies diluviennes que buvaient toujours gloutons les arbres

 Centenaires dont les longues racines épaisses formaient les nervures

 De la terre sauvage où vivaient nos soixante ethnies sans palabres.

 Puis l’époque vint, époque de tes contemporains ayant souffert les bavures

 Noires des Blancs, sous le hideux étendard tricolore de l’impérialisme aux deux visages ;

 Epoque de tes épaules innocentes dont se servait l’envahisseur pour avancer

 Dans sa marche , la marche dans la conquête d’une terre d’hommes sauvages ;

 Terre précieuse à mettre en valeur, hommes barbares à faire danser

 La musique libératrice des civilisations occidentales, bénies cultures des dieux.

 Puis l’époque vint, époque de la servitude réelle qui traçait heureusement les chemins

 De la modernité ; longues routes commerciales, chemins de fer sans fin et mieux

 Premières cultures d’exportation. Même si tu avais les pieds et les deux mains

 Liés par l’excessive vénération du Toubab, tes yeux ont vu les douleurs

 De l’enfantement du développement, de ce développement sur les sillons

 Duquel nous marchons sans voir l’issue lumineuse qui essuiera les pleurs

 Agacés de nos ventres rachitiques qui meurent peu à peu sous les aiguillons

 De nos politiques sans permis de conduire, conducteurs aveugles de peuplades ignorants.

 Qui se cache derrière sur cette grande toile,

 Certainement une terre qui oublie de prendre, de la scène, les devants ;

 Certainement des hommes qui ne voient pas briller dans le ciel leur étoile.

 Le destin, divin maître, avait tiré les cartes et lancé le dé

 D’une ère où les hommes ne sauraient pas quoi faire de leur vie ?

 Pendant que tu reposes sur tes terres ancestrales, à Kaadé

 Ton petit-fils gît dans une nation complètement dévastée et meurtrie.

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le contraste Publié le Vendredi 29 Août 2008 à 17:13:42

Sur la terre bénie des hommes brûlés par Phaerte

 Depuis le septentrion où règnent dunes et terre déserte

 Jusqu’au pays hérité des descendants de notre père Koush,

 Les hommes mangent des carouges, dans la paille se couchent

 Femmes et enfants. Lorsqu’on a pour consolation la misère

 C’est évident qu’on aura pour toute collation la poussière.

 Dans le pays des Ethiopiens, ces fiers hommes très forts,

 Si on a la chance de vivre, on pense moins au confort

 Car on peine à se remplir la panse et ventre plutôt

 Et lorsque par des journées difficiles on se lève très tôt

 On rentre chez soi rarement avec un sou en poche.

 Quand on vit dans le noir, on a besoin d’une torche

 Pour s’éclairer le chemin afin de mieux marcher sur la route.

 Sur les terres d’Afrique avec leurs soleil et étoiles dans la voûte,

 Pendant que la pluie abondamment sur les forets s’abat,

 Pendant que les animaux après leur prodigieux ébat

 Traînent derrière eux leurs petits excités à la mamelle,

 Et satisfaits s’éloignent un grand instant de leur femelle,

 Pendant que le serpent féroce par un butin réussi

 S’endort rassasié au bord des gros arbres sans souci,

 Pendant que les espèces rares d’arbres donnent

 Des fruits et que les éléphants de leur trompette sonnent

 Le cri de victoire de ces êtres nécessaires et indispensables

 Meurent les petits Noirs dans les conditions lamentables.

 Sous les terres tropicales avec leurs saisons toutes régulières,

 Pendant qu’à des lieues tout bas l’homme recherche les précieuses pierres,

 Pendant que la terre providentielle vomit ses trésors cachés,

 A peine nos mères soucieuses arrivent-elles à se rendre sur les marchés

 Pour préparer pour nos ventres affamés un peu de bonne nourriture.

 Quand de toute cette triste réalité ressortent les vraies caricatures,

 Peintures hilarantes et effrayantes de ce vivant Tartare,

 Les fines oreilles entendent au loin le son de cette nocturne guitare

 Que ces petits Noirs ne cessent tout le jour, même pendant la nuit

 De jouer pour que le monde de l’au-delà ne perçoive rien qu’un bruit.

 Dans le cliquetis agréable des paisibles et doux climats,

 Pendant que les pauvres dorment dans des quartiers sans schéma,

 Pendant qu’un peuple entier, du Nord jusqu’au Sud

 Se trouve fatigué et las d’une crise sotte et absurde,

 Pendant qu’on les fait languir sur les tables garnies du Président,

 Leur faisant qu’on recherche des sorties de crise, et ce temps pendant… 

 On les tue nuitamment en empoisonnant leurs soutes

 Par le déversement de déchets toxiques aux odeurs qui envoûtent.

 Vous etes arrivés sans crainte sur le dos du pirate de Koala,

 Ce cheval borgne de l’œil droit qui porte la mort sur un plat,

 Marchant avec fierté devant l’escadrille de l’ombre funeste

 Ayant dressé entre deux escortes une moquette rouge céleste ;

 Vous etes arrivés avec le sceau béni des signatures mortelles

 Les gens mouraient dans les hôpitaux, vous dormiez dans vos luxueux hôtels

 Les opposants n’ont pas protesté, les Patriotes n’ont pas pris la rue,

 Ce fut vraiment triste.Qu’est-ce que le bœuf s’il n’y a pas de charrue,

 Qu’est-ce qu’une nation qui ne considère que ce qui finit sa course dans la cuvette

 Blanche des toilettes ; vous etes les charognards, nous sommes les bêtes

 Idiotes qui vous suivent sur des chemins que vous ne prenez point.

 

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Le retrograde Publié le Vendredi 29 Août 2008 à 17:18:57

 Je ne cesse tous les jours qui passent

 De me souvenir de temps jadis,

 Lorsque dans la foi, loin des vices

 Mon cœur plein de vie se vidait d’angoisse

 Je ne cesse toutes les nuits qui coulent,

 Calmes avec leur suave odeur de froid,

 Dans la force que procure Jésus sur la croix,

 De voir mon âme prendre plaisir hors des foules.

 Elle est pourtant bien loin derrière,

 Cette époque d’amour, de zèle, époque de foi

 Avec ses cantiques, ses méditations sur la Loi

 Dans l’espérance que donne une bonne vie de prière.

 Déjà bien longtemps, depuis un bon moment,

 Mon cœur réduit sa ferveur de demi

 Et comme un chien qui après avoir vomi

 Retourne sans gène avec envie à ses vomissements.

 Mon âme erre çà et là dans un vaste désert

 Avec son sable dans le vent, avec son froid dans la nuit

 Noire qui d’un feu tout rouge brille et luit,

 Une nuit noire que perce les yeux d’Eben-Ezer.

 Mon cœur de remords regrettables est envahi,

 Mordu par les violents cris d’amères douleurs

 Qui naissent par la marche à reculons vers la lueur

 Quand on sait en vérité Dieu avoir trahi.

 La lumière qui sauve touche mon corps par le dos

 Pendant que mon visage baigne dans la marre ténébreuse

 La marre mouvante profonde, mouvante boue vénéneuse

 Qui ronge mon âme jusqu’au loin vers les os.

 Assis pourtant dans la foule nombreuse et bruyante,

 Mangeant pourtant avec mes amis, priant avec l’église

 Je me sens seul, si seul que mon cœur se brise

 Là-bas tout au fond que ma main flotte dans la fente.

 Couché pourtant dans le noir de ma chambre,

 Mon souvenir se noie dans la mer de délices

 Que Dieu prépare pour tous ses nouveaux fils

 Qui du corps du Christ se réclament être membres

 Il ne me reste plus rien, plus rien que des souvenirs,

 Moi qui autrefois pénétrait les secrets de Dieu

 Moi qui autrefois connaissait la sagesse des cieux ;

 Il ne me reste plus rien, je ne connais plus mon avenir.

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le bal des crises Publié le Vendredi 29 Août 2008 à 17:23:13

Jamais dans le monde un pays n’aura connu tant de crises !

    Crises politique et militaire qui divisent l’Etat en deux, le peuple en mille ;

    Crise sociale qui fait marcher les hommes sur la tête ;

    Crise du logement qui fait dormir les pauvres sur du chaume ;

    Crise environnementale qui détruit la nature et la vie saine ;

    Crises de générations qui font oublier les repères d’hier ;

    Crise de jeunesse qui valorise l’oisiveté et la violence ;

    Crise commerciale qui fait vivre au-dessus des moyens ;

    Crises des intelligences qui ralentissent la marche du développement ;

    Crise de la justice et du droit qui blanchit les criminels et les voleurs ;

    Crise de l’ordre qui fait ministres les gens qui ne le méritent pas ;

    Crise de la vérité qui fait mentir les politiciens sans scrupule ;

    Crise de l’éthique qui fait délirer les journalistes partisans ;

    Crise du souvenir qui fait oublier les prodiges d’Houphouët ;

    Crise de l’école qui fait confondre rentrée des classes et vacances ;

    Crise de l’hospitalité qui fait voir certains étrangers d’un mauvais œil ;

    Crise de la santé qui fait mourir les malades sur les bancs d’attente ;

    Crise des religions qui assombrit l’image du divin et son grand ;

    Crise de l’avenir qui ferme l’œilleton du futur aux yeux des penseurs ;

    Crises universitaires que n’ont pas résolu dix milliards de francs ;

    Crise de démocratie qui fait haïr ceux qui pensent autrement ;

    Crise d’autorité qui caresse le dos poilu des coupables des déchets toxiques…

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